Innovation & entreprises en 2021 : le futur Mark Zuckerberg se trouve ici !

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Qui n’innove pas n’est pas Français. Sixième pays en nombre de brevets déposés, la France dispose de 200 organismes de recherche à travers le monde, consacre 3 % de son PIB à la recherche et voit ses plus grands établissements d’enseignement supérieur truster les classements internationaux les plus prestigieux, comme l’université Paris-Saclay entrée directement à la 14e place du classement de Shanghai. Une France terre d’innovation qui compte aujourd’hui 12 licornes, des startups emblèmes de réussite, non cotées en Bourse et valorisées à plus d’un milliard de dollars. Des licornes qui devraient bientôt former un vrai troupeau, Emmanuel Macron ayant annoncé en 2019 l’ambition d’en compter 25 d’ici 2025. Qu’on se le dise, l’innovation ne s’arrête pas aux frontières de la Silicon Valley : les Frenchies sont dans le game ! Ecoles, universités, startups, ETI ou grands groupes : les génies créatifs du monde de demain sont là, on fait les présentations.

SOMMAIRE

L’innovation : vaccin anti-crise ?
L’innovation quèsaco ? Philippe Giuliani, aiguillez-nous !

Tous entrepreneurs !
Managers, comment booster le potentiel d’innovation de vos collaborateurs ?

Les innovations de demain sont déjà ici !
Comment et pourquoi rejoindre un incubateur d’école ?

Cinq pépites à suivre !
clim8 : des vêtements intelligents   
Episto : des sondages 4.0 
Urbanloop révolutionne la mobilité
Jus Mundi, la technologie au service des avocats
Barry’s VR s’attaque au V-commerce 

L’innovation dans les entreprises en 2021 : le vaccin anti-crise ?

La fièvre de l’innovation semble plus contagieuse depuis le début de la crise sanitaire et économique. Un chiffre : + 36 % des grandes entreprises vont faire croître leurs équipes R&D et innovation d’après une enquête réalisée par l’institut Kantar pour le cabinet Leyton. Meilleur antidote en cette période ? Meilleure immunité depuis déjà bien des années ? Ou simple effet secondaire d’une perception erronée de l’innovation ?

D’après cette même enquête, + 64 % des grandes entreprises voient l’innovation comme l’outil de sortie de crise (59 % des PME). De ce fait, les ambitions d’innovation et les investissements consacrés ne ralentissent pas selon ce baromètre 2021 réalisé auprès de plus de 400 entreprises françaises, britanniques et espagnoles. Au contraire. Car l’innovation, dans le contexte actuel, paraît être la mise la plus rentable, un accélérateur de croissance, mais aussi un réflexe de survie. Face à une remise en cause des positions acquises, les entreprises n’ont d’autres choix que d’explorer de nouvelles idées pour s’adapter.

Piqûre de rappel : l’innovation face aux crises

On peut naturellement se demander si l’innovation participe ainsi à une sorte de « sélection naturelle » des entreprises. Un phénomène que semble nous avoir démontré maintes fois l’Histoire. En effet, au cours des siècles, les entreprises innovantes ont généralement mieux résisté aux crises économiques. Touchées, elles deviennent plus résilientes. La valeur de l’innovation s’est, entre autres, révélée précieuse : signe fort de dynamisme et de solidité. Un exemple ? Lors de la récession des années 80, McGraw Hill avait réalisé une étude sur plus de 600 entreprises. Parmi celles-ci, les sociétés ayant maintenu un effort d’innovation (investissements en R&D pour répondre aux nouvelles attentes en termes de produits et services) ont connu une hausse significative de leur chiffre d’affaires lors de la période post-crise. Une croissance de + 275 % en moyenne sur les cinq années suivant la crise ! De même, entre 2008 et 2010, la moitié des entreprises de plus de dix salariés ont misé sur l’innovation (création de produits, adaptation des stratégies de ventes, changement d’organisation…) pour passer le cap de la crise, révélait une enquête de l’Insee. « L’innovation résulte de la croissance économique, et inversement. Ce couple est inespérable pour redynamiser l’économie » selon Cédric Diridollou, professeur d’économie et responsable du pôle Finance & Audit de l’ISC Paris. « Les situations de crise ont toujours eu la caractéristique d’ouvrir un champ des possibles plus pointu que sans ces évènements exceptionnels. Pourquoi ? Parce qu’elles questionnent nos habitus et nos practicus », complète son homologue de Montpellier Business School, Philippe Giuliani.

L’innovation symptomatique de la crise Covid

La crise économique découlant de la pandémie de Covid-19 n’a pas dérogé à la règle. Celle-ci a aussi été un terreau fertile pour l’innovation. Une source d’opportunités pour les entreprises qui s’adaptent, se réinventent et se tournent déjà vers l’après-pandémie. C’est l’avis de 63 % des dirigeants de PME et ETI suivant une étude de Bpifrance publiée en novembre 2020. Comme l’informaticien Alan Kay le disait : « le meilleur moyen de prédire le futur est de l’inventer » ! Alors malgré les incertitudes et le manque de perspectives, l’innovation fait plus que jamais figure de moteur de performance durable pour porter les stratégies de relance. « La crise Covid a révélé les organisations agiles et capables de se réinventer à travers la capacité d’adaptation et d’innovation de ses équipes », souligne Valérie Mérindol, professeur en management, créativité et innovation et co-directrice de la chaire newPIC de PSB. « Elles se sont montrées tellement plus performantes que les autres ! » Les crises changent les règles du jeu. Mais l’innovation gagne la partie ?

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Innovation dans les entreprises en 2021 : l’innovation paradigmatique, c’est pas automatique

Pas tout à fait en fait. Si pour Valérie Mérindol, « innover consiste à être flexible et ingénieux pour trouver de nouvelles solutions à une problématique », pour Emmanuel Bonnet, « innover, au lieu d’apporter une solution, peut parfois créer des problèmes sociétaux, environnementaux et autres. » Pour le professeur en innovation et entrepreneuriat à l’ESC Clermont Business School, l’innovation est perçue, dans l’imaginaire collectif, comme quelque chose d’indéniablement bien. « Elle est standardisée, bourrée de clichés, appelant à des automatismes de pensée. » Un package désirable dont on oublie de scruter les implicites. Il s’explique : « cette accélération de l’innovation, plus visible en période de crise, est ce qu’on appelle communément l’innovation intensive et disruptive depuis la fin du 20e siècle. Elle génère un contexte hyper concurrentiel, parfois extrême, provoquant pression et interdépendance et rendant les acteurs plus vulnérables. »Crise ou pas crise, les entreprises participaient déjà à la course à l’innovation. Plutôt pour vivre face aux autres que pour survivre en situation sanitaire et économique tendue. « L’innovation est constante. A la fois pour les petites entreprises qui souhaitent entrer et, surtout, rester dans la course, et pour les entreprises établies afin de conserver leur compétitivité », rappelle Cédric Diridollou. Au risque de disparaître comme Kodak, éclipsé par la photographie numérique. « La pandémie a également révélé les organisations et les systèmes qui ne savent pas se transformer en période de crise et qui sont, par conséquent, incapables de se transformer après. »

Environnement et inclusion : tendances virales de l’innovation en entreprises en 2021

Ce qui est sûr, c’est que la crise économique a renforcé l’importance de l’innovation dans certains domaines. Parmi ceux-ci : l’environnement, mais également la parité et l’inclusion sociale. Les dirigeants considèrent ces sujets comme des passages obligés pour rester compétitifs dans un avenir post-crise. Un constat partagé par Valérie Mérindol. « Au-delà des contraintes du marché, certaines entreprises innovent pour s’adapter à la demande sociétale. D’autant plus depuis la crise sanitaire qui a accéléré des tendances déjà à l’œuvre, comme le souci d’un monde plus durable et équitable. » Si la période reste marquée par les difficultés, elle peut aussi permettre de grandes avancées.

S’inspirer du passé pour imaginer le futur, le nouveau remède miracle ?

Autre grande tendance qui se détache depuis la crise, et au-delà, un retour vers le futur : quand innover consiste à revenir au passé. La prise en compte du développement durable passe par exemple par un retour aux sources. Comme les ressources, l’innovation a effectivement ses limites. Une solution : croiser la technologie et l’artisanat. Cette philosophie est au cœur du travail de Marc Teyssier, chercheur principal au De Vinci Innovation Center (DVIC), laboratoire d’innovations, du Pôle Léonard De Vinci. « Dans ma démarche de recherche, je m’intéresse aux low-tech. Ces innovations technologiques ont une optique d’utilité et de durabilité, en minimisant dans leur conception l’énergie et les ressources requises à leur fonctionnement. Par le prisme de la technologie, je repense de la sorte le savoir-faire traditionnel », nous explique-t-il. Par exemple ? « Je repense des outils aussi basiques qu’une hache pour que son utilisation nécessite aujourd’hui moins d’efforts humains grâce à un mécanisme numérique. Evidemment, nous ne reviendrons pas à l’âge de pierre ! En revanche, il est nécessaire de revenir à des outils essentiels, certes améliorés, issus de ressources locales, réparables, pour promouvoir dans le futur, qui commence aujourd’hui, l’autonomie des individus et des territoires. » Le mot « innovation » veut étymologiquement dire, d’après sa racine latine, « renouvellement ». Coïncidence ? Visiblement pas !

Les entreprises et instituts de recherche français ont déposé plus de demandes de brevets en 2020 qu’en 2019 malgré la crise. Top 3 des secteurs innovants : les transports, les technologies médicales et les produits pharmaceutiques.

Source OEB

L’innovation en entreprises en 2021 : Quèsaco ? Philippe Giuliani, aiguillez-nous !

Responsable du développement de la faculté et enseignant-chercheur en innovation managériale de Montpellier Business School, Philippe Giuliani nous rappelle ce qu’est l’innovation. Mot à la mode dont on oublie parfois le mode d’emploi ! Interview.

Innovation incrémentale : une définition ?

L’innovation incrémentale consiste à améliorer quelque chose qui existe déjà : sa performance, sa facilité d’utilisation, son apparence… Comme l’ont fait Apple avec l’IPhone ou Dyson avec l’aspirateur, des produits qui se démarquent sur le marché en opposition aux produits traditionnels. Les innovations incrémentales représentent 90 % des innovations. On les divise souvent en plusieurs niveaux. Les phares à LED, qui ont remplacé les phares à iode, sont une innovation incrémentale d’amélioration continue, tandis que les voitures électriques sont considérées comme une innovation de rupture. Autrement dit, à mi-chemin entre l’innovation incrémentale et l’innovation radicale.

Et l’innovation radicale ?

A contrario, l’innovation radicale est totalement inédite et nouvelle au regard de ce qui existait déjà. Exemples : la télévision, le téléphone, l’électricité… Les innovations radicales ont ceci de particulier qu’elles multiplient les innovations en cascade à leur suite et elles détruisent irrémédiablement tout un pan d’activité. Comme l’électricité a fait disparaitre les illuminations au gaz. Le potentiel de l’innovation radicale est souvent insoupçonné, inattendu et imprévisible. Elle apparaît souvent au moment où nous nous y attendons le moins, porteuse de formidables changements. L’arrivée d’internet a redistribué les cartes en si peu de temps !

En quoi est-ce différent de l’invention ?

La ligne de démarcation entre innovation et invention est mince. L’innovation marque une rupture avec le produit préexistant et trouve essentiellement un débouché commercial. En ce sens, l’invention peut être une innovation si, et seulement si, elle est commercialisée. Prenons l’histoire d’Alexander Graham Bell. Il est connu pour avoir inventé le téléphone. Mais saviez-vous que s’il n’avait pas créé sa propre compagnie téléphonique pour exploiter commercialement son invention, celle-ci ne serait jamais devenue une innovation majeure de l’Histoire ?

Qui sont les pros de l’innovation en entreprises en 2021 ?

Des gens qui travaillent assidûment et surtout, qui savent penser « en dehors de la boîte » et voir plus loin. Semblables à Thomas Edison, qui a su trouver le bon filon !

>>>> Pour aller plus loin – L’innovation en entreprises en 2021 se passe ici ! Co-fondateur et CEO de l’appli de paiement mobile Lydia, Cyril Chiche baigne dans l’entrepreneuriat depuis près de 20 ans. Une appétence comme héritage familial qui l’a amené à lancer Lydia, une des pépites de la fintech française, en 2013. Ça tombe bien puisqu’il est également VP de FinTech France. Rencontre avec notre grand témoin.

Pour plus d’innovation en entreprises en 2021 : devenons tous entrepreneurs !

Mark Zuckerberg, Elon Musk, Steve Jobs, Frédéric Mazzella, Julia Bijaoui, Pauline Laigneau… Ces self-made men et women qui ont osé réaliser leurs idées pour démarrer leurs entreprises nous font rêver. Et si nous étions comme eux : des entrepreneurs en puissance ? Grandes écoles et entreprises en sont convaincues. Nous aussi.

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Les entrepreneurs sont finalement des personnes ordinaires qui, grâce à leur engagement et leur vision novatrice, sont capables de créer de la valeur et un progrès majeur dans un périmètre plus ou moins étendu. Aussi, nous pouvons tous avoir un coup de génie ! Mais de la transformation de l’idée à l’innovation, le passage à l’action reste un gap à franchir. Comment s’affranchir des peurs et des codes pour oser innover ? Premier élément de réponse : se former.

Réveillez l’entrepreneur qui sommeille en vous !

C’est le message que les établissements du Supérieur diffusent auprès de leurs étudiants depuis déjà quelques années. Et pour cause, l’entrepreneuriat est devenu une skill indispensable pour poser les jalons de notre futur. Les jeunes générations sont ainsi formées à faire preuve de discernement et d’autonomie, à s’informer sur l’actualité des marchés stratégiques, à développer leur esprit d’initiative, à porter un regard différent sur le monde. « Plus on essaie d’entrer dans le moule, plus on ressemble à une tarte ! » Thierry Bossee-Pilon, professeur en stratégie et innovation à Rennes School of Business, partage régulièrement cette phrase à ses étudiants-entrepreneurs pour les encourager à ne pas avoir peur de se lancer dans leurs idées. L’expert co-dirige le MSc Innovation & Entrepreneurship, conjointement mené avec l’INSA de Rennes. « Cette formation les transforme d’étudiants à innovateurs. Ils commencent par monter une pièce de théâtre pour faire sauter les verrous et ouvrir leurs chakras, et aboutissent par un projet d’innovation évalué par un jury de professionnels. »

>>>> Pour aller plus loin – Envie de rejoindre une PME de travaux publics pas comme les autres ? Bienveillance, proximité et plans de formation tous azimuts sont de mise chez TRABET ! Alors comme vous le conseille son DG Thierry Klotz « Laissez-vous surprendre par un secteur qui a fait sa transformation technique et managériale ».

Objectif soft skills

Si ce programme a été créé entre l’école de commerce et l’école d’ingénieurs, c’est pour mieux préparer les élèves, quel que soit leur filière d’études, aux exigences sociétales qui sollicitent des compétences complémentaires. Techniques mais aussi humaines. « Esprit d’initiative, créativité, ténacité, autonomie », cite Thierry Bossee-Pilon. Même ambition du côté de l’EBI. Quand Laurence Taupin est arrivée il y a 16 ans dans cette école d’ingénieurs spécialisée en biologie industrielle, la Référente entrepreneuriat et professeur de marketing a été chargée d’initier les futurs ingénieurs à l’innovation. « Ils avaient déjà le bagage technique mais il leur manquait l’esprit d’innovation. C’est ce qui leur permet de ne pas seulement être dans l’exécution, mais aussi dans l’action. » C’est à travers le Grand Oral Marketing et Création d’Entreprise, créé en 2005, qu’elle réussit à insuffler cet état d’esprit. Au cours de ce challenge, tous les élèves-ingénieurs, quel que soit leur desiderata futur, présentent des stratégies marketing sur des produits innovants devant un jury de professionnels. L’évènement se déroule au siège social du MEDEF à Paris depuis 2015. « Les challenger, c’est les préparer à la vie de l’entreprise qui évolue en permanence et demande de nouvelles techniques et de nouvelles solutions que l’ingénieur-innovateur est en mesure d’apporter », affirme Laurence Taupin.

La recette pour booster l’innovation en entreprises en 2021 ? Apprendre à entreprendre !

Parce que l’entrepreneuriat est un véhicule puissant, il nécessite toutefois une conduite habile. L’agilité entrepreneuriale : c’est ce que la Web School Factory apprend à ses étudiants. « Nous formons des leaders du numérique, qui ont une traduction opérationnelle de leurs compétences, qui savent lire les marchés dans lesquels ils vont évoluer, qui apportent une vision et des solutions à de vraies problématiques. Fatalement, ils développent cet esprit d’entrepreneur. A la fois thinkers et doers, ils sont capables de regarder des sujets sous un angle différent, de s’affranchir des automatismes et de se poser les bonnes questions pour innover, quel que soit leur terrain de jeu », applique François Pumir, Directeur des Projets et du Programme CFEE.

>>>> Pour aller plus loin –  Chez Qualiconsult, l’innovation se joue en mode collaboratif ! « Depuis deux ans, nous stimulons l’intelligence collective via notre projet «Construire ensemble ». Le but : libérer les énergies et permettre les initiatives. Le principe fondateur est que « ceux qui savent sont ceux qui font ». Les collaborateurs sont donc les plus à même de prendre les bonnes décisions, de définir les axes d’amélioration et de les mettre en œuvre. A l’entreprise et aux managers de leur permettre de le faire, ce qui est le cas notamment par le biais d’ateliers contributifs dans lesquels les collaborateurs, ensemble, définissent le Groupe Qualiconsult de demain ». Tous les détails et bien plus encore dans l’interview d’Emmanuel Audouy,Président de Qualiconsult International.

D’entrepreneur à intrapreneur

Jeune diplômé, vous décidez de ne pas monter votre boîte mais d’en rejoindre une : ne laissez pas mourir votre esprit d’entrepreneur si durement acquis lors de vos études ! Passez d’entrepreneur à intrapreneur. L’intrapreneur, c’est l’entrepreneur dans l’entreprise. Un pied dans l’entreprise, un pied dans l’entrepreneuriat, seul ou en équipe, ce rêveur qui passe à l’action cherche à innover à l’intérieur d’une organisation établie avec les moyens, ressources et compétences internes mis à disposition par celle-ci. Plus qu’un poste, c’est une posture. Proactif, créatif, visionnaire, l’intrapreneur met ainsi en œuvre les rouages de l’entrepreneuriat en étant salarié.

Intrapreneur, raconte-moi ton histoire

C’est Steve Jobs qui popularise le terme d’intrapreneuriat en 1985. Le PDG d’Apple, qui a fondé sa compagnie au fond d’un garage, le définit dans les pages du magazine Newsweek comme « un groupe de personnes qui décident de retourner dans un garage, mais au sein d’une grande entreprise. » Mais le terme apparaît pour la première fois dans l’article Intra-corporate Entrepreneurship, publié en 1978 par les entrepreneurs américains Gifford et Elizabeth Pinchot. Un extrait : « Faire une place aux entrepreneurs au sein de l’entreprise est la prochaine étape pour résoudre les problèmes des organisations à grande échelle. » Quarante ans plus tard, cette phrase n’a jamais sonné aussi vraie.

Pourquoi l’esprit entrepreneurial est-il si vital pour favoriser l’innovation en entreprises en 2021 ?

Grâce à l’intrapreneuriat, et par extension l’entrepreneuriat, les entreprises peuvent développer de nouveaux produits, services, technologies, techniques administratives, stratégies et postures compétitives. Elles renouvèlent leur offre, cultivent des projets novateurs, capitalisent sur les compétences internes, retiennent les talents productifs et motivés et finalement, se démarquent sur des marchés ultra-compétitif. « Les intrapreneurs apportent le « pas de côté » qui fait toute la différence » selon François Pumir. Ils sont aussi moteurs du changement pour faire de l’entreprise un vecteur à impact social positif. Car aujourd’hui, tout l’intérêt est de faire converger les finalités du projet d’entreprise avec les enjeux sociétaux. « Nous avons tout intérêt à faire émerger des citoyens-entrepreneurs pour créer les outils et les modèles des futures entreprises à mission », estime Thierry Bossee-Pilon.

>>>> Pour aller plus loin – L’innovation en entreprises en 2021 se passe ici ! Diplômée de l’ENS et de HEC Paris, entrepreneure et cofondatrice de la marque de joaillerie Gemmyo, Pauline Laigneaune s’arrête pas là. Elle partage également les conseils, astuces, principes ou philosophie de personnes parmi les plus brillantes dans leur domaine grâce à son podcast Le Gratin créé en 2018 et aujourd’hui renommé « Le podcast de Pauline Laigneau ». Rencontre avec notre grand témoin.

Collaborateurs, tous entrepreneurs

Créer un nouveau produit ou service qui aura un impact positif sur la société, trouver des solutions innovantes à des problématiques sur lesquelles la direction bloquait depuis longtemps, apporter une vision neuve sur les processus d’organisation pour faciliter le travail, gagner en rapidité et en efficacité… Autant d’innovations rendues possibles grâce aux intrapreneurs révélés. Car, habitués à des entreprises formelles et traditionnelles, ils ont besoin d’être stimulés pour pouvoir se manifester et se libérer des carcans, de la dictature de la rationalité et de la pensée analytique qui freinent l’innovation. Qui sait ? Peut-être serons-nous agréablement surpris par les idées de notre collègue !

Managers, comment booster l’innovation de vos entreprises en 2021 ?

#1 Créez un environnement de travail stimulant et encouragez la création d’idées.
#2 Invitez chacun à contribuer à l’innovation (avec la fameuse boite à idées par exemple !)
#3 Autorisez les collaborateurs à regarder un sujet autrement, à quitter leur zone de confort pour s’ouvrir à de nouvelles possibilités et adopter de nouvelles postures, de nouvelles méthodologies.
#4 Valorisez l’esprit d’initiative et le droit à l’erreur, en expliquant que le pire n’est pas d’échouer mais de ne pas avoir essayé.
#5 Mettez à disposition des innovateurs les ressources mobilières, matérielles et humaines internes, nécessaires aux projets.

Les innovations de demain sont déjà ici !

EDHEC Entrepreneurs, Télécom Paris Entrepreneurs, incubateur Paris-Dauphine PSL,  Centrale-Audencia-Ensa, emlyon business school… Les plus grands incubateurs de l’enseignement supérieur français accompagnent les startups qui changeront notre quotidien demain. Attention pépites !

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A l’image de l’augmentation du nombre de startups en France ces dix dernières années, les incubateurs ont également pris une place importante dans le paysage de l’innovation pour répondre à une demande, elle aussi en croissance. En 2018, Les Pépites Tech recensent dans une étude 270 incubateurs en France, contre 240 l’année précédente, soit une augmentation de 12,5 % en un an. Pas étonnant donc que la France se classe parmi les pays d’Europe qui possèdent le plus grand nombre d’incubateurs.

Parmi eux, les incubateurs des écoles de commerce, d’ingénieurs et universités sont nombreux à proposer leurs services avec un panel d’outils, dispositifs, formations et hébergement pour accompagner les porteurs de projets dans la création et le développement de leur startup.

>>>> Pour en savoir sur l’innovation dans les jeunes entreprises en 2021 – Développement durable : ces startups à suivre en 2021

Comment rejoindre un incubateur d’école ?

Renseignez-vous sur les sessions de recrutement : en fonction des écoles, il peut y en avoir une ou plusieurs dans l’année. Le nombre de candidats retenus par promotion dépend aussi de la structure.

Réfléchissez à l’incubateur que vous souhaitez intégrer en fonction de la nature de votre projet. En effet, certains incubateurs sont spécialisés, quand d’autres sont plus généralistes. Renseignez-vous également sur l’accompagnement que propose chaque incubateur. Vérifiez aussi que vous êtes bien éligible.

Les incubateurs sont particulièrement sélectifs : préparez donc bien votre dossier de candidature et votre présentation. Le jury sera particulièrement sensible à l’équipe et au concept.

Quatre raisons d’intégrer un incubateur

#1 Pour l’accompagnement : le système de coaching et de mentorat est indispensable pour établir sa stratégie, son business plan, sa marque ou encore lorsque l’on prépare une levée de fonds.
#2 Le réseau que l’on se constitue grâce aux experts, intervenants, autres entrepreneurs rencontrés ainsi que la visibilité qu’il offre.
#3 Structurer sa démarche entrepreneuriale.
#4 Avoir accès à des locaux à des prix avantageux.

Vous voulez pousser l’innovation dans vos entreprises en 2021 ? Voilà les cinq pépites à suivre !

clim8 : des vêtements intelligents   

Fondée en 2016 en région lyonnaise par Florian Miguet, Julien Guéritée et Pierre Mouette, la startup clim8 propose des vêtements intelligents et thermorégulants. Une technologie qui leur a permis de lever 4,25 millions d’euros de fonds et de remporter deux prestigieux prix de l’innovation : au CES Las Vegas et à l’ISPO Munich. Après être passée par l’incubateur de l’emlyon business school jusqu’à fin 2020, l’entreprise a aujourd’hui ses propres locaux. Florian Miguet, le CEO et Florian Nicoud, chargé du marketing et des opérations nous en disent plus.

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Crédit Peignée Verticale

Pitchez-nous clim8.

FN. clim8 est une startup lyonnaise qui propose des technologies thermiques autorégulantes rendant les vêtements intelligents et connectés. Nous vendons les produits à nos marques partenaires telles qu’Ixon, North Face, ODLO et ce dans 25 pays.

Nous avons également un centre de recherche au sein duquel nous testons et prototypons nos produits.

En quoi votre startup est-elle innovante ?

FN. Pour sa technologie. Il existe déjà des systèmes chauffants qui fonctionnent grâce à un bouton. Nous sortons de ce modèle pour apporter de l’intelligence avec un capteur qui adapte la chauffe en fonction de l’activité de l’utilisateur. Une application mobile permet de paramétrer le vêtement en fonction de son utilisation.

Quelles est votre définition de la startup Generation ?

FM. Avoir un vivier de primo entrepreneurs(ses), sortis d’école ou ayant une expérience solide avec une envie de percer les plafonds, d’être son propre patron, de faire grandir une équipe. Depuis une dizaine d’années, l’écosystème s’améliore considérablement.  Nous avons en France un cadre institutionnel, un écosystème financier solide (BPI) et une marque (French Tech) assez uniques malgré des lourdeurs administratives. Le bilan est positif quand on compare avec d’autres pays. Je pense qu’il y a encore pas mal à faire pour aider les startups lors des levées de fond, des périodes critiques qui peuvent fragiliser les projets et les équipes.

Contact : www.myclim8.com/fr & LinkedIn : clim8

Episto : des sondages 4.0 

Collecter l’opinion des citoyens et des consommateurs via les réseaux sociaux ! C’est LA bonne idée de Jérémy Lefebvre (diplômé de l’Ecole des Ponts ParisTech)  et  d’Alexis Watine (diplômé de Polytechnique), cofondateurs d’Episto. Incubés à Télécom Paris Entrepreneurs puis à Station F, ils sont aujourd’hui dans une belle dynamique de croissance et figurent dans le classement Future 40 2020 de Station F. Rencontre avec Jérémy Lefebvre, cofondateur et CEO.

Pitchez-nous Episto.

Episto est une solution de collecte de données / d’opinion à destination de l’ensemble des professionnels du monde des études, au sein des instituts d’études des grandes marques et enseignes ou encore des cabinets de conseil. Nous les aidons à interroger les consommateurs et professionnels qui les intéressent. Pour les trouver, nous passons par les réseaux sociaux et nous les interrogeons par questionnaires conversationnels, très engageants et personnalisés.

En quoi est-ce innovant ?

Les sondages sont nés dans les années 1960 avec des acteurs historiques comme Ipsos, Ifop et des enquêteurs dans la rue. 20 ans plus tard, le téléphone a permis le développement des call centers. En 2000, c’est sur internet que se sont développés les sondages. Ces modes de collecte existent encore mais, aujourd’hui, passer par les réseaux sociaux est la nouvelle manière d’interroger les gens.

Quel est l’intérêt ?

Cela nous permet de toucher une très grande partie de la population et de cibler les gens qui nous intéressent, les populations dites « rares » notamment (population des petites villes, consommateurs d’un produit de niche, etc) avec de la publicité. Les réseaux sociaux nous permettent aussi d’interroger des gens qui ont peu l’habitude de participer aux sondages et qui ont donc des opinions très fraiches et authentiques. Ensuite, les réseaux sociaux sont mondialisés et complétement digitaux : nous pouvons faire des enquêtes aussi bien en France qu’à l’international et nous allons très vite dans l’exécution des enquêtes.

Pour vous, la Startup Generation : mythe ou réalité ?

Aujourd’hui il y a une certaine mode des startups. Pour les diplômés des grandes écoles, travailler dans une startup ou la monter est une option assez répandue alors qu’entre 2007 et 2011, quand je faisais moi-même mes études, c’était ultra minoritaire. Le modèle de la startup est démystifié, on entend beaucoup parler de startups à succès. Je ne sais pas s’il existe une génération startup, car de plus en plus de gens envisagent de rejoindre une startup que ce soit à 20 ou 40 ans. Le mouvement inclut toutes les tranches d’âge.

Contact : jeremy.lefebvre@episto.fr ; LinkedIn

Urbanloop révolutionne la mobilité

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Crédit NicolasDohr.com

Urbanloop sera-t-il le transport de demain ? En phase d’industrialisation, il a en tout cas été retenu pour les Jeux Olympiques 2024 à Paris, dans le cadre de l’appel à innovations mobilités. Ce système de transports en commun urbain entièrement automatisés a été initié en 2017 par les écoles d’ingénieurs de Lorraine INP dont les Mines de Nancy. Il est basé sur un réseau de rails formé de boucles interconnectées sur lequel circulent des capsules individuelles. Son objectif ? Décongestionner la circulation des zones urbaines de 5 000  à 200 000 habitants, en déviant sur ses voies une partie du trafic routier.

Jus Mundi, la technologie au service des avocats 

Alors qu’il était avocat en droit international, Jean-Rémi de Maistre s’est rendu compte qu’il était très difficile de trouver des informations juridiques hors de son pays. De là est née Jus Mundi, en 2018. Après un an à l’incubateur de l’université Paris-Dauphine, la société compte aujourd’hui 30 salariés et deux levées de fonds à son actif. Rencontre avec le fondateur.

Que proposez-vous ?

Un outil qui permet aux avocats d’accéder aux ressources juridiques internationales dont il a besoin comme des textes de loi, des traités entre Etats, des décisions de justice ou des informations sur des avocats pour solliciter un expert dans différents pays par exemple.

En quoi est-ce innovant ?

L’idée d’abord, de se positionner à l’international et de collecter des informations dans différents pays. Il n’existe qu’une ou deux solutions de ce type et elles sont américaines. La partie tech et intelligence artificielle ensuite. Nous utilisons la technologie NLP (Natural Language Processing) qui permet aux machines de comprendre le langage humain. Grâce à cela, la machine extrait les informations qui ont de la valeur et les rend compréhensibles.

La prochaine étape ?

Aujourd’hui, nous couvrons trois domaines : l’arbitrage international, la protection des investissements internationaux et le commerce international avec le droit de l’OMC. Notre objectif est de s’étendre à tous les autres domaines du droit utiles aux avocats (droit de l’environnement, fiscalité internationale…). Pour cela nous avons besoin d’une plus grosse équipe technique pour pousser l’intelligence artificielle plus loin.

Startup Generation, mythe ou réalité ?

Evidemment, il y a quelque chose qui se passe et qui s’est passé. Parmi les six cofondateurs de Jus Mundi, aucun n’a fait d’école de commerce. Nous avions notre projet mais nous ne savions pas quelle forme il allait prendre. Nous avons alors trouvé un écosystème très utile pour nous structurer. Il y a une vraie effervescence, avec un vrai état d’esprit et des gens qui s’aident beaucoup. Nous faisons totalement partie de cette génération qui veut créer des choses nouvelles.

Contact : contact@jusmundi.com

Barry’s VR s’attaque au V-commerce 

Gary Guibert et Baptiste Chamorel ont créé Barry’s VR, spécialiste des technologies immersives en 2017, alors qu’ils étaient encore étudiants. Diplômés en 2020, ils suivent aujourd’hui le programme EDHEC Entrepreneurs et sont incubés à Station F. Rencontre avec Gary.

Pitchez-nous votre startup.

Nous sommes spécialisés dans les technologies immersives dédiées à la présentation à distance et à la démonstration produit pour les entreprises. Actuellement, nous nous positionnons sur trois services principaux : la visite virtuelle qui permet de présenter tout type de lieux (musées, galeries, ateliers, hôtels, etc), le showroom virtuel qui permet de mettre en situation des produits afin de les mettre en valeur ou d’expliquer leur fonctionnement. Enfin le story telling immersif qui permet de mettre en avant un savoir-faire, les compétences d’une entreprise ou d’expliquer une activité. Nos outils sont diffusables en casque VR mais aussi en format web, ce qui permet de le rendre davantage accessibles et offre à nos clients diverses possibilités de diffusion.

innovation entreprises 2021

En quoi vos solutions sont-elles innovantes ?

D’abord parce que nous sommes très peu d’entreprises à travailler sur ce type d’outils. Avec l’hyperdigitalisation actuelle, notre objectif est d’améliorer notamment l’expérience client en créant de l’engagement dans les outils digitaux et les processus d’achat.

La suite ?

Nous préparons une levée de fonds pour l’année à venir afin de faire évoluer notre activité vers un business model SAAS à travers la création d’une plateforme de génération de data. Le commerce est en pleine évolution et nous souhaitons être un des acteurs du V-commerce, qui va révolutionner les processus commerciaux et changer complètement nos habitudes de consommation. Selon une étude du Nasdaq, 95 % des achats dans le monde seront effectués en ligne d’ici 2040.

Avez-vous l’impression de faire partie d’une Startup Generation ?

Oui, dans la manière différente de travailler par rapport aux entreprises traditionnelles. Le retour d’expérience de nos stagiaires et alternants montre que l’on s’épanouit de manière différente dans un startup en acquérant de la polyvalence, la capacité de s’adapter, l’efficacité, la performance. Pour moi, la Startup Nation renvoie à l’idée de faire avec peu de ressources et d’avancer le plus vite possible.

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