Entreprise responsable et environnement : en vert et contre tout ?

Entreprise responsable et environnement : l'enquête !

L’environnement, priorité n°1 pour les générations Y et Z annonce l’étude Deloitte Millennial Survey 2020. Protection des hommes et de la planète, réduction de son empreinte écologique, inscription des engagements sociétaux au cœur de sa stratégie : l’entreprise est plus que jamais attendue par la nouvelle génération sur la question des transitions environnementales. Des transitions qu’elle veut positives ! Plus question d’être dans une opposition de principe, aujourd’hui, les jeunes talents sont « pour ». Pour une dynamique de changements profonds, pour un monde plus juste et plus durable, pour une entreprise responsable et engagée pour l’environnement, pour une carrière qui a du sens. Enquête.

 

SOMMAIRE

Plus engagée, plus performante

La Covid, le tournant RSE qu’on n’attendait plus ?
L’économie verte en questions
Entreprise à mission ça change quoi ?

Feu vert pour le recrutement

Les nouvelles formations pour un avenir plus durable
Les métiers de l’économie verte

La société aussi se met au vert

Alumni for the Planet : les diplômés de grandes écoles s’engagent 
Monnaies locales : espèce en voie d’apparition ?
Consommer durable oui mais comment ?

Entreprise responsable et environnement : plus engagée, plus performante

85 millions d’euros. C’est la somme allouée à l’Office français de la biodiversité dans le cadre du plan France Relance lancé en septembre 2020 par le Gouvernement, pour soutenir des actions en faveur du vivant. L’accent y a d’ailleurs été mis sur l’écologie avec 30 milliards d’euros fléchés sur ce secteur. Mais si l’Etat met les moyens, qu’en est-il des entreprises alors même que leurs collaborateurs réclament plus d’engagement, pour être plus performants.

Dans la 4e vague de l’Observatoire « Les salariés et l’entreprise responsable – La RSE est-elle un driver de la transformation des entreprises ? » réalisé par le cabinet Occurrence, on remarque en effet un intérêt croissant des salariés français pour la RSE (86 %), attisé par la montée en puissance des préoccupations sociétales. Ils indiquent d’ailleurs majoritairement (pour 70 % d’entre eux), être prêts à s’impliquer davantage dans la démarche RSE de leur entreprise. Parmi leurs principales motivations : donner plus de sens à son travail et contribuer à des grands enjeux dépassant le cadre de l’entreprise. Côté entreprise, on reste plus pragmatique. Selon cette étude, leur engagement reste d’abord motivé par la mise en conformité règlementaire, l’aspect économique et la marque employeur arrivant au second plan. Et pourtant, 38 % des salariés pensent que la RSE impacte ou transforme profondément l’entreprise.

Il n’y a pas d’engagement, que des preuves d’engagement !

Un sentiment d’autant plus fort à l’heure de la crise Covid. A la sortie du confinement, plus de 80 % des Français estimaient en effet que les entreprises doivent faire plus pour l’environnement. 28 groupes du CAC 40 avaient même pris de l’avance en se dotant d’une raison d’être. Entreprise responsable et environnement : ça devient une réalité ! Mais pas question de rester à l’étape du discours, il faut passer à l’action… et la mesurer. C’est pour cela que BrightHouse et BCG GAMMA ont lancé en 2020 l’Indice de l’Engagement Sociétal. Parmi les enseignements de sa première édition : avec 48/100 de moyenne, les entreprises du CAC 40 sont mobilisées mais peuvent encore progresser, notamment vis-à-vis de leurs salariés et partenaires (l’essentiel des actions portant aujourd’hui vers leurs clients et la société). L’indice révèle aussi une corrélation entre le niveau d’engagement sociétal et la performance financière d’une entreprise. Il permet en effet d’expliquer 17 points supplémentaires du TSR (Total Shareholder Return, ou taux de rentabilité) sur cinq ans.  Et plus le score d’une entreprise dans l’Indice progresse, plus son TSR sur un, cinq ou dix ans progresse également. Entreprise responsable et environnement : non seulement ça matche… mais ça marche !

La Covid, le tournant RSE qu’on n’attendait plus ?

Selon le 3e Baromètre annuel de l’Observatoire de la Matérialité des Enjeux Sociaux et Environnementaux (Institut du Capitalisme Responsable – Ifop) le climat reste la priorité n°1 des Français, malgré la crise. Avant la Covid, 53 % des Français voyaient en l’urgence environnementale et climatique un des enjeux de société prioritaire à horizon 10 ans (comme 25 % des Américains et 21 % des Indiens), voire LE plus important (pour 24 % d’entre eux). Aujourd’hui, il reste l’enjeu de société n°1 pour un quart des Français, devant la santé et la sécurité des personnes.

Parallèlement, en janvier 2020, 41 % des Français se disaient prêts à agir prioritairement en matière de consommation pour préserver la planète. Et face à la crise, ils sont passés à l’action. En octobre 2020, 64 % d’entre eux déclaraient agir et consommer de manière plus responsable depuis la crise. De fait, 32 % des Français considèrent que le consommateur est l’acteur le plus important lorsqu’il s’agit d’adopter de nouveaux modèles de consommation et de production, devant les Etats et les entreprises. 43 % des Français déclarent même avoir pris conscience de l’engagement des entreprises en faveur de l’environnement et de la santé à l’occasion de la crise. L’appel du pied est donc clair : non au green washing et oui à l’entreprise responsable qui se soucie VRAIMENT de l’environnement.

>>>> Pour aller plus loin : Une étude de l’Ademe parue en 2020 souligne l’impact positif du télétravail. Il permet une diminution de 69 % du volume des déplacements journaliers. Mais quels sont en réalité les impacts environnementaux du travail à distance ? Les réponses des experts d’Audencia.

L’économie verte en questions

Et qui dit engagement environnemental dit bien sûr économie verte. Une économie qui ne se limite pas à une poignée d’entreprises ou d’organisations 100 % focus green. Elle irrigue en effet désormais tous les secteurs et tous les métiers.

Elle regroupe d’ailleurs deux types d’activités : les activités classiques réalisées avec des procédés moins polluants ou moins consommateurs d’énergie et les éco-activités, dont la finalité est la protection de l’environnement ou la gestion des ressources naturelles. On pense ainsi naturellement aux secteurs des EnR, de la gestion des déchets ou de l’eau, mais cela concerne aussi le BTP et la construction. De même, côté métiers, tous sont concernés : de l’ingénieur au marketeur. Entreprise responsable et environnement : c’est maintenant, partout et tout le temps !

« L’économie verte concerne toutes les entreprises dès lors qu’elles repensent leur chaine de valeur et / ou de production en prenant en compte les enjeux de développement durable : empreinte écologique bien sûr, mais aussi enjeux sociétaux. Elle englobe ainsi par exemple l’écoconception (sourcing de matières premières locales, utilisation de matériaux recyclés, réduction du poids du packaging…), la réflexion et le prise en compte de l’empreinte écologique des produits et services sur l’ensemble de la chaine de valeur s’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire, en évitant de produire de la pollution ou des externalités négatives, de gaspiller… » indique Aude Serrano, directrice de l’ESG Green.

Un mouvement de fond créateur d’emploi

Selon la dernière étude de l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) les activités de l’économie verte représentent d’ailleurs près d’un million d’emplois (éco-activités et activités périphériques confondues). La part des emplois de l’économie verte dans l’ensemble de l’économie s’élevant ainsi à près de 4 %. Parmi les domaines les plus pourvoyeurs d’emploi : la maîtrise de l’énergie, l’agriculture biologique, la gestion des déchets, la production d’EnR la gestion des eaux usées et les transports. Une offre massive loin d’être totalement pourvue. En 2019, alors que la part des offres d’emploi déposées par les employeurs sur les métiers de l’économie verte représentait 15.8 %, la part des demandeurs d’emploi à la recherche d’un métier de l’économie verte s’élevait à 14.4 %. Avis aux passionnés !

Recherche managers désespérément

Pour mener à bien cette révolution écologique de l’entreprise responsable de et pour l’environnement, celles-ci ont besoin de managers… et n’en trouvent pas encore assez. « Les entreprises n’ont pas attendu la Covid pour faire de leur contribution à la révolution écologique et à la justice sociale un atout pour attirer et fidéliser de jeunes talents. D’autant que leurs clients (qu’elles soient en BtoB ou en BtoC) sont de plus en plus exigeants sur ce sujet. De fait, elles ont besoin de managers sortant de business schools pour les aider à mener cette transformation profonde de leur modèle économique et assoir cet impact positif. Elles attendent de leurs nouveaux collaborateurs qu’ils soient moteurs de cette transformation » insiste André Sobczak, Co-Titulaire de la Chaire Impact Positif et directeur académique du MS APTE d’Audencia.

Et pour ce faire, les écoles de management multiplient les initiatives et les programmes RSE friendly. Avec Gaïa, son école de la transition écologique et sociale, Audencia marque d’ailleurs un grand coup. Comptant parmi les grandes innovations de son plan stratégique 2025 ECOS, cette école immersive dédiée à la transition écologique et sociale verra séjourner tous les étudiants de l’école, quel que soit leur programme. « Gaïa est une première dans le monde des business schools françaises et un marqueur pour Audencia qui veut plus que jamais défendre un management à impact positif » annonçait Christophe Germain, directeur d’Audencia en février 2021. Dotée d’une gouvernance spécifique et d’un bâtiment dédié à horizon 2025, celle-ci abritera aussi un incubateur et proposera des dispositifs de formation continue.

Entreprise responsable et environnement : trois infos qui font du bien !

L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)  estime qu’on économise  271 kg eqCO2 sur une année par jour de télétravail.

Pour la 3e année consécutive, le marché des produits issus du commerce équitable poursuit sa progression de plus de 20 %. Le Baromètre de la transition alimentaire lancé par Max Havelaar France  révèle ainsi la démocratisation d’une consommation plus responsable, investie par toutes les catégories de Français, avec en attente n°1 une meilleure rémunération des agriculteurs et agricultrices.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a un impact majeur sur l’emploi. Son objectif ? Créer 300 000 emplois locaux supplémentaires dans le domaine de l’économie circulaire en France (on en compte 800 000 aujourd’hui) sur toute la palette de qualifications, et permettre aux collectivités de réaliser plus de 500 millions d’euros d’économies par an. Un exemple parlant : une tonne de déchets recyclés permet de créer 10 fois plus d’emplois qu’une tonne de déchets enfouis.

>>>> Pour aller plus loin : c’est l’un des points qui ressort des baromètres sur la consommation responsable menée depuis un an. Face à des consommateurs en quête de sens et qui rejettent la sur-consommation, le marketing doit se réinventer. Oui mais comment ? Les réponses dans la tribune de Véronique Brajeux-Ferrouillat, Enseignante à l’EMLV

Entreprise responsable et environnement – Devenir société à mission : ça change quoi ?

Pour aller plus loin, certaines organisations font le choix de devenir une société à mission. Une notion introduite par la loi Pacte qui permet à une entreprise de déclarer sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux. Mais qu’est-ce que ça change concrètement ?

Entreprise responsable et environnement : devenir société à mission, ça change quoi ?

Si des entreprises du CAC 40 ont déjà affiché leur engagement, d’autres organisations ont aussi franchi le pas. C’est notamment le cas de deux business schools : TBS Education et Grenoble Ecole de Management (GEM). « Ce cadre nous pousse à prendre en compte notre raison d’être dans chaque décision stratégique ou opérationnelle et à analyser toutes nos actions à travers ce prisme. C’est contraignant et cela peut même s’avérer risqué en termes de réputation… mais c’est nécessaire ! Pour nous challenger, mais aussi pour pousser d’autres organismes à s’engager à leur tour, insiste Jaclyn Rosebrook-Collignon, responsable sustainability à GEM. En montrant l’exemple, nous espérons amener les entreprises de notre écosystème (fournisseurs, partenaires, recruteurs…) à se transformer elles aussi de l’intérieur ». Une exemplarité qui porte d’ailleurs déjà ses fruits en interne. « Etudiants, enseignants-chercheurs et personnels challengent nos décisions et leurs activités. Chacun se sent acteur de cette raison d’être et de cette mission, dans une vraie dynamique d’empowerment ».

La solution miracle ?

Mais pour être vertueux, ce cadre ne doit pas enfermer l’entreprise dans sa raison d’être. « La société à mission n’est pas la solution miracle. Certains exemples récents tirés du CAC 40 le montrent. D’autant que lorsque qu’on établit une raison d’être et une mission, on fait des choix pour 10 ans. Or, de nouvelles priorités environnementales ou sociales peuvent naître dans une si longue période. Une mission trop étroite risque d’enfermer l’entreprise dans un seul aspect du développement durable et de la transition écologique » nuance André Sobczak.

Tout comprendre des ODD en moins d’une minute

17 objectifs pour sauver le monde. « Les objectifs de développement durable nous donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ils répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Les objectifs sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux, et chacune de leurs cibles, d’ici à 2030 » déclare l’Organisation des Nations Unies (ONU).« Ce qui est remarquable avec les ODD c’est que pour la première fois, 193 pays se sont mis d’accord sur les mêmes objectifs lors de l’Accord de Paris. Ils ont ainsi déterminé une feuille de route partagée entre les Etats et par les parties prenantes de ces pays (collectivités, entreprises, associations, société civile… » précise Aude Serrano, directrice de l’ESG Green.

Entreprise responsable et environnement : feu vert pour le recrutement !

L’heure du « réveil écologique » a sonné ! Les établissements du supérieur et les entreprises se mettent à jour pour intégrer les enjeux environnementaux dans leurs formations et leurs recrutements. Panorama d’une filière d’avenir pour les futurs cadres de l’entreprise responsable.

Les nouvelles formations pour un avenir plus durable

Face aux enjeux croissants de la transition écologique, l’enseignement supérieur français forme de plus en plus d’étudiants aux compétences et connaissances nécessaires pour engager cette transition. Les thèmes de la durabilité et du changement climatique font leur entrée dans les programmes et les nouvelles formations fleurissent. Les dernières nouveautés.

L’école : ESG Green

Axée sur la double compétence, la nouvelle école de commerce post-bac du Groupe ESG formera des professionnels du marketing, du commerce ou des ressources humaines qui sauront intégrer les enjeux et l’impact du développement durable dans la stratégie et la gestion des entreprises. Ouverture prévue en octobre 2021 à Paris.

Parcours : Green Marketing & Business (création et développement des marques dans le respect des nouvelles réglementations liées à la RSE et d’une consommation plus éthique) et Gestion responsable des Ressources Humaines (accompagnement des entreprises confrontées aux défis climatiques, écologiques, économiques et sociaux).
Niveau : Bachelor (Bac+3) et Mastère (Bac+5).
Admission : sur étude de dossier et entretien (accès hors Parcoursup pour les futurs bacheliers).

Le diplôme : Bachelor Agroécologie et Systèmes Alimentaires de l’ESA

Les futurs diplômés de cette nouvelle formation en trois ans pourront accompagner les entreprises du secteur agri / agro dans leurs transitions agro-écologiques, alimentaires et environnementales. Ils participeront à la révolution numérique de l’agriculture et la valorisation des productions locales. Ouverture prévue en septembre 2021 à Angers.

Au programme : sciences, organisation des territoires et filières, marketing et communication, management de projet…
Admission : inscription sur Parcoursup et étude de dossier (possibilité d’intégrer la 3e année après BTS, DUT ou L2).

L’initiative : le séminaire de rentrée de NEOMA Business School

Dans le cadre de la refonte de son Programme Grande Ecole (PGE), NEOMA a organisé un séminaire de rentrée sur la transition écologique. Une capsule intitulée « Transition Soutenable » a notamment été déployée portant sur cinq thématiques : négociation climatique, comptabilité pour le bien commun, économie sociale et solidaire pour la transition écologique, finance responsable et économie de la transition écologique. Les étudiants ont ainsi participé à une « summer school » d’immersion avec plusieurs cours et conférences animées par des intervenants emblématiques comme Valérie Masson-Delmotte (paléo-climatologue, directrice de recherche au CEA et co-présidente du groupe n°1 du GIEC) et Anne-Charlotte Vaissière (chargée de recherche au CNRS).

Ils y étaient

« NEOMA veut aller au-delà de la simple sensibilisation et immerger ses étudiants dans ces problématiques de changement qui les touchent directement. Nous les avons poussés à la réflexion et nous leur avons donné les connaissances et outils, notamment développés à travers nos travaux de recherche. » Nicolas Béfort, Directeur de la Chaire de Bioéconomie Industrielle de NEOMA Business School et coordinateur du séminaire de rentrée sur la transition écologique

 « Cette capsule nous a permis de nous projeter un peu plus dans notre avenir professionnel qui sera, à n’en pas douter, impacté par les questions environnementales. J’ai découvert plein de concepts, souvent peu abordés et qui sont pourtant très intéressants. C’est agréable de constater que mon école prend la transition écologique au sérieux et nous y prépare. » Victoria Martins, étudiante en M1 du PGE

L’outil pédagogique : la plateforme CforCSR© de l’EM Strasbourg

Cette plateforme forme les étudiants à la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO) et certifie les connaissances ainsi acquises. La partie Training propose des modules de formation aux fondamentaux de la RSO : articles, vidéos, ouvrages, cas pratiques. Et la partie Certification est un test qui permet d’obtenir un score attestant du niveau d’appropriation de ces notions. Accessible à tous les étudiants de l’EM Strasbourg, cet outil pédagogique flexible s’adapte aux différents cursus, pour une approche transversale mobilisable dans tous les milieux professionnels.

En chiffres :
98 % des étudiants ont obtenu plus de 50 % de bonnes réponses à la certification en 2019-2020
77 % de réussite sur le scénario Ethique en Master
86 % de réussite sur le scénario DD en Master
89 % de réussite sur le scénario Diversité en Master
2 langues disponibles : français et anglais

Le projet coup de cœur : Back to School for the Planet d’ESSEC Business School

Lancée en octobre 2020, la première édition de Back to School for the Planet a permis aux diplômés volontaires et retenus d’assister en ligne et gratuitement à des cours sur le développement durable qui n’existaient pas lorsqu’ils étaient eux-mêmes étudiants. Objectif : accompagner la montée en compétences des professionnels sensibles à l’impact environnemental de leurs activités et contribuer aux reconversions et réorientations professionnelles.

Entreprise responsable et environnement : Zoom sur les métiers de l’économie verte

Cette transformation des formations répond à de nouveaux besoins en compétences sur le marché du travail. Les entreprises ont en effet besoin de talents formés, responsables et engagés, puisque toutes les fonctions sont et seront impactées par la transition écologique. De nouvelles fonctions font même leur apparition. Top 9 des métiers stars de l’économie verte (Source : topformation.fr).

Entreprise responsable et environnement : feu vert pour les recrutements !

#1 Juriste en environnement
Accompagne les entreprises dans le respect des exigences réglementaires en matière d’environnement

#2 Responsable achats durables
Intègre les enjeux de la RSE aux impératifs du business

#3 Spécialiste en design recyclable
Prend en compte la recyclabilité des matériaux utilisés dans la conception des produits

#4 Chef de projet énergies renouvelables
Pilote les projets des centrales de production d’énergies renouvelables

#5 Analyste critères ESG
Intègre les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance aux choix d’investissement

#6 Chef de produit marketing durable
Gère la conception des produits pour garantir leur faible impact environnemental

#7 Consultant RSE
Accompagne les entreprises dans la définition et la mise en place de leurs actions de développement durable

#8 Energy manager
Veille à l’optimisation des consommations d’énergies

#9 Agriculteur urbain 
Aménage l’espace urbain pour le cultiver

>>>> Pour aller plus loin : La France possède le 2e espace maritime au monde, avec 11 million de km2, des milliers de kilomètres de côtes et trois faces maritimes. Un beau potentiel à exploiter pour produire de l’énergie mais qui en est encore à ses prémices. Tout savoir sur les enjeux de développement des énergies marines.

Métiers verts VS métiers verdissants

On distingue les métiers dits « verts » dont la finalité est purement environnementale (énergies renouvelables, protection de l’environnement, assainissement et traitement des déchets…) des métiers dits « verdissants » (agriculture, R&D, industrie, bâtiment, transport…) qui intègrent de près ou de loin les préoccupations environnementales mais dont le cœur de métier n’est pas lié à l’écologie.

La société aussi se met en vert

Si la protection de l’environnement est une des responsabilités de l’entreprise, l’urgence écologique est l’affaire de tous !  Si les changements climatiques vont impacter l’ensemble de la société, chacun peut et doit à son échelle changer les choses.  On vous donne des tips pour consommer plus durable et des exemples d’initiatives solidaires et citoyennes inspirantes.

Entreprise responsable et environnement : la société aussi se met au vert

Alumni for the Planet : les diplômés de grandes écoles s’engagent 

C’est une initiative inédite !  Alumni for the Planet a vu le jour en novembre 2020 pour créer et développer un réseau des diplômés de l’enseignement supérieur qui s’engagent et agissent en faveur du climat et de l’environnement au sein de leurs entreprises ou organisations. L’entreprise responsable et l’environnement : c’est une réalité !

Six mois après le lancement, plus de 3 000 alumni s’étaient en effet déjà engagés en avril dernier dans l’initiative Alumni for the Planet, mais aussi 700 écoles et universités, près de 1 200 entreprises /organisations et plus de 70 associations d’alumni soutiens.

Faire bouger les entreprises de l’intérieur

Preuve, s’il en faut, qu’à l’instar des étudiants au sein de leur école ou associations, les diplômés aussi ont envie de s’impliquer, avec une entreprise responsable, pour l’environnement. « L’objectif d’Alumni for the Planet est d’aider les alumni à passer à l’action pour faire bouger leur environnement professionnel en entreprise ou dans leur organisation, mais aussi dans leur ville ou leur quotidien », confirme Caroline Lejeune-Rojo, membre du bureau d’Alumni for the Planet. « Dans le monde socio-professionnel, il peut parfois y avoir une rupture d’engagement et le besoin de se retrouver entre personnes engagées » ajoute Gérald Majou de La Debutrie, chargé de mission DD&RS et vie étudiante au sein de la CGE qui soutient le mouvement.

A cet objectif, s’est ajouté un constat. « Les jeunes se bougent  et on le voit notamment avec le mouvement Pour un réveil écologique, avec qui nous sommes très proches. Mais quid de notre génération qui a potentiellement des postes à responsabilité dans les entreprises ? » interroge Caroline Lejeune-Rojo. Une fois sorti de l’école,  les alumni font le constat d’une certaine solitude. « Ils sont convaincus mais ne savent pas par où prendre le sujet et n’osent donc pas bouger ».

« Faire travailler plusieurs générations ensemble »

Alumni for the Planet a alors créé une plateforme avec un moteur de recherche afin de les mettre en relation en fonction de leur entreprise, de leur ville de résidence ou de leur école. « L’étape suivante ? Comment faire pour les accompagner et les aider concrètement à agir », expose Caroline Lejeune-Rojo. Une partie informative sur le site recense une sélection de références et sources validées scientifiquement. Les alumni peuvent alors s’informer sur les enjeux, la manière d’agir, avec notamment un kit méthodologique, etc. Depuis début 2021,  une offre de webinars et d’ateliers a été lancée avec un webinar pour « démarrer », cadrer le sujet, montrer qu’il est possible d’agir. L’entreprise responsable de l’environnement est donc bel et bien en marche !

« L’avantage de l’écosystème des grandes écoles est qu’il permet de faire travailler plusieurs générations et secteurs ensemble sur des enjeux écologiques franco-français, mais aussi de les traiter de manière internationale, analyse Gilles Duthil, animateur du groupe de travail Alumni de la CGE. Le sujet demande de mobiliser des ressources qui nécessitent la participation de toutes les parties prenantes ».

Les collaborateurs dans les entreprises ont en effet un vrai rôle à jouer dans les enjeux climatiques et environnementaux. « Les entreprises sont des actrices fondamentales, au cœur de l’économie et de l’emploi,  analyse Caroline Lejeune-Rojo. Chez Alumni for the Planet, nous avons la conviction qu’il faut arrêter d’opposer profit, rentabilité et développement durable. Une entreprise a tout à gagner à s’investir dans les enjeux environnement et sociétaux, y compris en terme de rentabilité économique sur le moyen terme, mais aussi dans la captation des talents qui veulent donner du sens à leur travail ». 

Ils se sont engagés !

 « J’ai connu Alumni for the Planet dès sa création grâce à un collègue, un de ses cofondateurs qui en faisait la promotion sur LinkedIn. J’ai adhéré très rapidement car les questions écologiques me travaillent depuis quelques années déjà. J’aime interroger mes croyances, les remettre en cause. A mon avis, la principale action est de former les gens aux enjeux climatiques. Nous n’avons pas le temps d’attendre ! Et m’engager à Alumni for the Planet me pousse à agir encore davantage. » – Benoît Chéhère, responsable d’une activité de production chez Michelin – Alumni des Mines Nancy (96)

« Au sein d’Alumni for the Planet,  j’ai proposé de partager mon expérience car j’ai animé un groupe de collaborateurs sur le sujet de la sobriété énergétique chez ENGIE. Cette initiative est idéale pour mettre en place des initiatives dans les entreprises et aller plus loin. Il y a beaucoup à faire et il faut que tous les acteurs, entreprises, collectivités, médias, agissent. Je trouve que la société civile est plutôt organisée mais l’entreprise est encore un lieu assez réfractaire à changer sur ces sujets. La vraie plus-value d’Alumni for the Planet est alors la création de collectifs en entreprise. Il faut donner les moyens à tous les salariés de s’engager et de faire pression en interne pour faire changer les choses. » Clément Tremblay, responsable de projets RSE chez ENGIE – Alumni de l’université de Cambridge (12) et Mines ParisTech (14)

Entreprise responsable et environnement : et si vous jouiez la carte des monnaies locales ?

Connaissez-vous le Sol-Violette, la Luciole ou encore la Gonette… ? Non, ce ne sont pas des fleurs mais des monnaies locales !  Des leviers parmi d’autres d’initiatives locales et citoyennes pour favoriser la RSE et le développement durable sur les territoires. Rencontre avec Julien Uzanu, coprésident de l’association CLAS qui gère le Sol-Violette, monnaie locale de l’agglomération toulousaine qui fête cette année ses 10 ans d’existence.

Combien existe-t-il de monnaies locales sur le territoire français ?
La première a été créée en 2010 et 82 monnaies locales seraient en circulation en France[1]. 13 100 communes sont couvertes (soit 1/3 des communes françaises) et on recense 40 000  utilisateurs particuliers. En tout, cela représente l’équivalent de 5 millions d’euros sur le territoire.

En 10 ans, comment a évolué le nombre de monnaies locales et d’utilisateurs ?
Il observe trois phases. De 2011 à 2015, on constate une forte croissance car les premières monnaies, dont le Sol-Violette, ont essayé d’essaimer sur tout le territoire. Il y a eu ensuite une stagnation entre 2016 et 2018 puis une augmentation en 2019 et 2020.

Comment l’expliquer ?
L’évolution suit l’actualité : aujourd’hui de plus en plus de personnes se posent des questions vis-à-vis du climat par exemple mais également sur la monnaie, la manière dont elle est créée, comment elle fonctionne.

Comment fonctionne votre monnaie locale, le Sol-Violette justement ?
D’abord, 1 sol = 1 euro. On peut échanger la  monnaie dans les locaux de l’association, dans les banques partenaires ou dans les comptoirs de change chez nos partenaires. Il y a également une version numérique en ligne. Le Sol-Violette peut être utilisé dans 150 à 200 structures qui l’acceptent dans l’agglomération toulousaine :  alimentaire (épicerie, bio principalement, etc) dans les restaurants, lieux de culture et de sortie, dans des ateliers de réparation de vélo, auto-école solidaires, garages solidaires, etc., dans le secteur du bien-être (naturopathe, chiropracteur, ostéopathe) et dans des entreprises de services.

Comment choisissez-vous les établissements partenaires qui acceptent le Sol-Violette ?
C’est très contrôlé du côté des structures partenaires. Elles doivent remplir un dossier d’agrément validé par les membres de l’association en fonction de critères de sélection : politique salariale, ancrage sur le territoire, bonnes pratiques écologiques et économiques. C’est aussi l’occasion d’engager un dialogue avec les structures et, pourquoi pas, les aider à progresser.

En quoi ces monnaies locales sont-elles solidaires ?
D’abord, les monnaies locales sont obligatoirement régies par une association ou une structure qui a un statut reconnu dans l’économie sociale et solidaire. Ensuite, même si cela dépend des monnaies, des actions solidaires sont souvent mises en place. Au Sol-Violette, nous avons mis rapidement en place une distribution d’enveloppes de sol dans des maisons de chômeurs.
Autre exemple, depuis 2019, tous les 20 euros échangés, vous receviez 21 Sol-Violette au lieu de 20. Depuis 2019, cette bonification n’est plus remise aux adhérents mais à des maisons de chômeurs. Cela a permis de financer des bons d’achats de 30 euros pour des publics en précarité en mai 2020. Et puis, la monnaie locale est solidaire aussi parce qu’elle crée du lien et met en avant des petits commerçants.

En quoi ces monnaies contribuent-elles à la transition écologique et énergétique ?
Les monnaies locales sont un levier incontournable pour orienter les comportements vers une consommation durable et responsable. Nous incitons nos adhérents à privilégier les circuits courts et des acteurs économiques plus respectueux de l’environnement, plutôt que des entreprises aux pratiques économiques socialement ou écologiquement non responsables, comme l’agriculture industrielle ou hors sol et la grande distribution.

Les monnaies locales contribuent donc aux dynamiques de développement durable et de résilience des territoires ?
Oui mais ce n’est pas suffisant ! La monnaie est un premier pas mais elle ne peut pas à elle seule rendre un écosystème résilient.

>>>> Pour aller plus loin : Vous aspirez à un quotidien plus vert ? Mais vous craignez les contraintes et le prix ? Voici 7 gestes écoresponsables qui ne vous coûteront aucun effort et pas un sou. Prêts à relever le défi ?

Consommer durable : oui mais comment ?

Pas toujours évident de savoir quoi acheter, comment s’équiper pour plus de durabilité et privilégier des entreprises engagées. Pour vous guider, voici trois outils pour consommer plus durable.

L’Eco-score : un indicateur représentant l’impact environnemental des produits alimentaires, avec un classement en 5 catégories (A, B, C, D, E) de l’impact le plus faible à l’impact le plus élevé.
Où le trouver ? Il est proposé par plusieurs acteurs du numérique comme le désormais célèbre  Yuka, Scan Up ou encore Marmiton.

L’indice de réparabilité : Depuis le 1er janvier 2021, et la loi anti-gaspillage, c’est une note obligatoire à faire apparaitre sur les produits au moment de leur achat. Il concerne plusieurs appareils (smartphone, ordinateur portable, lave-linge, téléviseur…) et vise à sensibiliser le consommateur  à la réparation du produit avec une note sur 10.

Label PME + : il a pour vocation de valoriser l’engagement de l’entrepreneur et de son entreprise dans une démarche de progrès RSE, ancrée sur ses bonnes pratiques sociales, sociétales et environnementales. Fondé sur l’ISO 26000, il permet d’identifier les entreprises qui structurent et font contrôler chaque année leurs action RSE par un organisme indépendant.

>>>> Pour aller plus loin : nombreuses sont les startups à s’investir dans le développement durable. Réduction des déchets, produits bio… Ils ont en commun la volonté de contribuer au développement d’une planète plus verte. Découvrez trois pépites dont vous n’avez pas fini d’entendre parler !

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