Entreprise : le meilleur terrain de jeu des gamers

gamers en entreprise
Les gamers s'intègrent de mieux en mieux dans les entreprises grâce à la montée en puissance de la gamification. ©Florian Olivo

Et si embaucher des fans de jeux vidéo était un bon plan pour les employeurs ? Comment peuvent-ils exploiter leurs compétences en gaming pour booster la stratégie business, le travail des équipes et les projets d’innovation ? Les gamers ont la cote en entreprise. Découvrez pourquoi !

 

« Ce sont des no life », « ils sont addicts aux jeux vidéo », « ils font peu la différence entre le réel et le virtuel » … Les clichés sur les gamers ont la dent dure. Leur réputation n’a pas toujours été reluisante jusqu’ici, notamment dans le monde professionnel. Pourtant, certains joueurs développent des compétences transposables en entreprise, voire essentielles dans un monde en perpétuelle évolution où émergent de nouveaux besoins, de nouveaux usages et de nouveaux marchés. Un monde qui appelle à trouver de nouvelles idées créatives et adaptées.

La gamification : quand le jeu s’attaque aux choses sérieuses

Les entreprises sont quotidiennement confrontées à des problématiques qu’elles ne savent pas toujours résoudre. Comment maintenir l’attention des cibles ? Comment faire remarquer un produit ou un service sur un marché hautement concurrentiel ? Comment maintenir la qualité de vie au travail ? Comment innover lorsque tout semble déjà avoir été fait ?… Une solution originale et efficace à ces challenges : la gamification.

C’est l’essence du jeu en général, c’est-à-dire utiliser les mécaniques du jeu pour induire un état ludique chez ses cibles. Aussi, même pour les organisations qui n’ont pas d’appétence particulière pour l’univers des jeux vidéo, intégrer des gamers en entreprise est devenu le nouvel enjeu des recruteurs.

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La gamification est partout…

Lors de son intervention à la 1ère édition de l’IIM Student Game Conference, Nathan Scheire, expert en gamification et chef de projet innovation du Groupe La Poste, a rappelé que la gamification existe depuis notre enfance : système de récompense par gommettes en classe, titre de « meilleur employé du mois », cartes de fidélité… Elle fait appel à la motivation intrinsèque des individus. Contrairement à la motivation extrinsèque qui signifie être motivé par un facteur extérieur à sa volonté, la motivation intrinsèque est donc lorsque nous réalisons une action pour notre propre intérêt. « Il a été prouvé que la motivation intrinsèque conduit à de meilleures performances sur le long terme », fait remarquer Nathan Scheire.

Alors que le service public encourage les citoyens à jeter leurs détritus (et ceux des autres !) en leur faisant faire une marelle ou un panier de basket près des poubelles, la police américaine a par exemple organisé une tombola avec les amendes payées par ceux qui n’ont pas respecté les limitations de vitesse pour faire gagner ceux qui l’ont fait ! Jouer motive.

… même en entreprise

La gamification est aussi de plus en plus prégnante dans le monde professionnel. Renforcer la motivation, mais aussi créer de l’engagement, mener à bien des projets d’innovation, développer l’autonomie des collaborateurs, simplifier les objectifs, attirer des cibles, améliorer l’image de la marque… Les avantages d’avoir des gamers en entreprise sont nombreux ! Nathan Schiere a découpé sa méthode de gamification en entreprise en 6 étapes :

#1 Définir les objectifs : pourquoi jouer ? Pour quoi faire ? Pour induire quels comportements ou provoquer quelles actions en somme ?

#2 Faire de la veille, c’est-à-dire comprendre le marché et les utilisateurs. Et si chaque collaborateur était un joueur ? Quelles sont leurs motivations ? Quels types de joueurs sont-ils ? Des killers ultra-compétitifs, des socializers au relationnel à toute épreuve, des explorers qui ont besoin de ne jamais faire la même chose ou des archivers qui veulent collectionner les compétences et les projets ?

#3 Etablir les mécaniques ludiques (le game) : quel est le scénario ? Comment établir les règles du jeu ?

#4 Susciter la sensation de choix (le play) : comment permettre de développer une addiction saine à votre jeu ? Comment donner un sentiment de contrôle et de liberté pour conforter l’utilisateur dans une démarche active ?

#5 Faire des feedbacks : que vont ressentir les joueurs ? Comment les encourager ?

#6 Ne pas oublier les rewards : quelles sont les récompenses ? Physiques, morales, sociales ou numériques ? Comment motiver pas à pas, sur une longue période, les comportements des cibles ?

Recruteurs, considérez les gamers en entreprise !

Si la gamification tend à gagner du terrain, c’est grâce à la nouvelle génération, exposée dans l’ensemble à cette mécanique de motivation dans les jeux vidéo. A savoir que 81 % des Millennials sont effectivement des « casual gamers », c’est-à-dire des joueurs occasionnels. Ils apprennent bien avant d’entrer dans la vie active à gérer leur stress pour apporter une solution adaptée afin de gagner un niveau. Ils se renseignent sur les jeux pour comprendre comment ils fonctionnent et quels sont les meilleurs moyens de gagner. Ils synchronisent leur cerveau pour jouer avec le clavier de la main gauche et avec la souris de la main droite.

D’après Franck Luccisano, Senior Lecturer Skills et responsable sport et projet esportif à SKEMA Business School, « jouer à un jeu comme League of Legends demande une attention et une réactivité surprenante. C’est une activité complexe qui nécessite une démarche intellectuelle et cognitive et une rapidité dans la prise de décision. Dans le cadre d’une pratique lucide et raisonnée, le gaming développe des compétences, en particulier des soft skills, adaptables au manager de demain. » Raison pour laquelle les grandes écoles comme SKEMA Business School impulsent une dynamique esportive sur leurs campus. « A SKEMA, nous avons une plateforme en ligne pour partager des cours d’esport (statistiques, startups, management des gamers, rouages de ce nouveau secteur d’activités…) et des espaces d’échanges entre étudiants de nos différents campus », donne-t-il pour exemple. Même dans la formation, le jeu vidéo connaît finalement une reconnaissance grandissante.

>>> Esport : les Millennials aux manettes !

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