Jeune diplômé = emploi assuré ? Si l’économie mondiale est freinée par l’inflation et le contexte géopolitique, l’emploi en France garde le pied au plancher ! Les entreprises françaises ont plus que jamais besoin des compétences, de l’ambition et des valeurs des jeunes talents pour accompagner leur performance et se transformer avec sens. Avec un taux de chômage de 7.4 % au troisième trimestre 2023 selon l’Insee, l’emploi français reste quasi-stable cette année, dans la lignée d’un mouvement de baisse du chômage presque ininterrompu depuis 2015. « Si atteindre le plein emploi – c’est-à-dire passer de 7 à moins de 5 % de chômage, ne peut être immédiat en raison du ralentissement actuel, cela reste réaliste d’ici quelques années » estimait le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, en septembre 2023. D’autant que l’emploi salarié dans le secteur privé résiste ! « Malgré le ralentissement récent des prix à la consommation, le salaire moyen par tête devrait continuer d’évoluer à un rythme soutenu, compte tenu de la prise en compte de l’inflation passée dans les renégociations salariales et du versement, surtout en fin d’année, de la prime de partage de la valeur » précise l’Insee. Selon une étude du cabinet PageGroup sur les rémunérations en 2024 publiée en septembre 2023, les entreprises françaises s’inscrivent en effet dans une tendance marquée d’augmentation des salaires en 2024. Des augmentations bien supérieures à la moyenne du marché s’annoncent ainsi dans nombre des 850 métiers des 26 secteurs d’activités analysés par l’étude. Rien d’étonnant donc à ce que 86 % des jeunes actifs se déclarent optimistes quant au marché de l’emploi dans leur domaine d’activité pour les 12 mois à venir, comme l’indique l’enquête Walters People 2024 Jeunes actifs et marché du travail. 45 % d’entre eux déclarent ainsi ne pas avoir rencontré de difficultés à trouver leur premier emploi, 73 % considèrent que leur formation leur a offert une entrée sereine dans le monde du travail (+5 points par rapport à 2022) et 70 % se disent confiants quant à leur avenir professionnel (+1 point). 64 % des jeunes actifs déclarent même s’attendre à recevoir une promotion dans les deux ans suivant leur arrivée dans une entreprise. On fait le point sur les grandes tendances de l’emploi en 2024.
SOMMAIRE
Emploi en 2024, les infos clés à retenir
Recruter c’est bien, fidéliser c’est mieux
Passeport pour l’emploi
Les infos clés à retenir sur le marché de l’emploi en 2024
Après des années post-Covid favorables aux salariés et notamment aux cadres, 2024 pourrait bien marquer le début d’une nouvelle dynamique. Augmentation des salaires, bonne santé du CDI, baisse des offres d’emplois… Quelles sont les tendances emploi en 2024 ?
#1 Les salaires vont flamber en 2024…
Toutes les récentes études convergent : la rémunération des cadres va augmenter en 2024. Une tendance historique qui a déjà débuté en 2023 et qui continue sur sa (belle) lancée. Comme l’année dernière, la hausse médiane des salaires devrait être de 4 % selon le cabinet de conseil WTW. La raison ? Soutenir le pouvoir d’achat des Français dans un contexte d’inflation. Quatre domaines d’activité tiennent même le haut de l’affiche : « le marché de l’informatique et du digital bien sûr, les profils ingénieurs et techniciens (portés notamment par le mouvement de réindustrialisation et l’essor des énergies renouvelables, la digitalisation de l’outil industriel et une pyramide des âges marquée par de très nombreux départs à la retraite), mais aussi les métiers de la comptabilité et de la finance et les emplois liés à la RSE » détaille l’enquête de PageGroup. Parmi les métiers qui devraient être les plus rémunérateurs cette année : responsable qualité, hygiène, sécurité, environnement (55 à 60 K€ bruts / an en début de carrière avec une augmentation de 9 à 11 % par rapport à 2023), directeur technique des opérations (85 à 95 K€ / an avec une augmentation entre 6 et 8 %), ingénieur cloud (entre 55 et 70 K€ / an après 2 à 5 ans d’expérience, avec une augmentation de 7 à 13 %), ingénieur DevOps (de 55 à 70 K€ / an après 2 à 5 ans d’expérience, en hausse de 10 à 15 %), ou encore responsable développement durable / RSE (60 à 80 K€ / an).
#2 … et restent le nerf de la guerre
Avec la crise du Covid-19, les questions de bien-être au travail et la quête de sens ont gagné en importance pour les salariés. Mais la rémunération continue à être LE critère crucial pour les Français. Selon une étude Michael Page France, 71 % des femmes et 65 % des hommes ne pensent pas être rémunérés à leur juste valeur en 2024 et 55 % des Français ont prévu de demander une augmentation de salaire en 2024. La rémunération est d’ailleurs le premier moteur de mobilité des cadres qui comptent bien profiter d’un marché de l’emploi favorable pour trouver un poste équivalent au leur dans une autre entreprise et avec un meilleur salaire (49 % vs 47 % l’année dernière). 48 % des cadres interrogés citent même la rémunération comme première motivation pour changer d’entreprise, devant de meilleures conditions de travail (32 %) et de meilleures perspectives d’évolution (29 %). « Si la rémunération était déjà le premier moteur de l’intention de mobilité des cadres auparavant, son importance a augmenté significativement ces deux dernières années, note l’Apec. Cette tendance pourrait inciter les cadres à négocier plus fermement leur salaire et à accepter des propositions salariales jugées intéressantes dans le contexte d’approches directes. »
#3 Moins d’embauches de cadres sur le marché de l’emploi en 2024 ?
2024 va-t-elle sonner la fin de la récré ? Après des mois d’euphorie concernant le nombre d’offres d’emplois de cadres, la faible croissance française observée déjà en 2023 (avec une reprise estimée seulement en 2025) risque d’avoir un impact sur le marché de l’emploi cadre. Quid devrait, de fait, être un peu moins favorable en 2024. Plus précisément, le secteur marchand générerait selon l’Apec 48 000 créations nettes d’emplois en 2024 vs 125 000 en 2023 et pourrait affecter l’emploi cadre. La baisse de la volumétrie des offres d’emploi cadre pourrait ainsi se poursuivre (-12 % en 2023 par rapport à 2022), même si celle-ci est restée supérieure de 4 % en 2023 par rapport à 2019, avant la crise liée au Covid-19. Les intentions d’embauche de cadres confirment cette tendance à la baisse : 10 % des entreprises envisagent d’embaucher au moins un cadre au premier trimestre 2024, contre 14 % et 13 % à la même période en 2023 et 2022. Des secteurs d’activité pourraient cependant mieux résister, notamment dans l’industrie (énergie, gestion des déchets) ou encore les activités juridiques et comptables, pour lesquelles les volumes d’offres ont progressé en 2023 par rapport à 2022. Pas d’inquiétude tout de même : les cadres restent toujours dans une dynamique de plein emploi !
#4 Un Français sur trois regrette son choix de carrière
Les Français seraient-ils indécis concernant leur carrière ? C’est en tout cas ce qu’a déduit JobTeaser de son étude sur la satisfaction des choix d’orientation professionnelle. Si tout était à refaire, feriez-vous les mêmes choix professionnels ? C’est la question posée par la plateforme de recrutement à 1 000 français actifs âgés de 18 à 60 ans, dans le cadre d’une enquête en partenariat avec Kantar. Réponse : un Français actif sur trois affirme regretter son choix de carrière. Encore plus surprenant : c’est également le cas pour la Gen Z, dont 40 % des représentants souhaitent d’ores et déjà changer de carrière alors qu’ils viennent à peine de faire leur entrée dans le monde professionnel.
#5 Le CDI a toujours la cote sur le marché de l’emploi en 2024
En 2023, le CDI a continué de progresser selon une enquête du cabinet Fed Human. Il gagne près de deux points après avoir déjà augmenté de 10 points entre 2021 et 2022 et représente désormais plus d’un recrutement sur deux (54 %). Cependant, la bonne santé du CDI ne semble pas profiter aux créations de postes en CDI qui ont diminué de façon notable en passant de 28 % en 2022 à 23 % en 2023. Ce sont les remplacements en CDI qui ont représenté en moyenne plus d’un tiers des recrutements tout au long de l’année 2023. Qu’en est-il pour 2024 ? D’après une enquête Robert Half, 8 % des employeurs prévoient de recruter de nouveaux collaborateurs en CDI en 2024. C’est trois points de plus que l’année dernière. Des chiffres qui témoignent d’un niveau de confiance relativement élevé chez les employeurs, bien que le marché de l’emploi ait été moins dynamique au troisième trimestre 2023. 64 % d’entre eux se disent plus confiants sur les perspectives de croissance de leur entreprise pour 2024 qu’ils ne l’étaient pour 2023.
Faut-il espérer un effet JO sur l’emploi en 2024 ?
Selon un article du Monde paru en septembre 2023, l’effet JO sur l’économie française a été revu à la hausse par le Centre de droit et d’économie du sport de Limoges. La préparation et l’accueil de cet événement de portée mondiale devrait ainsi mobiliser 181 000 emplois dans les secteurs de la construction, du tourisme et dans les différents métiers liés à l’organisation même de l’évènement. En 2019, une précédente étude avait estimé le nombre d’emplois générés à 150 000. Attention cependant, on ne parle pas uniquement de créations d’emplois, puisque certains existaient déjà. Une belle dynamique tout de même et des opportunités à ne pas louper.
Recruter c’est bien, fidéliser c’est mieux !
61 % des projets de recrutements ont été jugés difficiles par les employeurs en 2023 contre 58 % en 2022 (chiffres BMO Pôle emploi), avec un temps rallongé pour trouver la perle rare : 12 semaines en 2023 contre 11 en 2021 et 9 en 2020 (données Apec). Et une fois la bonne personne trouvée, les entreprises n’ont pas intérêt à relâcher leurs efforts… Il leur faut maintenant fidéliser !
Dans un contexte de guerre des talents, les employeurs ont en effet intérêt à mettre toutes les chances de leur côté pour séduire les candidats et leur donner envie de rejoindre leur entreprise, notamment lorsqu’il s’agit du recrutement des cadres, particulièrement courtisés. Car si le nombre de recrutement de cadres en 2024 pourrait baisser, les difficultés à embaucher devraient persister pour les entreprises, notamment dans certains secteurs d’activité et pour certains métiers cadres. Une situation que n’ignorent d’ailleurs pas les chefs d’entreprises. Interrogées fin 2023 par l’Apec. Trois quarts des entreprises anticipent des difficultés pour recruter un cadre au premier trimestre 2024. En cause selon Michael Page : la très grande majorité des candidats (79 %) suivent plusieurs processus de recrutement en même temps et il n’est pas rare qu’ils reçoivent plusieurs propositions d’embauche.
Comment séduire les candidats qui cherchent un emploi en 2024 ?
Dans ce cadre, comment séduire les candidats ? D’abord, en étant réactif. Faire durer le processus, c’est courir le risque de passer à côté d’un professionnel performant. 74 % des candidats considèrent en effet que les processus de recrutement s’étalent trop dans le temps et 40 % ont déjà renoncé à un poste qui les intéressait à cause de la longueur du processus. Quatre candidats sur dix ont même déjà refusé une offre ou une mission car les entreprises prenaient trop de temps pour leur donner une réponse sur l’étape suivante du processus. Autre tips qui jouera en votre faveur : soignez votre marque employeur. 64 % des organisations considèrent déjà l’amélioration de la marque employeur comme un enjeu clé. Préférez les entretiens physiques et soyez clair dès le départ sur les conditions du poste au-delà des missions attendues (conditions salariales, ressources et outils en interne, possibilités de formation…) mais ne négligez pas pour autant les réseaux sociaux lors de vos recherches (sept entreprises sur dix privilégient déjà les réseaux sociaux pour recruter (Etude Apec).
IA et métavers : les nouveaux recruteurs sont derrière l’écran ?
L’IA s’invite dans la recherche d’emploi. La dernière étude Indeed/Censuswide estime à 85 % le nombre de recruteurs français recourant à un ou plusieurs outils d’intelligence artificielle. Ils l’utilisent principalement pour résumer ou analyser les CV et les demandes d’emploi (30 %), effectuer diverses fonctions RH (29 %), planifier des rendez-vous (25 %), générer des questions d’entretien (25 %) et rédiger des mails (25 %). Mais l’IA peut aussi être utile aux recruteurs pour affiner leurs offres et les faire encore mieux matcher avec leurs candidats potentiels. Indeed estime en effet que 47 % des candidats trouvent que les offres d’emploi ne sont pas complètes et ne répondent pas à leurs attentes. Par exemple, seules 8 % des annonces françaises mentionnent les modalités concernant le télétravail – alors qu’il s’agit aujourd’hui d’un élément central – et 50 % seulement des offres d’emploi mentionnent le salaire proposé. Utiliser l’IA permettrait de suggérer des options de rédaction des offres plus en phase avec le marché et les attentes des candidats et, à termes, de diminuer de près de 50 % le temps consacré à cette tâche. Et donc de permettre aux recruteurs de se concentrer de les tâches à véritable valeur ajoutée, c’est-à-dire l’humain !
Deuxième étape : fidéliser
La fidélisation des cadres s’avère être LE point clé des entreprises engagées dans la guerre des talents en 2024. Et fidéliser, ça passe d’abord par se demander pourquoi les démissionnaires décident de quitter l’entreprise. En 2023, 44 % des cadres estimaient qu’ils pourraient gagner significativement plus en changeant d’entreprise. Une opinion en nette progression (+15 pts par rapport à 2022). D’autant qu’ils étaient 56 % à percevoir la mobilité professionnelle comme une opportunité (+2 points par rapport à 2022) et 49 % à estimer facile de retrouver un emploi équivalent en cas de changement d’entreprise (+2 points par rapport à 2022). Leurs objectifs dans cette dynamique de mobilité ? Gagner plus (48 %), trouver de meilleures conditions de travail (32 %), de meilleures perspectives d’évolution (29 %), ou de missions plus intéressantes (27 %). Au contraire, dans le Top 5 des raisons pour lesquelles les cadres ne souhaitent pas quitter leur poste actuel on retrouve : la satisfaction du poste actuel et des missions confiées (44 %), les conditions de travail satisfaisantes (40 %) et l’ambiance et la culture d’entreprise (26 %).
Quels leviers pour fidéliser les candidats à l’emploi en 2024 ?
Pour fidéliser, les entreprises s’appuient d’abord sur la fameuse marque employeur. Mais attention, pas de bullshit en la matière : il est impératif que l’image que vous donnez de votre entreprise lors du recrutement corresponde à la réalité. En effet, selon l’Apec, une des premières causes de démission précoce des cadres est le décalage entre ce qui a été proposé lors de la phase de recrutement et la réalité du poste. Misez ensuite sur la QVCT, une préoccupation croissante pour les cades qui constitue aussi un levier de fidélisation et d’attractivité des compétences cadres pour les entreprises. Pour concrétiser leurs recrutements en 2024 et après, les entreprises auront tout intérêt à faire preuve de plus de transparence dans ce domaine, au cœur de leur responsabilité sociétale. Bon à savoir : les cadres évaluent la QVCT en fonction de quatre critères fondamentaux que sont l’ambiance et les relations de travail, l’autonomie, la reconnaissance et la charge de travail. Avez-vous pensé à la formation professionnelle ? D’après une étude Apec, 61 % des cadres estiment qu’il est nécessaire de faire une formation au moins une fois par an. Mais dans un même temps, parmi les cadres dont l’entreprise dispose d’un service RH, une majorité (54 %) estiment que les formations qui leur sont proposées ne répondent pas à leurs besoins. Copie à revoir dans ce domaine donc…
Vos salariés sont vos meilleurs atouts
L’employee advocay, vous connaissez ? C’est l’outil pour booster vos recrutements et fidéliser. Il consiste en effet à faire de vos salariés vos meilleurs ambassadeurs, qu’il s’agisse de partager votre culture interne ou de diffuser votre politique RH, via les réseaux sociaux notamment. Selon une enquête Welcome to the Jungle, les messages de marque sont 24 fois plus partagés lorsque ce sont les salariés qui les publient, et leur portée est 561 % plus grande que les messages corporate sur les médias sociaux. Autre chiffre sans équivoque : selon une étude Stepstone, 95 % des chercheurs d’emplois vérifient la réputation de leur potentiel employeur avant de postuler pour un emploi.
Dans la même lignée, la cooptation fait également ses preuves et 31 % des entreprises l’aurait déjà adoptée. Un moyen efficace de recruter plus vite et moins cher (20 jours vs 60 en moyenne pour une économie moyenne de 774 euros) et d’embaucher des collaborateurs plus fiables et plus fidèles. Une candidature sur cinq est qualifiée contre une sur cent avec un processus de recrutement classique et les candidats cooptés restent plus longtemps dans l’entreprise.
La démission consciente : les valeurs ont leur importance
Depuis 2021, travailler pour une entreprise dont l’éthique ne correspond pas à celle des salariés est devenu un vrai motif de démission. Selon une enquête réalisée par le cabinet de conseil indépendant Génie des lieux, 68 % des Français ont déjà fortement pensé à quitter une entreprise non respectueuse de leurs valeurs. De plus en plus de Français attendant aussi de leur entreprise qu’elle ait un impact positif sur le monde, tant du point de vue environnemental (73 %) que moral (65 %). Mais le premier critère cité par les salariés interrogés est social : ils veulent que leur entreprise ait une politique respectueuse des genres et des origines (89 %). Des chiffres à nuancer tout de même : entre l’envie de démissionner et le passage à l’acte, il y a un fossé. Seulement un Français sur trois (34 %) a franchi le cap en quittant son entreprise pour incompatibilité de valeurs.
Passeport pour l’emploi en 2024
S’il y a bien une catégorie de salariés qui ne connait pas la crise, ce sont les diplômés de grandes écoles. Leur diplôme est un vrai sésame pour trouver rapidement un emploi de qualité. Sans parler des ingénieurs, souvent recrutés avant même l’obtention de leur diplôme tant le marché est tendu en France.
« L’employabilité des diplômés des grandes écoles a atteint des niveaux supérieurs à ceux d’avant-crise. Nous y voyons la confirmation de l’attractivité du modèle grande école et des profils qu’il génère, pour les entreprises » indiquait Laurent Champaney, président de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) lors de la publication de l’Enquête insertion de la CGE en juin 2023. Une dynamique positive qui se manifeste d’abord par le taux net d’emploi des jeunes diplômés en 2023 (90.5 %, soit plus qu’avant la crise Covid) et une grande rapidité d’accès à l’emploi : plus de 8 diplômés sur 10 sont recrutés dans les deux mois suivant leur sortie de l’école, dont 68.6 % avant même d’avoir terminé leurs études, soit le plus haut niveau de la décennie. L’emploi des jeunes diplômés en 2023 est aussi marqué par une grande stabilité : 85.5 % sont embauchés en CDI (+3.7 points par rapport à 2022, soit le niveau le plus élevé des dernières années) et 87.4 % ont le statut cadre. De quoi justifier le taux de 88 % de jeunes diplômés des grandes écoles se disant satisfaits ou très satisfaits de l’emploi qu’ils occupent (+ 4 points par rapport à 2022). Côté salaire, la tendance est toujours à la hausse, de + 4.5 % en moyenne.
Leurs secteurs chouchous ? Côté écoles de management, les sociétés de conseil restent sur la première marche du podium (21.9 %, soit + 3.3 %), devant la banque-assurance (13.3 %) et les TIC / services (12.8 %). Côté ingénieurs, les sociétés de conseil sont aussi largement en tête (26.2 %), devant les TIC / services (20.8 %) et l’industrie des transports (6.7 %). Niveau taille d’entreprise en revanche, l’équilibre est assuré entre les PME (légèrement en tête avec 32.2 %), les entreprises de 5 000 salariés et plus (31.4 %) et les ETI (29.9 %). Les TPE n’attirant quant à elles que 6.6 % des jeunes diplômés des grandes écoles.
France cherche ingénieurs désespérément !
Côté ingénieurs, l’offre ne couvre pas les besoins du marché de l’emploi en 2024. La France compte aujourd’hui 1 114 000 ingénieurs en activité, en chiffre en augmentation de 3 % en un an mais qui ne comble pas pour autant les besoins de notre pays. 47 000 étudiant.e.s sont diplômés chaque année alors qu’il en faudrait 65 000 indique la 34e enquête annuelle de l’Observatoire des ingénieurs et scientifiques de France. De fait, le taux de chômage des ingénieurs est extrêmement faible, à 2.7 % au global, et même en dessous de 2 % pour les ingénieurs entre 30 et 50 ans. Une situation de quasi plein emploi particulièrement favorable aux salaires : selon l’enquête, le salaire médian des ingénieurs s’élève à 60 000 euros. Alors que 154 000 recrutements d’ingénieurs et scientifiques ont eu lieu en 2022 (+ 7 % par rapport à 2021), les ingénieurs et scientifiques se disent globalement satisfaits de leur travail : à 84 % chez les hommes et à 78 % chez les femmes. Des chiffres portés, entre autres, par la sécurité de l’emploi (les ingénieurs travaillent à 53 % dans les grands groupes et 24 % dans les ETI), l’autonomie, le contenu et la reconnaissance des pairs qu’ils observent dans leur activité.
J’aime plus Paris ?
Le baromètre Arthur Loyd a publié son classement 2023 des villes de France qui séduisent le plus les salariés mais aussi les entreprises. Et il y a des surprises ! Pour la première fois en sept ans, Lyon a été détrônée par Toulouse au classement de la très grande métropole la plus attractivité de France. En troisième position, on retrouve Lille. Pour les grandes métropoles, Rennes, Montpellier et Grenoble trustent le haut du classement. Enfin, Angers, Dijon et Reims sont les trois métropoles de taille intermédiaire où il faudrait chercher un emploi. Parmi les critères privilégiés : la vitalité économique, l’accueil des entreprises & l’immobilier professionnel, la connectivité, le capital humain et les transitions ou encore la qualité de vie.
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