Quels sont les secteurs qui recrutent en 2024 ?

Quels sont les secteurs qui recrutent en 2024 ?
Quels sont les secteurs qui recrutent en 2024 ? © Unsplash

Vous cherchez un emploi en 2024 ? Bonne nouvelle : on les compte par milliers dans 14 secteurs à la pointe de l’innovation cette année ! On vous donne toutes les clés pour décrocher le job de vos rêves dans un de ces secteurs qui recrutent en 2024.

SOMMAIRE

Grande distribution : des challenges plein les rayons
Payez-vous le luxe d’un secteur qui ne se démode pas
L’hospitality voyage en première vers la reprise
Bancassurance et mutuelle : elles assurent face à la conjoncture
Défense de ne pas recruter !
L’aéronautique et le spatial volent vers la décarbonation
Santé & Pharma : des secteurs en pleine forme
Les entreprises françaises ont besoin d’un bon Conseil
Quels sont les métiers sur le fil des télécoms ?
Energie, en vert et contre tout ?
Immobilier et habitat social : les fondations restent solides malgré la crise
L’agriculture et l’agroalimentaire sèment déjà les tendances de demain
Mobilité : un poids lourd de l’économie
BTP et construction : c’est du béton en 2024 !

Grande distribution : des challenges plein les rayons

Secteur stratégique en France, la grande distribution a été fortement impactée par la montée de l’inflation. Et ce n’est pas son seul défi à relever ! Cette année, elle devra en effet jongler entre le développement de l’intelligence artificielle et du marketing phygital, l’augmentation des marques de distributeurs ou encore la demande des Français d’aller vers une consommation plus éthique et responsable.

La grande distribution un secteur qui recrute
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Le contexte de guerre en Ukraine a exercé une influence importante sur le secteur de la grande distribution en fragilisant les chaînes d’approvisionnement et en bouleversant les marchés. En parallèle, l’activité des grandes surfaces alimentaires a été troublée par l’envolée de l’inflation : le panier moyen en France a ainsi augmenté de 21,7 % entre janvier 2022 et janvier 2024, selon 60 millions de consommateurs. Malgré tout, « le secteur de la grande distribution se porte bien dans l’absolu, c’est un secteur stratégique mais qui reste très concurrentiel, estime Patrice Schoch, enseignant-chercheur à l’EDC. En 2024, il devra faire face à deux principaux défis : la transformation numérique et les enjeux environnementaux. »

Au cœur de la transformation numérique de la grande distribution, le phygital – pour allier expérience en magasin (80 % des ventes aujourd’hui) et en ligne – mais aussi l’intelligence artificielle (IA). « Avec l’émergence de l’IA, il va y avoir des transformations dans la manière de traiter les données. Les informations sur les cartes de fidélité, les tendances de consommation, les produits achetés, seront autant de paramètres passés au crible par l’intelligence artificielle » explique Patrice Schoch. Autant de changements qui vont continuer à entraîner des évolutions dans l’organisation et les process chez les acteurs de la grande distribution : digitalisation des stocks, des réapprovisionnements, paiement sur des bornes détectant les produits par puce RFID, affichage en temps réel des quantités restantes etc. Le secteur va alors être à la recherche de profils maîtrisant ces technologies et capables d’y apporter de la valeur ajoutée, comme les data scientists.

Ces deux secteurs qui recrutent en 2024 s’engagent pour une consommation plus durable

Autre défi adressé à la grande distribution en 2024 : consommer plus responsable. Enjeux énergétiques et écologiques sont aujourd’hui pris en compte dans la fabrication des produits et dans leur transport. Pour cela, les enseignes se tournent notamment vers les marques de distributeur (MDD) pour satisfaire les attentes des consommateurs alors que le consommer local a le vent en poupe (87,5 % des références de MDD sont produites par des TPE ou PME françaises). Outre la proximité, la grande distribution doit aussi répondre aux attentes toujours plus marquées des Français pour une consommation plus éthique et transparente, incarnée, entre autres, par la fin des prospectus papiers, la diminution des emballages ou les paniers anti-gaspi.

« Ces évolutions sociales et sociétales sont intéressantes et elles obligent le secteur à se remettre en question et à s’adapter » estime Patrice Schoch. Au-delà du magasin en lui-même se cachent de nombreux métiers comme la logistique, le marketing, le contrôle de gestion, le droit, les ressources humaines ou encore la communication. « Autant de professions qui devront s’adapter aux transformations à venir et aux modes de consommation futurs » conclut Patrice Schoch.

Les chiffres à retenir sur la grande distribution en France

450 187 : c’est le nombre de commerces de détail en France, en 2021 selon l’INSEE. On compte principalement des commerces alimentaires spécialisés (44 633), des commerces de biens culturels et de loisirs (19 340), mais aussi des commerces d’équipement de la maison (26 782).
1 331 milliards d’euros : c’est le chiffre d’affaires réalisé par les entreprises du commerce selon le tableau de bord de l’économie française de l’INSEE.
2 310 euros : le salaire net moyen que gagne un salarié du secteur de la distribution. Un employé libre-service ou caissier touchera en moyenne le SMIC, soit 1 766,92 euros brut, quand un directeur de grande surface gagne environ 3 718 euros brut par mois.
+ 79 000 : le nombre de création d’emplois pour le métier d’ouvrier qualifié de manutention d’ici 2030 selon la Dares.

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Payez-vous le luxe d’un secteur qui ne se démode pas

Selon le cabinet Bain&Company, le marché global du luxe a atteint 1 400 milliards de dollars en 2022, en hausse de 21 %. Un contexte qui bénéficie bien sûr à la France, pays leader du secteur, comme le prouve la présence de Louis Vuitton, Chanel, Dior, Cartier ou Hermès dans le Top 5 du classement BrandZ France 2023.

Le luxe, un des secteurs qui recrutent en 2024
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Le rapport du BCG réalisé pour le Comité Colbert a d’ailleurs identifié cinq principaux enjeux pour le luxe : productions et ressources, cycle de vie, relation client, responsabilité et globalisation. Pour répondre à ces défis, une importante main d’œuvre sera nécessaire et cela tombe bien puisque le luxe est un secteur qui attire de plus en plus, comme l’explique Marta Marcheva, directrice de Sup de Luxe, école qui forme au management et marketing du luxe : « Le luxe s’est démocratisé et s’étend désormais sur de nouveaux territoires. Grâce aux réseaux sociaux et à quelques émissions de télévision, le luxe est devenu plus accessible et attire de nouveaux clients. De ce fait, de nombreux jeunes osent se lancer dans l’entreprenariat – ce qui n’était pas forcément le cas auparavant – et dans des secteurs beaucoup plus variés comme la gastronomie et les spiritueux qui ne sont désormais plus réservés à quelques Maisons. »

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La RSE au cœur des maisons de luxe

Mais ce ne sont pas les seuls défis auxquels devront faire face les Maisons de luxe, la question environnementale sera également centrale. Pour preuve, Kering a annoncé sa volonté de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2035, quand LVMH a pour objectif d’atteindre les 100 % de produits inscrits dans une démarche d’écoconception à horizon 2030. Au-delà de la question environnementale, ce sont toutes les questions sociétales qui irriguent les Maisons du luxe. « Si le luxe a longtemps été un milieu exclusif, les Maisons s’ouvrent de plus en plus à d’autres milieux sociaux et prennent en compte les grands défis du XXIe siècle. Pour prouver leurs engagements en la matière, les Maisons cherchent ainsi à obtenir des labels comme Ecovadis ou B-corp. Les écoles se sont aussi adaptées à ces changements et ont complété leurs programmes pour répondre aux attentes du secteur, comme Sup de Luxe qui a lancé un MBA spécialisé « RSE et luxe » indique la directrice. Parmi les autres tendances à suivre : le boom du quiet luxury. Fini les gros logos et bonjour les coupes discrètes et l’esthétique minimaliste. « Ce sont des coupes extrêmement simples, fluides, pas très épaulées. L’idée étant qu’on ne vous remarque pas d’emblée dans la rue. C’est une mode de distinction à travers la discrétion » expliquait Alexandre Sanson responsable des départements Haute couture et création contemporaine du Palais Galliera au micro de France Inter. Mais pour Marta Marcheva, cela s’avère être aussi une occasion de créer des emplois. « Les maisons font cohabiter le quiet luxury et le loud luxury pour satisfaire l’ensemble des clients. Ce qui nécessite de diversifier l’offre, créer deux lignes de productions, deux collections… et ce qui crée donc de nombreuses opportunités d’emplois. »

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Quand l’IA et le numérique investissent le luxe

Enfin, le numérique et le phénomène Chat GPT n’oublient pas de transformer aussi le luxe ! De plus en plus de Maisons ont en effet pris conscience de ce tournant et s’adaptent aux nouveaux usages du numérique. Que ce soit par l’intermédiaire de la communication sur les réseaux sociaux ou un parcours utilisateur repensé et tourné vers le client grâce à l’intelligence artificielle, le numérique est désormais un incontournable des achats dans le luxe. Ainsi si le e-commerce ne représentait que 8 % des achats dans le secteur en 2022, il devrait atteindre près de 20 % en 2025. Mais pour autant la dimension humaine sera toujours indispensable, comme l’affirme Marta Marcheva. « Le luxe c’est l’émotion, une dimension inatteignable pour les machines. Une nouvelle génération de conseillers devra donc se former afin de pouvoir concilier cette émotion avec une fine compréhension de la technologie et une utilisation des datas renforçant l’expérience client. » Preuve de cette implantation croissante du numérique au cœur du luxe, le cabinet McKinsey estime que la performance économique du luxe pourrait augmenter jusqu’à 275 milliards de dollars d’ici cinq ans grâce aux IA génératives.

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L’hospitality voyage en première vers la reprise

Cette année, l’économie de l’hospitality se porte bien. Mais loin de se reposer sur ses acquis, le secteur devra jongler entre recrutement, tourisme rural et digitalisation afin d’offrir une expérience des plus agréables aux clients.

L'hospitality recrute en 2024
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Le secteur de l’hospitality entame 2024 sur des bases solides puisque, l’année dernière, le bilan de la saison touristique a été estimé entre 64 et 67 milliards d’euros de recettes par Atout France. Des chiffres boostés par les touristes étrangers, mais aussi par le tourisme national : 9 Français sur 10 sont en effet restés en France à l’été 2023. « Toutes les enquêtes de conjoncture pour 2023 montrent que le tourisme est revenu à un niveau supérieur à la période pré-covid » assure Dominique Hummel, président du Conseil d’orientation stratégique d’Excelia Tourism School.

220 000 postes à pourvoir

Malgré ces résultats plus qu’encourageants, un paradoxe persiste. « L’hospitality est une activité économique qui se porte très bien. Pourtant elle connaît de grandes difficultés de recrutement » explique Dominique Hummel. Entre l’hébergement, les problèmes de transport ou encore les conditions de travail, le problème numéro un du secteur reste celui des saisonniers. « Le World Travel & Tourism Council estime d’ailleurs qu’entre 200 et 220 000 postes sont à pourvoir, soit un sur sept. La restauration souffre plus que l’hôtellerie, mais nous sommes un secteur en tension » étaye le président du Conseil d’orientation stratégique d’Excelia Tourism School. Une situation qui s’explique notamment par une modification du rapport de force entre le salarié et l’employeur. « Aujourd’hui, les jeunes ont le choix et il sera quasiment impossible de les faire travailler tous les weekends par exemple. Les entreprises doivent donc se remettre en question et imaginer des solutions pour les attirer, les convaincre mais surtout, les fidéliser » analyse Dominique Hummel.

Numérique, durabilité et ruralité en 2024

Côté tendances, celle du tourisme rural et de la destination campagne sera forte en 2024. Preuve en est, la recherche de destinations rurales à moins de 250 kilomètres de Paris a augmenté de plus de 60 % entre septembre 2022 et mai 2023, selon une étude menée par le site de réservation en ligne Booking.com. Et cela devrait se poursuivre. « Les voyagistes sont encouragés à proposer une offre de reconnexion avec la nature, mais aussi à diluer les flux dans l’espace. L’enjeu est de vivre plus de loisirs et d’accueillir toujours plus de monde. L’idée est donc de proposer un tourisme pour la masse mais pas de masse, que ce soit au niveau national ou international » explique Dominique Hummel. 

Parallèlement, la tendance du tourisme responsable, qui se traduit par des considérations éthiques et environnementales plus poussées, s’implante petit à petit. « Beaucoup de gens déclarent vouloir tendre vers ce type de voyages plus durables mais la question du prix reste le marqueur numéro un et les séjours bas carbone ne sont pas accessibles à tous. C’est un tourisme de niche et l’enjeu pour les professionnels du secteur est de travailler sur son modèle économique. » L’expérience digitale sera elle aussi au cœur de l’hospitality cette année. Si les services traditionnels, en contact direct avec la clientèle, se sont transformés grâce à l’utilisation plus fréquente d’options technologiques comme le contrôle vocal ou la biométrie, d’autres sujets comme l’intelligence artificielle devraient influencer les métiers du tourisme, comme les créateurs de contenus, mais aussi les voyagistes. Autant de tendances qui offrent des opportunités diverses et variées aux jeunes diplômés qui souhaitent embrasser ce secteur. Et Dominique Hummel d’ajouter : « Le tourisme est une activité sociale avec des fondamentaux solides. Les gens ont envie de vacances et la crise n’a pas altéré ça. Il y a donc de l’avenir en termes d’emploi. »

Vers une explosion du bleisure travel ?

Le bleisure travel consiste à combiner travail et vacances. Selon le rapport Bleisure Travel Market, Opportunities and Forecast, la pratique devrait s’accélérer dans les prochaines années, à raison d’un taux de croissance annuel moyen de 8,9 % entre 2023 et 2032. Une dynamique qui devrait permettre au marché du bleisure travel d’atteindre 731,4 milliards de dollars d’ici 2032. Ce succès s’explique notamment par le fait que le bleisure travel permette de concilier travail et bien-être, alors que la demande d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est croissante, estiment les auteurs du rapport.

Bancassurance et mutuelle : ces deux secteurs qui recrutent en 2024 assurent face à la conjoncture

Phygital : le mot d’ordre du secteur de la bancassurance en 2024 ! Si les banques et les services en ligne n’ont jamais été aussi développés, le succès des acteurs du secteur passera par le renouveau de l’agence. En période inflationniste, le conseiller s’impose plus que jamais comme le vecteur de la personnalisation et de la relation client et donc, de la valeur ajoutée du service et de l’expérience client. Du côté des mutuelles santé, la confiance et l’expérience client sont aussi centrales pour faire face aux questions plus que jamais essentielles d’accès aux soins, de financement des dépenses de santé, de prise en charge de la dépendance ou encore, de développement de la médecine préventive. Décryptage avec Timothée Waxin, responsable du département Finance, data et performance à l’EMLV.

Quelles entreprises recrutent dans la bancassurance cette année
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Adaptabilité. C’est le défi quotidien des bancassurances et mutuelles. Pour s’adapter à l’évolution des habitudes des clients d’abord. « Le phygital est la démultiplication des points de contact. Des contacts qui ne se résument plus uniquement aux contacts historiques en agences bancaires et qui s’étendent aux relations par téléphone et via les applications bancaires » expose Timothée Waxin. De nouveaux défis qui demandent notamment aux banques d’investir dans de nouveaux moyens de communication, de former régulièrement leurs collaborateurs et de recruter en conséquence dans les métiers liés à l’informatique. Adaptabilité aussi en raison de la multiplication des risques, désormais omniprésents. Conflits internationaux, crise énergétique, inflation, difficultés d’obtention de prêts immobiliers, catastrophes naturelles… Autant de situations qui mettent les banques, les compagnies d’assurance et leurs clients dans un climat d’incertitude qu’il faut maîtriser pour conserver la confiance nécessaire à la bonne marche de l’économie réelle.

Autre défi majeur, celui de l’exploitation des données. « La bancassurance génère beaucoup de données qui, bien exploitées, vont permettre de proposer des offres toujours plus personnalisées aux clients et, par conséquent, de répondre aux bonnes problématiques au bon moment. » Là encore, le secteur a besoin de jeunes formés pour répondre à ces besoins spécifiques.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Avec AXA Partners, protégez ce qui compte quand cela compte – AXA Partners, filiale d’AXA, délivre la promesse de l’assureur à ses clients qui sont dans des moments de véritéMarie-Louise Elhabre (CentraleSupélec 96), sa Directrice générale, explique comment elle conjugue passion et expertises pour « protéger ce qui compte, quand cela compte ».

Le système de bancassurance, source de revenus complémentaires

C’est pour répondre au besoin d‘adaptabilité que les banques proposent aujourd’hui aux clients de leurs réseaux une offre intégrée d’assurance, maximisant les synergies commerciales et financières et faisant ainsi naître le terme de bancassurance. « Ce modèle de bancassurance est plutôt bien développé en France, performant, efficace et source de revenus complémentaires. Le système s’est développé parce que les produits d’assurance sont complémentaires aux offres bancaires, explique Timothée Waxin. Sa réussite tient à une connaissance poussée du client et des profils pour proposer des solutions adaptées et une densité du réseau d’agences pour multiplier les contacts physiques. »

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Prenez la bonne résolution pour un avenir gagnant chez Dexia – Rejoignez une institution à taille humaine et à vocation d’intérêt général qui propose aux jeunes talents de beaux challenges financiers. Pierre Crevits (Université de Namur – Belgique), CEO de Dexia, vous donne les clés pour mener un parcours riche de sens.

Les jeunes diplômés en tête des recrutements

Aujourd’hui, si l’emploi bancaire net diminue dans le temps, il continue à recruter. Selon la Fédération bancaire française, on compte près de 49 000 embauches dans le secteur en 2022, dont beaucoup de recrutements à bac +4 ou 5. « 47 % des recrutements concernent les moins de 30 ans, ce qui est une très bonne nouvelle pour eux » expose Timothée Waxin. Les jeunes s’illustrent également dans ce secteur grâce à l’alternance. « En 2022, les banques accueillaient 18 400 alternants dans leurs établissements. Pour les jeunes diplômés, travailler en banque c’est s’assurer un emploi de qualité en termes de rémunérations et de qualité d’emploi : 73 % des recrutements sont en CDI et 54 % des embauches sont en lien avec les métiers de la relation client, devant l’informatique et les métiers de la conformité juridique. »

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Au Crédit Agricole, engagez-vous pour la transition environnementale – Banque engagée, le Crédit Agricole contribue à façonner une économie durable. Eric Campos (DEA de prospective – 1989), directeur de l’engagement sociétal, et membre du Comex de Crédit Agricole SA nous explique les contours de cette stratégie.

Défense de ne pas recruter !

Porté par la loi de programmation militaire 2024-2030, le secteur de la défense doit se renouveler. L’objectif est notamment de renforcer les efforts dans le domaine de l’innovation pour permettre à la France de faire face aux nouvelles menaces et de maintenir son rang parmi les premières puissances mondiales.

Défense de ne pas recruter !
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Troisième exportateur mondial de matériel de défense, la France dispose d’une industrie capable d’assurer la quasi-totalité des équipements nécessaires à son armée. Forte de 2 000 entreprises (telles que Airbus, Dassault Aviation, Nexter, Naval Group, MBDA, Thales ou Safran) réalisant un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros, le secteur est amené à repenser son modèle de développement dans un contexte de ruptures technologiques, de réarmement, mais aussi de tensions géopolitiques avec les conflits Israélo-Palestinien et Russo-Ukrainien. Parallèlement, l’industrie européenne de la défense s’illustre comme un secteur économique d’importance au service du renforcement de l’influence européenne en la matière. En 2020, elle représentait un chiffre d’affaires annuel de 119 milliards d’euros et 463 000 emplois directs.

L’innovation en ligne de mire

S’inscrivant dans le temps long, le développement des industries de défense est, depuis cette année, soutenu par la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, adoptée le 13 juillet 2023. Elle prévoit de consacrer 413,3 milliards d’euros aux armées sur sept ans, ce qui représente une hausse du budget de 40 % par rapport à la LPM précédente. La défense devrait ainsi représenter 2 % du PIB durant cette période. L’objectif ? Permettre à la France de faire face aux nouvelles menaces et de maintenir son rang parmi les premières puissances mondiales.

Au programme notamment, renforcer les efforts des armées dans le domaine de l’innovation. Pour cela, la LPM prévoit une enveloppe de 10 milliards d’euros pour explorer des technologies novatrices comme des unités robotisées, des ordinateurs quantiques ou encore l’intelligence artificielle. Les grands groupes de défense peuvent également compter sur des entreprises, startups ou encore laboratoires originellement axés sur les marchés civils, pour externaliser une partie de leur R&D et chercher des solutions technologiques à intégrer aux systèmes de défense qu’ils développent.

De nouveaux champs de conflictualités

La LPM 2024-2030 prend en compte l’émergence de nouveaux champs de conflictualité comme le cyber, l’espace et les fonds marins. L’espace joue en effet un rôle crucial pour la défense : l’enveloppe de six milliards d’euros dédiée au spatial vise à accroître tant les capacités d’observation ou de renseignement de la France que les capacités de défense de ses satellites. Face aux enjeux de sécurité et de défense soulevés par le cyberespace, la France souhaite aussi augmenter et fidéliser les effectifs du commandement de la cyberdéfense créé en 2017, augmenter les moyens de protection cyber pour ses réseaux stratégiques et développer une défense cyber du champ de bataille. Un pôle d’excellence sera aussi instauré pour structurer, autour de l’École polytechnique, des contenus, des méthodes et des équipes académiques au profit des missions cyber confiées au ministère des Armées. Enfin, les fonds marins constituent aujourd’hui un intérêt stratégique majeur : l’émergence de drones sous-marins, capables d’y mener des opérations militaires, transforme les fonds océaniques en espace de conflictualité. La LPM prévoit donc d’élargir les capacités de surveillance et d’action de la Marine nationale dans les espaces inexplorés grâce à des drones et des robots sous-marins qui seront mis en œuvre à l’horizon 2025.

Aéronautique et spatial : ces deux secteurs qui recrutent en 2024 volent vers la décarbonation

Secteurs en forte croissance, l’aéronautique et le spatial sont confrontés à des nombreux défis, parmi lesquels celui de la décarbonation. Pour répondre aux challenges de la mobilité durable, les entreprises du secteur doivent jongler entre innovations et recrutement de profils stratégiques.

L'aéronautique et le spatial, des secteurs qui recrutent en 2024 !
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En 2024, trois grands défis attendent le secteur de l’aéronautique et du spatial : l’attractivité des métiers de l’industrie, la réindustrialisation par l’autonomie stratégique et la compétitivité, mais surtout la décarbonation de la chaîne de valeur, indiquait le Conseil national de l’industrie dans un communiqué, le 15 décembre 2023. Preuve en est, cette dernière thématique était d’ailleurs au cœur du salon du Bourget 2023. Car elle se joue sur tous les paramètres : aérodynamisme, propulsion, réduction de la masse des structures, intelligence des systèmes, changement de carburant au profit de l’hydrogène ou du kérosène de synthèse, voire de petits avions électriques.

Pour accompagner le secteur dans sa transition, un nouveau contrat stratégique de filière (CSF) Aéronautique a été signé pour la période 2024-2027. Parmi les grands projets structurants déployés dans le cadre de cet accord, deux appels à projets lancés par France 2030. Le premier, doté d’une enveloppe de 65 millions d’euros, vise à accélérer l’industrialisation d’aéronefs bas carbone, notamment électriques et à hydrogène. Le second dispose d’une enveloppe budgétaire pouvant atteindre 200 millions d’euros pour soutenir la production industrielle de carburants d’aviation durables en France, en conformité avec les objectifs fixés au niveau européen.

Développer des mobilités décarbonées

Aujourd’hui plus que jamais, l’objectif est donc d’innover pour répondre aux défis de la mobilité durable et pour développer l’avion décarboné. Pour ce faire, des leviers technologiques porteurs d’emploi émergent. Selon le 4e observatoire des métiers de l’air et de l’espace réalisé en 2023 par l’IPSA, école d’ingénieurs de l’air, de l’espace et de la mobilité durable, en partenariat avec l’institut de sondage IPSOS, les énergies de propulsion basées sur l’hydrogène, l’électricité ou encore l’hybridation et le recyclage des matériaux seraient autant d’alternatives intéressantes pour répondre aux enjeux environnementaux.

Pour accompagner ces innovations et alors que les secteurs de l’aéronautique et du spatial se développent fortement – le secteur spatial devrait représenter une industrie de l’ordre de 600 à 1 000 milliards de dollars par an à horizon 2030 – 83 % des entreprises interrogées dans le cadre du 4e observatoire des métiers de l’air et de l’espace se disent très optimistes sur leur capacité à recruter. Selon elles, les domaines qui nécessiteront le plus de compétences cette année seront la R&D (43 %), suivie par la production (42 %) et les bureaux d’études (40 %). D’après l’observatoire, quatre métiers d’ingénieurs seront particulièrement recherchés par les entreprises : ingénieur méthode, ingénieur de production, ingénieur cybersécurité aéronautique et enfin, ingénieurs intelligence artificielle.

La filière aéronautique et spatiale, c’est quoi ?

Ce sont toutes les entreprises qui participent in fine à la construction d’aéronefs, d’astronefs ou leurs moteurs : activités d’études, de fabrication, de commercialisation, de maintenance lourde etc. En France, la filière aéronautique représente quelques 1 000 entreprise, 300 000 emplois directs et indirects (dont l’industrie spatial) et 65,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires (dont l’industrie spatiale).

Santé & Pharma : des secteurs qui recrutent en 2024… et qui sont en pleine forme !

Le marché de la e-santé a le vent en poupe ! Pour preuve, l’Institut Montaigne estime entre 16 et 22 milliards d’euros par an son gain de performance. Une performance portée par l’IA, l’IoMT (internet des objets médicaux) et le métavers. Côté pharma aussi, les enjeux sont nombreux. Parmi eux, l’innovation et la souveraineté en matière de production des traitements. Une enquête de la Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques montre en effet que 80 % des patients européens estiment que l’accès aux médicaments innovants est important.

Santé et pharma, des secteurs qui recrutent en 2024
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Pour un jeune diplômé, la santé et la pharma sont donc des secteurs d’avenir. Des opportunités d’emplois boostées, entre autres, par les règlementations nationales et européennes, comme l’explique Clémence Bernard, directrice générale de l’EBI (Ecole de Biologie Industrielle). « Avec France 2030 et Horizon l’Europe, des questions de souverainetés nationale et européenne se posent. Les crises récentes montrent qu’il y a un besoin de production locale et beaucoup d’entreprises vont relocaliser en France et en Europe, ce qui va nécessairement créer de l’emploi. » Preuve de l’ampleur de cette relocalisation, 70 % des patients européens pensent que l’Europe devrait faire plus pour attirer les investissements et l’innovation dans le secteur pharmaceutique. Ainsi, le programme Horizon Europe initié par l’UE prévoit un budget de 95.5 milliards d’euros pour la période 2021-2027.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : UCB : faire de l’industrie biopharmaceutique une source de valeur – Au sein du colossal marché de l’industrie biopharmaceutique, évolue un acteur qui fait assez peu parler de lui, mais qui agit… C’est UCB. L’énergie de ses 8 700 collaborateurs est toute entière mise au service de patients atteints de pathologies graves. Pascal Combes (INSEAD 21), assure, pour la France, la double fonction de Directeur financier et de directeur de Business unit. Il décrit les singularités de ce labo inspiré par les patients et guidé par la science.

Des offres d’emplois dans tous les domaines

Ces différents programmes vont permettre la création de nombreux emplois dans les différents domaines du secteur de la santé et de la pharma comme le précise la directrice de l’EBI. « Dans le domaine de la production, mais également au niveau des réglementations et du nettoyage industriel. L’autre grand volet se trouvera sur la recherche avec la santé numérique, les biotechnologies et le bio-numérique. » Des secteurs porteurs qui attirent d’ailleurs de plus en plus les jeunes talents. « Les jeunes d’aujourd’hui ont envie de se sentir utiles à la société et aux patients, d’améliorer la santé et le bien-être de tous. Les sujets autour de la santé mentale sont en plein essor (elle représente aujourd’hui 14% des dépenses de santé) et vont de pair avec la santé physique. Ces thématiques très contemporaines contribuent à l’attrait du secteur. »

Des secteurs qui recrutent en 2024 en se mettant au 2.0

Autre domaine en pleine accélération, la e-santé, soutenue par l’IA (pour le développement de médicaments, l’amélioration du diagnostic ou de la médecine prédictive), l’IoMT (internet des objets médicaux) et le métavers (pour la formation des professionnels de santé, l’assistance à la chirurgie ou à la rééducation). Un récent rapport d’InsightAce Analytic, estime ainsi que le marché mondial du métavers focus industrie de la santé et des soins vaudra jusqu’à 71,2 milliards de dollars d’ici 2030. Pour Clémence Bernard, cette révolution numérique du secteur de la santé n’en n’est qu’à ses débuts. « La bio-informatique prend de plus en plus d’importance, elle permet d’accélérer la recherche de nouveaux médicaments et de développer la personnalisation des traitements. Grâce à l’intelligence artificielle, nous pourrons proposer des molécules spécifiques adaptées aux pathologies individuelles, nous pourrons créer des médicaments sur mesure et au cas par cas » conclut Clémence Bernard.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Biocodex révolutionne le microbiote au-delà des frontières – Fabriquant historique de l’Ultra-levure® (levure Saccharomyces boulardii CNCM I-745®), Biocodex est un laboratoire qui a su se réinventer pour toujours mieux se développer. Ses trois piliers aujourd’hui : le microbiote, la santé de la femme et les maladies orphelines. Son CEO, Nicolas Coudurier (EDHEC BS 96) explique les actions et projets mis en place par Biocodex pour rester leader dans ces domaines. Découvrez également son interview en vidéo.

Les entreprises françaises ont besoin d’un bon Conseil

Les derniers chiffres du Syntec Conseil l’attestent : avec une croissance estimée cette année encore à deux chiffres (12,5 %), portée par les activités de conseil en stratégie (22,5 %), d’organisation et de conduite du changement (14,3 %) et de conseil SI (13 %), le secteur du conseil tient une forme exemplaire ! Une bonne santé qui se traduit par une augmentation des recrutements ces dernières années pour répondre aux enjeux majeurs du secteur : international, IA et RSE. On en parle avec Lionel Escaffre, président de l’École française de formation à l’audit et Professeur des universités à l’IAE d’Angers 

Les entreprises françaises ont besoin du conseil
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Les 15 000 entreprises du conseil génèrent un chiffre d’affaires de près de 20 milliards d’euros. Un CA que l’OPIIEC voit s’inscrire dans une 3e année de croissance consécutive en 2023. L’OPIIEC estime par ailleurs la croissance du secteur à 11 % pour 2024 et à 12,5 % pour 2025. Une croissance qui va de pair avec une augmentation des recrutements : plus de 10 000 emplois de consultants ont été créés entre 2021 et 2022 selon le Syntec Conseil. Le tout dans un secteur très divers en termes de métiers. « Il y a deux types de conseil. D’une part, le conseil règlementé, qui englobe les missions d’expertise comptable, de conseil, d’assistance pour aider les entreprises à respecter les lois et règlements et, d’autre part le conseil non réglementaire c’est-à-dire l’accompagnement des entreprises dans leur stratégie afin de les aider à prendre de la hauteur sur certains sujets. »

« Le conseil nécessite de se remettre en question »

Un secteur dynamique donc, qui continue d’intéresser les jeunes diplômés. « Notamment grâce à la diversité des missions, explique Lionel Escaffre. C’est extraordinaire de pouvoir travailler pour diverses entreprises. Cela nécessite de se remettre en question en permanence, de réapprendre l’écosystème ou le modèle économique de l’entreprise pour laquelle on va apporter un conseil. Je suis persuadé qu’un bon auditeur ou expert-comptable est une personne qui possède 50 % de hard skills et 50 % de soft skills. » Aujourd’hui, le secteur du conseil fait face à trois enjeux majeurs. L’international d’abord. « Depuis déjà une dizaine d’années, on peut difficilement travailler dans le conseil sans parler de langues étrangères et sans avoir connaissance de la culture des entreprises présentes dans le monde entier. L’Asie notamment, mène la danse sur ce sujet et les écoles de commerce l’ont très bien intégré en proposant notamment des césures à l’étranger. » L’intelligence artificielle et la numérisation des données ensuite. « Dans le futur, le conseil opérationnel classique sera donné par ChatGPT mais l’IA va développer le besoin de conseils beaucoup plus aguerris. A terme, le niveau master ne sera même peut-être plus suffisant et le métier nécessitera davantage de docteurs, comme en Allemagne ou aux Etats-Unis. »

La RSE intégrée aux pratiques des sociétés de conseil

Enfin, le secteur du conseil n’échappe pas aux problématiques d’ESG (critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). « Les entreprises ont de plus en plus besoin d’être accompagnées sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet serre bien sûr, mais pas que ! Les questions de mutation énergétique, l’évolution sociétale ou encore la partie gouvernance sont fondamentales. » La RSE fait d’ailleurs naturellement partie des expertises phares demandées aux sociétés de conseil, qui ont donc naturellement développé leur offre sur le sujet : 65 % affirment avoir intégré la RSE à leurs pratiques business, dont 30 % de façon systématique. Pour 76 % des acteurs du conseil, la RSE représente une opportunité de développement de l’activité (vs 69 % en 2021). Des enjeux qui collent aux métiers particulièrement recherchés : comptabilité des groupes, expertise-comptable, conseils en ESG, conseil en organisation visant à la réduction des coûts et enfin la gestion des données et leur protection ainsi que le développement algorithmique.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Imaginez, concevez et concrétisez un futur durable avec le Groupe Egis – Spécialiste du conseil, de l’ingénierie de la construction et des services à la mobilité, le groupe Egis accompagne ses clients sur les cinq continents. Un rayonnement géographique couplé à une polyvalence de métiers idéal pour développer de jeunes talents. Patrick Molin (Supélec 03), Directeur des Opérations sur le dossier des Jeux de Paris 2024, nous en dit plus.

Quels sont les métiers sur le fil des télécoms ?

Les télécoms, LA grande tendance pour 2024 avec la démocratisation de la 5G et le lancement aux Etats-Unis de téléphones mobiles à moins de 100 dollars, des investissements massifs dans la 5G standalone ou la multiplication des services autour de la réalité virtuelle. Sans oublier le développement de l’offre d’accès internet par satellite avec Starlink de SpaceX ou le projet Kuiper d’Amazon. Les télécoms : un secteur où les demandes de jeunes talents seront extrêmement nombreuses, on vous dit pourquoi !

Les télécoms recrutent encore en 2024
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Alors que le cabinet Deloitte estime que le marché de la réalité virtuelle générera près de sept milliards de dollars de revenus dans le monde en 2023 (soit + 50 % par rapport à 2022), les télécoms connaissent un véritable boom. « Aujourd’hui, le numérique, l’informatique et les télécoms sont très liés et permettent d’avoir des synergies communes, explique Isabelle Comyn-Wattiau professeur en systèmes d’information et titulaire de la chaire de stratégie et de gouvernance de l’information à l’ESSEC. Beaucoup de jeunes sont digitals natives et veulent contribuer de façon concrète au numérique. C’est pour cela qu’ils sont attirés par le secteur des télécoms qui leur permet de travailler sur la fibre optique ou sur les réseaux et pas seulement sur des choses immatérielles ».

Des emplois dans tous les domaines …

Au-delà de cette envie de travailler dans le concret, les télécoms offrent une multitude d’offres d’emploi allant des ingénieurs aux techniciens. Une pluralité d’offres qui a tout pour plaire ! « Le gros avantage des télécoms est qu’il recrute à tous les niveaux et pas seulement au niveau ingénieur.  C’est aussi un secteur auquel on peut arriver par des voies parallèles, l’informatique notamment » estime Isabelle Comyn-Wattiau. D’autant plus qu’au-delà des métiers techniques, des emplois de service sont également proposés. « Les ingénieurs d’affaires sont primordiaux pour vendre les solutions aux entreprises et aux particuliers. D’où la nécessité de recruter des profils combinant des compétences business et un background technologique. »

…Mais un secteur sous tension

Si toutes les fonctions IT devraient être en tension cette année, les principaux métiers concernés par la guerre des talents 2024 se concentreront autour de l’ingénierie système, de l’architecture technique et cloud ou data. Cette tension s’explique pour plusieurs raisons. « Ces tensions existent en France mais aussi à l’étranger et certains talents audacieux préféreront tenter l’aventure à l’international plutôt que dans notre pays. Autre facteur : la lassitude qui peut parfois s’installer après plusieurs années passées dans le même secteur et la volonté d’élargir son périmètre d’action dans l’informatique. » Pourtant, cette source d’emplois n’est pas prête de se tarir puisque cette évolution des métiers des télécoms est permanente. « Il s’agit d’une évolution et non d’une révolution. Elle est présente depuis plusieurs années avec la 5G qui remplace petit à petit la 4G qui avait elle-même remplacé la 3G. Le secteur des télécoms est en évolution rapide mais avec des bases identiques » précise Isabelle Comyn-Wattiau. Emploi garanti donc pour les développeurs, DevOps, administrateurs système et réseau, architectes cloud et autres chefs de projet dans les années à venir !

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Intégrez le meilleur des télécoms avec Eutelsat Group – Rejoindre une entreprise à taille humaine dont les satellites représentent un modèle innovant et alternatif à ceux d’Elon Musk et de Jeff Bezos, c’est ce que vous propose Laurence Delpy (Paris School of Business 93), Directrice générale BU Vidéo d’Eutelsat Group.

L’énergie, un des secteurs qui recrutent en 2024 en vert et contre tout ?

1 532 TWh : c’est l’énergie que les consommateurs finaux ont consommée en 2022 selon le rapport du SDES publié en 2023. Une consommation principalement liée au pétrole (39%), à l’électricité (27%) et au gaz naturel (18%). Parmi les secteurs les plus consommateurs, les transports bien sûr (34%), mais aussi le résidentiel (28%), l’industrie (18%), le tertiaire (17%) et l’agriculture (3%). Et ce pour une facture énergétique de 116.3 milliards d’euros en 2022 (soit un montant total x 2.6 par rapport à 2021). Des chiffres qui imposent à la France de donner le ton en mettant le cap sur une transition énergétique et écologique. 

L'énergie recrute cette année
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Que ce soit par le plan France 2030 ou la promotion 2023 du Next40/FT120, la France ambitionne d’être moteur de la transition énergétique en Europe. Une ambition possible grâce aux énergies renouvelables et à la conjoncture actuelle selon Jean François Guillemoles, directeur de recherche CNRS à l’Institut Photovoltaïque (IPVF) et Directeur de son unité mixte de recherche avec l’Ecole Polytechnique et l’ENSCP. « Nous n’avons pas développé encore tout le potentiel des énergies renouvelables. Pour prendre l’exemple du solaire, son développement est important, mais nous pouvons facilement le tripler voire le quadrupler dans les années à venir. Les rendements peuvent également être améliorés. Que ce soit sur le photovoltaïque, l’hydrogène ou les batteries, la marge de progression est encore importante ». Pour ce faire, la France pourra notamment compter sur les trois giga factories en construction dans les Hauts-de-France, région qui s’apprête à devenir la Vallée de la batterie électrique.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Relevez les défis énergétiques sous les tropiques chez EDF SEI Archipel Guadeloupe – Curiosité, adaptation, motivation, c’est le triptyque gagnant pour rejoindre les équipes de Milène Stervinou (Sciences Po 04, Celsa Sorbonne Université 03, INSEAD 18), Directrice Adjointe d’EDF SEI Archipel Guadeloupe. Participez aux défis énergétiques dans un groupe qui vous offre des parcours à choix multiples.

Beaucoup d’emplois à venir mais un manque de bras

Même fortement automatisées, ces nouvelles factories créeront de très nombreux emplois comme le confirme le chercheur. « Des emplois directs et indirects, aussi bien en R&D, en maintenance, en génie civil ou en ingénierie que dans des métiers d’électriciens ou de techniciens. Tous les talents, quelle que soit leur formation ou leur parcours pourront postuler dans ces nouvelles usines ou bénéficier des nombreux emplois induits. » Alors que toutes les composantes des énergies renouvelables seront touchées par cette nécessité de talents, l’ADEME estime que pour l’année 2021, la filière photovoltaïque représentera à elle seule, pas moins de 20 000 emplois. Un chiffre amené à augmenter, notamment à travers la diversification des besoins métiers de la filière comme l’explique Jean-François Guillemoles. « Elle requiert aussi des juristes, des communicants, des personnes spécialisées dans les finances en plus des métiers plus classiques liés au secteur énergétique. Une personne qui veut travailler dans ce secteur y trouvera son bonheur. »

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : La diversité des ressources : la botte secrète d’ENGIE – Contribuez à la décarbonisation de l’industrie et de l’économie mondiale au sein d’une entité transversale qui valorise la diversité des profils. La transition énergétique se vit intensément dans les équipes d’Edouard Neviaski (ENSTA Paris 89), CEO de la Business Unit Global Energy Management & Sales chez ENGIE.

La France mise sur la Greentech

Depuis trois ans, notre pays s’impose d’ailleurs comme le premier pays européen en termes d’attractivité des investissements internationaux en matière de Greentech. La raison ? Une volonté de la jeune génération à mettre du sens dans ses actions. « Les jeunes veulent travailler dans un domaine de recherche qui a du sens pour eux, mais aussi pour le futur, c’est pour cela qu’ils sont nombreux à s’orienter sur les énergies vertes et le développement durable. » L’autre raison de cette attractivité réside dans la capacité d’investissements de la France dans ces projets. À travers son plan France 2030, ce ne sont pas moins de 2,15 milliards d’euros qui ont déjà été investis. Mais il est possible d’aller encore plus loin selon Jean-François Guillemoles. « Si aujourd’hui la consommation de l’électricité est déjà très verte en France, il faut désormais réduire notre consommation de CO2. Cela peut passer par l’hydrogène ou l’électrification de nos industries, mais également par plus de sobriété dans notre consommation quotidienne. Il faut consommer moins et surtout consommer mieux » estime le scientifique.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : L’ingénierie nucléaire prend une nouvelle dimension chez EDF EPR Engineering UK – Vivez l’aventure du nouveau nucléaire au Royaume-Uni aux côtés des équipes d’ingénierie de EDF EPR Engineering UK. Sa CEO, Catherine Back (Mines Paris-PSL 93, X 88), vous emmène sur le plus grand chantier nucléaire d’Europe.

Immobilier et habitat social : les fondations restent solides malgré la crise

Le marché de l’immobilier français se redessine. Certes le volume des transactions immobilières a reculé en 2023 (- 20% entre 2022 et 2023 selon MeilleursAgents) et les difficultés à décrocher un crédit immobilier se sont accrues cette année. Mais dans le même temps, les secundo-accédants (ceux qui accèdent à la propriété pour la seconde fois) sont devenus moteurs du marché. MeilleursAgents estiment ainsi par exemple qu’ils peuvent faire l’acquisition d’un bien d’une superficie de 120 m² dans 92% des villes françaises.

Immobilier et construction : des secteurs qui recrutent malgré la crise ?
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Maxime Faurel, docteur en droit immobilier et enseignant à l’ESG, attribue ces évolutions du secteur à plusieurs facteurs. « L’envolée des taux bancaires a exclu une partie des primo-accédants et les nouvelles normes environnementales – les DPE – ont exclu 700 000 biens du marché. En outre, on construit de moins en moins et de nouvelles normes comme l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols en France à l’horizon 2050 alimentent cette crise. » Avec – 20 % de transactions immobilières entre 2022 et 2023 selon MeilleursAgents, les premières projections estiment à -25 % pour l’année à venir. Mais de nombreux indicateurs montrent que de meilleurs jours sont à venir.

Le marché immobilier, un cycle permanent

Bien qu’en difficulté, l’habitat social reste un mastodonte du secteur. Le Rapport 2023 des chiffres clés du logement social publié par L’Union sociale pour l’habitat atteste en effet que l’habitat social est un poids lourd de l’économie française. En 2021, il représentait 14,6 milliards d’euros d’investissements et 21,6 milliards d’euros de loyers. Les organismes Hlm possèdent 4,8 millions de logements locatifs répartis sur l’ensemble du territoire : la moitié du parc se trouve en Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France et en Île-de-France et 30% se situent dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Des chiffres impressionnants qui montrent le poids de ce secteur. Et même si cette crise semble profonde, elle pourrait n’être qu’une étape dans le cycle du marché selon Maxim Faurel. « Le secteur a connu une crise dans les années 1990, en 2008 et en 2012 et s’est toujours relevé. La crise d’aujourd’hui fait partie d’un cycle économique et se résoudra quand les prix baisseront et reviendront à la normale. » Pour faciliter ce retour à la normale, l’Etat a aussi son rôle à jouer selon le professeur . « la libération du foncier permettra de mieux construire et ainsi de faire baisser les prix. ».

S’en sortir par la formation

Autre levier pour sortir de cette crise : la formation des jeunes talents. « C’est un secteur très technique qui nécessite de comprendre l’écosystème dans sa globalité, tant sur son volet financier que sur son volet normes environnementales » explique Maxime Faurel. Ce besoin de formation des jeunes permettra de créer un socle de nouveaux talents à même de relever les défis de demain. Pour le professeur, « ces talents devront maîtriser l’immobilier du futur en prenant en compte des questions aussi diverses que les friches, les ilots, les enjeux des populations et les enjeux démographiques. »

Un secteur en pleine mutation
Car le secteur présente de nombreuses opportunités pour les jeunes diplômés, notamment au niveau de l’administration de bien, comme l’explique Maxime Faurel. « Avec la baisse du nombre de transactions, beaucoup de ménage s’orientent vers la location, il faut donc plus de gestionnaires de bien. » Autre secteur en recrutement : les normes environnementales. « Il y a de plus en plus de normes, il faut donc des spécialistes dans le domaine afin de ne pas faire d’erreur, c’est un métier en plein boom » conclut-il.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 :

Habitat du Nord : la clé d’une carrière pleine de sens – « On arrive dans le logement social par hasard et on y reste par vocation. » Tel pourrait être le mantra de Franck Porier (EDHEC BS 20), président de directoire du bailleur social des Hauts-de-France, Habitat du Nord, qui fêtera ses 70 ans en 2026. La raison ? Du sens apportée à chaque mission dans un secteur du logement social bien plus innovant qu’il n’y parait. Découvrez aussi son interview en vidéo.

Agriculture et agroalimentaire : des secteurs qui recrutent en 2024 en semant déjà les tendances de demain

Agriculture régénératrice, lutte contre le gaspillage alimentaire et soutien à la compétitivité sont autant d’enjeux qui marqueront les secteurs de l’alimentaire en 2024. Explications.

Quelles entreprises recrutent dans l'agriculture cette année ?
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Cette année, les défis de l’agriculture et de l’agroalimentaire sont multiples : « Soutenir notre compétitivité, préserver les ressources de la planète, accompagner la transition écologique, protéger nos savoir-faire et notre culture alimentaire » énumère l’association nationale des industries alimentaires. Le ton est donné : aujourd’hui, assurer aux Français le continuum de la fourche à la fourchette est un enjeu de souveraineté. Un enjeu qui fait appel à des solutions durables, notamment portées par l’agriculture régénératrice. La demande des consommateurs pour des produits respectueux de l’environnement est en augmentation constante. L’industrie doit donc trouver des moyens d’intégrer des pratiques plus durables dans ses chaînes d’approvisionnement. Sans oublier l’évolution des habitudes alimentaires qui passe notamment par une innovation en matière de produits et de méthodes de production. Le marché de l’agroalimentaire étant extrêmement concurrentiel, les entreprises doivent constamment innover pour rester en phase avec les tendances du marché et répondre aux attentes changeantes des consommateurs. La question de la lutte contre le gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne de production reste aussi une tendance forte cette année. Il s’agit d’un enjeu majeur, au même titre que la lutte contre le gaspillage énergétique, qui implique la recherche de technologies moins émettrices de carbone et assurant une gestion plus durable des ressources naturelles dans la production agroalimentaire.

Des opportunités très diversifiées

Forte de ces différents enjeux, la diversité des métiers et la richesse des postes à pourvoir à tous les niveaux de qualification est une des grandes forces de l’agroalimentaire. « L’industrie alimentaire est le premier secteur industriel français par ses effectifs et compte à elle seule plus de 400 000 salariés dans notre pays » indique France Travail. En 2021, le secteur réalisait un chiffre d’affaires de 198 milliards d’euros et en 2019, il comptait plus de 17 372 entreprises constituées à 98 % de TPE et PME. Un tissu économique qui propose « une large palette de métiers, avec de réelles perspectives à la clé, mais qui peinent parfois à recruter. C’est le cas notamment dans la production, à certains postes comme conducteur de ligne, opérateur de transformation des viandes, conducteur d’installations automatisées ou boucher » explique Brigitte Diez, Déléguée Régionale de l’APECITA – organisme spécialisé dans l’emploi dans le secteur agro-alimentaire – à France Travail. « Les préparateurs de commandes, acheteurs, responsables et coordinateurs logistiques, contrôleurs qualité, commerciaux ou techniciens en laboratoire et Recherche & développement (R&D) et les fonctions supports (marketing, informatique…) sont aussi des profils prisés des entreprises du secteur. »

Ingénieurs wanted

Le diagnostic de formation Mieux former les cadres du secteur agricole aux besoins de demain réalisé par AgroParisTech en novembre 2023 est sans appel. Selon lui, « les cadres du secteur agricole de niveau bac+5 à bac+8 peuvent être évalués à 22 000. Il s’agit d’une catégorie de métiers en forte tension, dont les effectifs devraient croitre de 800 par an jusqu’à 2030. » Un constat partagé par Jacques Wery, directeur politique scientifique & partenariale à l’Institut Agro et Romain Jeantet, professeur et directeur des études à l’Institut Agro Rennes-Angers. « Actuellement, on ne forme pas assez d’ingénieurs pour le marché. Il y a beaucoup d’offres mais très peu de candidats. Les métiers de l’alimentation souffrent d’un déficit d’image auprès des jeunes » expliquent-ils. L’enjeu de formation est donc important, à la fois pour susciter des vocations et préparer à l’acquisition de nouvelles compétences. En ce sens, l’Institut Agro proposera dès la rentrée toutes ses formations d’ingénieurs agro en apprentissage. L’Institut travaille également sur Competens’Agro, un dispositif de formation tout au long de la vie. Et Jacques Wery et Romain Jeantet de conclure : « nous sommes aussi très impliqués dans la collaboration avec les 800 établissements d’enseignement technique agricoles pour former les techniciens et les agriculteurs à travers les licences professionnelles et le futur bachelor agro. »

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 :

Prenez l’ascenseur social dans la food team de Sodexo – Rejoignez une People Company engagée dans une alimentation saine et durable et bénéficiez de formations d’excellence ! Rencontre avec Nathalie Estellat (IAE Lille 06), Global Learning & Development Chief Officer chez Sodexo.

Mobilité : un poids lourd de l’économie

La mobilité s’impose comme un des pivots des grandes transitions économiques, écologiques et numériques. De ce fait, elle fait face à de nombreux défis, avec, en tête, celui de la transition écologique. Mais la mobilité englobe également les questions de logistique, un secteur phare de l’économie nationale. Avec 1,8 million d’emplois, elle est en effet le 5è recruteur de France et est à l’origine de 10 % de création du PIB. Tour d’horizon du secteur en 2024 avec Anne de Cagny, directrice Etudes stratégiques & Accréditations de l’ESTACA.

La mobilité reste un poids lourd de l'économie en 2024
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Voitures, avions ou trains, nouveaux modes de transports, transports de personnes ou de marchandises, logistique… Le secteur de la mobilité est très large et riche en innovations et défis. Preuve en est, selon le Rapport des chiffres clés des transports 2022 publié en 2023 par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le transport intérieur de voyageurs représente 999,7 milliards de voyageurs-kilomètres : 84 % via un véhicule individuel, 10 % par le ferré et 2 % fluvial. Le transport de marchandises représente quant à lui 338 tonnes-kilomètres. En parallèle, le transport est l’activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France. Selon les chiffres du gouvernement, 97 % des émissions de GES induites par les transports sont constituées de CO2 provenant de la combustion de carburants. Les transports routiers contribuent à la quasi-totalité (94 %) des émissions du secteur des transports. Les émissions liées à la circulation routière incombent à hauteur de 54 % aux véhicules particuliers, de 24 % aux poids lourds et de 20 % aux véhicules utilitaires légers. Alors que les émissions du transport ferroviaire sont négligeables, le transport aérien, intérieur et international imputé à la France représente quant à lui 4,4 % du total des émissions françaises de GES.

La décarbonation des transports en question

Logique donc que le premier grand défi du secteur reste en 2024 la décarbonation. « C’est en effet le sujet n°1 – aussi bien pour les passagers ou le fret – avec, entre autres, l’objectif de neutralité carbone pour 2050 fixé par l’Accord de Paris » expose Anne de Cagny.  Deuxième enjeu pour le secteur : l’irrigation et la desserte des territoires. « Une des questions cruciales consiste à savoir comment, dans un territoire donné, on s’assure que le transport de passagers et de marchandises fonctionne également dans les zones reculées moins densément peuplées » indique Anne de Cagny. Les métropoles et villes bénéficient en effet de la multiplication des modes de transports grâce à la multiplication des services qui s’ajoutent aux modes de transports existants : services d’autopartage, scooters et trottinettes électriques en libre accès, de vélos en free floating etc. En revanche, les zones rurales sont davantage victimes d’un défaut d’offre de transport collectif qui les amènent à utiliser majoritairement la voiture individuelle.

Des ingénieurs français très recherchés à l’international

Pour les ingénieurs, le secteur de la mobilité rime aussi avec défis technologiques et notamment la question de l’électrification des véhicules. « Cela touche à la production des batteries qui fait face à des défis importants avec l’émergence de gigafactories, explique Anne de Cagny. L’électrification est particulièrement appropriée pour les véhicules légers. Cependant, pour certains modes de transports comme l’aéronautique, passer massivement à l’électrification n’est, en l’état actuel des connaissances, pas possible. » Des questions qui demandent un effort important d’innovation pour penser les nouvelles technologies. L’intelligence artificielle prend par exemple toute sa place dans ces problématiques, avec notamment la question de la mise en circulation de véhicules autonomes. Des questions particulièrement intéressantes et impactantes pour les jeunes ingénieurs en France mais pas que. « Outre les défis en cours en France, de nombreux pays ne sont pas encore correctement équipés en moyens ou infrastructures de transports notamment dans le domaine ferroviaire. « Il y a plein de choses à faire et les ingénieurs formés à la française sont très recherchés à l’international. »

Logistique : la course à la technologie

Avec 1,9 million d’emplois, la logistique reste le 5e secteur de l’emploi en France, avec 15 % de hausse des recrutements prévus en 2024. Un secteur également pourvoyeur d’innovations : automatisation et robotisation des entrepôts, e-commerce B2B, intelligence artificielle, machine customers… A vos CV !

BTP et construction : des carrières en béton dans ces secteurs qui recrutent en 2024 !

La France investit 256 milliards d’euros dans le secteur de la construction. La Fédération Française du Bâtiment estime que le secteur rassemble 403 400 entreprises et plus d’1.2 million de salariés, ce qui représente la moitié de l’industrie et deux fois les activités de banque et assurance. Parmi les grandes tendances du secteur cette année, l’utilisation de matériaux verts. On fait le point.

BTP un secteur en crise ?
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Responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France et de 40 % de la consommation mondiale d’énergie, le BTP se cherche un nouveau modèle pour perdurer et coexister. Dans le plan France 2030, l’Etat s’est fixé 10 objectifs pour réduire la part d’énergies fossiles de ce secteur en misant sur la gestion des déchets, les matériaux bas carbone ou encore le nucléaire. Pour Massinissa Benabdellouahed, responsable d’études à CESI, de la spécialiste BTP et génie civil, c’est surtout une question de durabilité des matériaux de construction « Il faut analyser le cycle de vie, cycle de vie des matériaux est essentielle – depuis leur extraction, en passant par leur utilisation, jusqu’à leur fin de vie. A partir de là, nous pouvons déterminer les options les plus durables. Cette approche nous permet de déterminer la meilleure solution en fonction du contexte spécifique de chaque projet. Pour certains, cela reste le béton, tandis que pour d’autres, les matériaux biosourcés comme le bois ou l’argile offrent une alternative plus écologique. Dans tous les cas, il ne faut pas privilégier un matériau uniquement pour son empreinte carbone réduite si celui-ci ne convient pas à l’usage prévu, car un remplacement prématuré engendrerait une pollution supplémentaire, il faut surtout intégrer la question de durabilité ».

Secteur recherche ingénieurs

Avec près de 17 millions de logements à rénover en France, le secteur du BTP a de beaux jours devant lui ! Mais pour répondre à toutes les attentes, il faut de la main d’œuvre. Une main d’œuvre aujourd’hui largement insuffisante, estime l’enseignant. « Nous avons beaucoup de demandes des entreprises et dans tous les corps de métiers : gros œuvre, second œuvre, énergie, RSE, conducteur de travaux, travaux publics, BIM (Building Information Modeling). C’est un secteur qui présente beaucoup d’opportunité en 2024 et dans les années à venir. » Une bonne nouvelle pour les jeunes talents, dont l’attrait pour ce secteur est de plus en plus fort. « Ils aiment le concret et il n’y a rien de plus concret que le bâtiment et travaux publics. C’est un domaine où ils peuvent voir les avancées des projets au jour le jour. Ils y exercent des métiers qui ne sont pas mono-tâches, qui les confronte à de nombreux défi et au terrain. Pour les jeunes en quête d’aventure, le BTP est l’option parfaite pour bâtir de véritables projets » explique Massinissa Benabdellouahed.

Le numérique au service de la construction

Autre atout du BTP : son rapport au numérique, via le BIM, la réalité virtuelle (RV), l’internet des objets (IoT), l’intelligence artificielle (IA) BIM et Jumeau numérique notamment. Celui-ci consiste à utiliser des technologies du numérique et de l’IA dès la conception d’un bâtiment et durant tout son cycle de vie. Pour le l’enseignant de CESI, ce recours aux technologies pourrait révolutionner le secteur. « Nous pourrons faire plus de simulations, récolter plus de données et avoir une meilleure gestion des risques dans le contexte du changement climatique global. De plus, cela permettrait de mieux gérer la consommation des bâtiments et des villes, de détecter les passoires thermiques et donc de centrer les efforts plus rapidement sur les zones à améliorer. » Mais avant d’arriver à des villes smart, le chemin est encore long. « Car les technologies numériques, malgré leurs avantages indéniables, restent onéreuses pour la majorité des entreprises, freinant ainsi leur adoption généralisée » conclut-il.

Le BTP, c’est aussi pour les femmes !
Réputé secteur très masculin, le BTP attire de plus en plus de femmes dans ces formations comme le confirme Massinissa Benabdellouahed. « A CESI aujourd’hui, nous sommes à 16% de femmes dans nos cursus. En deuxième année du cycle préparatoire mineure BTP, le taux de femme monte à 22%. Nous avons par exemple plus de femmes qu’en informatique. » Des chiffres qui se confirment également au-delà des études puisque selon une enquête de la Fédération Française du bâtiment, 12,9 % des salariés du bâtiment étaient des femmes en 2022 contre à peine 8 % au début des années 2000.

>>>> Pour aller plus loin sur les secteurs qui recrutent en 2024 : Voyez l’avenir en vert et jaune en rejoignant le groupe FIRALP – Le groupe FIRALP, spécialiste français de la construction et de la maintenance de réseaux, rassemble 3 000 collaborateurs et 60 sites de proximité sur l’ensemble du territoire. Ses activités le positionnent en première ligne pour relever les défis de la transition énergétique. Décryptage avec Bertrand Alloin (Supélec 97), son président.

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