Pierre Bertrand, étudiant au MIT et stagiaire à la NASA : « Je crois vraiment en la mixité car je n’ai jamais vu une différence de niveau ! »

Pierre-Bertrand-et-Dava-Newman

[Vie étudiante]

Originaire de Toulouse, Pierre Bertrand s’est « naturellement » passionné pour le domaine spatial et l’aéronautique. Très vite, il se tourne vers l’ingénierie. À Centrale Paris en 2011 où il opte pour un double diplôme. Direction les États-Unis, choix logique pour le secteur spatial, et plus particulièrement le MIT où il intègre le programme aérospatial mais aussi le Technology and Policy, plus multidisciplinaire, qui regroupe une quarantaine d’étudiants internationaux avec des profils très différents.

Objectif : importer la science et la technologie dans le monde politique pour mieux assister les décisions prises. « J’ai effectué un stage de recherche à la NASA cet été en lien avec ma recherche et mes cours au MIT. »

Environ 20 à 30 % de filles en filière scientifique

« Au lycée, j’avais pris l’option sciences de l’ingénieur donc ma classe était très ‘’geek’’ mais il y avait quand même environ 20 % de filles. En classe prépa, sur 40 élèves, 8 étaient des filles et elles étaient, en général, brillantes. Certaines de mes amies m’ont d’ailleurs beaucoup aidé pour préparer les concours. Donc je crois vraiment en la mixité car je n’ai jamais vu une différence de niveau! »

Je n’ai jamais senti de différence entre le fait d’interagir avec des hommes ou des femmes.

L’école Centrale compte quant à elle 20 % d’étudiantes : une petite exception dans le monde des écoles d’ingénieurs, Polytechnique en recensant 15 % et Supélec environ 11 %. Des pourcentages qui n’empêchent pas les filles de beaucoup s’impliquer dans la vie associative : au BDE, dont Pierre était vice-président, il y avait 30 % de filles, dont la trésorière.

« L’apport était vraiment important d’avoir une équipe mixte, issue de prépas différentes. Les filles ont un rôle très important dans les associations et se montrent motrices dans l’investissement des étudiants au sein du BDE. L’année suivante une fille a d’ailleurs été élue présidente du BDE, ainsi que d’autres grandes associations. Centrale se montre assez ouverte à la question de la mixité et du leadership féminin et ça se fait naturellement. Les filles prennent le leadership sans aucun problème. »

France – États-Unis : même combat

Un constat identique s’impose au sein du MIT où le nombre d’étudiants est bien supérieur à celui d’étudiantes.

Un « comportement identique » des deux côtés de l’Atlantique

Un « comportement identique » des deux côtés de l’Atlantique où les filières politique, droit, médecine ou les soirées « business » organisées par le SLOAN School of Management du MIT attirent un plus grand nombre de filles et affichent, de fait, une parité plus prononcée. Cependant, dans certains domaines scientifiques et technologiques, les filles restent très présentes : « Au sein de mon laboratoire, le Man Vehicle Lab, s’intéressant aux problématiques de l’homme dans l’espace, on accueille une dizaine de jeunes femmes sur les 20-25 membres. Le ratio est identique au niveau des professeurs. »
Dava Newman, directrice adjointe de la NASA et ex-directrice du Technology and Policy Program : un modèle
« Elle un parcours de leadership unique. Lors de ses études au MIT, elle participait déjà  à la création de ISU – International Space University, désormais université mondialement reconnue. Elle est très ouverte sur le monde : directrice du Technology and Policy Program, du MIT Portugal Program, en charge d’une résidence étudiante du MIT et ayant même couru le marathon de Boston ! Elle s’est toujours impliquée dans la promotion de la place des femmes dans l’ingénierie. Très inspirante, c’est un modèle sur le plan scientifique et personnel. Elle est une fervente avocate d’équipes mixtes : la diversité est un vrai plus car elle apporte une nouvelle approche, pas seulement du fait du rapport femme-homme mais aussi d’un point de vue international avec les différences culturelles. Par exemple, il a été très enrichissant pour moi de travailler dans une équipe avec deux Américaines – une est en PhD, une autre en Master. Le programme Technology & Policy mixe également de nombreux profils, origines, formations, expériences, spécialités… C’est un programme très actif et fun d’un point de vue social, avec une atmosphère détendue. En étant ingénieur pluridisciplinaire, on interagit avec plein de domaines différents. »

Les femmes dans le spatial

La NASA, temple de technologie et de science peut faire face au même problème. Mais quelques exemples, à l’instar de Dava Newman qui a créé un nouveau prototype de scaphandre, montrent que la NASA inspire et compte sur des femmes pour continuer la conquête spatiale. « Beaucoup de femmes travaillent dans le spatial. J’ai aussi travaillé avec le professeur Zoe Szajnfarber de George Washington University : une figure qui m’a impressionnée par son expertise et sa compétence. »

La diversité est un sujet épineux pour l’exploration spatiale: « Que ce soit la mixité homme-femme, ou la diversité culturelle et internationale, la diversité apporte toujours des complications, souvent d’un point de vue relationel et psychologique. Cependant, les agences spatiales comprennent qu’elle est aussi source de performance et d’ouverture. » La dernière classe d’astronautes européens, sélectionnés en 2009, compte cinq hommes et une Italienne, Samantha Cristoforetti. Aujourd’hui, elle est celle qui a le plus de succès sur les réseaux sociaux, selon la recherche de Pierre centrée sur les réseaux sociaux.

Violaine Cherrier

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