« Nos ingénieurs sont des gens qui font et qui amènent des solutions  » – L’interview de Laurent Champaney, directeur des Arts et Métiers

Interview Laurent Champaney Arts et Métiers
© LOTFI DAKHLI

Former les leaders des industries responsables. Impossible de ne pas voir la résonnance de cette mission que se sont fixés les Arts et Métiers avec le modèle de l’ingénieur ParisTech. Laurent Champaney, directeur de l’école nous en dit plus.

Qu’est-ce que le Gadzart a de ParisTech en lui ?

ParisTech c’est la quintessence de l’ingénieur à la française. C’est-à-dire un ingénieur de très haut niveau scientifique formé dans un environnement axé recherche et très international. Si les écoles de ParisTech ne sont pas les seules à défendre cette position, elles ont la spécificité de chercher des gens de terrain, des gens qui font et qui amènent des solutions. Aux Arts et Métiers, nous formons les leaders des industries responsables. Cela signifie que, quel que soit leur poste dans l’entreprise, nos diplômés qui ont déjà été confrontés à la pratique et au terrain, ont toute la capacité et la légitimité à montrer le chemin. Au sein de ParisTech, les Arts et Métiers ont un positionnement fortement marqué industrie. Mais il faut entendre le mot industrie au sens anglosaxon du terme. C’est-à-dire au sens de produire des biens ou des services en flux continu avec un débit et une qualité maîtrisés. On l’oublie souvent mais la santé, le cinéma ou le spectacle fonctionnent comme des industries.

>>>> Envie d’en savoir plus sur les Gadzarts, ces ingénieurs diplômés des Arts et Métiers ? Découvrez la grande enquête de la Rédaction sur cette école qui forme des ingénieurs dans l’âme

Comment vous êtes-vous adaptés pour mieux préparer vos étudiants à répondre aux transitions de l’industrie justement ?

Nous avons bien sûr mis en place tous les outils devenus incontournables en matière de sensibilisation aux enjeux environnementaux et sociétaux (conférences, Fresque du climat, Atelier 2tonnes, lutte contre les VSS etc.). Sur la partie enseignements, nous mettons l’accent sur les objectifs de conception et de réalisation responsables, de performance énergétique et de diminution des impacts environnementaux des matériaux, des rejets et de gestion de la fin de vie des produits. Pour ce faire, nous nous référons aux quatre scénarios Transition(s) 2050 de l’Ademe, qui relatent quatre manières pour la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050, en empruntant des voies qui correspondent à des choix de société différents. Grâce à tous ces dispositifs, nous équipons nos ingénieurs de compétences très technologiques tout en leur apprenant à les exercer dans un contexte plus contraint par les questions environnementales, énergétiques, sociales et sociétales.

Pour cela, vous misez notamment sur les Evolutive Learning Factories. Qu’apportent-elles concrètement à la formation ?

Pour former des gens qui font, il faut leur faire faire et leur permettre de travailler, dès leurs études, sur de vrais systèmes industriels. C’est pour cela que nous avons entamé la transformation de nos ateliers – dont les équipements sont anciens, voire très anciens – en Evolutive Learning Factories (ELF). Des plateformes technologiques combinant machines à l’échelle 1 et leurs jumeaux numériques dans le but de mettre les étudiants en situation professionnelle, y compris dans le monde académique. Mais tout cela a un coût. Pour y répondre nous mettons un coup d’accélérateur sur tous les dispositifs à même d’alimenter ces ELF en équipements et en financements : multiplication des réponses aux appels à projets dans le cadre de France 2030, mise en place de filiales dédiées, notamment. Avec le soutien de la Fondation Arts et Métiers et de la SOCE – Arts et Métiers Alumni, nous lançons également une campagne de levée de fonds, auprès des particuliers et des entreprises, avec un objectif de 15 millions d’euros sur cinq ans.

A l’étranger, le mot technologie fait rêver, pourquoi ce n’est pas le cas en France ?

En France la technologie emporte souvent avec elle l’image négative du technologue solutionniste convaincu que c’est la technologie qui sauve la société. Certes, la technologie permet de développer des solutions pour faire mieux dans un contexte contraint et pour le plus grand nombre, mais elle est indissociable de son environnement et de ses usages. La technologie n’est pas là pour guider mais pour répondre aux besoins sans perturber l’environnement. Et c’est à cela que nous formons nos ingénieurs aujourd’hui. 

Arts et Métiers ouvre un nouveau concours AMBition Ingénieur

Afin de former plus d’ingénieurs pour répondre au défi de la réindustrialisation, Arts et Métiers ouvre une nouvelle possibilité d’accéder à son programme Grande Ecole et son Programme Ingénieur de Spécialité, notamment via la voie de l’apprentissage, avec un BUT, un BTS ou un Bachelor Arts et Métiers.

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C’est le moment de passer à l’action avec les Arts et Métiers ! – L’interview de Laurent Champaney

Leaders des industries responsables : officialisée en janvier 2023, la nouvelle identité des Arts et Métiers pose les bases de l’évolution de l’école d’ingénieurs qui forment celles et ceux qui feront l’industrie de demain. Son directeur Laurent Champaney nous en dit plus. Interview réalisée en avril 2023

A quoi renvoie la nouvelle identité des Arts et Métiers ?

Interview de Laurent Champaney Arts et Métiers
© Lofti Dakhli

Chaque mot est important. Leader d’abord. Un terme qui a l’avantage d’être non genré. Il renvoie l’image de gens dans l’action, sur le terrain, qui créent le changement en montrant le chemin et qui ont les compétences scientifiques, techniques, mais aussi personnelles pour embarquer un collectif. Industries ensuite. Volontairement au pluriel, afin de contrebalancer l’image old school d’une industrie à la Zola en renvoyant à la production de biens et de services en réponse à un besoin. Responsables enfin. Car nous défendons l’idée que l’industrie a une responsabilité vis-à-vis de la société et de la planète et nous devons œuvrer pour que les entreprises industrielles soient plus responsables en termes de production, d’organisation et d’impact.

Comment l’école décline-t-elle cette identité ?

La mission de l’école est de former des ingénieurs spécialistes des technologies durables : des ingénieurs capables de concevoir des produits et systèmes respectueux de l’environnement, mais aussi de contrôler une organisation industrielle en maîtrisant les risques et les coûts. Pour remplir cette mission, nous avons adopté le référentiel de compétences CDIO (pour Concieve, Design Implement et Operate), un cadre structurant la formation et son amélioration continue. Nous transformons également nos ateliers en Evolutive Learning Factories, des plateformes technologiques combinant machines à l’échelle 1 et leurs jumeaux numériques dans le but de mettre les étudiants en situation professionnelle. Et enfin, nous nous appuyons depuis septembre dernier sur les quatre scénarios Transition(s) 2050 de l’Ademe, relatant quatre manières pour la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050, en empruntant des voies qui correspondent à des choix de société différents.

Pourquoi la marque ParisTech ne fait-elle plus partie de l’identité visuelle des Arts et Métiers ?

Nous avons effectivement fait le choix de mentionner les mots sciences et technologies sur notre logo pour souligner les spécificités de l’école, que nous avons traduits en institute of technology dans sa version anglosaxonne. Mais ce n’est pas pour autant que nous renions ParisTech ! Pour nous, ParisTech est une marque d’excellence, particulièrement forte à en dehors de nos frontières, qui renvoie à un ingénieur généraliste à la française, formé à haut niveau en sciences et en technologie dans un environnement de recherche et international. Une définition qui correspond parfaitement à notre Programme Grande Ecole – qui est sous la bannière ParisTech – mais pas forcément à nos programmes ingénieurs de spécialité, qui ne sont donc pas labellisés ParisTech.

Arts et Métiers compte encore aujourd’hui moins de 20 % de jeunes filles dans ses promos. Vos actions pour accélérer sa féminisation ?

La promotion des sciences et de la technologie auprès des jeunes filles est une de nos priorités. Même si l’évolution n’est pas encore assez rapide, notre engagement porte déjà ses fruits : nous sommes passés de 9.3 % en 2006 à 18 % d’étudiantes en 2016. Mais nous faisons face à une problématique qui freine notre évolution : la stagnation du nombre de jeunes filles dans nos viviers de recrutement. L’école continue de travailler sur ces sujets : elle féminise ses instances de direction avec la nomination de cinq nouvelles directrices (dont une directrice de campus), dispose d’un comité exécutif paritaire, a adopté d’un plan d’égalité femmes-hommes et collabore avec de nombreuses associations comme Elles Bougent. Mais pour que les choses changent il faut avant tout redonner une image noble de l’ingénieur et de l’industrie, celle d’une industrie au service de la société. Car si on veut une industrie qui réponde aux besoins de la société et pas aux besoins des actionnaires, qui génère des produits et services qui ne dégradent pas l’environnement et le vivant, il ne faut pas se priver de l’avis et des compétences des femmes !

Vous êtes collégien.ne ou lycéen.ne et vous voulez avoir de l’impact sur l’avenir de la société et de la planète : faites des études d’ingénieur… et si vous les faites aux Arts et Métiers, c’est encore mieux !

Arts et Métiers ParisTech en action ! – L’interview de Laurent Champaney

Cinq verbes pour résumer la philosophie et les projets de l’école qui forme les cadres et les ingénieurs dont l’industrie de demain a besoin ? C’est le pari que relève Laurent Champaney, directeur d’Arts et Métiers ParisTech, tout juste reconduit cette année à la tête de l’établissement pour cinq ans. Interview réalisée en juin 2022

Passer à l’échelle

Cela fait 10 ans que je suis aux Arts et Métiers et je n’ai jamais passé autant de temps dans une institution dans ma carrière ! Mais tous les efforts faits pour renforcer l’école (au sens financier et organisationnel) qui est aujourd’hui un établissement en bonne santé, le contexte de relance économique, la volonté de réindustrialisation et les fortes attentes exprimées par les régions et les collectivités envers l’école font que j’avais envie de relever le défi d’un nouveau mandat. Avec non pas la volonté de « faire de l’excellence pour l’excellence », mais d’aller chercher plus de jeunes qui ont envie de relever les défis industriels, environnementaux et sociaux de demain, de mieux et plus les former pour passer à l’échelle.

Affirmer son identité

Mais au milieu de ces évolutions, l’école ne doit pas perdre son identité : un mélange entre théorie et pratique, entre virtuel et réel. C’est pour cela que nous souhaitons développer cette identité autour du projet ELF4.0 (Evolutive Learning Factories) en rendant le numérique présent dans tous les espaces de formation afin de mixer et confronter les deux mondes. Un axe qui sera bien sûr au cœur de la rénovation de nos bâtiments et qui nous permettra de travailler, en parallèle, sur la gestion énergétique et la place de l’humain dans le système industriel par exemple. Car ce que nous vivons avec nos bâtiments de tous les âges, c’est finalement ce que vivent la majorité des entreprises industrielles : on trouve rarement une ligne de production neuve dans un bâtiment neuf ! Nous avons fait le choix d’entretenir un parc de machines industrielles car nous y voyons un lieu privilégié d’expérimentation et donc de formation. Ce qui a d’ailleurs un impact non négligeable sur les entreprises. Elles savent que les jeunes qui ont vécu cette expérience de « toucher le réel » dans un atelier et en interaction avec des personnels techniques, ne sont pas des cols blancs qui auront peur d’aller sur le terrain !

Remettre l’industrie au cœur du débat

Global Industrie, Alliance Industrie du Futur, L’usine extraordinaire, Big Tour de bpifrance… : Arts et Métiers ParisTech est présente dans toutes les actions de promotion de l’industrie. Car changer l’image de l’industrie, c’est changer l’image de l’école. Il faut remettre l’industrie au cœur de la culture et du débat en montrant qu’elle sert la société et en mettant en avant des « gens qui font », des ingénieurs fiers de ce qu’ils y accomplissent. D’ailleurs, si on ne compte pas beaucoup de patrons du CAC chez nos diplômés, les directeurs industriels y sont, eux, très nombreux. D’autant plus que les urgences climatiques, industrielles et sociales qui sont face à nous sont autant de terrains favorables pour replacer les ingénieurs au service de la société, mais aussi pour attirer plus de jeunes femmes vers nos formations.

Attirer et former plus de talents

Arts et Métiers ParisTech s’est fixé l’objectif de + 50 % de talents supplémentaires formés en 2027 (toutes formations confondues), ce qui nécessite de diversifier les profils qui nous rejoignent. Pour cela, nous allons favoriser l’apprentissage en élargissant notamment notre base de recrutement pour le Programme Grande Ecole (pour lequel nos objectifs en termes d’apprentissage ne sont pas encore atteints). Nous allons également nous appuyer sur notre campus au Maroc, porté par les forts besoins industriels du pays.

Mieux accompagner les entreprises industrielles

Les entreprises industrielles ont besoin de nouvelles technologies, de former leurs personnels à ces nouvelles technologies et de recruter des jeunes. Face à ce constat, nous allons utiliser nos ELF comme des showrooms, dans une dynamique de recherche partenariale. A Bordeaux par exemple, nous avons mis en place une petite ligne d’assemblage de démonstration utilisée par nos étudiants et apprentis. Cette ligne est équipée de technologies issues de startups ou de PME et permet à ces entreprises de montrer leurs technologies, ainsi mises en action, à leurs clients.

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>>>> Pour aller plus loin – découvrez l’interview de Laurent Champaney réalisée en mai 2021 :

Ma vision avec le boss – L’interview de Laurent Champaney, directeur général d’Arts et Métiers ParisTech

Deux heures pour échanger avec Laurent Champaney et aborder l’actualité d’Arts et Métiers ParisTech, les conséquences de la crise Covid sur les étudiants  ou encore l’engagement de l’établissement pour les enjeux de demain ? Défi relevé par Léa Ballue et Rémi Vanel, étudiants en 3A, qui ont pu poser LEURS questions au directeur général de l’école d’ingénieurs.

Après plus d’un an de crise sanitaire, comment Arts et Métiers ParisTech est-elle venue en aide à ses étudiants ?

Nos promos se côtoient entre elles et nos étudiants ont donc été peu un moins touchés par l’isolement que d’autres, notamment en universités où les étudiants se connaissent moins. D’autant que les quelques semaines de présentiel à la rentrée 2020 leur ont permis de nouer des liens.  Depuis, beaucoup sont restés sur les résidences dans les campus. Par chance (ou par anticipation !) nous avions mis en place nos outils d’interaction à distance dès l’automne 2019 et ils avaient été éprouvés sur Paris durant les grèves des transports. Des outils maîtrisés donc, mais qui n’ont pas éludé toutes les questions d’isolement numérique (qualité de réseau, matériel…) de certains. Nous nous sommes concentrés sur ce point et avons notamment fait appel à nos anciens pour récupérer du matériel.

Et en termes de santé étudiante ?

Nous étions en discussion avec la fondation Santé des Etudiants de France qui nous a proposé ses services d’aide psychologique à distance dès mars 2020. Si ce petit temps d’avance nous a permis d’être plus efficaces, il y a toujours des étudiants plus isolés que d’autres, les étudiants étrangers notamment, pour qui les barrières de langues et de cultures peuvent être plus difficiles. Dans tous les cas, nous faisons le maximum pour les accompagner et les aider.

Et comment favoriser leur insertion professionnelle dans ce contexte inédit ?

Avant la crise, l’insertion professionnelle était très simple et nos étudiants pouvaient être exigeants dans leur premier choix. Lors de notre forum entreprises par exemple, ils n’allaient pas demander aux entreprises ce qu’elles avaient à leur proposer mais plutôt de leur prouver qu’elles pouvaient les intéresser ! Aujourd’hui, même si l’école adresse tous les métiers de l’industrie et est de plus en plus ouverte au service et au conseil, les champs des possibles se sont rétrécis. Et c’est ça le plus dur pour les étudiants. De fait, ils se sont peu à peu réorientés vers des métiers plus historiques de l’école (production, maintenance…). D’autant que pour des jeunes qui ont réalisé une partie de leur formation à distance, c’est une bonne chose de commencer sur des métiers de terrain.

Quel conseil pour une employabilité réussie ?

Notre message est clair : des stages, des alternances, des emplois, il y en a … mais pas forcément dans votre domaine de rêve n°1. Je leur conseille donc de viser l’expérience professionnelle pour se forger une certaine maturité, pour se réorienter ensuite vers d’autres secteurs industriels. L’école et ses anciens ont beaucoup de contacts avec des entreprises qui recrutent des jeunes diplômés et il ne faut pas hésiter à se tourner vers ces réseaux là.

Où en est l’école sur la féminisation des promos ?

C’est un enjeu pour nous en tant qu’école bien sûr, mais c’est aussi un enjeu de l’industrie. Car l’industrie, ce sont des gens qui répondent aux besoins de la société. Et si elle n’est pas représentative de la diversité de cette société, les produits et services qu’elle développera ne le seront pas non plus. Il n’y a aucune raison technique à ce faible pourcentage de femmes chez les ingénieurs, mais  les choses ne bougent pas assez. Nous nous engageons donc aux côtés d’associations, comme Elles Bougent et son important réseau de femmes ingénieurs, autant de  rôles modèles pour que des collégiennes et lycéennes se projettent dans nos métiers. D’autant que cette question de projection ne concerne pas que les jeunes femmes. L’industrie est totalement absente de la culture, ou alors elle y est représentée par une image poussiéreuse, que ce soit dans Zola ou dans  Peaky Blinders ! Mais la crise qui a démontré la place centrale de l’industrie dans notre pays te dans le monde pourra peut-être nous aider à changer cette image.

Que faites-vous pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) ?

C’est un phénomène qui existe depuis bien trop longtemps. J’observe des situations inquiétantes sur ce que vivent les jeunes femmes et je suis inquiet de voir ce qui circule sur les réseaux sociaux, la violence de certaines conversations. La parole se libère et il y a urgence à prendre les choses en main pour s’opposer farouchement à ces situations inadmissibles. Sensibilisation, communication, groupe de travail… nous impliquons les étudiants dans toutes nos actions. Nous abordons aussi le sujet avec nos entreprises partenaires, confrontées aux mêmes problèmes. Nous réfléchissons notamment à créer une chaire d’entreprise sur la gestion des risques, dont les VSS font évidemment partie.

Comment intégrez-vous les problématiques de développement durable dans les formations ?

La solution de facilité aurait été de ne rien changer et d’ajouter un cours sur le sujet. Mais aux Arts et Métiers, nous sommes dans une logique plus « transformante » afin de faire en sorte que ces problématiques soient présentes partout dans la formation. Nous avons d’ailleurs soutenu la CAMTE : la Cérémonie Arts et Métiers pour la Transition Ecologique (un événement organisé par le Comité des Fêtes des Arts et Métiers dont Rémy Vanel est président ndlr).

Nous agissons aussi sur les campus. Nous avons ainsi déposé un projet pour refaire intégralement la toiture d’un bâtiment pédagogique sur le campus d’Angers (une passoire infernale ! ) et pour refaire un toit d’atelier du campus de Cluny en y intégrant des panneaux solaires. Un projet de renouvellement des équipements pédagogiques industriels est en cours pour nous diriger vers des learning factories évolutives Nous incitons aussi à la mobilité verte (parking à vélos sur les campus, vélos partagés sur Paris…). Et nous pouvons encore faire plus !

Comment pouvez-vous challenger sur ces sujets les entreprises avec lesquelles vous travaillez justement ?

Ces sujets sont systématiquement abordés avec elles. Mais je dois dire que certains étudiants se font parfois assez vite des idées sur certaines entreprises qui, si elles ne sont pas irréprochables aujourd’hui, ont  dans leurs cartons des projets très ambitieux, sur le changement de leurs procédés de base notamment. Nous pourrions peut-être construire avec les étudiants un référentiel pour déclarer nos critères, mais j’ai quand même impression que les entreprises françaises que nous rencontrons en ce moment ont toutes des préoccupations fortes sur le champ transition énergétique et environnementale.

Et pourquoi ne pas prendre le statut de société à mission ?

Arts et Métiers ParisTech est une école au service de la société, nous le sommes donc par nature !

Comment diriger une école avec une communauté de diplômés si forte et soudée ?

Même si je ne suis pas ingénieur moi-même, j’ai toujours été passionné par la technologie et l’industrie. Je suis fasciné par cette école qui travaille pour cela, qui crée pour les besoin de l’industrie. Je suis aussi impressionné par l’attachement culturel très fort des diplômés, un attachement sur lequel on peut s’appuyer (comme c’est le cas depuis le début de la crise sanitaire) même si, parfois j’ai du mal à comprendre quelques réactions de resserrement sur soi. 

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