Qui sont les Z ?

Seth Doyle pour Unsplash
Seth Doyle pour Unsplash

Au cœur de ce monde d’après : les jeunes diplômés. Mais qui sont-ils vraiment ? Qu’on les appelle Post-Millennials ou Snowflakes, les jeunes de la Génération Z ont-ils réellement fait du désormais célèbre « OK Boomer » leur cri de ralliement ? Portrait-robot d’une génération au cœur de l’entreprise de demain.

 

Si X, Y et Z sont « des générations assez proches, les Z sont davantage connectés, voire ultraconnectés. Très à l’aise avec le partage et le monde virtuel, ils ont le réflexe réseau. S’ils ont une question, ils n’hésitent pas à contacter les personnes qui pourront leur répondre » introduit Christine Naschberger, professeure associée en management des RH à Audencia. « Comme les Y ils considèrent leur smartphone comme une extension d’eux-mêmes, un « doudou numérique ».  Même s’ils sont en quête de liens plus authentiques, ce qui les amène à privilégier la qualité plutôt que la quantité et donc à délaisser les plateformes comme Facebook pour se tourner vers des outils « micro-communautaires » comme WhatsApp ou Snapchat où ils estiment mieux contrôler les informations qu’ils partagent » ajoute Elodie Gentina professeure associée en marketing à l’IESEG School of Management.

 

Z comme Zorro…

Hyper connectés, ils sont aussi en quête de vérité. « Jamais les jeunes n’ont été aussi sensibles aux questions éthiques. Avant la crise du Covid19, ils accordaient déjà une place de plus en plus importante à l’égalité ou à la RSE » indique-t-elle.  Z comme « Génération Greta » et son Manifeste étudiant pour un réveil écologique, signé par plus de 26 000 étudiants de 300 grandes écoles françaises en 2018. « Le Covid19 est le premier gros choc de leur vie. Un choc mondial, la première plus grosse crise aussi bien sanitaire que financière depuis des décennies, qui risque d’exacerber encore un peu plus leur position « militante ».

 

… comme Zéro contraintes ?

Un militantisme assumé qui ne vient pas pour autant entacher leur quête de sens et de bien-être au travail. « Ils veulent avant tout être heureux dans leur « boite », avec leurs pairs. L’équilibre vie privée-vie professionnelle est leur objectif et, s’ils ne se désintéressent pas du tout de leur métier, ils ne sont plus prêts, comme certains de leurs ainés, à tout sacrifier pour l’exercer. » Mais est-ce à dire qu’ils sont complètement réfractaires au cadre ? « Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une génération Zéro Contraintes.  Bien qu’ils aient tendance à pulvériser la pyramide hiérarchique, les Z ont tout de même besoin de cadre et d’une forme d’autorité, plutôt relationnelle. D’un manager « coach », crédible et en mesure de prouver son savoir-faire. La Gen Z a un fort besoin de reconnaissance existentielle », affirme la professeure de l’IESEG.

 

… ou comme Zapping ?

Un besoin de reconnaissance, mais aussi d’aller vite et partout ! « La génération Z est pleine de paradoxes et le vit bien. Elle veut tout : protéger l’environnement mais voyager en prenant l’avion. Génération multi-identité, elle accepte de vivre avec toutes ses contradictions » insiste Christine Naschberger.

Agilité, bienveillance, autonomie : cautions bullshit ?

Agilité, bienveillance, autonomie : les must have de toute bonne offre de recrutement en 2020. Eléments de langage ou vraies demandes des jeunes ? «  Biberonnés aux discours sur l’impossibilité de faire carrière au sein d’une même entreprise, les Z envisagent leur trajectoire professionnelle bien différemment de leurs aînés. Ils veulent travailler en équipe, en mode projet, en mission, afin de laisser place à plus de créativité et d’autonomie. Ils veulent également pleinement développer leurs compétences : l’entreprise est en quelque sorte une école où l’on apprend continuellement » précise Elodie Gentina. En constante recherche du sacrosaint équilibre vie pro / vie perso, « ils veulent être eux-mêmes, moins dans les conventions. Ils se tournent donc de plus en plus vers de grandes structures avec l’envie de faire partie d’une « tribu » ou d’être plongé dans un esprit familial » ajoute Christine Naschberger.

Les 10 mots-clés d’une annonce qui fait VRAIMENT vibrer les Z

Esprit d’équipe
Flexibilité
Projet / mission
Apprentissage en continu
Transparence
Engagement citoyen / solidarité
Autonomie
International
Authenticité
Convivialité

 

Qui sont les Z ? L’ESCP BS s’empare de la question

Lancé en décembre 2019, le nouveau Professorship in new generation management de l’ESCP Business School et KPMG vise à élaborer une étude globale et empirique auprès de la génération Z pour repenser le management de demain. Stay tuned !

 Savoir-vivre en entreprise : la nouvelle donne impulsée par les Z ?

Le savoir-vivre en entreprise, c’était mieux avant ? Selon une étude Robert Half menée par le département recrutement comptable dans 28 grandes villes américaines, 91 % des entreprises reconnaissent avoir lâché du lest en la matière depuis 10 ans. Si certains comportements restent évidemment mal vus (grossièreté des propos, amener son animal de compagnie au bureau…), 35 % des employeurs ne se formalisent plus des tatouages visibles de leurs collaborateurs, d’une tenue sportive ou décontractée (34 %) ou d’une couleur de cheveux atypiques (34 %). Un employeur sur 3 affirme également que le fait d’arborer des piercings atypiques, de parler de façon familière ou d’utiliser des emojis dans les mails posait des problèmes auparavant mais devient aujourd’hui plus admissible.

Du côté des collaborateurs français, 42 % d’entre eux  se déclaraient exposés aux incivilités dans le cadre professionnel dans une étude du cabinet Eléa réalisée en 2018. Le Top 3 des comportements les plus gênants : ne pas dire bonjour (41 %), se croire tout permis dans l’espace public (32 %) et tutoyer sans réciprocité (31 %).

 

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