Présidentielle 2022 : les grandes écoles dévoilent leurs propositions aux candidats

Présidentielle 2022 grandes écoles

Après la CDEFI et la CDEFM, c’est au tour de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) d’annoncer ses propositions pour l’élection présidentielle 2022. Son ambition : donner aux candidats des pistes concrètes pour « accompagner la jeunesse, actrice des transitions ». Retour sur ses propositions phares.

Des propositions qui prennent bien sûr compte des enseignements de la crise. « Cette crise, les grandes écoles l’ont subie, à l’instar de l’ensemble de la population. Néanmoins, elles ont su la transformer en une opportunité pour enclencher des démarches de changement pérennes » introduit Laurent Champaney, Président de la CGE. Ainsi ces propositions s’inscrivent-elles dans une période où « il semble désormais évident que cette campagne présidentielle doit prendre en compte la transition écologique, le numérique, les dynamiques territoriales et l’accompagnement de la jeunesse vers la réussite et l’avenir. Les grandes écoles se tiendront à disposition pour participer à fonder un écosystème d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation à la hauteur des enjeux écologiques et sociétaux transnationaux de demain et pour une transformation responsable des entreprises » insiste-t-il.

Présidentielle 2022 : les grandes écoles pensent d’abord aux étudiants

Premier axe de la CGE pour y parvenir : préparer au mieux les jeunes à l’entrée dans l’enseignement supérieur. La CGE invite tout d’abord les candidats à la Présidentielle 2022 à multiplier les passerelles et les voies de recrutement afin de « corriger les biais sociaux et garantir l’ouverture sociale de l’enseignement supérieur, la mixité des filières et la féminisation des filières scientifiques. » Dans cet optique, elle n’exclue pas la fixation de quotas de boursiers dans les procédures d’accès à l’enseignement supérieur et incite à la multiplicité des modèles pédagogiques dans les voies d’accès aux grandes écoles (licence, prépa, bachelor, BTS etc.) Elle appelle aussi de ses vœux la création de nouvelles formes d’accompagnement d’élèves du secondaire à haut potentiel artistique ou sportif.

La CGE milite également pour un accompagnement de la jeunesse vers les filières d’excellence. Un accompagnement quelle ne conçoit pas sans un tronc commun disposant de « trois volets indissociables. Une éducation aux sciences d’abord, via les mathématiques notamment, pour développer des capacités d’abstraction et de modélisation utiles pour une meilleure appréhension du monde » (alors même que Jean-Michel Blanquer indique réfléchir, trois ans après sa réforme, à l’ajout des mathématiques au tronc commun en Première et Terminale). Les SHS et un enseignement artistique et culturel venant compléter ce tronc commun.

Pour une offre de formation plus lisible

Face à la multiplication des formations privées, la CGE estime que « l’enseignement supérieur est devenu un marché comme un autre sur lequel se positionnent des acteurs peu regardants sur les aspects de pédagogie et d’insertion professionnelle. » De fait, elle invite les candidats à la Présidentielle 2022 à assurer une meilleure régulation de l’offre en imposant aux formations une transparence et une information des candidats sur des critères précis, concrets et mesurables, attestant de leur sérieux, comme l’insertion professionnelle ou l’adossement à des laboratoires de recherche par exemple.   

Présidentielle 2022 : les grandes écoles fières de leur modèle et prêtes à le défendre !

Deuxième axe retenu par la CGE à l’occasion de la Présidentielle 2022 : la co-construction de nouvelles formes de souverainetés passant par la redéfinition de ses enjeux fondamentaux. Elle considère en effet que « les grandes écoles forment des jeunes disposant des clés d’interprétation nécessaires pour co-construire les contours des nouvelles formes de souverainetés : plus responsables, plus solidaires et plus innovantes. » Les grandes écoles souhaitent ainsi placer les transition sociales et écologiques au cœur du système de l’enseignement supérieur (en incluant ces enjeux dans la formation initiale et continue, en développant des incubateurs portant des projets responsables…) mais aussi encourager et valoriser des modes d’apprentissage innovants, en cohérence avec les nouvelles formes d’organisation du travail  en favorisant le développement des compétences liées au numérique, des formations hybrides notamment.

Elles militent en parallèle pour l’affirmation et le développement de leur modèle. D’abord, en appelant les candidats à renforcer les dynamiques territoriales de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ESRI), mais aussi en s’appuyant sur ce modèle pour renforcer le rayonnement et la place de l’ESRI français à l’international, considérant le modèle grande école comme « un pilier de l’attractivité de la France ». Cela passe notamment par une facilitation des procédures de visas pour les étudiants internationaux ou « la mise en place d’une stratégie de « soft power » via la mise en place d’un classement européen alternatif au classement de Shanghai, le développement des outils d’influence diplomatique pour améliorer la représentation nationale à l’étranger ou encore, la valorisation des initiatives d’internationalisation des écoles. »

La vie étudiante avant tout

Parce qu’une expérience dans une grande école ne se limite pas aux cours et aux premières expériences professionnelles, les grandes écoles appellent les candidats à la Présidentielles 2022 à les aider à favoriser une expérience étudiante augmentée. D’un point de vue individuel bien sûr (bien-être, vie sociale…) mais aussi collectif (cohésion, engagement associatif…). Une ambition qui nécessite de promouvoir et défendre l’inclusion dans l’ESRI avec le lancement des Assises de l’enseignement supérieur inclusif notamment, de valoriser l’engagement étudiant au sein du cursus (crédits ECTS, temps réservé à l’associatif par exemple), de développer le « sport-santé » dans le supérieur et de garantir la sécurité physique et psychologique de tous les étudiant.e.s (lutte contre la consommation de produits dangereux, contre les VSS et toutes formes de discriminations). Sans oublier bien sûr la lutte contre la précarité étudiante, exacerbée avec la crise Covid.

En 2022 et après

Pour booster l’employabilité des étudiants issus de grande école (qui a plutôt bien résisté face à la crise selon la dernière enquête insertion de la CGE), la Conférence souhaite enfin interpeller les candidats à la Présidentielle 2022 sur la nécessité de multiplier les ponts entre les écoles et les mondes socioéconomiques. Elle encourage ainsi d’abord le développement massif de l’alternance dans l’enseignement supérieur, y voyant une voie d’excellence et de réussite incontournable.

Candidats à la Présidentielles 2022 : voilà pourquoi il faut favoriser l’alternance dans les grandes écoles !

La CGE trouve en effet dans l’alternance de nombreux avantages. Outre l’ouverture sociale, et le développement de compétences complémentaires au cursus académique, elle y voit une vraie passerelle entre formation et besoins des entreprises, un outil de promotion particulièrement efficace sur l’attractivité de certains secteurs professionnels et un réel facteur d’accélération de l’insertion professionnelle.

Se donner les moyens… et de l’autonomie

D’un point de vue institutionnel, la CGE pointe en guise de conclusion « un besoin urgent de simplification et de modernisation dans le financement et la gestion des grandes écoles. Elle incite ainsi les candidats à renforcer l’autonomie et permettre la diversification des modes de financement des établissements, à garantir une meilleure interaction entre les ministères de tutelle en charge de la certification professionnelle et à développer un outil performant pour une vision claire et consolidée des données de l’ESRI.

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