Présidentielles : les business schools s’adressent aux candidats !

Présidentielles business schools 2022

« Peu de propositions, mais des propositions fortes ! ». A quelques mois de l’élection présidentielle, Alice Guilhon (directrice générale de SKEMA BS) et Christophe Germain (directeur général d’Audencia), respectivement Présidente et VP de la Conférence des Directeurs des Ecoles de Management (CDEFM) se sont adressés aux candidats le 20 janvier 2021. Retour sur les propositions de la CDEFM au futur président français.

La mission de la CDEFM ? « Etre le porte-parole des 35 plus grandes écoles de management françaises auprès de l’État, de l’Union Européenne, des associations d’étudiants et d’employeurs, des organismes d’accréditation nationaux et internationaux et des autres instances internationales compétentes en matière d’enseignement et de recherche. » C’est donc tout naturellement que la conférence a profité de son premier point presse le 20 janvier 2021 pour dévoiler ses propositions « pour un enseignement supérieur fort » aux candidats à l’élection présidentielle 2022.

Des propositions peu nombreuses mais que la CDEFM entend « techniques, fortes et fermes » afin de répondre à la hauteur des enjeux auxquels sont confrontées les business schools aujourd’hui. « Les grandes écoles de management françaises sont reconnues dans le monde entier pour l’excellence de leur pédagogie et de leur recherche, leur formation au plus près des besoins des entreprises et le haut niveau d’insertion de leurs diplômés. Et cela bien qu’elles ne reçoivent quasiment aucune subvention de l’Etat. Il serait donc souhaitable qu’elles soient, dans leur pays d’origine, beaucoup plus écoutées et valorisées et qu’elles obtiennent enfin une reconnaissance et un soutien pour leur modèle d’exigence, de professionnalisation et de réussite pour tous leurs étudiants » tiennent à rappeler les responsables de la CDEFM.

Présidentielles : les business schools ont l’amont en ligne de mire !

Les directeurs des écoles de management insistent en effet tout d’abord sur la nécessité « d’investir massivement dans l’orientation des jeunes au lycée afin de permettre une meilleure adéquation entre les besoins des entreprises des territoires et les aspirations de la jeunesse ». Une ambition passant par : une amélioration de l’accès à l’information en continu grâce à la création d’un portail unique d’information régional et une meilleure formation des conseillers d’orientation scolaires via un socle commun de connaissances et de méthodes sur l’orientation. Une action indispensable pour « lutter contre l’engorgement à l’entrée de certaines filières dont le taux de chômage est fort à la sortie. Une meilleure orientation au niveau du lycée c’est la garantie d’une meilleure insertion professionnelle et donc d’une meilleure insertion dans le tissu économique français » insiste Alice Guilhon. Une proposition qui implique d’être « moins prescriptif et plus tourné vers les aspirations des jeunes, de mieux prendre en compte leurs rêves et leurs souhaits d’évolution, sans oublier de valoriser aussi  les filières courtes et professionnalisantes. »

Aider les écoles à jouer leur rôle d’ascenseur social

La CDEFM appelle également les candidats à la Présidentielle à « accompagner les établissements d’Enseignement Supérieur afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle d’ascenseur social. » Il s’agirait ainsi d’abord pour l’Etat d’aider les étudiants boursiers en augmentant leurs bourses dès lors qu’ils étudient dans une école reconnue par le MESRI mais ne recevant pas de fonds publics. Sur le modèle de l’Education Plan américain, la CDEFM propose également que les familles des étudiants imposables puissent défiscaliser partiellement le financement des études. Dernier point essentiel : l’apprentissage, « un fantastique outil d’ouverture sociale et d’ouverture vers l’emploi : un véritable investissement à long terme » insiste Alice Guilhon. Avec pour objectif que l’Etat « s’assure de la prise en compte du coût contrat complet pour les étudiants des écoles reconnues par le MESRI, et répartisse le paiement de la scolarité entre le coût apprenti et la prise en charge par l’entreprise d’accueil et l’étudiant. » Sans oublier un accompagnement des étudiants à travers des prêts à remboursement contingent au revenu (PARC) permettant aux diplômés d’indexer leur remboursement sur leur niveau de revenus.

Défiscalisation des frais de scolarité pour tous ?

« C’est un dossier qu’il faut ouvrir avec l’Etat. Dans tous les pays du monde l’enseignement supérieur est vu comme un investissement, sauf en France où on le voit d’abord comme un coût. Lorsque les pays relevant des BRICS se sont mis dans une optique de développement ils ont mis des moyens énormes dans la formation et l’enseignement supérieur. Il est temps de le voir comme un investissement rentable ! » interpelle Christophe Germain.

Présidentielles : les business schools appellent à faire rayonner la recherche

Troisième volet des propositions formulées par la CDEFM aux candidats à la Présidentielle 2022 : la recherche. Ces derniers sont ainsi appelés à « soutenir la recherche produite dans les meilleures revues mondiales par les chercheurs des écoles de commerce françaises.Ces dernières développent depuis des années une recherche de haut niveau saluée par les instances d’accréditations internationales mais aussi par le HCERES et la CEFDG. 18 des 35 écoles de la CDEFM sont accréditées EQUIS, c’est énorme par rapport aux autres grands pays ! Et pourtant, nous ne sommes ni accompagnées, ni soutenues » rappelle la CDEFM. De fait, elle appelle l’Etat à financer la recherche produite « alors même qu’elle est par essence un bien public. » Un objectif pouvant passer par le transfert d’une partie du budget du crédit d’impôt recherche au financement de la recherche produite par les écoles de commerce françaises. La CDEFM appelle également de ses vœux « la pleine déductibilité de 60 % du don de l’IS des entreprises lorsqu’il est dirigé vers des établissements d’enseignement supérieur, indépendamment des seuils de mécénat des entreprises. »

« Le mille-feuilles administratif, on n’en peut plus ! »

Last but not least, la CDEFM défend aussi un grand mouvement de simplification administrative pour que « les écoles puissent donner la pleine mesure de leur expertise au service de l’avenir du pays », que ce soit en termes de formation continue (« pour éviter de passer plus de temps à obtenir des accréditations qu’à délivrer des programmes »), de fluidification des démarches d’accueil des étudiants internationaux, de simplification des dispositifs d’accès aux fonds européens ou d’appui aux financements Erasmus. « Aidez-nous à travailler plus efficacement et arrêtons avec l’énorme bureaucratie française ! » insiste la présidente de la CDEFM.

Présidentielles : les business schools font un vœu pour 2022

« Que les grandes écoles de commerce puissent être écoutées et valorisées pour la place qu’elles occupent aujourd’hui en France et dans l’enseignement supérieur international. Elles sont hyper performantes, elles développent beaucoup de modèles très vertueux et sont des établissements qui ne demandent rien, à part un cadre clair dans lequel travailler pendant cinq ans sans changement de règles permanents ! Ce sont des écoles vertueuses en termes de gouvernance, des fleurons de l’enseignement qui produisent également une très grande partie de la recherche de pointe dans le management. Quand nos diplômés entrent dans les entreprises françaises, la création de valeur est énorme ! »

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