Pénurie de talents ingénieurs : comment y remédier ?

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Les entreprises françaises sont confrontées à une pénurie de talents ingénieurs. Ils viennent à manquer tant la demande est plus importante que l’offre. Pistes de solutions.

La crise a clairement replacé l’ingénieur au cœur des activités économiques dites « essentielles ». Plus qu’hier, moins que demain, il fait indéniablement partie des piliers de la société. « Les ingénieurs sont les combattants d’avant-garde du nouveau monde » prévenait l’économiste Jacques Attali en 2020. Pour Philippe Dépincé, Directeur de Polytech Nantes, les ingénieurs sont « les médecins de la planète ». « Je rappelle constamment à mes étudiants qu’ils sont des ingénieurs en devenir, formés à trouver des solutions, à aborder la complexité du monde et à innover. Telle est leur mission. » Au regard de leur importance, les ingénieurs sont encore trop peu nombreux pour pallier les besoins du marché du travail.

Pourquoi n’y a-t-il pas assez de talents ingénieurs ?

A cette question, les écoles d’ingénieurs émettent une principale explication : une désaffection pour les mathématiques et les sciences. Depuis la réforme du bac, les modules scientifiques sont au choix et peu choisis. « Selon les derniers chiffres de la CDEFI, on note une diminution de 7 % du nombre de lycéens et lycéennes qui ont choisi la doublette mathématiques et physique-chimie. Seulement, ces matières, au-delà de mener aux écoles d’ingénieurs, contribuent à la formation de base qui ouvre de nombreuses portes professionnelles. Elles développent l’esprit logique, la capacité de réflexion et la construction de raisonnement entre autres » estime Philippe Dépincé, également Président de la commission Formation et Société de la CDEFI.

Cas d’école : le plan de remédiation de CESI Ecole d’Ingénieurs

Pour relever le niveau scientifique des jeunes générations et les encourager à poursuivre dans les matières mathématiques, CESI Ecole d’Ingénieurs a mis en place un outil d’auto-positionnement : une série de tests sur tous les champs des mathématiques (algèbre, géométrie…), de la seconde à la terminale pour les post-bac, et du niveau DUT pour les élèves qui entrent en bac +2. Ce curseur permet aux élèves-ingénieurs d’évaluer leur niveau et de connaître leurs points d’amélioration. Ils participent ensuite à des cours de renforcement pour progresser.

Pénurie de talents ingénieurs : les entreprises en recherche active

Les entreprises demandent très souvent un socle scientifique et technologique fort. « En prise directe avec les entreprises, la CDEFI est en veille constante sur les besoins futurs et actuels du marché du travail. L’objectif étant que les écoles d’ingénieurs puissent anticiper les attentes et développer dans leurs formations des compétences qui permettront aux jeunes diplômés de s’adapter aux évolutions du monde tout au long de leur carrière. »Répondre aux besoins accrus des entreprises reste toutefois la priorité.

Devenir ingés, osez !

Si ce n’est pas encore assez, la tendance est tout de même à une légère augmentation du nombre d’ingénieurs diplômés. « L’Efrei a suivi une logique d’augmentation des effectifs d’ingénieurs jusqu’en 2021, passant de promotions de 300 élèves à environ 550 » fait par exemple savoir Nicolas Sicard, Directeur du Programme Grande Ecole Ingénieur de l’Efrei. Pour accroître le nombre de jeunes aspirants à devenir ingénieurs, les grandes écoles françaises élargissent leur vivier de recrutement. Non seulement pour renforcer l’enseignement des mathématiques et des fondamentaux scientifiques, mais aussi pour favoriser plus de diversité chez les ingénieurs. Elles misent aussi sur l’alternance. « Notre politique forte d’apprentissage est un atout pour attirer les jeunes vers les secteurs pénuriques comme l’informatique et le BTP » met en lumière Morgan Saveuse, Directeur des études de CESI Ecole d’Ingénieurs.

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