JNI 2022
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Les JNI 2022 débutent le 4 mars 2022 : à vos marques, prêts, innovez !

C’est parti pour les JNI ! Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) inaugure la 9e édition des Journées Nationales de l’Ingénieur (JNI) le 4 mars 2022 avec un colloque en distanciel sur le thème de l’hydrogène. Marc Rumeau, président d’IESF nous en dit plus sur les JNI 2022. Interview

Le pitch des JNI 2022 ?

Il s’agit effectivement d’un vrai temps fort pour IESF qui se déroule en deux temps. D’abord, un colloque inaugural  organisé dans le cadre du World Engineering Day (Journée mondiale de l’ingénieur) et sous l’égide l’Unesco. En raison du contexte sanitaire, ce colloque aura lieu cette année en distanciel et sera accessible sur YouTube de 13h à 16h. Une heure en sera extraite pour être diffusée sur le fil du World Engineering Day et sera ainsi visible pour des dizaines de milliers de participants dans le monde, de Pékin au Costa Rica. Dans un second temps, des dizaines d’événements labellisés JNI (initiés par des écoles, des associations, des syndicats professionnels ou des entreprises) auront lieu dans toute la France jusqu’au 22 mars. 90 événements avaient eu lieu en 2021 et nous espérons faire au moins aussi bien cette année.

Le colloque inaugural des JNI 2022 est placé sous le thème de la chaine de valeur de l’hydrogène. Pourquoi ce choix ?

C’est un thème qui s’inscrit complètement dans l’actualité : l’Europe et la France vont investir des milliards pour développer cette filière qui participe à la lutte contre réchauffement climatique. Si on regarde la filière avec un œil d’ingénieur, on constate qu’elle participe également à la décarbonation d’industries fortement génératrices de CO² (comme la cimenterie et l’aciérie) et qu’elle est génératrice d’énergie électrique et donc à même de résoudre les problématiques liées aux nouvelles mobilités. Si nous avons déjà un écosystème de très belles entreprises en la matière (du CAC 40 aux startups en passant par les ETI et les PME), nous devons le développer, et bien le développer, afin de prendre notre part dans cette aventure et ainsi devenir un des leaders sur l’hydrogène d’ici 2030.

Qu’attendez-vous de ces JNI 2022 ?

Qu’on replace ce sujet au cœur du débat sans idéologie ni tabou. Beaucoup de choses qui vont être dites pourront s’avérer être de mauvaises réponses à de bonnes questions ou, au contraire, de bonnes réponses à de mauvaises questions ! Ces JNI vont être sources de réflexions et d’informations dans le but de faire phosphorer les ingénieurs, les jeunes ingénieurs notamment, qu’ils soient encore étudiants ou tout juste sortis d’école. Car comme toute industrie naissante, cette filière a besoin d’ingénieurs !

>>>> Pour aller plus loin – Les ingénieurs ont-ils été touchés par la crise ? Retour sur l’enquête 2021 d’Ingénieurs et Scientifiques de France

Un manque d’ingénieurs qui se fait d’ailleurs ressentir dans tout le monde industriel ?

En tant que président d’IESF, je tire effectivement la sonnette d’alarme : on ne forme pas assez d’ingénieurs en France aujourd’hui ! Or, il est crucial « d’emballer la machine » pour produire les ingénieurs qui vont venir s’agripper aux nouvelles technologies. Des ingénieurs qu’il faut alerter et  former aux nouveaux métiers, ce qui sous-entend également de former leurs formateurs. Mais nos écoles manquent de moyens pour le faire, c’est une réalité. Sans compter que notre taux d’investissement en R&D est largement inférieur à celui de nos concurrents directs.  Tant que notre effort de R&D ne sera pas renforcé, nous aurons toujours du retard. D’autant plus que les pays étrangers s’arrachent les très bons ingénieurs que nous formons en France !

La CDEFI a récemment fait ses propositions aux candidats à la présidentielle avec ce constat : il faut redorer le blason des sciences. Qu’en pensez-vous ?

C’est justement parce que les ingénieurs et scientifiques sont sortis des radars que j’ai voulu devenir Président d’IESF. Non seulement il n’y a pas assez d’ingénieurs, mais ils sont sous-représentés dans la classe politique et on ne les écoute pas assez. J’entends régulièrement des discours sur le Plan de relance qui ne citent pas une seule fois les ingénieurs, alors qu’ils sont justement indispensables à cette relance !

Pour « redorer le blason des sciences » comme vous dites, il faut faire rêver nos jeunes avec les science et la technologie. L’industrie, ce n’est plus Zola ! C’est au contraire un monde qui ouvre à des métiers modernes, créateurs de valeur, promoteurs d’un bien-être collectif et d’un progrès partagé à travers les produits et services qu’ils génèrent. Mais cela sous-entend de leur donner des références contemporaines et des modèles, en leur rappelant par exemple que Thomas Pesquet est un ingénieur avant tout !

>>>> Pour aller plus loin – « L’industrie c’est l’avenir et il n’y a pas d’avenir sans industrie »

Un travail à faire tout particulièrement auprès des jeunes femmes ?

Nous manquons effectivement toujours de jeunes femmes dans les filières scientifiques et techniques. Malgré nos efforts, nous stagnons aux alentours de 30 % et la réforme du bac risque d’empirer encore le phénomène. Il faut dire que le métier d’ingénieur, dans l’industrie notamment, pâti encore d’une mauvaise image : non, une usine n’est ni un monde sale ni un monde d’hommes !

Votre message aux étudiants à l’occasion des JNI 2022 ?

Il n’y a pas de bons ingénieurs qui ne soient curieux. Le monde vous intéresse ? L’ingénierie est faite pour vous. Embrasser le métier d’ingénieur ou de scientifique, c’est se mettre dans un monde infini dont on est seul à déterminer les contours. Alors Take charge, take the power and sky is the limit !