Entreprises dirigées par des femmes : ça change tout ?

Couverture de livre illustration d'une femme à lunettes style coloré et abstrait » IA générative

Est-ce que votre entreprise serait différente si elle était dirigée par une femme ? Est-ce que vos choix d’études ou de carrière auraient été différents si la parité était la norme dans toutes les filières et dans tous les métiers ? Est-ce que le fait de voir plus de femmes accéder au pouvoir, ça change tout ? Les entreprises dirigées par des femmes sont-elles plus performantes ou plus en phase avec les attentes de la Génération Z ? Réponses dans cette enquête.

SOMMAIRE

La parité à la carte ?
La compet’ ? Même pas peur !
Dirigeante & GenZ : le match parfait
L’orientation genrée ne fait plus le tour du monde
Trois questions à Amel Kefif, directrice générale de l’association Elles Bougent
ChatGPT est-il sexiste ?
Le regard de Gilles Moyse, docteur en IA président de reciTAL.ai et auteur du livre Donnerons-nous notre langue au ChatGPT ?
Et les entreprises créées par des femmes dans tout ça ?

La parité à la carte ?

Mais avant de savoir si une femme au pouvoir, ça change tout, intéressons-nous d’abord aux faits et aux chiffres. L’étude 2024 de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises constate que les femmes occupent 6.25 % des 80 postes de président et/ou directeur général des entreprises du CAC40 (3.75 % en 2022 et 2.5 % en 2021) : zéro femme PDG, deux femmes présidentes du conseil d’administration, trois femmes DG.

Des chiffres qui frémissent donc, pendant que ça bouge du côté des ComEx ! Poussés par les objectifs fixés par la Loi Rixain (30 % de femmes en 2026, 40 % en 2029), ces viviers du top management sont de plus en plus féminisés. En 2023, les femmes représentaient en moyenne 25.75 % des comités exécutifs du CAC40 et 37.09 % de la population cadres. Parmi les bonnes élèves de la parité, cinq entreprises – dont deux dirigées par des femmes – comptaient au moins 40 % de femmes dans leur ComEx (Vivendi, Orange, Schneider Electric, Crédit Agricole et ENGIE) et 11 autres en comptaient entre 30 et 40 % (BNP Paribas, Dassault Systèmes, Hermès, Kering, Legrand, L’Oréal, Michelin, Pernod Ricard, Plastic Omnium, Saint Gobain et Société Générale). Alors même qu’en 2021, seules huit entreprises présentaient un taux d’au moins 30 % de femmes au sein de leur ComEx. Mais certains réfractaires ont la dent dure. Ainsi, trois dirigeants d’entreprise n’avaient aucune femme dans leurs plus hautes instances de gouvernance en 2023.

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Parité et leadership partagé : ING vous ouvre les portes d’un avenir équitable ! – Sissi Gannoun (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 96), Chief Operations Officer et Julie Tournayre (Université Lumière Lyon 2 96, Université Paris Dauphine-PSL 94), Managing Director-Deputy Head Corporate Clients chez ING France sont deux managers passionnées. Elles vous emmènent à la découverte d’une banque qui ouvre grand ses portes aux jeunes talents.  

La compet’ ? Même pas peur !

Peu de femmes au top du pouvoir encore à ce jour donc, alors même que leur mode de leadership est un atout sans pareil en termes de performance. Si la littérature et l’imagination populaire ont tendance à associer la figure du leader autoritaire et orienté vers l’action aux hommes et la figure de leader bienveillant, orienté vers le relationnel aux femmes, une étude réalisée par le cabinet PerformanSe en mars 2023 pointe du doigt ces idées reçues sur le leadership et les différences de genre dans le monde professionnel.

Celle-ci constate que, contrairement aux stéréotypes, les femmes leaders sont plus combatives et affirmées. N’ayant pas peur de la compétition, elles font preuve de plus d’offensivité, ont plus confiance en elles et sont plus fermes dans leurs opinions. Ce qui leur offre des atouts notables pour fédérer à bon escient. D’autant que cette tendance s’accentue avec leur progression managériale. Alors que la combativité des hommes diminue lorsqu’ils montent dans la hiérarchie et deviennent manager ou dirigeant, à l’inverse, celle des femmes augmente. Le rapport 2023 Women in the Workplace de McKinsey constate d’ailleurs qu’à tous les niveaux, les femmes sont désireuses d’une progression de carrière comparable à celle de leurs homologues masculins. Pour preuve, 90 % des femmes de moins de 30 ans recherchent activement des promotions, et trois femmes sur quatre visent des postes de direction. Une volonté renforcée depuis la crise Covid : l’intérêt des femmes pour les promotions est passé de 70 % en 2019 à 80 % après la pandémie.

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! MSD France : et si vous rejoigniez une Best Workplace for Women ? – Filiale française du géant américain Merck Sharp and Dohme (MSD), MSD France fait du bien-être des patients, mais aussi de ses collaborateurs, son leitmotiv. Alexandra Blanchet (ENVA 13, HEC Paris 13), Directrice Médicaments de Spécialités, MSD France vous raconte son parcours et son quotidien au sein de ce laboratoire pharmaceutique pour qui audace rime depuis toujours avec performance.

Dirigeante & GenZ : le match parfait des entreprises dirigées par des femmes

L’étude menée par PerformanSe indique par ailleurs que les femmes leaders ont une motivation d’appartenance (une volonté d’appartenir à un groupe ou un collectif) plus forte que les hommes. 

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Cette étude constate également que les femmes ont un besoin de cohérence plus affirmé entre leurs valeurs personnelles et les valeurs de l’entreprise. Les hommes ayant quant à eux une vision plus stratégique de leur carrière, privilégiant des environnements de travail challengeants, leur permettant de rester employables. Une philosophie qui a tout pour plaire aux jeunes – femmes et hommes – de la Génération Z, particulièrement attentifs aux questions de sens et de bien-être au travail. L’enquête Advancing the Future of Women in Business menée par KPMG en 2023 révèle ainsi que 79 % des femmes cadres donnent la priorité au bien-être (c’est-à-dire prendre soin de soi, passer du temps avec sa famille et ses amis, fixer des limites au travail etc.) et soutiennent parallèlement la santé mentale et le bien-être de leurs équipes, en faisant preuve d’empathie, d’authenticité et en prenant des congés par exemple. Un parti-pris qui va de pair avec une prise en compte croissante de la flexibilité. Alors que le rapport 2022 Women in the Workplace de McKinsey indiquait que 49 % des femmes faisaient de la flexibilité un des trois principaux facteurs de choix d’une entreprise, le rapport 2023 indiquait quant à lui que 83 % des employés interrogés préféraient la flexibilité du travail à distance, pour travailler de manière plus efficiente et plus productive.

Entreprises dirigées par des femmes = + de rentabilité et + de durabilité

Plus confiantes et plus combatives, les femmes seraient aussi un véritable atout en matière de rentabilité opérationnelle et de RSE pour leur entreprise. Et ce à tous les niveaux de la hiérarchie, comme le constate l’étude 2024 de l’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises. Celle-ci atteste d’ailleurs que la rentabilité opérationnelle et la responsabilité environnementale sont même plus corrélées à la féminisation de l’encadrement et à la féminisation des effectifs qu’à la féminisation du ComEx. Quant à la responsabilité sociale, elle est moyennement corrélée à la féminisation du ComEx, intimement liée la féminisation de l’encadrement et encore plus à la féminisation des effectifs. Féminiser son entreprise est donc sans doute aujourd’hui un des meilleurs leviers pour répondre aux grands enjeux des transitions sociales, sociétales et environnementales.

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Confiez votre talent aux bons soins de Clarins – « Chez Clarins, chaque collaborateur est unique ! » lance aux jeunes diplômés Virginie Courtin (EDHEC BS 09), sa Directrice générale. Épanouissez-vous dans une Maison qui accompagne ses talents et les pousse à mener des parcours au long cours.

L’orientation genrée ne fait plus le tour du monde

Si l’accession de plus de femmes aux postes de pouvoir est heureusement en route, une ombre plane toujours au tableau : la faible proportion de femmes dans les professions scientifiques et techniques. Sur 100 ingénieurs français aujourd’hui, à peine un quart sont des femmes et seuls un peu plus d’un futur ingénieur sur trois est une jeune femme. Malgré de nombreuses initiatives mises en place – parfois dès l’école primaire – pour bousculer ces schémas d’orientation genrés, les chiffres stagnent depuis plus d’une dizaine d’années.

Crédit Unsplash

A l’occasion du 8 mars 2024, Gérard Larcher, président du Sénat avait d’ailleurs interpellé l’Assemblée nationale sur le rapport entre les femmes et le monde de la tech. « Seuls 20 % des employés occupant des fonctions techniques dans des entreprises d’apprentissage, 12 % des chercheurs en IA dans le monde et 6 % des développeurs de logiciels professionnels, sont des femmes. Par ailleurs, les jeunes femmes ne représentent que 40 % des effectifs des enseignements de spécialité en maths, 14 % en sciences informatiques et numériques, 13 % en sciences de l’ingénieur et 17 % en mathématiques, informatique et numérique. En cinq ans, le nombre de doctorantes dans la tech en France a baissé de 6 %, alors qu’il a augmenté de 19 % en Europe. Mais il y a quelques raisons d’espérer car la situation est très variable selon les pays. Nous comptons 55 % de femmes en filières scientifiques en Tunisie et nous sommes passés de 10 à 29 % en l’espace de dix ans au Sénégal. » Mais quels sont les facteurs expliquant cette orientation toujours genrée en France en 2024 ? L’étude Elles Bougent / OpinionWay publiée le 23 septembre 2024 dresse quelques pistes.

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Soignons la planète avec Eurial – Amateur des fromages de chèvre SOIGNON® ou pas, rejoignez la coopérative laitière qui fait rimer agriculture durable et alimentation responsable avec Christèle Halgand (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 03 et Université de Rennes 16), Directrice Développement RH d’Eurial.

Amel Kefif, directrice générale de l'association Elles Bougent
Crédit Elles Bougent

Trois questions à Amel Kefif, directrice générale de l’association Elles Bougent

A quels facteurs attribuez-vous concrètement ces trajectoires genrées ? 

A un ensemble de facteurs. L’environnement scolaire (de la maternelle à l’enseignement supérieur), le premier cercle d’influenceurs (parents, médias, réseaux sociaux) et ce qu’ils projettent comme vision des femmes dans le monde professionnel. Par ailleurs, on dit que les femmes délaissent les sciences, mais ce n’est pas exact. Sciences sociales, médicales, chimie, biologie, pharmacie… tout ce qui a trait au care est très féminisé. En revanche, dans le nucléaire, la physique ou la mécanique, on ne voit plus de femmes. Cette distinction genrée s’illustre très tôt, à travers le marketing des jouets scientifiques notamment : le microscope et la fabrique de volcans c’est pour les garçons et la fabrique de savons, c’est pour les filles. De fait, on ne pousse pas les filles à avoir confiance en elles et à se diriger vers toutes les études scientifiques. Parallèlement, elles pensent qu’il n’y a que des garçons dans ces filières et qu’elles n’y ont donc pas leur place. 

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! BUESA terrasse les clichés sur les chantiers ! – Vous souhaitez rejoindre une entreprise familiale indépendante qui met son engagement sociétal et environnemental au cœur de sa stratégie d’aménagement du territoire ? BUESA est faite pour vous ! Nathalie Pfaadt (Université de Haute Alsace 03), directrice RSE, nous explique pourquoi.

Que penser des quotas dans les formations scientifiques et techniques ?

C’est une des propositions que nous avons soumises à Bruno Lemaire lorsqu’il était ministre de l’Economie. Nous sommes pro-quotas dans les concours d’accès aux écoles car nous pensons que c’est la seule manière de les obliger à aller chercher les femmes, comme l’ont fait les lois Copé-Zimmermann ou Rixain pour les CA et les ComEx d’entreprises. Mais attention, il ne s’agit pas de créer de la discrimination positive (un terme franco-français qui ne correspond pas à la réalité) mais bien de l’orientation positive. Notre objectif n’est pas la parité parfaite mais de féminiser ce qui n’est pas encore féminisé.

Assurer la parité dans les métiers scientifiques et techniques, c’est donc possible… mais à quel terme ? 

C’est un travail de très longue haleine, comme en attestent quelques chiffres issus de notre enquête. 82 % des femmes interrogées se souviennent avoir été confrontées à l’école à des stéréotypes de genre. 20 % des étudiantes soulignent l’existence de violences dans le cadre des études,notamment les violences sexistes et sexuelles. 63 % des étudiantes et 53 % des femmes actives ressentent un syndrome de l’imposteur et 75 % des sondées s’inquiètent du sexisme et des stéréotypes de genre sur leur carrière. Bien que le chemin soit encore long à parcourir et que des améliorations restent à apporter, les institutions se saisissent du sujet. Les écoles et les entreprises ont en effet pris conscience de ces problèmes et agissent pour favoriser l’égalité́ femmes-hommes. De fait, 66 % des étudiantes et 67 % des femmes actives ont connaissance des initiatives prises par l’Etat et / ou leur entreprise en la matière et 56 % des étudiantes (59 % des femmes actives) connaissent des plateformes de lutte contre les VSS. Même si 48 % des étudiantes et 67 % des femmes actives estiment que toutes ces mesures restent insuffisantes et souhaitent qu’elles soient initiées ou renforcées, une vraie prise de conscience s’active aujourd’hui.

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Donnez du jus à votre carrière avec Schneider Electric – « Il y a trois ans, j’ai été recrutée par Schneider Electric pour un poste de directrice d’usine. C’était assez inhabituel pour le Groupe d’aller chercher ce type de ressource en externe. L’expérience a été un succès. ». Manuela Mazzucca (Mines Nancy 03), Plant General Manager, est le reflet d’une entreprise dont l’ADN rime avec diversité et inclusion et où l’humain est placé au centre de l’échiquier. Un environnement naturellement propice aux belles carrières féminines.

ChatGPT est-il sexiste ?

A noter que cette orientation genrée n’est pas sans conséquences sur les technologies qui nous entourent et qui façonnent le monde digital de demain, en tête desquelles, l’incontournable IA générative.

Le rapport Global gender gap publié en 2023 par le Forum Economique Mondial évalue en effet à moins de 30 % la proportion de femmes travaillant dans l’IA. Et ce alors même que cette technologie est de plus en plus prégnante dans la société, l’économie et le marché de l’emploi. « La portée de l’écart entre les sexes chez les professionnels de l’IA a des implications qui dépassent le seul domaine de la technologie. Il s’illustre dans un secteur en croissance rapide qui exerce une influence considérable sur diverses industries et cela exacerbe les disparités existantes entre les sexes dans le travail plus globalement. L’IA transforme les solutions consacrées aux métiers de la connaissance, de la supply chain, des RH, de l’éducation, de la santé et de l’environnement entre autres. La sous-représentation des femmes peut ainsi empêcher l’influence positive de ce que l’on désigne comme la prime à l’innovation liée à la diversité » alertaient alors les auteurs du rapport.

Pour l’IA générative, la femme anglaise est forcément… une prostituée, un mannequin ou une serveuse

D’autant que la faible représentativité des femmes à tous les stades de développement de l’IA, de ses algorithmes et technologies est à même de véhiculer et de perpétuer les biais ou préjugés sexistes et de genre. Une étude publiée par l’UNESCO le 7 mars 2024 a en effet révélé que les modèles de langage utilisés par les IA et les IA génératives ont tendance à associer les noms féminins à des mots de type maison, famille ou enfants et les noms masculins à des mots de type commerce, salaire ou carrière. Plus alarmant encore, lorsqu’on demande à ces outils de produire des histoires, les récits concernant les personnes de cultures minoritaires ou les femmes sont souvent plus répétitifs et basés sur des stéréotypes. Un exemple particulièrement parlant : alors qu’ils présentent généralement un homme anglais comme un professeur, un chauffeur ou un employé de banque, ils décrivent une femme anglaise, dans au moins 30 % des textes générés, comme une prostituée, un mannequin ou une serveuse ! Face à ce constat, des initiatives émergent en France afin de contribuer au renforcement de la mixité dans les métiers liés à l’IA, dont le Pacte pour une intelligence artificielle égalitaire du Laboratoire de l’Egalité et le pacte Femmes & IA : pour une intelligence artificielle responsable et non-sexiste du Cercle InterElles (dont l’Isep est le premier établissement du Supérieur signataire).

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Et si tu “ramenais ta science” chez Pfizer pour vaincre la maladie ? – Présent en France depuis 1954, Pfizer a renforcé son ancrage dans l’Hexagone ces dernières années en y transférant la direction de ses activités commerciales internationales. Le groupe américain y déploie par ailleurs son modèle partenarial en collaborant avec de nombreux acteurs nationaux, en investissant dans des projets prometteurs et en soutenant activement l’écosystème de l’innovation, ainsi que les actions de santé publique. Éclairage avec Maud Beillat (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 01), Market Access & HEOR / Evidence Generation Director.

Gilles Moyse, auteur du livre Donnerons notre langue au ChatGPT ?
Crédit Pierre Azema

Le regard de Gilles Moyse, docteur en Intelligence Artificielle, président de reciTAL.ai et auteur du livre Donnerons-nous notre langue au ChatGPT ? (Editions Le Robert)

Vous comparez l’invention de l’IA à l’invention de l’écriture : quelle nouvelle page peut-elle écrire si les femmes n’en sont pas les co-autrices ?

C’est une technologie qui a énormément de biais. Les machines utilisées sont entrainées sur de grands volumes de textes traités par des équipes très majoritairement masculines, mais qui portent une certaine attention à la correction de ces biais. Par exemple lorsqu’on pose à ChatGPT une question sur la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou religieuse, il apporte une réponse très policée du type « je ne sais pas je ne suis qu’une IA ». Mais attention, si cette prise en compte des sujets de diversité est réelle, ses motivations sont autant réputationnelles qu’idéologiques, eu égard aux gros soucis qu’ont pu avoir Microsoft, Google ou Facebook avec leurs IA ces dernières années.

 A contrario, est-ce que l’IA générative peut-être une alliée de la lutte contre le sexisme ?

Les modèles génératifs ne sont pas créatifs, puisqu’ils sont entrainés à reproduire ce qu’on leur présente. Il est absolument faux et assez naïf de penser que les machines vont aider à régler des questions humaines de cette nature. On pourrait entrainer ChatGPT uniquement sur du Beauvoir ça ne changerait rien car il n’a pas de capacité d’abstraction, ni la moindre conscience des enjeux sociétaux actuels. Une vraie avancée se fera le jour où les créateurs d’IA partageront les textes sur lesquels ils ont entraîné leurs modèles (très peu le font aujourd’hui). En effet, les modèles d’IA génératives sont des boîtes noires très complexes, dont le fonctionnement n’est pas compris précisément. Des garde-fous et des mécanismes de contrôle ont été mis en place pour filtrer les sujets importants ou polémiques. On constate empiriquement qu’ils fonctionnent… mais on ne sait pas pourquoi. Finalement, la solution réside une fois encore dans l’esprit critique. Ces nouveaux outils vont continuer à se développer et nous n’aurons sans doute jamais de moyens certains de savoir s’ils dérapent ou pas. Il ne faut pas oublier que l’IA générative n’est qu’une machine probabiliste qui prédit un mot à la suite d’un autre et qu’il est donc absolument nécessaire d’éduquer les utilisateurs face à ces perroquets statistiques, de leur apprendre à faire la part des choses. Et ce d’autant plus chez les jeunes qui commencent aujourd’hui leur parcours sur le web non plus sur Google mais sur ChatGPT. 

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Avec Ecomaison, rien ne se perd, tout se transforme ! – Ecomaison est agréé par les pouvoirs publics pour gérer la collecte, le tri, le réemploi et le recyclage des objets et matériaux de la maison : mobilier, literie, articles de bricolage et de jardin, matériaux de construction, jouets. Entre sensibilisation du grand public et accompagnement des entreprises en matière d’économie circulaire, cet éco-organisme à but non lucratif ne manque pas de cordes à son arc. Explications avec Dominique Mignon (Université de Bretagne Occidentale 92, ESA 94), sa Présidente et Membre du Conseil National de l’économie circulaire.

Entreprises dirigées par des femmes ? Allons plus loin, parlons d’entreprises créées par des femmes !

Les femmes aiment les licornes : et alors ? Si les femmes sont encore moins présentes que les hommes aux postes de pouvoir, elles sont de plus en plus nombreuses à prendre le pouvoir sur leur vie professionnelle en créant leur propre entreprise. Et si la prochaine licorne française était créée par une femme ?

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Le soutien aux femmes qui entreprennent est en tout cas « un axe fort de l’action du gouvernement » avait rappelé Gabriel Attal, alors Premier ministre, le 8 mars dernier. Un soutien qui répond à la forte dynamique de l’entrepreneuriat féminin en France, supérieure à celle des hommes : 28 % des Françaises dirigeaient, ont dirigé, ont engagé les démarches pour créer ou songeaient à créer une entreprise fin 2023 (+ 5 points par rapport à 2018 vs une stabilité à 37 % pour les hommes) selon Bpifrance. Une dynamique entrepreneuriale qui rime avec engagement pour la société : 73 % des entrepreneures ont considéré l’impact écologique et sociétal de leur projet avant de se lancer (vs 52 % des hommes), selon une enquête Initiative France de 2023. Un engagement que les chefs d’entreprise entendent le plus souvent collectif, mais sous différents biais. Si les femmes ont plus tendance à créer leur entreprise avec une personne issue de leur cercle personnel (32 % avec un parent, 26 % avec leur conjoint.e et 24 % avec un.e ami.e), les hommes favorisent leur cercle professionnel (31 % avec un parent, 28 % avec une personne issue de leur cercle professionnel et 25 % avec leur conjoint.e).

Les femmes entrepreneures gagnent moins que les hommes…

Mais attention, cette belle dynamique ne doit pas pour autant occulter d’autres aspects moins positifs de la réalité des entrepreneures en France. En effet, plus l’entreprise grossit, moins son dirigeant est une femme, 67 % des cheffes d’entreprise gagnent moins de 1 500 euros par mois (chiffres Les Premières) et 48 % des dirigeantes de très petite entreprise ne se rémunèrent pas. De plus, un tiers des entrepreneures dirigent des entreprises de moins de 30 salariés (vs 29 % des hommes) et 38 % des hommes déclarent avoir un effectif compris entre 30 et 100 personnes (vs 33 % des femmes), selon une étude VistaPrint-Censuwide publiée en mai 2024.

… alors qu’elles sont plus diplômées !

Et ce, alors que cette même étude constate que les femmes entrepreneures ont des diplômes universitaires plus avancés : près de 20 % d’entre elles ont un Bac + 5 ou plus (vs 14 % des hommes). Des différences qui peuvent en partie s’expliquer par les secteurs d’activités choisis ? Alors que les hommes entrepreneurs se dirigent majoritairement vers l’informatique (14 %), la santé (12 %), l’environnement (12 %), le marketing (12 %) ou la finance (12 %), les entrepreneures favorisent quant à elles le marketing (13 %), la santé (12 %), la beauté et les cosmétiques (12 %), la finance (12 %) et les services à la personne (12 %). Il faudrait en réalité sans doute plutôt regarder du côté du financement. Les cheffes d’entreprise déclarent en effet avoir démarré avec moins d’argent que les hommes. 27 % indiquent une fourchette comprise entre 50 K€ – 100 K€ (vs 23 % des hommes), alors que 31 % des hommes indiquent une fourchette entre 100 K€ et 300 K€ (vs 25 % des femmes), soit un écart moyen de 125 000 euros au démarrage. La provenance des fonds diffère également et ce, qu’ils soient issus des banques (31 % pour les hommes vs 26 % pour les femmes) ou de leurs familles/amis (32 % pour les hommes vs 30 % pour les femmes). 

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Caroline Grenthe : la success story d’une intrapreneuse chez Moët Hennessy – Être à la tête de sa propre entreprise au sein de Moët Hennessy ? C’est possible ! Caroline Grenthe (SKEMA 04), directrice générale de CRAVAN et directrice de l’innovation du leader français des vins et spiritueux en est la preuve. Elle nous relate une double success story : celle de sa carrière et celle de sa marque de cocktails. Rencontre.

Vous êtes entrepreneure ? Voici 5 dispositifs pour vous accompagner

La garantie EGALITE femmes. Mise en place par France Active, ce dispositif national permet de faciliter l’accès au crédit bancaire des femmes porteuses d’un projet de création, de reprise ou de développement d’entreprise. Elle couvre jusqu’à 80 % d’un emprunt bancaire dans la limite d’un montant de 50 000 €.

Les prêts d’honneur. Accordés sans demande de garantie personnelle ni intérêts par le réseau Initiative France (entre 3 000 et 50 000 euros) ou par le Réseau Entreprendre (entre 15 000 et 50 000 euros). Ils permettent de renforcer ses fonds propres et ainsi d’accéder plus facilement à des prêts plus importants.

Wom’energy. Programme d’entrepreneuriat au féminin du Réseau Entreprendre, il vise à soutenir toutes les cheffes d’entreprise à tous les stades de développement et de croissance de leur projet.

Les incubateurs dédiés (WillaLes Audacieuses) ou les réseaux d’accompagnement (Action’elles, Force femmes, les Premières, Femmes des territoires, le CPME etc.).

Pensez également à vous renseigner sur les dispositifs mis en œuvre par votre mairie, la Chambre de commerce et d’industrie ou la Chambre de métiers et de l’artisanat à côté de chez vous.

>>>> Faire partie d’entreprises dirigées par des femmes, ça change tout ? Découvrez des éléments de réponse dans ce témoignage ! Faites de la finance un art avec Antin Infrastructure Partners – Mixer responsabilité et performance est la clé de la success story du fonds Infrastructure Antin, créé il y a 17 ans, qui emploie aujourd’hui 230 collaborateurs dans le monde, explique Mélanie Biessy (Université de Strasbourg 98), Managing partner and Chief Operating Officer d’Antin Infrastructure Partners.

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