Mixer responsabilité et performance est la clé de la success story du fonds Infrastructure Antin, créé il y a 17 ans, qui emploie aujourd’hui 230 collaborateurs dans le monde, explique Mélanie Biessy (Université de Strasbourg 98), Managing partner and Chief Operating Officer d’Antin Infrastructure Partners.
« Les infrastructures sont la classe d’actifs qui possède la plus forte croissance dans le monde du private equity. En 2024, elles ont su faire preuve d’une belle résilience, malgré un environnement bouleversé par la montée des taux d’intérêts, l’inflation et les tensions géopolitiques » explique d’entrée Mélanie Biessy, Managing Partner d’Antin Infrastructure Partners. De fait, pour pouvoir obtenir le soutien du Comité d’Antin lors d’un investissement, il faut réussir le Test Infrastructure, qui comporte cinq critères. La protection et la résilience face à l’inflation en est un, et non des moindres. « Longtemps moqué, notre critère a pris ces derniers mois une importance toute particulière et nous sommes fiers que 90 % de nos revenus soient ainsi protégés contre l’inflation » explique celle qui est aussi Chief Operating Officer de ce fonds éthique, spécialisé dans les infrastructures, créé il y a 17 ans, aujourd’hui présent à Paris, Londres, New York, Luxembourg, Séoul et Singapour.
Protéger le capital des cycles économiques
Parmi les autres critères examinés à la loupe : rendre des services « essentiels » à la collectivité, disposer de flux de trésorerie stables et prévisibles et se tenir à l’écart du cycle économique. Des critères qui tous concourent à une résilience gagnante qui permet à Antin Infrastructure Partners d’afficher une croissance à deux chiffres et de pouvoir continuer à investir au travers de ses trois stratégies : Flagship, Midcap, NextGen. « Notre fonds historique Flagship V a déjà levé plus de neuf milliards d’euros sur un objectif de 10 milliards, ce qui témoigne de la confiance des investisseurs sur notre capacité à gérer leur argent » se félicite Mélanie Biessy. Avant d’ajouter : « transport, énergie, smartgrid, digital, social… La finance est loin de l’image d’Epinal poussiéreuse, c’est un secteur passionnant et très innovant, notamment celui des infrastructures. La preuve, nous venons de signer un partenariat inédit avec Michelin autour du recyclage des pneus ! »
Passion, technique et éthique
Passionnée depuis 17 ans, Mélanie Biessy ne peut qu’encourager les jeunes diplômés à rejoindre le secteur des infrastructures. « D’abord, on y fait travailler ses neurones, les métiers y sont techniques et le défi intellectuel est quotidien. Ensuite, c’est l’environnement idéal pour faire preuve de créativité, pour think out of the box et défricher des terres nouvelles, tel un pionnier. Enfin, ce secteur nous donne la possibilité d’avoir un réel impact sur nos sociétés, en choisissant des fournisseurs de services essentiels à la communauté. » Chez Antin Infrastructure Partners, l’objectif n’est donc pas seulement financier mais aussi éthique. « Nous voulons gérer les sociétés de façon vertueuse, en créant de l’emploi, en respectant l’environnement et la gouvernance et en prenant soin des employés, des outils et des infrastructures que l’on met en place. » Dès sa création, le groupe qui emploie aujourd’hui 230 salariés à travers le monde a ainsi été un des premiers signataires de la charte Investisseur Responsable des Nations Unies (UN PRI).
Parité et diversité à tous les étages
Dans un secteur financier traditionnellement masculin, Antin Infrastructure Partners fait par ailleurs figure de chantre de la diversité. « Il est très intéressant d’avoir des femmes dans le monde de la finance, c’est dommage que certains ne l’aient pas encore compris. En ce sens, les quotas constituent une douce pression bien utile pour faire bouger les choses. Les femmes ont cette sensibilité particulière qui les amène à aborder les sujets de façon plus pragmatique et plus constructive. Sans entrer dans les clichés, elles ont un bon équilibre entre jugement, analyse et résilience. » Et d’ajouter : « la diversité est une richesse. Quand les femmes sont dans une pièce, l’ambiance et l’environnement changent, il y a plus d’ouverture d’esprit et on prend de meilleures décisions, ce qui permet, au final, d’être plus performant. » Première femme chez Antin, Mélanie Biessy fait en sorte de promouvoir au sein du cabinet la diversité de genre, mais aussi de nationalité, de background et de culture. « Chez nous, l’inclusion est clé. Elle se fait de façon naturelle, dans le dialogue, sans militantisme. » Si elle reconnaît que la parité est plus facile à atteindre au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, elle se félicite déjà d’avoir 44 % de femmes dans ses effectifs totaux, et un Comex comptant deux femmes sur cinq membres. Et cette année, sur les neuf directeurs promus, six étaient des femmes. « Nous mettons un point d’honneur à ce qu’il n’y ait aucune différence de rémunération, ni discrimination ou distinction entre les genres. Mais cela ne nous empêche pas d’avoir un réseau de femmes chez Antin, notre Women’s Club, doté d’un forum de discussion, qui organise régulièrement des événements. Nos premiers actifs sont nos collaborateurs. Nous faisons donc très attention à leur bien-être, à leur santé physique et mentale et à leur équilibre vie familiale et professionnelle. Cela se ressent dans la souplesse de notre management, qui plus est depuis l’arrivée de la GenZ, qui nous a fait encore évoluer sur ce point. »
Finance le jour, art la nuit
En parallèle de son activité professionnelle au sein d’Antin Infrastructure Partners, Mélanie Biessy a créé il y a huit ans le Projet Scala, un écosystème culturel qui emploie aujourd’hui une trentaine de permanents : les théâtres Scala Paris et Scala Provence totalisent six salles, le label Scala Music axé jazz et classique a déjà produit 15 albums, l’Ecole supérieure des Arts du Rire fait carton plein et Scala Films a fait son entrée cette année à Cannes. « J’ai deux vies. Mon métier est une forme de passion, car j’adore entreprendre, construire et prendre des risques. Mais l’art est vraiment ma passion. Pour pouvoir mener deux choses en parallèle – et le faire bien – il faut de l’organisation, de la discipline et une certaine maturité. Mes projets artistiques donnent du sens à ce que je fais. Plutôt que dans des objets de luxe, je réinvestis le fruit de mon travail chez Antin dans des projets qui ont de l’impact sur la société et sur l’accès à la culture. Mes deux vies sont ainsi en cohérence et se nourrissent mutuellement. J’y trouve une belle synergie, du moment que l’une ne vient pas pénaliser l’autre. »
Son conseil aux jeunes diplômées
« Ecoutez votre voix intérieure, soyez audacieuses, dépassez vos limites, rêvez à l’inaccessible et surtout, soyez indépendantes financièrement. Grâce aux quotas, les portes vous sont grand ouvertes dans la finance, alors sautez le pas ! »
Le super pouvoir que vous aimeriez avoir ?
« Le don d’ubiquité, pour être à deux endroits en même temps, mais sans perdre l’essence du moment. Ou à défaut, le pouvoir de se téléporter, sans polluer bien sûr. »
Contact : melanie.biessy@antin-ip.com / athena.lechelard@antin-ip.com