Ecomaison est agréé par les pouvoirs publics pour gérer la collecte, le tri, le réemploi et le recyclage des objets et matériaux de la maison : mobilier, literie, articles de bricolage et de jardin, matériaux de construction, jouets. Entre sensibilisation du grand public et accompagnement des entreprises en matière d’économie circulaire, cet éco-organisme à but non lucratif ne manque pas de cordes à son arc. Explications avec Dominique Mignon (Université de Bretagne Occidentale 92, ESA 94), sa Présidente et Membre du Conseil National de l’économie circulaire.
La carrière de Dominique Mignon ? C’est avant tout un ADN de bâtisseuse au sein de l’économie circulaire. « Mes parents géraient une exploitation agricole au bord de la mer. La problématique de la pollution par le nitrate était alors très présente, et nous poussions pour faire changer les choses. C’est donc tout naturellement que j’ai complété ma formation scientifique avec un Master en étude d’impact et d’environnement. Mon état d’esprit militant à la fois créateur et entrepreneur m’a ensuite permis d’initier de nombreux projets propres aux politiques déchets. Le tout en faisant converger des intérêts divergents (pouvoirs publics, associations, collectivités) et en partant d’une feuille blanche. J’ai pour habitude de dire que quand on ne développe plus, on n’avance plus. »
Fer de lance de l’économie circulaire
Et chez Ecomaison, justement, on avance, confirme l’intéressée. « Ecomaison est un éco-organisme à but non lucratif créé en 2011 par les fabricants et les distributeurs de l’ameublement (mobilier intérieur et extérieur, literie, éléments d’agencement) et rejoint en 2022 par les entreprises du jouet, bricolage, jardin, produits et matériaux de construction. Sa vocation ? Organiser le réemploi et le recyclage des objets et matériaux de la maison, pour réduire leur impact environnemental. Ecomaison est ainsi agréé par les pouvoirs publics pour moderniser cette mission avec ses partenaires que sont les collectivités, les associations et les utilisateurs professionnels. »
Producteurs-payeurs
Dans les faits, les objectifs d’Ecomaison sont régis par la Responsabilité Élargie du Producteur (REP). Autrement dit, chaque acteur économique est responsable de l’ensemble du cycle de vie des produits qu’il met sur le marché. La part payée par chacun lors de l’achat d’un produit neuf débouche donc sur une éco-participation, une contribution reversée aux éco-organismes par le distributeur et/ou fabricant adhérent.
Une présence sur tout le territoire
« Mais Ecomaison, c’est également la mise à disposition des particuliers d’un réseau de 8 600 points de collecte (déchetteries publiques, associations, ressourceries, enseignes de la distribution…) où ils peuvent déposer leurs objets. Résultat ? 1,6 million de tonnes collectées en 2024, valorisées à 97 % (réemploi, recyclage, valorisation énergétique) dont 140 000 tonnes de mobilier réemployées par an » se félicite-t-elle.
« Ne vous excusez pas d’être devant »
Une belle aventure où les femmes ont tous les ingrédients pour briller, sans se cacher. « Ne vous excusez pas d’être devant. Si vous n’êtes pas ambitieuse, quelqu’un d’autre prendra votre place. Pour réussir, il faut aussi faire preuve d’une écoute totale car rien n’est plus profitable que de corriger rapidement ses défauts. Aujourd’hui, une bonne leadeuse doit être engagée et convaincue par son projet pour entraîner ses équipes dans son sillage. Être autoritaire est d’ailleurs tout sauf un défaut pour une femme dirigeante, tant qu’on compense cela par de la bienveillance. Dernier conseil, supprimer la familiarité et le tutoiement dans le monde pro permet de limiter certains dérapages malvenus… »
Le super-pouvoir que vous aimeriez avoir ?
« Plutôt que céder au court-termisme, les politiques devraient travailler sur des périodes de cinq à sept ans afin de faire fructifier leurs initiatives en matière de transition écologique. J’aimerais donc écrire les lois telles que je les imagine tout en maîtrisant le temps. Un vœu pieu que j’exerce autant que faire se peut au sein du Conseil National de l’économie circulaire, où je milite pour bonifier les réglementations liées aux politiques déchets. »
Le coin RH
Ecomaison, c’est une centaine de collaborateurs, 400 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et une grosse croissance d’activité depuis deux ans. La structure est donc preneuse de profils IA, marketing, digital, parcours client mais aussi d’ingénieur(e)s spécialisé(e)s en matériaux (bois, plastique, mousse, métaux, céramique) et en vision économique des filières déchets et recyclage.
Chiffres clés : 14 000 contrats d’adhésion / 332 millions € d’éco-participation / 8 600 points de collecte / 5,2 millions de tonnes de produits mis en marché sur les filières Ecomaison / 1,6 million de tonnes d’objets et matériaux de la maison collectés
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