Emploi des ingénieurs en 2024 : on fait le point

on fait le point sur l'emploi des ingénieurs en 2024
On fait le point sur l'emploi des ingénieurs en 2024 - © Unsplash

Avec +3 % de diplômé.e.s en 2022 et moins de 3 % de chômage, le métier d’ingénieur a toujours la cote. Les secteurs privilégiés ? L’industrie devant les sociétés de service et les activités tertiaires. Une bonne nouvelle dans un contexte de réindustrialisation, même si la réalité de l’emploi des ingénieurs en 2024 est plus nuancée. La France a en effet besoin de 65 000 nouveaux diplômés chaque année, soit 18 000 de plus qu’à l’heure actuelle. Tour d’horizon.

Quasi plein emploi, salaire médian de 60 000 euros, 82 % de taux de satisfaction au travail : les résultats affichés par la 34e enquête de l’Observatoire des Ingénieurs et Scientifiques de France menée par IESF sont pour le moins positifs pour la situation de l’emploi des ingénieurs en 2024. Néanmoins, ils restent insuffisants tant l’industrie a aujourd’hui besoin d’ingénieurs pour répondre aux objectifs de réindustrialisation et de décarbonation avancés par le gouvernement. Un enjeu dont ont pleinement conscience les ingénieurs, puisque seuls 38 % de ceux travaillant pour une société de service ou de conseil envisagent de faire carrière dans leur entreprise, laissant ainsi le champ libre à une réorientation vers le secteur industriel. Si vous voulez être acteur du changement et participer aux transitions en cours, le secteur de l’ingénierie vous donnera les clés pour y parvenir !

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Les grandes tendances de l’emploi des ingénieurs en 2024

« Nous observons tout d’abord une forte demande en ingénieurs favorisant un taux de chômage particulièrement bas. Non seulement un jeune ingénieur pourra facilement trouver un emploi mais il pourra aussi facilement en changer s’il le souhaite. La contrepartie est qu’il existe par conséquent une pénurie d’ingénieurs dans la quasi-totalité des domaines. Il est donc nécessaire de former davantage d’ingénieurs pour, in fine, répondre aux enjeux de réindustrialisation » résume Bernard Cathelain, président d’IESF. Second enseignement : le taux de féminisation des effectifs stagne à 24 % et on peut craindre de voir ce taux baisser encore dans les années à venir du fait de la réforme du bac. Dernier élément marquant : la forte sensibilité accordée aux sujets environnementaux, et ce jusque dans le choix d’orientation des jeunes talents, poussant les écoles à s’adapter.

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L’impact des enjeux environnementaux

L’attractivité du métier se situe en effet principalement dans ces préoccupations environnementales. Aux métiers alors de bien prendre en compte cette dimension. Deux tiers des ingénieurs sont même prêts à signaler tout manquement de leur entreprise en matière de responsabilité écologique. Il importe donc d’alimenter toute la chaîne, en amont comme en aval, surtout au niveau industriel. Les entreprises doivent s’inscrire dans cette logique RSE, la réindustrialisation est à ce prix ! « Côté formations, cela passe par le fait de repenser les cours actuels, de proposer de nouveaux domaines d’étude, mais aussi de former les enseignants et d’orienter la recherche fondamentale vers les enjeux du moment »poursuit Bernard Cathelain.

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Un métier d’avenir

La fonction d’ingénieur intègre aujourd’hui une vision de plus en plus systémique autour d’un spectre de compétences très variées. Cette approche se traduit par une forte capacité à intégrer des problématiques extérieures, à la fois dans formation et dans la pratique. « Nous avons devant nous des défis sociétaux considérables. Ma conviction forte est que nous avons besoin d’ingénieurs pour les relever. Donc, pour un jeune qui se préoccupe de ces sujets et souhaite contribuer à y remédier, embrasser la carrière d’ingénieur est une réponse efficace. » Pour participer à la réponse, IESF a notamment créé un comité Jeunes promotions et lancé, sur le modèle des conventions citoyennes, une Convention Scientifique Étudiante sur le thème de l’hydrogène. « Pendant quatre week-ends, 50 étudiants tirés au sort se sont entretenus avec des spécialistes pour travailler sur le sujet et produire un rapport qui sera dévoilé auprès des ministères de l’Industrie, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de la Transition énergétique ! »

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Et les ingénieures ?

La trop faible féminisation des métiers d’ingénieurs et de scientifiques reste donc un point noir central dans la situation de l’emploi des ingénieurs en 2024. Même si on observe de légers frémissements au sein des jeunes : les femmes représentant 27 % des ingénieur.e.s de moins de 30 ans et 28,5 % des diplômé.e.s en 2022. Entre autres facteurs responsables : la réforme du bac qui a entraîné une chute de 60 % du nombre de filles en spécialité Mathématiques. Parmi les freins évoqués par les femmes vis-à-vis de la profession d’ingénieurs, une majorité citent une image trop masculine (56 %), trop industrielle (28 %), l’éventuel plafond de verre (29 %) et les exigences du métier en matière d’engagement, de disponibilité ou d’expatriation (10 %). À l’inverse, les ingénieures citent quant à elles parmi leurs principales motivations : un intérêt pour les sciences (84 %), leurs aptitudes (62 %) et la qualité de l’emploi (44 %). Dans ce cadre, comment convaincre plus de jeunes femmes de franchir le pas ?

>>>> Des ingénieures de talent ont été récompensées par le dispositif Ingénieuses, mis en place par la CDEFI. Découvrez le palmarès ici !

Aline Aubertin
©Gael-Dupret

3 questions à Aline Aubertin, présidente d’honneur de Femmes Ingénieures et directrice générale de l’Isep

Quels enjeux recouvre la féminisation de l’emploi des ingénieurs en 2024 ?

Dans un monde aux multiples défis RSE, la non-mixité devient un problème de société. Qu’il s’agisse des enjeux de réchauffement climatique, de mobilité, d’IA, de cybercriminalité, de biais logiciels… Seul un panel scientifique et technique avec une diversité de regards et d’approches permettra de résoudre correctement ces problèmes. En ce sens, la féminisation des effectifs est tout autant un enjeu de qualité que de quantité. C’est le grand paradoxe de la France : les jeunes filles ne se tournent pas vers les métiers d’ingénieur alors qu’elles y sont ultra désirées.

Comment lever les freins persistants ?

Le faible taux de féminisation est avant tout lié aux stéréotypes véhiculés par la société. Or aujourd’hui, la réforme du bac impose aux jeunes de choisir des spécialités très tôt, au moment même où les stéréotypes filles – garçons se mettent en place. Alors que l’ancienne filière Scientifique – souvent considérée comme filière d’excellence – nous donnait deux années de plus pour les convaincre de s’intéresser à ces métiers réputés masculins. De fait, la pression sociale est particulièrement forte et oriente leurs choix. C’est pourquoi il importe de lever les freins dès l’école primaire, au niveau des élèves comme des enseignants, dont la plupart sont des femmes. Résultat, elles ont elles aussi très souvent privilégié la voie littéraire. Difficile donc pour les écoles d’améliorer leur mixité, bien que certaines s’ouvrent aux bacheliers qui n’ont suivi qu’une seule spécialité scientifique au Bac.

Votre message aux jeunes filles ?

Si je mets ma casquette de directrice de l’Isep, je leur dis : regardez la diversité des métiers du numérique. Ces métiers sont absolument partout, dans le marketing, la vente, la production… Peu d’études permettent d’aller vers une variété aussi large. Mais de manière plus globale, chacun des enjeux majeurs que l’humanité a à résoudre collectivement – valoriser de nouvelles sources d’énergie et de mobilité, diminuer la faim dans le monde, résoudre le réchauffement climatique, lutter contre le cyberharcèlement, contrôler l’IA… – intègre une problématique scientifique et technique. Donc si vous voulez sauver le monde, faites des études d’ingénieur ! Si vous cherchez du sens, devenez ingénieur et ne laissez pas les hommes gérer ces problèmes.

>>>> Envie d’aller plus loin sur l’emploi des ingénieurs en 2024 ? Cette entreprise propose de beaux parcours aux jeunes talent, la preuve avec le témoignage de cet ingénieur diplômé ! L’ORÉAL, la puissance de la Beauty Tech pour une beauté personnalisée, inclusive et durable – Avec un marché en croissance de près de 5 % par an, la beauté est une industrie, qui reste dynamique malgré un contexte économique mondial incertain. En tant que leader mondial de ce secteur, L’Oréal s’applique à mettre la Technologie au service d’une Beauté inclusive et durable. Etienne Bertin, Group CIO (ESIEA – Ecole d’Ingénieurs d’un Numérique Utile 93, Université Paris Dauphine-PSL 94), et Audrey Morand, Group CIO Office & Transformation Lead (Université Paris-Panthéon-Assas 96, Diplôme d’Expertise Comptable 13), nous en disent plus.  

« Ingénieur.e ? C’est pour moi ! »

Femmes Ingénieures organise chaque année un forum virtuel des métiers dans un métavers. Labellisé Semaine de l’Industrie, celui-ci a pour mission d’encourager et d’inspirer la prochaine génération d’ingénieur.e.s. Un vrai succès avec plus de 6 000 connexions. L’association réalise également en moyenne deux interventions par jour en milieu scolaire. « Mais pour que cela fonctionne vraiment, il faudrait le reproduire plusieurs fois. Des études ont démontré que l’impact sur Parcoursup se ressentait lorsque l’imprégnation de l’élève était proche du moment de formalisation des vœux et effectuée plusieurs fois » conclut Aline Aubertin.

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