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A quoi ressemble le job de rêve de la Génération Z ?

Equilibre vie pro / vie perso, flexibilité, ambiance de travail, salaire, engagement RSE : qu’est-ce que la GenZ attend vraiment de son travail en 2025 ? C’est la question à laquelle tente de répondre la 3e édition du baromètre Groupe ISC Paris / BVA Xsight Le bonheur au travail vu par les jeunes de 18-24 ans publié le 4 mars dernier. Alors, à quoi ressemble vraiment le job de rêve de la Génération Z ?

Les jeunes sont plutôt satisfaits de leur travail

Une bonne nouvelle pour commencer : 77 % des jeunes actifs de 18-24 ans sont satisfaits de leur travail actuel. Un chiffre certes en baisse de 3 points par rapport à 2024, mais plus élevé chez les CSP+ (84 %) et ceux qui ont négocié leur salaire à l’embauche (83 %) – sachant que seuls 27 % des jeunes osent négocier leur salaire à l’embauche. Parmi leurs principaux points de satisfaction : leur niveau d’autonomie (87 %), l’ambiance de travail (82 %), leurs relations avec leur manager direct (76%, en baisse de 6 points par rapport à l’année précédente), et leurs possibilités de développer leurs compétences (74 %).

Si 4 jeunes sur 10 se disent stressés au travail, ils se sentent toutefois majoritairement bien intégrés à l’entreprise (85 % et même 87 % chez les 21-24 ans) et considèrent que leur travail a du sens (79 %). En revanche, le nombre de jeunes estimant que leur travail est adapté à leurs compétences est en baisse (79 % vs 82 % en 2024), ce qui n’empêche pas la quasi-totalité d’entre eux (92 %)… de vouloir continuer le même métier !

Salaire first pour le job de rêve de la Génération Z !

Autre enseignement du baromètre, le salaire proposé reste le premier critère des jeunes dans un job de rêve (47 %, 52 % chez les étudiants). Un critère en progression de 5 points par rapport à 2022. L’ambiance au travail s’illustre également un élément déterminant pour un tiers des jeunes (31 %). Ces deux critères font d’ailleurs clairement la course en tête du job de rêve de la Génération Z, loin devant les opportunités d’évolutions professionnelles (16 %), le temps libre laissé aux salariés (15 %), les valeurs de respect et d’intégrité (13 %) ou, plus étonnant, les engagements DD&RS (6 %). « Entre les vagues d’inflation et les incertitudes géopolitiques, la liste des préoccupations des jeunes n’a eu de cesse de s’allonger, ce qui les pousse à prendre du recul sur beaucoup de sujets. D’autant plus qu’ils ont pu être échaudés par des discours greenwashés de certaines entreprises : les sujets DD&RS se sont un peu banalisé » analyse Jean-Christophe Hauguel, directeur général de l’ISC Paris. Et pourtant, le Baromètre 2025 OpinionWay/Mines Saint-Etienne publié le 6 février dernier rappelle que pour 7 jeunes sur 10, il est primordial ou important que leur travail ou leur entreprise soit utile pour la société, et qu’un étudiant sur trois se dit prêt à changer d’école si son bilan carbone est jugé désastreux.

FLE-XI-BI-LI-TE

C’est donc bien le bien-être au travail que la GenZ érige en totem. 46 % des jeunes voient ainsi dans l’équilibre vie pro / vie perso une priorité absolue. Un équilibre qu’ils résument en un maître mot : flexibilité. S’ils évoquent le télétravail bien sûr (27 %, en hausse de 4 points par rapport à 2022), ils plébiscitent surtout les horaires adaptés (53 % et même 68 % chez les jeunes diplômés Bac+5). De fait, 42 % des jeunes interrogés attendent de leur job de rêve qu’il leur permette d’avoir du temps libre pour leur vie personnelle. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’ils ne voient plus un Graal dans le CDI : obtenir ou conserver son CDI n’est en effet un objectif prioritaire que pour 59 % d’entre eux.

Où se déroule le job de rêve de la Génération Z ? Spoiler alert, pas dans une grande entreprise !

Poussés par ce désir de flexibilité, près de trois jeunes sur dix continuent d’associer leur job de rêve au fait d’être à son compte ou de créer son entreprise. Loin devant le fait de travailler à l’international (14 %), dans une grande entreprise française en France (10 %), dans le secteur public (9 %), dans une entreprise de moins de 50 salariés (7 %), dans une multinationale étrangère en France (4 %), dans une association (3 %) ou dans une startup (3 %). Et c’est sans doute là que la notion de job de rêve choque le plus frontalement la réalité. Selon la dernière enquête de la CGE en effet, en 2024, 31.6 % des jeunes diplômés des grandes écoles travaillaient dans une très grande entreprise, 29.9 % dans une ETI et 31.6 % dans une PME.

L’IA fait-elle partie du job de rêve de la Génération Z

Cette 3e édition du baromètre s’interroge enfin sur la place que les jeunes donnent à l’IA dans leur job de rêve. Et là encore, des chiffres interpellent. Selon le baromètre, moins d’un quart des jeunes sont des utilisateurs quotidiens de l’IA. Parmi eux, ils sont 39 % à l’utiliser dans le cadre de leur travail, 31 % dans le cadre de leurs études, 31 % habitent en Ile-de-France, 27 % sont des hommes et 25% des CSP+. Des chiffres qui sont à même d’étayer la question que la Rédaction avait posée à Gilles Moyse il y a quelques mois sur le sexisme de ChatGPT. Et si elle est encore peu utilisatrice des IA génératives, c’est sans doute parce que la GenZ ne s’y sent pas assez préparée. 40 % des jeunes interrogés sont dans ce cas, avec une forte représentation des femmes (47 %), des CSP- (46 %) et des habitants de province (42 %). Mais une chose est certaine, l’IA ne laisse pas indifférent : seul un jeune sur dix déclare ne rien ressentir face à ce sujet, elle suscite des émotions positives (curiosité, enthousiasme, motivation) chez 55 %, des émotions négatives (inquiétude, incertitude, contrariété) chez 50 % et 23 % éprouvent des émotions à la fois positives et négatives à l’égard des IA génératives.

Des chiffres à même de nourrir les stratégies d’attrait et de fidélisation de la GenZ chez les recruteurs, mais aussi de pousser les grandes écoles à intégrer davantage de réflexions sur le sens au travail.