Enquête insertion 2024 : un marché de l’emploi toujours favorable aux diplômés des grandes écoles

enquête insertion 2024

Comme chaque année, la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) a publié les résultats de son enquête sur l’insertion des diplômés des grandes écoles, en partenariat avec l’Ecole nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (ENSAI). Salaires, insertion professionnelle, secteurs d’activité… On fait le point sur les résultats de cette édition 2024 pour la promotion 2023.

Premier constat : l’insertion professionnelle se maintient à un très bon niveau – 85,8 % – après une année record en 2023. Près de 85 % des diplômés ont été recrutés moins de deux mois après la fin de leurs études et près de 67 % avaient même trouvé un emploi avant l’obtention de leur diplôme.

Cependant, l’enquête montre également que la promotion 2023 a plus de mal à faire son entrée dans le monde professionnel que ces dernières années. En effet, la part des diplômés en activité professionnelle diminue fortement : 70,9 % sont en activité professionnelle, soit 4,1 points de moins que l’année dernière. Une explication à cette baisse : les deux années exceptionnelles de rebond post-Covid avec un niveau record à 75 % en 2023. Dans les détails, le recul est plus marqué pour les managers (- 6,1 points à 71,2 %) que pour les ingénieurs (- 3,2 points à 72,7 %). Le constat est équivalent pour les diplômés par apprentissage qui sont 70,6 % à être en activité professionnelle. Néanmoins, ces chiffres sont à relativiser : le recrutement des diplômés reste rapide après l’obtention du diplôme et ce pour tous les types d’écoles.

Plus de huit diplômés des grandes écoles sur dix ont été recrutés en moins de deux mois.

La part d’emplois en CDI diminue légèrement (-1,3 points) mais reste élevée à 86,6 % pour les ingénieurs et 86 % pour les managers. Elle est en revanche beaucoup plus basse pour les diplômés des autres spécialités (62,1 %). La part d’emplois de cadres se maintient elle à un niveau élevé : 86,4 % toutes écoles confondues. Elle dépasse même les 90 % chez les ingénieurs.

Des salaires en constante progression…

Les salaires, eux, continuent de progresser. Chez les diplômés travaillant en France, le salaire brut annuel moyen hors primes s’établit à 39 010 euros soit + 2,2 % sur un an.

Et ce sont les managers qui perçoivent les meilleurs salaires : environ 1 700 euros en salaire brut annuel de plus que les ingénieurs et environ 2 200 euros de plus que les diplômés des autres spécialités. Des salaires qui augmentent avec l’expérience. Pour les managers, les perspectives de salaire à deux ans sont très favorables : ils peuvent envisager, hors primes, 4 600 euros de plus (+ 11,4 %). Pour les ingénieurs, c’est près de 2 800 euros de plus après deux ans d’expérience professionnelle (+ 7.2 %).

En 2024, un nouveau diplômé sur deux est embauché avec un salaire brut annuel hors primes supérieur à 39 000 euros, soit 1 000 euros de plus que l’année dernière.

…mais des inégalités homme/femme qui demeurent

Pour la promotion 2023, les taux nets d’emploi des hommes et des femmes présentent un écart de 4,3 points : 87,6 % contre 83,3 % et, mauvaise nouvelle, il est plus important que l’an dernier (3,2 points).

Pour les femmes, ce sont les ingénieures qui ont le taux net d’emploi le plus élevé (88,1 %) et également l’écart le plus faible avec les hommes (- 2,2 points). Pour les autres écoles, l’écart est de plus de 3 points, avec un taux net d’emploi des femmes de 80,3 % pour les diplômés des autres spécialités et de 79,6 % pour les managers. Cependant, la rapidité de recrutement est observée pour l’ensemble des diplômés : 83,4 % des femmes et 85,3 % des hommes ont trouvé un emploi moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme. En revanche, les femmes sont moins fréquemment en CDI que les hommes et ont moins souvent le statut cadre.

Même constat côté salaires, avec des différences femme/homme encore marquées : en 2024, les écarts de salaires entre les sexes de la promotion sortante travaillant en France sont équivalents à ceux observés l’année dernière. Le salaire moyen hors primes des hommes est supérieur de 5,2 % à celui des femmes (39 804 euros pour les hommes et 37 835 euros pour les femmes). Une situation qui n’évolue que très peu depuis 15 ans, puisque sur la période 2009-2024, l’écart est resté entre 5 et 7 %. Et si cet écart est assez faible en début de carrière, il se creuse en suite de carrière. En 2021 selon l’INSEE, chez l’ensemble des cadres et des professions intellectuelles supérieures, les hommes gagnaient en moyenne 18,3 % de plus que les femmes.

Malgré tout, l’augmentation des salaires chez les cadres est « un très bon signal de la qualité et de la valorisation des diplômes des grandes écoles, affirme Nicolas Glady, directeur général de Télécom Paris et VP Formation & Carrières de la CGE. Comme chaque année, on remarque que les ingénieurs ont un taux d’insertion plus élevé mais des salaires plus bas que les diplômés d’écoles de management ». Concernant les inégalités femme/homme, Nicolas Glady rappelle que « les grandes écoles renouvellent systématiquement leurs efforts, même si on ne peut pas se satisfaire des résultats ».

« Aujourd’hui, environ 2/3 des grandes écoles ont une stratégie femmes/hommes alors qu’elles n’étaient que la moitié il y a encore quelques années. Autres chiffres : 85,7 % des grandes écoles ont une cellule d’écoute VSS (violences sexistes et sexuelles) et 43,80 % d’entre elles proposent des actions de coaching/mentoring auprès des femmes ».

Nicolas Galdy

Les principaux canaux pour trouver un emploi

  1. Le stage de fin d’études (25,4 %)
  2. L’utilisation des réseaux sociaux professionnels (15,7 %)
  3. L’apprentissage (12 %)

Des diplômés satisfaits de leur emploi

Globalement, 85 % des jeunes diplômés sont satisfaits de leur emploi : 35,2 % sont très satisfaits et 49,6 % sont satisfaits. Parmi les motifs de satisfaction, les conditions de travail arrivent en première position suivies des relations avec les collègues et le niveau d’autonomie et de responsabilité. A contrario, 13,5 % de la promotion sortante en activité affirme chercher un autre emploi (17 % pour les managers contre seulement 11,7 % pour les ingénieurs).

Leurs critères de choix ? Le contenu de la mission ou du poste proposé, l’adéquation avec un projet professionnel, le secteur d’activité de l’entreprise et le montant du salaire proposé.

Quels secteurs d’activité pour les jeunes diplômés ?

Concernant les secteurs d’activité justement, les sociétés de conseil, d’ingénierie et bureaux d’étude trustent comme chaque année largement la première place (25 %) suivi par les TIC Services (19,3 %) puis l’industrie des transport (8,5 %)

Une place importante faite à la RSE

Depuis plusieurs années, la transition écologique a intégré le monde des entreprises. Elle représente la mission principale de 18,3 % des diplômés de la promotion 2023 : 17,3 % pour les ingénieurs, 17,1 % pour les managers et 28 % pour les diplômés d’autres spécialités. Autre chiffre : en mission principale ou occasionnelle, la RSE est présente dans 41,7 % des postes des diplômés (+ 3,1 points par rapport à l’année dernière).

Mobilité internationale : l’Europe toujours privilégiée

11,4 % des diplômés français et étrangers de la promotion 2023 sont en poste à l’international (même
proportion qu’en 2023) et 43,1% d’entre eux dans l’Union Européenne. La Suisse conserve sa première place et attire 15,4 % des diplômés. L’Allemagne prend la deuxième place avec 9,4 % d’entre eux, juste devant le Luxembourg avec 9,2 %. Hors Europe, c’est toujours le Royaume-Uni qui domine, privilégié par 8,3 % des interrogés, suivi par le Canada (7,8 %) et les Etats-Unis (4,9 %).

L’intégralité de l’enquête est à consulter ici

A lire aussi : Quelles sont les grandes tendances emploi en 2024 ?

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