Comment se portent les métiers du sport en période de crise sanitaire et économique ? La Sports Management School a organisé une table ronde sur le sujet sur BeSport avec Michael Tapiro, fondateur de la SMS, Magali Tézenas, Délégué Générale Sporsora, Aurélien Flacassier, Directeur Compétences Phénix, Kévin Dumoux, cofondateur Allyteams, Gladys Bézier, Responsable formation Paris 2024 et Maxime Taillebois, Community Manager au ministère des Sports.
Fédérations, ligues, associations, clubs, salles de sport… 77 % des entreprises du secteur du sport s’estiment très fortement impactées dans leurs activités par la situation sanitaire selon une étude de CoSMoS avec le cabinet Sportcarrière. Mais si la grande majorité des recrutements ont été mis en stand-by durant cette période difficile, les organismes sont prêts à repartir à l’attaque à la fin du confinement.
Un poids lourd de l’économie
Magali Tézenas rappelle qu’il ne faut pas sous-estimer la force de frappe du sport. « C’est un vrai secteur économique qui représente près de 2 % du PIB mondial et il est important de le considérer comme tel. » Une économie forte en croissance continue et durable malgré la situation actuelle. La preuve en la présence de Gladys Bézier, qui représente le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. « Nous recruterons en permanence jusqu’en 2024 et le Covid-19 ne nous a pas freiné. Car ce projet de grande ampleur nécessite différentes expertises à mesure que l’échéance arrive : de la communication à la branche commercial, en passant par le BTP et les transports, même en stage. » La diversité des métiers, un point fort.
Compétences +++
Autrefois perçu comme un secteur de passionnés, le sport compte aujourd’hui dans ses rangs des compétences plus connexes : marketing, data, stratégie digitale, RSE… « Les métiers alentours à la pratique sportive sont sources d’opportunités », confirme le directeur de l’école qui forme les étudiants à ces métiers.
Après la fin du confinement, 47 % des recrutements concerneront en effet l’encadrement de la pratique sportive tandis que 11 % à venir seront sur des postes liés à la communication et au digital. Pour Kévin Dumoux, miser sur le digital permet de rester attractif auprès des entreprises et de maximiser sa valeur ajoutée sur le marché du travail.
Les profils recherchés ?
« Les entreprises recherchent surtout des faiseurs, c’est-à-dire des personnes spécialisées dans une activité en particulier, notamment digitale, comme la cybersécurité ou le community management », explique le cofondateur d’Allyteams. Maxime Taillebois, community manager au ministère des Sports, témoigne que « la communication numérique ne disparaîtra pas, devient plus que jamais utile et saura toujours s’adapter en temps de crise. »
La spécialisation, digitale ou non, reste un marqueur différenciant. « Il faut travailler une expertise, devenir spécialiste dans un domaine de niche, pour tirer son épingle du jeu face à l’appétence de plus en plus forte de la part des étudiants pour le secteur du sport » surenchérit Aurélien Flacassier. Les joggeurs du confinement susciteraient-ils des vocations ?
Portes d’entrée
Le meilleur moyen d’intégrer ce milieu ? « Les stages. Il ne faut surtout pas les négliger car ce sont eux qui donneront un sens à votre carrière », insiste Aurélien Flacassier. Magali Tézenas et Gladys Bézier évoquent aussi l’univers des startups. Les startups vont-elles générer de nouveaux métiers ou les nouveaux métiers vont-ils générer de nouvelles startups ? « En tout cas, la crise actuelle a boosté de nouvelles tendances qui, si elles ne font pas l’objet d’une nouvelle startup, devront au moins être intégrés aux entreprises, ce qui créera de l’emploi », pense Magali. Un exemple : l’évènementiel écoresponsable ou le contenu de marque engagé.
Le meilleur conseil partagé par l’ensemble des intervenants : le bénévolat. Une bonne expérience professionnelle qui montre votre attachement à ce secteur. « Surtout ne minimisez pas vos expériences d’engagement, mettez-les en avant sur votre CV et parler des compétences que vous avez pu développer grâce à elles en entretien d’embauche », recommande Gladys Bézier. Michael Tapiro se souvient d’ailleurs du cross du Figaro pour lequel tous les étudiants de 1ère année étaient bénévoles lorsque l’école a été fondée. « Le sport c’est ça aussi : participer à un effort collectif. »