C’est officiel, la saison des admissibles est ouverte dans les business schools. Et cette année encore, certaines d’entre elles ont lancé des épreuves signatures inédites. On a testé pour vous les nouvelles épreuves des oraux des business schools en 2025.
Parmi elles, Audencia. Cette année, la business school fait évoluer son épreuve orale, tout en continuant à capitaliser sur ses piliers que sont la culture générale et les humanités. En plus du traditionnel entretien de personnalité (qui conserve le coefficient le plus important), les candidats issus de classes prépas se frottent cette année à l’exercice de l’entretien collectif avec Regards croisés. Le principe : deux groupes de quatre étudiants ont une vingtaine de minutes pour préparer un argumentaire pour et un argumentaire contre un sujet de culture générale ou d’actualité. Attention, les sujets ont été complètement revisités, ils ne sont pas à l’abri de tomber sur une citation de Beyonce ou de Kim Kardashian ! Ils ont ensuite 15 minutes pour en débattre devant le jury et les deux équipes disposent de 45 secondes de conclusion. Parmi les objectifs assumés de cet exercice d’un genre nouveau : « faire naitre un débat constructif et bienveillant et impulser les prémices d’une dynamique collective, dans l’esprit d’une dynamique de promo » indique Denis Boissin, directeur des programmes d’Audencia.
Débattre avec des gens qu’on ne connait pas ? Même pas peur !
Et ça matche plutôt bien avec le ressenti des candidats. Le fait de travailler avec un groupe qu’ils ne connaissent pas ne les effraie pas plus que ça. Mieux, ça les rassure. « Au moins, on n’est pas tout seul face au sujet. Si on n’est pas à l’aise sur un point, on peut se reposer sur les autres » estime Killian juste après son oral collectif sur le thème Serons-nous bientôt tous artificiellement intelligents ? Satine – qui passe à Audencia son premier oral de la saison – sort elle aussi contente de cette expérience collective, même si elle trouve l’exercice presque frustrant : « 15 minutes, ça passe très vite, on aurait pu élargir encore notre argumentaire, aller plus loin ! »
Nos impressions
Concrètement, si beaucoup de candidats commencent l’exercice de façon un peu scolaire, ils se prennent rapidement au jeu, alternant tutoiement et vouvoiement, en mode débat télévisé ! Très vite, la joute verbale se met en place : pas de blanc, pas mal de répondant, des prises de notes pour contre-argumenter en live, des références littéraires (beaucoup) ou plus contemporaines (un peu). On cite Sénèque, Epictète, La Fontaine, Le Portrait de Dorian Gray, mais aussi Big Flo & Oli, le tout en respectant la parole de chacun. Même si certains candidats ont clairement la gagne. L’exercice laissant plus de place au naturel, les candidats qui ont le plus d’aplomb se détachent d’ailleurs tout de suite du lot. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, les timides ne sont pas en reste et ont tout l’espace pour pouvoir s’exprimer.
Le pitch au programme des nouvelles épreuves des oraux des business schools en 2025
Il y a aussi du nouveau de l’autre côté de l’Hexagone. Si depuis 15 ans l’oral de l’EM Strasbourg a bâti sa notoriété sur son épreuve construite autour d’un objet-passion, l’école a annoncé en décembre dernier son souhait de réinventer son entretien de motivation pour le Programme Grande Ecole. Mais alors à quelle sauce les candidats du PGE de l’EM Strasbourg sont-ils désormais mangés ? Ils sont soumis à un entretien en deux temps. D’abord, un pitch personnel. Le concept ? Le candidat se présente à travers un pitch de trois minutes où il relate un succès ou une réussite dont il est fier. Il peut s’agir d’un accomplissement personnel ou professionnel marquant (scolaire, artistique, sportif, familial, humanitaire, un défi surmonté etc.) qui lui permet de démontrer ses valeurs et ses compétences. Il entame ensuite une discussion interactive de sept minutes environ avec le jury, dans une dynamique prospective. Sur la base d’un document rempli en amont, cet échange lui permet de guider sa réflexion sur ses choix au sein du programme, les spécialités envisagées ainsi que la manière dont il imagine son futur à l’EM Strasbourg. « Ce nouveau format va bien au-delà d’un simple entretien de motivation : le candidat est en position idéale pour valoriser ses expériences et présenter ses aspirations. Il commence déjà à prendre son avenir en main en structurant ses projets futurs pour intégrer l’école » estimaient les responsables de l’EM Strasbourg à l’occasion du dévoilement de cette nouvelle épreuve.
Les oraux c’est aussi l’occasion de jouer aux cartes… et aux LEGO !
Parallèlement, d’autres écoles poursuivent cette année les épreuves originales qu’elles avaient lancées en 2024. Parmi elles : Le Révélateur de KEDGE BS. Un jeu de cartes interactif servant de support aux candidats pour parler d’eux, de leurs valeurs, mais aussi de leur culture sur les Objectifs de Développement Durable, trait d’union de l’épreuve. Concrètement, après tirage au sort de cinq cartes, le candidat a trois minutes pour se présenter en se référant à la carte Autoportrait. Il échange ensuite durant une vingtaine de minutes avec le jury autour des thèmes abordés par les autres cartes : un verbe d’action (pour faire référence à une action réalisée, qui va être réalisée ou qu’il serait souhaitable de réaliser), une affirmation polémique sur laquelle le candidat doit se positionner (afin d’évaluer sa capacité à argumenter) et enfin, une carte proposant un paradoxe ou un oxymore, visant, elle, à tester la capacité à rebondir du candidat. Un exercice pas facile, qui permet bien sûr d’évaluer la personnalité et le matching du candidat avec l’école, mais qui met aussi très vite en avant son esprit critique et surtout, sa capacité à donner – ou non – du corps, une dimension concrète, à son discours. Dans les écoles de l’Est toujours, l’ICN mise quant à elle sur les petites briques colorées pour casser les codes de ses oraux. A l’aide d’un set de briques LEGO, les candidats doivent répondre en une dizaine de minutes à une question en lien avec leur parcours, leur personnalité ou leur projet professionnel, avec une construction. Un moyen ludique et inédit d’en savoir plus sur les candidats, leurs aspirations et leur matching avec l’école.
Vous êtes donc prévenus, la créativité, l’éloquence et l’esprit critique sont de mise dans les nouvelles épreuves des oraux des business schools en 2025. Et si vous avez encore besoin de quelques tips, Emilie Côme, directrice de la communication du concours Ecricome, a récemment partagé ses conseils qui tuent pour réussir ses oraux avec brio !