Futurs Steve Jobs : ils ont remporté un concours d’innovation tech

Design sans titre (3)

En 2023, la France comptait 13 000 startups selon le baromètre de la performance économique et sociale des startups. Un vivier d’innovation qui se distingue notamment lors des concours de startups qui fleurissent sur le territoire. Et si le futur Steve Jobs était parmi eux ? Zoom sur Antoine Lesage, Arthur Mangholz, Louis Abel et Sébastien Rodillon, tous lauréats d’un concours d’innovation tech

Ils ont décroché le prix Pépite France grâce à leur innovation tech 

C’est une belle reconnaissance pour les startups tech. Depuis 2014, le Prix Pépite, organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en partenariat avec BPI France, vise à valoriser la création d’entreprises innovantes par les étudiants et jeunes diplômés. L’édition 2023 a, comme chaque année, fait le plein de beaux projets. Nous avons rencontré les fondateurs de deux startups tech, lauréats du Prix Pépite France : Layer Outdoor et Dynalips. Interviews.

Antoine Lesage, Arthur Mangholz, et Clément Laurent, cofondateurs de Layer Outdoor

Quand un surfeur et un alpiniste mettent en commun leurs idées, ça donne Layer Outdoor, une entreprise de confection de textiles outdoor innovants. Antoine Lesage et Arthur Mangholz se sont rencontrés lors de leurs études d’ingénieurs à l’ICAM Lille – qui les a diplômés en septembre dernier – et sont aujourd’hui à la tête de leur startup.

Alors qu’Antoine, originaire de Haute-Savoie, a grandi dans une famille très attachée à la montagne, Arthur est né près de l’océan, à Bordeaux et allait surfer tous les week-ends. Outre leurs pratiques sportives, les deux jeunes hommes partagent leur envie d’entreprendre, héritée en partie de leur éducation. « Pour nous ça a donc été une évidence : il fallait se lancer avant que quelqu’un d’autre ait la même idée que nous et la réalise à notre place » confie Arthur. C’est lors d’un projet école qu’ils vont transformer leurs passions en un projet d’entreprise. « En 4e année d’études d’ingénieur, l’ICAM demande aux étudiants de plancher sur un projet de création d’entreprise. Pour nous il n’était pas question que cela reste au stade de projet d’études. On l’a vraiment vu comment une opportunité de créer une entreprise » raconte Antoine Lesage.

Processs industriel en cours

Avec un troisième associé, Clément Laurent, le trio décide de se pencher sur une des problématiques de leurs sports respectifs : l’adaptation de l’équipement à la météo. « Les problématiquessont finalement les mêmes dans l’alpinisme et le surf : des conditions météorologiques incertaines et très variables entrainant de nombreux imprévus et la difficulté de savoir comment s’équiper » expose Antoine. Très vite, ils réfléchissent à des vêtements sport outdoor le plus rapidement adaptable possible. « Nous concevons des combinaisons qui intègrent une technologie permettant de modifier la résistance thermique de certains textiles en instantané et, de ce fait, de n’avoir qu’une combinaison, quelle que soit la météo. » Aujourd’hui, les trois entrepreneurs incubés chez EuraMaterials – incubateur-accélérateur dédié aux entreprises innovantes dans le champ des industries de transformation des matériaux – vont entrer dans la phase de conception industrielle et ont embauché leurs premiers salariés début 2024.

Dynalips : une solution d’animation des lèvres automatique basé sur l’IA

Louis Abel, cofondateur de Dynalips ©INRIA

Les projets technologiques, c’est également le domaine de Louis Abel, cofondateur de la startup Dynalips. Le jeune homme de 24 ans, actuellement en doctorat, est passé par une licence d’informatique à la faculté de Sciences et Technologies de Nancy. C’est lors d’un stage pour valider sa licence qu’il met un premier pied au LORIA. « J’ai ensuite poursuivi mes études en master en informatique, spécialité Apprentissage Vision et Robotique, puis j’ai décidé de retourner au LORIA pour un stage de six mois. » L’étudiant commence à travailler sur une technologie qui permettait de synthétiser le mouvement des lèvres à partir de la parole. « C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Théo Biasutto–Lervat et pris connaissance de ses travaux, et du projet Dynalips, mis en suspens depuis un moment., raconte Louis. De mon côté j’avais envie de participer à une startup et on a commencé à discuter de Dynalips. » Un de ses professeurs à l’université de Lorraine, Slim Ouni, lui propose alors de faire une thèse sur laquelle Louis travaille maintenant depuis trois ans dans le cadre de son doctorat. « Ma thèse porte sur la synthèse audiovisuelle expressive en contexte d’interactions. Dans ce cadre je me suis penché sérieusement sur Dynalips avec Théo et Slim en tant que porteur de projet et j’ai été incubé à l’Incubateur lorrain de novembre 2022 à août 2023 » explique Louis. D’un prototype de recherche, Dynalips est maintenant un produit commercialisable. « Dynalips utilise l’intelligence artificielle qui permet, à partir de l’enregistrement d’une voix, de créer un visage qui parle, décrit Louis Abel. Le but est de permettre à nos clients, principalement les studios d’animation pour jeux vidéo et films d’animation, d’utiliser l’IA pour rendre plus simple un exercice long et fastidieux qui est, pour chaque image d’un personnage de dessin animé ou de jeu vidéo, de définir la forme de la bouche par rapport à la phrase qui est prononcée. Avec Dynalips, nous prenons l’audio du doubleur et nous fournissons à partir de cet audio, l’animation des lèvres qui correspond. L’animateur gagne un temps considérable et peut ainsi se concentrer sur la partie plus intéressante de son métier : donner vie aux personnes. »

Lauréats du prix Pépite 2023

Grâce à leurs technologies, Layer Outdoor et Dynalips ont tiré leur épingle du jeu en novembre 2023 en remportant tous deux le Grand Prix Pépite France. « Nous avions déjà concouru l’année précédente et nous avions perdu, raconte Arthur. Ça a été une grosse claque pour nous mais nous avons continué bien sûr à croire en notre projet. Cette année nous avons gagné. Ces concours permettent de voir ce que l’on vaut, d’être jugés par des gens qui ont une vraie expertise et de challenger sans arrêt notre projet sur les questions techniques, présentation, pitch, possibilité commerciale et enfin, de remporter des subventions pour financer la startup ! » Pour Louis Abel, remporter un prix national fut une surprise. « Un prix régional pourquoi pas, mais un prix national j’étais moins confiant, sourit-il. C’est une belle reconnaissance et un petit coup de boost qui nous donnent encore plus envie de continuer sur cette lancée. Nous avons de nombreux projets pour les prochaines années, notamment beaucoup de R&D, parfaire nos catalogues et produits et bien sûr… vendre ! » Un vœu déjà en parti exaucé puisqu’en décembre 2023, Dynalips attaquait sa phase de commercialisation et réalisait ses premières ventes. « Les choses se sont accélérées dès cette première année de vie » se réjouit Louis Abel.

Trois questions à Sébastien Rodillon, fondateur de AppHop et lauréat du Prix 100 jours du Moovjee

Après des études de pharmacie à Grenoble INP – UGA et une thèse qui lui donnera dans quelques mois le statut de docteur en pharmacie, Sébastien Rodillon a débuté un master entrepreneuriat proposé en collaboration par l’ESSEC et CentraleSupélec. A 26 ans, le jeune homme est également en plein développement de sa startup AppHop.

Comment a débuté pour vous l’aventure entrepreneuriale ?

Sébastien Rodillon, fondateur de AppHop

J’ai débuté des études de santé car j’étais très intéressé par la pharmacie et la chimie appliquée à la santé. En aucun cas je ne pensais me lancer dans l’entrepreneuriat. C’est lors de mon stage effectué en hôpital en 5e année d’études de pharmacie que l’idée a germé. Durant mon stage de 5è année à l’hôpital, j’ai été choqué de la quantité de médicaments que je devais jeter car périmés. Je me suis rendu compte que j’étais capable de prédire ce qui allait être jeté dans les prochains mois. Au lieu d’accepter cette réalité absurde, j’ai retroussé mes manches et j’ai trouvé un autre service au sein de l’hôpital qui serait capable de consommer les médicaments avant la date de péremption. J’ai alors pensé à une solution qui se baserait sur de vraies données statistiques. C’est là qu’a débuté mon projet entrepreneurial : AppHop, une solution à destination des hôpitaux qui permet de redistribuer intelligemment les médicaments et ainsi éviter le gaspillage des médicaments.

Vous avez remporté le prix 100 jours du Moovjee, premier concours national ouvert aux jeunes entrepreneurs âgés de 18 à 30 ans, en formation ou ayant fini leurs études. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Une visibilité, du poids et de la crédibilité. C’est à ce moment-là que, dans ma tête, je suis passé d’étudiant à entrepreneur. Cela m’a également permis d’aborder les hôpitaux avec une démarche plus entrepreneuriale et la légitimé d’être reconnu. J’ai également pu rencontrer des investisseurs, coachs, des professionnels reconnus dans leur domaine. J’ai également remporté 5 000 euros qui vont me permettre de financer des frais d’avocat pour m’accompagner dans la rédaction de contrats avec de gros comptes que sont les CHU.

Vous avez également remporté le Grand Prix Pépite 2022. En quoi est-il intéressant de participer à des concours d’innovation quand on lance sa startup ?

C’est une bonne façon de se lancer. Cela permet d’avoir des retours, de se faire challenger. Dans mon cas, cela me permet de laisser ma blouse au placard et de sortir de l’univers dans lequel je baigne chaque jour. Les études de pharmacie sont très prenantes et on n’a pas forcément de visibilité sur la vie active.

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