Redevenue française en 2021 grâce à son retour à 100 % dans le giron de la coopérative Sodiaal qui l’avait créée en 1965, Yoplait retrouve sa place de marque phare du rayon ultra-frais, tout en plaçant la RSE au cœur de sa stratégie. Yves Legros (ESSEC 83), son directeur général, partage les ambitions de l’entreprise et revient avec nostalgie sur ses années à l’ESSEC. (Interview réalisée le 3 décembre 2024, Yves Legros a pris sa retraite le 31 décembre 2024)
Avec le lancement du yaourt en brique cartonnée, Yoplait s’engage dans la transition écologique de manière concrète. Une illustration parfaite de son engagement RSE ?
La durabilité est un pilier de la croissance de la coopérative Sodiaal, qui associe dans ses objectifs stratégiques profitabilité et durabilité. Yoplait a une mission importante : valoriser le lait 100 % français produit dans les fermes des éleveurs de notre coopérative pour rémunérer au mieux le fruit de leur travail et financer la transition écologique. Sodiaal s’est fixé pour objectif de réduire de 20% l’empreinte carbone par litre de lait produit par les fermes Sodiaal sur la période 2019 – 2030. Chez Yoplait, nous travaillons depuis de nombreuses années pour relever le défi de la durabilité de nos emballages. En 2023, nous avons évité la mise sur le marché de 1200 tonnes de plastique grâce à l’ensemble de nos optimisations passées et notre innovation récente Yoplait en Brique propose au consommateur un nouveau format avec 2 fois moins d’emballage et 4 fois moins de plastique.
Yoplait célébrera ses 60 ans en 2025, comment la marque arrive-t-elle toujours à allier tradition et innovation ?
Notre réussite repose sur un savant équilibre entre respect de notre histoire et dynamisme. Yoplait skyr en est une belle illustration. C’est un produit nouveau qui est très vite devenu un incontournable du rayon ultra-frais : au cours des 12 derniers mois, un quart des Français ont acheté Yoplait skyr, et le pot de 850 grammes de cette recette est devenu la référence la plus vendue sur le marché de l’ultra-frais. Ce qui n’empêche pas notre marque de conserver son identité iconique de marque à la Petite Fleur et sa reconnaissance auprès du public. Nous avons toujours cultivé un ton décalé dans nos campagnes publicitaires, comme l’illustrent nos publicités pour Yop. Nous nous appuyons sur un panel d’adolescents pour tester nos idées et rester en phase avec les attentes des nouvelles générations. Yoplait, avec ses 60 ans d’histoire, nous dépasse : c’est une marque qui était là bien avant nous et qui continuera d’exister bien après nous.
Danone, Sodiaal et aujourd’hui Yoplait : les produits laitiers ont jalonné toute votre carrière. Expliquez-nous ce choix.
J’ai avant tout choisi le secteur de l’agroalimentaire. Un secteur riche, dynamique, en constante évolution, qui parle à tout le monde et qui prend en compte les enjeux de santé. Je me suis ensuite dirigé plus spécifiquement vers l’ultra-frais, où les innovations sont facilement identifiables et les résultats rapides. L’avantage du yaourt est qu’il est consommé dans le monde entier, mais de façon différente : en Asie, il sera plus liquide, en Allemagne, plus épais et à des fins nutritionnelles alors qu’en France, il sera plus léger ou plus gourmand et consommé en fin de repas.
Quelles sont les opportunités chez Yoplait pour 2025 ?
Depuis 3 ans, Yoplait se développe en France comme à l’international. Pour soutenir notre croissance, nous recrutons sur l’ensemble de nos métiers. Yoplait regorge de postes très variés, de salariés ayant des expériences très différentes et d’une réelle diversité de profils. Yoplait accorde de grandes responsabilités aux jeunes collaborateurs et n’hésite pas à les impliquer dans les grandes décisions. Un prérequis essentiel : s’ancrer dans notre modèle qui puise ses racines dans les fermes de nos éleveurs et la proximité avec nos consommateurs.
La diversité dans votre entreprise, c’est pas du bullshit ! La preuve en un exemple concret.
Si la diversité est encore un sujet c’est qu’on n’a pas réussi. Chez Yoplait on essaye de n’avoir aucune fonction genrée et que chacun puisse donner son avis quel que soit son âge ou sa position. Par ailleurs, notre conseil d’administration constitué d’éleveurs laitiers nous permet d’avoir des débats différents de ceux d’autres grandes entreprises. C’est aussi ça la diversité.
40 ans après votre diplôme, que vous reste-t-il de vos années à l’ESSEC ?
Des amis et des souvenirs surtout. Et mon diplôme me suit encore partout ! Il y a 10 ans, j’étais en recherche d’emploi et on m’a reparlé de mon diplôme de l’ESSEC. Même si j’avais quitté l’école il y a plus de 30 ans, celui-ci m’a ouvert des portes.
Chiffres-clés : 1 250 collaborateurs / 786 millions € de CA en 2023 / 3 usines et un centre Recherche & Développement en France
Contact : www.yoplait.fr