Transition écologique : l’enseignement supérieur s’engage !

Transition écologique et enseignement supérieur
Crédit Unsplash

Le rapport confié au climatologue Jean Jouzel préconise l’intégration de la transition socio-écologique dans les formations de l’enseignement supérieur. Sa remise à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en février 2022 a été l’occasion pour France Universités, la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) de lancer, le 23 mars 2022, un appel commun aux candidats à la Présidentielle.

Dans le rapport Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur le groupe de travail multidisciplinaire mené par Jean Jouzel formule des préconisations visant à « accompagner les opérateurs de l’enseignement supérieur dans la mise en œuvre opérationnelle de ce défi primordial pour la société. » Et ce avec plusieurs objectifs : « la sensibilisation de tous les étudiants de l’enseignement supérieur à ces sujets, une optimisation et une coordination de la formation des étudiants devant acquérir une compétence avérée dans ces domaines et l’émergence d’offres de formation spécifiques tout au long de la vie. »

Six actions pour la transition

Six actions essentielles ont été identifiées pour atteindre ces objectifs :

  • Toutes les formations de l’enseignement supérieur devront évoluer (en privilégiant le niveau Bac+2).
  • La transition écologique devient un critère de référence pour les activités des établissements et des opérateurs.
  • Les établissements d’enseignement supérieur accéléreront et renforceront leur implication.
  • La mobilisation des personnels de l’enseignement supérieur sera favorisée, avec une priorité mise sur la formation des formateurs.
  • La mobilisation des étudiants sera encouragée, via des projets concrets de transition écologique soutenus localement par des référents notamment
  • Le déploiement des propositions sera suivi et facilité, via des plateformes d’échange par exemple.

Transition écologique : pour l’enseignement supérieur, c’est le moment !

Des actions qui sont au service de la transition socio-écologique au sens large, tient à rappeler Jean Jouzel. « On parle de transition climatique et énergétique bien sûr, mais aussi de biodiversité, de sécurité alimentaire, d’une transition complète de la société etc. Car toutes les problématiques sont liées. Si cette transition nous concerne tous, les jeunes y ont un rôle particulier à jouer et il y a urgence : soit ils la réussiront, soit ils la subiront ! »

Et pour que les jeunes d’aujourd’hui soient à l’aise dans le monde de demain, la formation sur ces sujets est essentielle, de l’école primaire à la formation continue. « La mission est ambitieuse » affirme le climatologue et« c’est le moment d’agir » appelle de ses vœux Laurent Champaney, directeur d’Arts et Métiers ParisTech et président de la CGE. Une ambition partagée par tous les établissements de l’enseignement supérieur. « CDEFI, CGE, France Universités, nous avons besoin de travailler ensemble, nous avons besoin de toutes les disciplines pour réussir ces transitions » indique Jacques Fayolle, directeur de Mines Saint-Etienne et président de la CDEFI. Parallèlement, Manuel Tunon de Lara, président de France Université, estime que « la mobilisation de l’enseignement supérieur et de la recherche doit trouver un écho politique. Il y a un véritable décalage entre la convergence de tous pour constater l’urgence à agir et l’éloignement des équipes politiques sur ces sujets qui représentent les plus grands défis pour la jeunesse et la société. »

Un appel commun

Partant de ces constats, les trois grandes conférences ont, pour la première fois, lancé un appel commun, dans le contexte des élections présidentielles et des crises qui la traversent, « pour que la transition écologique, énergétique et sociétale devienne une priorité nationale déclinée par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, associant pleinement les scientifiques dans l’élaboration des politiques publiques. » Et ce alors même que « cette transition n’a pas eu la place que j’espérais dans la campagne, ni dans le volet enseignement, ni dans le volet recherche, qui est pourtant concernée aussi » regrette Jean Jouzel.

Transition écologique : l’enseignement supérieur en action 

Un constat partagé par Manuel Tunon de Lara. « En la matière, les universités ont tout pour être sur le devant de la scène : la force de la recherche, la population étudiante qui veut donner du sens à ses études et à ses métiers. Il est impensable pour moi que les directeurs d’établissements n’aient pas, dès aujourd’hui, un schéma stratégique sur le plan du développement durable et de la transition énergétique. »

Pour Laurent Champaney, l’heure est aussi à l’action dans les grandes écoles. « Nous formons les cadres, les managers, les ingénieurs qui seront, demain, au pilotage des entreprises et de la société, qui auront de l’impact » insiste-t-il. D’autant plus que les enjeux de cette transition socio-écologique sont transverses. « A côté de cours dédiés, le plus gros challenge pour nous est d’irriguer toutes les disciplines avec les questions de développement durable et de responsabilité sociale. Dans l’enseignement supérieur, c’est comme dans les entreprises : on ne peut plus avoir le développement durable d’un côté et le business as usual de l’autre » insiste Denis Guibard, DG d’IMT-BS et président de la commission DD&RS de la CGE.

Jacques Fayolle pointe quant à lui le rôle plus que jamais décisif des ingénieurs (et des écoles qui les forment !) dans la réussite de cette transition socio-écologique. « On dit que les ingénieurs sont les médecins du monde et on constate évidemment des attentes fortes des élèves et des enseignants pour accompagner ce processus de transition. De fait, l’enjeu de formation du corps enseignant est clair. Parallèlement, il est impératif de mettre ces questions-là au cœur du système : elles doivent être des éléments d’attractivité de nos écoles et des emplois auxquels nous préparons nos élèves. Les solutions sont à la croisée des chemins et le fait que les trois conférences (France Université, CGE et Cdefi) soutiennent cette initiative est fondamental », conclut-il. .

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