ParisTech, pari tenu ?

Toute l'actu de ParisTech en 2023
Crédit Unsplash

Être l’alliance des grandes écoles d’ingénieurs d’excellence françaises. C’est avec cette ambition que s’est créé ParisTech il y a 30 ans. Depuis, ParisTech n’a de cesse de travailler son ADN basé sur la complémentarité. Complémentarité de disciplines, de formations, de recherches et d’innovations en sciences et technologies. Une complémentarité au service d’une communauté de valeurs : l’excellence du modèle des grandes écoles d’ingénieurs françaises bien sûr, mais aussi l’ouverture (internationale, sociale, pédagogique), la recherche de l’innovation comme clé des succès futurs et la solidarité.

Membres d’une alliance conçue pour devenir une référence internationale, les écoles membres de ParisTech brillent dans les classements à travers le monde. Mais si certaines portent encore la marque ParisTech comme un étendard, d’autres ont décidé de la remplacer ou d’y ajouter le pavillon d’autres références internationales, à l’image de PSL (dans le Top 50 des trois grands classements internationaux : Shangaï, Times Higher Education et QS), ou de l’Université Paris-Saclay (16e mondiale et 1e en Europe continentale au classement de Shangaï). Face à ces mastodontes de l’enseignement supérieur français dans et hors de nos frontières, quelle est aujourd’hui la valeur ajoutée de ParisTech ? Pourquoi cette alliance a-t-elle encore lieu d’être et de se développer ? En quoi la marque ParisTech porte-t-elle les étudiants, les diplômés et les enseignants-chercheurs de ses écoles membres au plus haut niveau aux quatre coins du monde ? Quelle influence cette alliance a-t-elle sur la renommée et la modernisation de la formation d’ingénieurs à la française ? Ces questions font d’autant plus débat lorsque l’on considère les questions de la place des ingénieurs dans la réindustrialisation de la France, de la problématique de « fuite des cerveaux » français vers des centres de recherche à travers le monde, et du besoin impérieux des entreprises de recruter des ingénieurs de talent pour dompter les transformations énergétiques, climatiques, numériques et économiques auxquelles elles font face. Alors, où en est le réseau ParisTech ? Le point dans ce numéro spécial.

SOMMAIRE

L’interview de Christian Lerminiaux, président de ParisTech
Ingénieur ParisTech qui es-tu ?
Pas forcément le même maillot… mais tous la même philo !
Pitch ta spé ! Les étudiants de ParisTech témoignent
Appel à l’action… réaction ! Les écoles de ParisTech s’engagent pour la sustainability
Pourquoi les étudiants de ParisTech choisissent un double-diplôme à l’international ?
Où sont les femmes dans les écoles d’ingénieurs de ParisTech ?
Premier emploi : les diplômés de ParisTech ont la côte auprès des employeurs 
Associations et startups : les élèves de ParisTech sont dans la place

« A l’international, la marque ParisTech équivaut à celle du MIT ! » – L’interview de Christian Lerminiaux, président de ParisTech

Être le réseau des grandes écoles d’ingénieurs d’excellence française. C’est avec cette ambition que s’est créé ParisTech il y a 30 ans. Peut-on dire aujourd’hui que le pari est tenu pour ParisTech ? Le point de vue de Christian Lerminiaux, Président de ParisTech.

Certains établissements ont quitté ParisTech il y a quelques années. Où en est le réseau aujourd’hui ?

Je crois qu’on peut dire que le pari de ParisTech est tenu ! Aujourd’hui construit autour de sept grandes écoles d’ingénieurs, le réseau a en effet connu des évolutions il y a quelques années, en lien avec la problématique de construction des politiques de sites. Si certains établissements ont alors jugé que ces dernières prévalaient sur tout le reste, on peut imaginer assez facilement qu’une fois que la poussière sera retombée et que ces politiques de site seront ancrées, nous pourrons revenir sur les fondamentaux du réseau. A savoir, rassembler des formations d’ingénieurs qui ont vocation à construire et former les futurs cadres des entreprises et de la Nation. Car le réseau n’est pas figé. Si d’autres écoles jugent partager nos valeurs et nos attributs – et que nous le jugeons aussi ! – nous pourrions tout à fait envisager d’ouvrir ParisTech à de nouveaux établissements.

Justement, dites-nous en plus sur la mission des écoles de ParisTech.

Les entreprises et la Nation ont besoin de cadres dotés de compétences scientifiques et technologiques fortes. Pas forcément des spécialistes d’un ou plusieurs domaines, mais des femmes et des hommes à même de comprendre l’ensemble des aspects et des évolutions de la science et de la technologie. En France, nous avons encore une vision très technique de la technologie. Et ce, alors même que la technologie est au cœur des grandes transitions sociales, sociétales et environnementales que nous traversons. Sans cette compréhension technologique, les décisions sont forcément un jour limitées. Etablir des partenariats avec des formations de type business school et Sciences Po pour y diffuser une compréhension de la science et de la technologie fait d’ailleurs partie de notre stratégie. On reproche souvent aux écoles d’ingénieurs françaises d’être endogames, de vivre sur elles-mêmes. Mais ce n’est pas vrai, bien au contraire ! Notre objectif est de comprendre la diversité et d’accueillir de nouveaux publics pour trouver des solutions qu’on ne trouverait pas en se limitant à une vision franco-française. Car notre pays garde encore cette culture de la science avant tout : on considère que si la science est noble, l’utilisation de la science pour faire des choses est moins noble. Alors qu’aux Etats-Unis, la physique et les mathématiques sont catégorisées comme « des sciences en train de se faire » et on appelle ça… l’ingénierie !

Si la marque ParisTech est très visible à l’international, pourquoi l’est-elle moins en France ? Comment vous positionnez-vous par rapport à de grands ensembles comme PSL ou Paris-Saclay ?

En France, la marque ParisTech en tant que telle n’est pas forcément clé : on connaît d’abord nos écoles et la qualité de leurs formations. D’autant qu’elle n’est pas associée aux institutions composantes en elles-mêmes, mais à leurs formations d’ingénieur généraliste adossées à la recherche.

Par ailleurs, les entreprises qui recrutent nos diplômés voient en ParisTech un label d’excellence et une communauté de valeurs. Et à l’international, la marque ParisTech équivaut à celle du MIT ! L’international justement, demande d’avoir des entités d’une taille suffisamment importante pour y être visible, entités dont font d’ailleurs partie bon nombre des écoles de ParisTech. Concernant les politiques de sites, celles-ci ont pour vertu de rassembler des établissements dans une unité de lieu (ce qui n’est pas le cas des écoles de ParisTech) et de mixer différentes formations. Leur émergence a entraîné la nécessaire création de politiques de marques au niveau national et au niveau international, existant à côté de la marque ParisTech qui jouit quant à elle également d’une forte réputation en dehors de nos frontières. De fait, nous souhaitons faire en sorte aujourd’hui que ParisTech soit une marque qui appartienne à ces grands établissements qui deviendraient ainsi un peu propriétaires de la marque ParisTech.

Christian Lerminiaux, président de ParisTech

Les écoles de ParisTech promeuvent la formation de l’ingénieur à la française. Pourquoi ce modèle commence-t-il à faire des émules à l’étranger ?

Les grandes universités anglo-saxonnes et asiatiques, originellement très disciplinaires, commencent en effet à s’inspirer de notre modèle plus généraliste. Nos diplômes d’ingénieur généraliste en cinq ans sont d’ailleurs pour elles des sources d’inspiration pour créer de nouvelles formations au carrefour de leurs deux programmes phares que sont le bachelor et le PhD. Une dynamique que nous souhaitons bien sûr encourager. Un de nos rêves serait de faire en sorte que ces formations soient distinguées à l’international au même titre que les MBA aujourd’hui et qu’on crée, par exemple, un classement des formations généralistes d’ingénieurs dans le monde.

La recherche et l’innovation sont également au cœur du projet initial de ParisTech. Comment ce parti pris se concrétise-t-il aujourd’hui ?

Nous adossons la formation à la recherche. Nous ne revendiquons pas de définir des stratégies de recherche, mais nous revendiquons que la recherche menée dans chacun de nos établissements soit utilisée au mieux pour former nos ingénieurs, afin de les rendre capables de se saisir de la recherche et de l’utiliser pour créer des pépites. Un ingénieur formé dans une formation de type ParisTech doit savoir identifier, dans la recherche à laquelle il est exposé, les éléments à même de créer ce qui pourrait devenir une licorne. Et d’ailleurs, un bon nombre de licornes ont été créées par des ingénieurs diplômés d’une école de ParisTech ! Je pense notamment à la toute dernière, Exotec, imaginée par un diplômé de Mines Paris.

« Les ingénieurs diplômés des écoles de ParisTech ne font pas juste partie des solutions technologiques et organisationnelles aux grands défis posés par les transitions économique, écologique, sociale et sociétale que nous vivons. Ce sont eux qui trouvent ces solutions technologiques et organisationnelles et qui les mettent en œuvre. »

Christian Lerminiaux, Président de ParisTech

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez l’interview de Laurent Champaney directeur des Arts et Métiers

Ingénieur ParisTech qui es-tu ?

Plutôt étudiant ou apprenti, spécialiste ou généraliste, franco-français ou international, futur chercheur ou futur manager, salarié ou entrepreneur : portrait-robot de l’ingénieur ParisTech que recherchent toutes les entreprises.

Pour les écoles du réseau ParisTech, un seul d’ordre : excellence. Une marque de fabrique des écoles du réseau qui atteste de l’expertise, du professionnalisme et de l’engagement de l’ingénieur ParisTech. « Car nous attendons de nos diplômés qu’ils soient capables de comprendre la science qui est en train de se faire, de l’utiliser et d’en tirer des conséquences » introduit Christian Lerminiaux, président de ParisTech et directeur de Chimie ParisTech.

Un ingénieur made in France ouvert sur le monde

Si l’ingénieur ParisTech a suivi la désormais célèbre formation d’ingénieur généraliste à la française, il n’en demeure pas moins résolument tourné vers l’international. Cette ouverture sur le monde nourrie par sa curiosité, son envie d’apprendre et sa capacité d’adaptation naturelles, est en effet fortement développée grâce aux mobilités proposées par les écoles de ParisTech.  On compte en effet près de 70 accords internationaux, 50 universités partenaires à l’étranger et 30 % d’étudiants internationaux accueillis chaque année au sein des écoles du réseau, sans oublier de nombreux cours dispensés en anglais.

Un leader à l’écoute

Ouvert sur le monde et sur les autres, l’ingénieur ParisTech est aussi à l’écoute de la technologie et de ses évolutions et ce, afin de mieux la maîtriser, manier les concepts et trouver des solutions aux problèmes complexes posés par le monde d’aujourd’hui. Mais avant d’être un homme ou une femme de science, l’ingénieur ParisTech est avant tout un citoyen, un humaniste responsable qui a pour rôle d’assurer le lien entre les sciences, la technologie et l’Humanité. « Nous avons besoin d’hommes et de femmes capables de comprendre qu’on ne vit pas dans un monde virtuel mais dans un monde qui demande de faire, de fabriquer et d’utiliser des choses, et tout cela doit être intégré. Des ingénieur.e.s capables de mettre en œuvre, d’organiser un système ou une entreprise et de mener à bien un management opérationnel et décisionnel en se reposant sur leurs bases technologiques et scientifiques » précise Christian Lerminiaux.

L'ingénieur ParisTech, l'ingénieur des temps modernes
Crédit AdobeStock

L’ingénieur des temps modernes

Car l’ingénieur ParisTech, depuis toujours tourné vers l’avenir, a bien pris conscience de l’adage selon lequel seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Et pour aller plus loin dans les solutions proposées face aux challenges de l’époque, ce leader charismatique a toujours su reconnaître les atouts de chacun pour constituer une équipe d’hommes et de femmes de sciences complémentaires. Et tout cela dans le but de créer la transdisciplinarité nécessaire à la création de projets porteurs d’avenir.  Car l’ingénieur ParisTech possède la capacité, mais surtout la vocation, de comprendre le monde qui l’entoure pour proposer des concepts et des solutions. « La compréhension des grand enjeux sociétaux et environnementaux d’aujourd’hui et de demain doit être au cœur de la vision de nos ingénieurs. Cette capacité à appréhender l’ensemble des secteurs de la science et de la technologie avec une vision systémique globale est clé » ajoute Christian Lerminiaux.

L’ingénieur que tout le monde veut dans son équipe 

Ouverture sur le monde et sur les autres, expertise technique, connaissances académiques, soft skills, et valeurs humanistes : autant de qualités incontournables qui ont tout pour séduire les entreprises qui cherchent, aujourd’hui, à répondre aux défis technologiques, économiques, sociétaux, sociaux et environnementaux de demain. Pourquoi ? Car l’ingénieur ParisTech est un homme ou une femme de science qui veut mettre ses connaissances au service de la société. Visionnaire solidaire et positif, il est prêt à s’adapter, rebondir, expérimenter, échouer et se relever pour inventer le monde de demain.

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez l’interview de Laurent Buisson directeur d’AgroParisTech

Pas forcément le même maillot… mais tous la même philo !

Toutes les spécialités de l'ingénieur ParisTech

Qu’elles affichent ou non le label ParisTech dans leur nom, les écoles membres du réseau partagent toutes les mêmes valeurs. Et ce n’est pas la seule chose qu’elles partagent ! Travaux de recherche, réseaux, alumni, enseignements : ParisTech s’impose comme LE carrefour incontournable pour booster l’innovation dans les grandes écoles d’ingénieurs françaises.

Si l’excellence et la complémentarité sont les traits communs des écoles du réseau ParisTech, celles-ci se retrouvent également autour de plusieurs valeurs. Parmi elles figurent l’ouverture sociale et internationale, la mise en place de nouveaux modèles pédagogiques et la solidarité, sans oublier l’innovation qui fait de ParisTech, the place to be pour les ingénieurs de demain. 

Echange : mode d’emploi

Qui dit innovation dit polyvalence, ouverture d’esprit et multidisciplinarité. Et dans cette dynamique, ParisTech a choisi de favoriser la communication entre les élèves de ses écoles membres en leur donnant la possibilité de bénéficier de la richesse et de la force de l’ensemble du réseau. Comment ? En leur proposant des années de spécialisation. Cette initiative, qui a vu le jour il y a plus d’une dizaine d’années, a d’ailleurs été mise en place à la demande des élèves eux-mêmes, qui souhaitaient acquérir de nouvelles compétences dans un environnement tout autre. Dès lors, une convention a donc été signée par les sept écoles membres du réseau, mettant ainsi en place une multitude de modalités d’échanges : possibilité d’effectuer sa dernière année dans une autre école du groupe, de redoubler dans un autre établissement. Les doctorants peuvent suivre des cours complémentaires, des unités ou des séminaires dans une ou plusieurs écoles de leurs choix… Autant de possibilités qui constituent un véritable projet pédagogique et une occasion unique de construire un parcours sur-mesure.

Double diplôme

Pour aller encore plus loin dans la multidisciplinarité, les écoles membres de ParisTech ont également mis en place des doubles diplômes. L’objectif ? Développer des compétences complémentaires et ouvrir les étudiants à la transdisciplinarité en France, mais également à l’international. Ainsi, 95 étudiants ont pu bénéficier d’une double formation entre 2013 et 2018 dans les écoles du réseau. Et ce n’est pas tout ! ParisTech a également choisi de s’étendre en dehors de ses écoles membres et de s’associer avec d’autres établissements de renom. Depuis quelques années, des doubles diplômes ont ainsi été créés avec des grandes écoles de management et d’ingénieurs : HEC Paris, ESSEC, ISAE Supaéro, ENSMA, entre autres. Certaines universités telles que la Faculté de médecine de l’Université Paris-Sud, la Faculté de Pharmacie de l’Université René Descartes, ou encore l’Institut pratique du journalisme de Paris-Dauphine bénéficient également des doubles diplômes en partenariat avec les écoles ParisTech.

ParisTech à l’international

Dans cette dynamique d’échange, de transversalité et de pluridisciplinarité, ParisTech mise également sur une coopération à l’international. Et ce grâce des accords de partenariats avec de prestigieuses institutions étrangères dont les sept écoles de ParisTech font partie. Les étudiants des écoles du réseau peuvent donc effectuer un double diplôme dans un institut étranger partenaire faisant partie des réseaux de coopération ATHENS, CESAER ou encore Magalhaes. Le but de ces accords et de ces réseaux ? Organiser des échanges académiques, faciliter la mobilité internationale et mettre en relation des enseignants et chercheurs de toutes les nationalités. En un peu plus de 20 ans de développement, ces partenariats ont permis à ParisTech de se déployer en Chine, au Brésil, en Russie, en Colombie ou encore en Argentine. Plus récemment, les écoles du réseau ont vu leurs partenariats s’étendre sur les continents Africain et Asiatique. Autant de destinations qui permettront à un élèves-ingénieur français ou international d’obtenir de nouvelles compétences linguistiques, de découvrir une nouvelle culture, de travailler sa capacité d’adaptation et de parler innovation à l’international. Une expérience fortement appréciée par les entreprises.

Des chaires made in ParisTech

Cette dynamique d’innovation que ParisTech la développe aussi autour de nombreuses chaires. L’objectif ? Combiner des activités de recherche au plus haut niveau d’excellence et diffuser ces connaissances auprès des élèves de chaque école. Parmi ces chaires, citons par exemple la chaire Eco-conception des bâtiments et infrastructures qui a vu le jour en 2008 autour d’AgroParisTech, de l’Ecole des Ponts ParisTech et de Mines Paris – PSL, soutenue par Vinci. En 2019, cette chaire s’est d’ailleurs transformée. Désormais appelée Lab Recherche Environnement Vinci ParisTech cette structure permet de multiplier les passerelles entre la recherche et l’industrie. La Chaire BiomeCAM Innovation et Handicap rassemble quant à elle les Arts et Métiers, ESPCI Paris – PSL et Mines Paris – PSL depuis fin 2010. Elle s’articule autour de trois piliers stratégiques : l’innovation clinique en orthopédie, le confort et la sécurité, ainsi que le sport et la santé, dans le but d’innover pour la santé de demain. Autre chaire incontournable du réseau ParisTech, la Chaire Mines Urbaines qui associe les Arts et Métiers, Chimie ParisTech – PSL et Mines Paris – PSL, soutenue par la fondation ParisTech, afin de développer l’écoconception ou encore l’économie circulaire.

Innovation et Entrepreneuriat

Si ParisTech mise sur l’innovation, le réseau n’en oublie pas pour autant l’entrepreneuriat. Au cœur du campus d’AgroParisTech, Grégoire Burgé, Directeur Adjoint en charge de l’Innovation, coordonne ainsi les InnLabs, « un réseau d’incubateurs scientifiques et techniques internes permettant d’accueillir et d’accompagner des startups d’AgroParisTech, mais pas que » explique-t-il. Ces InnLabs (Food’InnLab, Farm’InnLab, Forest’InnLab et Biotech’InnLab) sont en effet ouvert à tous les étudiants et diplômés du réseau ParisTech… et plus encore. « Les projets porteurs d’avenir et à impact nécessitent des compétences diverses sur une multitude de sujets. Il faut créer des équipes mixtes, de la complémentarité, et c’est justement ce qui fait toute la force des écoles du réseau ParisTech, caractérisées par la multiplicité de leurs disciplines » explique-t-il. « Lors de la semaine d’échanges scientifique et culturel ATHENS qui rassemble les étudiants des écoles du réseau, la synergie entre les étudiants du réseau est palpable. On observe une grande réciprocité, des rapprochements qui s’effectuent autour de valeurs scientifiques et humaines communes, ce qui laisse penser que l’ingénieur de demain sera capable d’être tout aussi technique qu’humaniste » conclut-il.

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez l’interview de Christian Lerminiaux directeur de Chimie ParisTech-PSL

Pitch ta spé ! Les étudiants de ParisTech témoignent

Pourquoi j’ai choisi mon école et pas une autre ? A quels enjeux de demain me prépare-t-elle ? Pourquoi c’est elle qui me permettra vraiment de transformer le monde ? Quels outils ma formation m’apportera pour répondre aux enjeux de demain ? Léa Chapagain, Vanina Amblas et Krystal Zaouane, élèves-ingénieures des écoles membres de ParisTech nous disent tout.

Les étudiants de ParisTech pitchent leur spécialité
Crédit Forum Horizon Chimie

Léa Chapagain, étudiante en deuxième année du cursus Ingénieur à Chimie ParisTech

Rejoindre une école du réseau ParisTech c’est… ?

Etre passée par des classes préparatoires parisiennes pour rejoindre ce réseau d’écoles de haut niveau. Ces écoles d’ingénieurs d’excellence sont reconnues au niveau national et au-delà et c’est pour cela que ParisTech faisait partie de mes vœux d’intégration. Rejoindre Chimie ParisTech m’a permis d’en apprendre davantage sur tout le réseau. Sur ses engagements sociaux et sociétaux notamment, via les Cordées de la réussite qui permettent à des lycéens de progresser dans les matières scientifiques et pourquoi pas de s’engager dans une formation scientifique. Cela m’a beaucoup parlé et m’a convaincu de m’engager au début de ma première année pour tutorer trois élèves de classes préparatoires.  

A quels enjeux de demain votre formation à Chimie ParisTech vous prépare-t-elle ?

Dans le contexte actuel de transition écologique, la transformation de l’industrie chimique est un enjeu important. En effet, c’est une filière indispensable qui se décline dans de très nombreuses branches avec des applications infinies. Mais elle jouit malheureusement d’une assez mauvaise réputation, étant directement liée à la pollution dans l’imaginaire collectif. À Chimie Paris, nous sommes tous sensibilisés à la transition vers une chimie plus verte et durable.

Votre définition de l’ingénieur ParisTech ?

Être ingénieur ParisTech c’est être curieux, ouvert sur le monde et pluridisciplinaire. Nous passons un semestre de notre cursus à l’étranger et nous avons l’opportunité de participer à des programmes d’échanges courts dans différentes universités européennes avec les semaines ATHENS. De plus, nombreux sont ceux qui choisissent de prendre une année de césure ou d’entamer un double diplôme pour diversifier leur parcours et profiter d’une ouverture sur le monde encore plus importante.

Les étudiants de ParisTech pitchent leur spécialité
Crédit Alexandre Bebon

Vanina Amblas, étudiante en deuxième année du cycle Ingénieur à l’Institut d’Optique

Pourquoi l’Institut d’Optique Graduate School et pas une autre école ?

J’avais envie d’exercer un métier scientifique au service de l’Humanité, de l’environnement et de mener des projets concrets. Et quelle plus belle science que celle de la lumière ? Celle dont la nature encore si sombre illumine le monde entier. La lumière est à la fois un objet d’étude passionnant et un outil puissant pour observer, capturer, transporter de l’information et de l’énergie, éclairer, mesurer, modifier la matière… Ce qui en fait un objet fascinant et un vecteur de créativité.  De plus, l’optique trouve des applications dans de nombreux domaines comme la santé, l’environnement, le numérique, la sécurité, l’agriculture, le transport, l’éclairage, l’art… En entrant à SupOptique j’avais donc la promesse d’études passionnantes et d’un métier dans le secteur de mon choix. 

Justement en quoi les valeurs de l’école vous correspondent-elles ?

L’Institut d’Optique Graduate School est précurseur sur les sujets environnementaux mais également sur la diversité et de l’égalité femmes-hommes Les étudiants sont tout de suite sensibilités à ces problématiques via des actions concrètes telles que des formations, des associations étudiantes ou des événements organisés par l’école.

Quels outils l’école vous fournit-elle pour répondre aux enjeux de demain ? La plupart de nos cours nous seront utiles dans le domaine de l’énergie car nous retrouvons l’optique dans les énergies solaires (photovoltaïques et thermiques). Mais ce n’est pas tout. Nos compétences de SupOpticiens seront également utiles dans d’autres types d’énergie à l’image de l’éolien ou du nucléaire. L’optique est également présente dans des technologies utilisées pour détecter des polluants et participer à leur destruction. En fait avec l’optique, les possibilités sont infinies.

Les étudiants de ParisTech pitchent leur spécialité

Krystal Zaouane, étudiante en troisième année du PGE des Arts et Métiers et Présidente de l’Union des Elèves

Pourquoi rejoindre les Arts et Métiers ?

Poursuivre une formation d’ingénieur basées sur des cours axés sur la pratique et revenant aux bases de l’ingénierie industrielle comme l’usinage ou la fonderie, jusqu’à l’étude complète d’un moteur. C’est également faire partie d’une école chargée de 200 ans d’Histoire et de traditions mais surtout, imprégnée par de fortes valeurs sociales et humanistes. Avec des frais de scolarité peu élevés, les Arts et Métiers se veulent accessibles au plus grand nombre, ce qui permet une grande mixité sociale et culturelle. Notamment en mettant en place des actions afin de promouvoir l’ingénierie auprès des jeunes filles qui restent en minorité dans ce secteur d’activités. Aux Arts et Métiers, nous travaillons et échangeons avec des enseignants-chercheurs et des techniciens qui nous permettent d’appréhender la théorie mais surtout, la réalité du terrain.

Etudier aux Arts et Métiers c’est… ?

Profiter d’une vie associative riche et intense qui joue un rôle important dans le développement des compétences des futurs ingénieurs. Cela permet de développer un savoir-faire et un savoir-être qui prennent forme grâce aux traditions de l’école basées sur la solidarité, la bienveillance et l’ouverture pour que chacun puisse trouver sa place et mettre en avant ses qualités humaines. Le bien-être étudiant et les enjeux environnementaux sont au cœur des actions de la vie étudiante. Parmi les initiatives d’étudiants Gadzarts, je citerais la Convention des Arts et Métiers pour la Transissions Ecologique (CAMTE), une rencontre annuelle d’étudiants, d’acteurs majeurs de l’industrie et d’experts de renommée mondiale qui vise à développer des projets écologiques innovants. En termes de qualité de vie, les associations étudiantes des campus mettent un point d’honneur à lutter contre les addictions, les discriminations et les violences sexuelles et sexistes et développent des dispositifs dédiés en collaboration avec l’école.

Pourquoi votre formation vous permettra de changer le monde ?

Car elle a pour mission de former les leaders des industries responsables de demain. C’est-à-dire des ingénieurs capables de concevoir des produits et des systèmes respectueux de l’environnement, tout en maîtrisant les risques et les coûts. L’ingénieur Arts et Métiers est doté d’une maturité sociale et d’une grande bienveillance alliant savoir-faire et savoir-être. C’est un leader qui sait mettre en œuvre des innovations technologiques et organisationnelles impactantes et indispensables aux transitions industrielles, numériques, environnementales et sociétales. 

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez l’interview de Vincent Croquette directeur d’ESPCI Paris – PSL

Appel à l’action… réaction ! Les écoles de ParisTech s’engagent pour la sustainability

De par leurs spécialités, les écoles de ParisTech sont en première ligne pour répondre aux défis posés par le Manifeste étudiant pour un réveil écologique. Mais quelles solutions peuvent-elles concrètement apporter et quelles actions peuvent-elles vite mettre en œuvre en réponse à cet appel à la durabilité ? Les étudiants appellent à l’action, leurs écoles sont déjà en mode réaction.

« Inclure une ambition sociale et environnementale dans nos métiers », tel est le cap que le Manifeste étudiant pour un réveil écologique propose de suivre. Ils sont d’ailleurs plus de 30 000 étudiants à avoir signé le manifeste depuis 2018. Un chiffre qui témoigne des préoccupations grandissantes des étudiants face à l’urgence climatique mais pas que ! Dirigeants et établissements de toutes sortes se mobilisent également en faveur d’un réveil écologique. « Notre volonté est de former des leaders responsables » introduit Nadège Troussier, directrice générale adjointe en charge des Formations aux Arts et Métiers. Et si cette volonté est partagée par toutes les écoles du réseau, c’est bien parce que la RSE a toujours fait partie de l’ADN de ParisTech.

Les cours de sustainability plébiscités

En témoignent leurs masters et formations dédiés à l’environnement et l’énergie. C’est le cas des Arts et Métiers qui proposent des mastères spécialisés sur l’environnement et l’énergie sur tous leurs campus de France. « Nos mastères sont très spécialisés et attirent beaucoup de candidats, ce qui prouve que l’on répond aux attentes des étudiants en matière de sustainability » explique Nadège Troussier. 500 étudiants font en effet le choix de ces formations chaque année sur les huit campus des Arts et Métiers. « L’idée serait d’aller encore plus loin avec une vraie transformation des pratiques de l’enseignement et une ambition d’évolution du collectif sur ces problématiques pour réussir à accompagner la société » ajoute-t-elle.

Laboratoires de recherche

Les questions relatives au développement durable sont également au cœur des travaux des laboratoires de recherche et chaires des établissements du réseau, à l’image de l’Ecole des Ponts ParisTech. Outre des cours obligatoires sur la neutralité carbone dès les premières années de la formation ingénieurs, l’école se démarque par son Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement (CIRED). Celui-ci est destiné à étudier l’articulation entre l’environnement, les ressources et le développement à travers des domaines tels que l’énergie, les infrastructures urbaines ou encore les activités agricoles.

Les étudiants de ParisTech s'engagent pour la sustainability
Crédit AdobeStock

ParisTech le trait d’union vers les grandes entreprises

Ce sont d’ailleurs ces travaux de recherche qui permettent de mettre en relation les grands groupes en pleine transition écologique et les ingénieurs responsables de demain. Et ce par le biais de stages en France ou à l’étranger, de programmes d’échanges ou de doubles diplômes, mais également par la participation des grands groupes aux chaires développées par les écoles du réseau ParisTech. L’occasion pour les étudiants qui souhaitent faire évoluer la société vers un réveil écologique de travailler directement auprès des entreprises à l’origine de ces chaires – à l’image de VINCI, la Société Générale, EDF ou encore Philips – et de les guider vers des modes de fonctionnement plus sobres grâce à leur expertise et leur maîtrise des outils technologiques actuels.

La tech au service de la sustainability

Car la technologie œuvre justement en faveur de la sustainability. Et ce « même si certains jeunes s’éloignent de la technologie pensant que ce n’est pas la solution face à l’urgence climatique » indique Nadège Troussier. Alors même que la culture de la technologie et surtout sa maîtrise sont les clés qui permettront de trouver les solutions de demain. « La technologie un rôle central dans l’émergence de nouveaux modes de fonctionnement. Plus nous connaitrons et maîtriserons la technologie, plus elle nous aidera à bifurquer vers des innovations plus vertes et plus respectueuses du vivant. Nous cherchons à former plus d’ingénieurs à la maitrise de cette technologie et à devenir des leaders responsables » conclut Nadège Troussier. 

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez l’interview de Remi Carminati directeur de l’Institut d’Optique Graduate School

Pourquoi les étudiants de ParisTech choisissent un double-diplôme à l’international ?

Sept écoles, 12 000 étudiants dont 30 % d’internationaux et 68 accords internationaux : impossible de passer à côté d’une expérience hybridée quand on étudie au sein d’une école membre de ParisTech. Double-diplôme en France ou à l’international, alternance ou stage à l’étranger : des étudiants de ParisTech qui ont tenté l’expérience nous ouvrent les portes de leur quotidien.

Portraits d'étudiants de ParisTech en double diplôme

Júlia Frassetto Bonareti, étudiante brésilienne de 23 ans en double-diplôme à Unicamp (Brésil) et à AgroParisTech

Au Brésil, le concept de grande école n’existe pas. C’est donc lorsqu’Unicamp, son université située à São Paulo, lui a parlé du programme avec AgroParisTech, que Júlia Frassetto Bonareti a découvert la prestigieuse école d’ingénieurs française. « Quand je suis arrivée à Unicamp en ingénierie des aliments, tout le monde voulait suivre ce double-diplôme avec AgroParisTech qui était très célèbre, se remémore l’étudiante brésilienne. C’était l’objectif à atteindre et cela m’a beaucoup motivée. J’ai commencé à apprendre le Français, j’ai passé un entretien… et j’ai été retenue. AgroParisTech est connue pour être une des meilleures écoles d’Europe et je suis vraiment fière d’en faire partie. »

Pendant deux ans, la jeune femme a suivi une année d’ingénierie agroalimentaire et une année d’ingénierie des procédés de production à AgroParisTech, puis a clôturé cette expérience française par un stage chez L’Oréal. Elle est ensuite retournée au Brésil pour y finir son cursus universitaire et continue même son expérience chez L’Oréal dans son pays. « Ce double-diplôme dure en tout six ans et demi, explique-t-elle, car au Brésil on travaille en entreprise la journée et on est en formation le soir. C’est le même système que l’apprentissage mais on se partage le temps entre les études et le travail sur une même journée. »

Si son séjour en France a été marqué par la première vague de Covid-19, Júlia en garde malgré tout de très bons souvenirs. « Beaucoup d’attention était donnée aux étudiants étrangers, avec un accompagnement sur comment intégrer la société française, comprendre la culture, des cours de Français, d’Anglais… C’est très important d’avoir ce type de suivi et de soutien ». Aujourd’hui la jeune femme aimerait travailler en production, dans l’alimentaire ou la cosmétique avant d’évoluer vers un poste de manager. Et pourquoi pas, revenir en France !

Portraits d'étudiants de ParisTech en double diplôme

Romain Perron, 23 ans, élève-ingénieur à l’Institut d’Optique et à la KTH Royal Institute of Technology de Stockholm

Parlez-nous de votre parcours depuis le baccalauréat.

Après le bac, j’ai intégré une classe préparatoire au lycée Masséna de Nice pour trois ans. Je suis ensuite entré à l’Institut d’Optique où j’ai passé deux ans et depuis septembre 2022, j’effectue ma troisième année en double-diplôme à la KTH Royal Institute of Technology de Stockholm. A la fin des trois semestres, il me restera un stage de fin d’études à faire, en France ou en Suède.

Pourquoi ce choix de faire un double-diplôme ?

D’abord, le choix d’intégrer l’Institut d’Optique s’est fait lors de ma dernière année de prépa durant laquelle je me suis rendu compte que c’était un domaine que j’aimais particulièrement. Les ingénieurs-opticiens sont particulièrement recherchés, il y a beaucoup de débouchés et, en France, l’Institut d’Optique est très reconnu dans ce domaine. C’est la plus spécialisée et une des rares écoles d’ingénieurs à être autant centrée sur la physique. C’est ensuite à l’école que j’ai découvert la KTH. J’ai aimé le fait que le double-diplôme permette d’avoir accès à un large choix de cours et d’options. Moi j’ai choisi un MSc Engineering Physics en Suède qui me permettra d’avoir un diplôme un peu plus généraliste que celui de l’Institut d’Optique et m’ouvrira d’autres portes. J’ai par exemple un cours de physique de l’environnement et j’ai tout de même conservé un cours d’optique pour la continuité.

Que vous apporte cette expérience à la KHT ?

C’est une université très internationale. Il y a presque plus d’étudiants internationaux que suédois dans les cours que je suis ! On rencontre beaucoup de monde, de pays différents, c’est enrichissant à tous les points de vue. Cela m’a aussi permis de découvrir la Suède, pays que je souhaitais visiter depuis longtemps. Stockholm est une ville très agréable à vivre où la vie coûte chère mais où le cadre de vie et l’atmosphère me plaisent beaucoup.

Un conseil à un étudiant qui hésite à faire un double-diplôme international ?

Si vous en avez l’opportunité, faites-le ! C’est une super expérience qui ne peut vous apporter que des bonnes choses sur le plan professionnel et humain. C’est notamment un très bon atout pour être embauché plus tard car vous pourrez montrer que vous êtes capable de parler anglais au quotidien, de vous adapter, etc.

Portraits d'étudiants de ParisTech en double diplôme

Arthur Listwan, 26 ans, en double-diplôme à Chimie ParisTech – PSL et à l’Université de Shanghaï Jiao Tong

Après ses années de lycée effectuées dans la région de Dijon, Arthur Listwan a intégré une prépa BCPST biologie, physique, chimie au lycée Carnot de Dijon. Pour ses deux premières années en école d’ingénieurs, il choisit Chimie ParisTech avant de débuter une belle série d’expériences à l’international. « J’ai décidé de faire une année de césure et je suis parti huit mois au Canada dans une université au Québec pour étudier la science du sol et la chimie environnementale, raconte-t-il. Une expérience personnelle car il n’y avait pas de partenariat entre le Québec et mon école à ce moment-là. Depuis, plusieurs partenariats ont été noués. »

De retour en France, il découvre que Chimie ParisTech va ouvrir un double-diplôme avec une université chinoise à Shanghai. « J’ai alors entamé un double-diplôme de deux ans entre septembre 2019 et août 2021 pour obtenir un master de chimie chinois. » Pas encore tout à fait satisfait de ses connaissances en matière d’environnement, Arthur décide alors de faire un master spécialisé avec Mines Paris, en partenariat avec une autre université chinoise basée à Pékin. Aujourd’hui il travaille au sein du cabinet de conseil dans lequel il a effectué six mois de stage de fin d’études.

 « J’avais grand besoin de voir autre chose, envie de voyager et partir étudier ailleurs est une bonne excuse pour voyager ! sourit-il. Expérimenter une nouvelle culture ne se fait pas en une semaine. Ma vision du monde asiatique a été complètement chamboulée. Et puis mon CV commence à être lourd : plusieurs diplômes, une teinte internationale attractive, une ouverture à d’autres cultures… ce sont des points que les recruteurs regardent. » Son conseil à des étudiants qui veulent s’inspirer de son parcours ? « Lancez-vous ! Voyager permet de considérer les choses sous un autre angle, c’est créateur d’idées, de perspectives. C’est aussi intéressant d’un point de vue éducatif et pour se sociabiliser. Cela évite aussi les clichés que l’on répercute parfois à son insu. »

Portraits d'étudiants de ParisTech en double diplôme

Marie Seyller, 23 ans, en double-diplôme franco-allemand à Arts et Métiers

Comment avez-vous intégré les Arts et Métiers ?

J’ai commencé mes études supérieures avec deux ans de prépa à Strasbourg puis j’ai intégré Arts et Métiers sur le campus de Metz. Au bout d’un an, je me suis intéressée au double-diplôme franco-allemand. J’ai alors pris des cours d’allemand pour passer une certification de langue obligatoire pour pouvoir partir en Allemagne et intégrer la Karlsruhe Institute of Technology.

Quel bilan faites-vous de cette expérience ?

J’ai appris l’allemand très jeune, mais là je me suis vraiment immergée dans l’univers allemand. C’est très formateur de réussir à se débrouiller dans un environnement différent. A la Karlsruhe Institute of Technology, on avait en plus la possibilité de créer son parcours avec des cours très au fait des avancées technologiques.

Comment voyez-vous la suite de vos études ?

J’ai encore six mois avant de valider mes études et mon double-diplôme. J’aimerais bien rester ensuite en Allemagne et pourquoi pas y découvrir d’autres villes ou faire un VIE dans un autre pays pour pratiquer davantage l’anglais cette fois-ci.

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez les dernières actualités de l’Ecole des Ponts ParisTech

Où sont les femmes dans les écoles d’ingénieurs de ParisTech ?

Alors qu’on ne compte encore que 28 % de femmes dans les écoles d’ingénieurs selon la dernière enquête IESF, les lycéennes choisissent de moins en moins les spécialités scientifiques, les mathématiques notamment. Et lorsqu’elles s’orientent vers une école d’ingénieurs, elles penchent généralement pour une école en lien avec les sciences du vivant, la chimie ou l’environnement. De fait, les écoles d’ingénieurs restent toutes confrontées au même enjeu : celui de la mixité de la formation.

La féminisation des professions d’ingénieurs reste chaque année, un défi de taille. « On compte plus d’étudiantes que d’étudiants dans l’Enseignement supérieur, mais les jeunes femmes restent sous-représentées dans les écoles d’ingénieurs. La proportion de femmes ingénieures stagne en effet depuis plusieurs années à 28 %. Parallèlement, les lycéennes choisissent de moins en moins les spécialités scientifiques, les mathématiques notamment. Et la réforme du bac ne va pas arranger les choses » précise Marie-Liesse Bizard, membre du CA d’IESF.

Des inégalités au sein même des spécialités

Les jeunes femmes se tournent aussi plus souvent vers des emplois en lien avec les sciences du vivant, la chimie, l’environnement ou l’énergie, des spécialités qui conduisent en moyenne à des carrières moins rémunératrices. Certains écoles membres de ParisTech présentent alors des taux de féminisation largement supérieurs à la moyenne (50 % à Chimie ParisTech par exemple), pendant que d’autres, plus spécialisées sur l’industrie comme Arts et Métiers par exemple, stagnent sous les 20 %. « Le nombre de femmes à Arts et Métiers a doublé dans les années 2000 en passant de 10 % à 18 % aujourd’hui mais ce chiffre stagne malgré les nombreuses actions que nous mettons en place, confirme Aurore Friedlander, responsable en charge de l’égalité femme-homme à Arts et Métiers. Nous faisons notamment la promotion des métiers d’ingénieurs auprès des jeunes filles en nous associant à des associations comme Elles Bougent, en valorisant de nombreux profils d’étudiantes et alumni de l’école, etc… Nous sommes également partenaires fondateurs de l’exposition itinérante Technologie Nom féminin qui met en valeur le parcours de 18 jeunes femmes ingénieures. »

Une situation qui s’explique d’abord par le fait que trop peu de jeunes filles se tournent vers les études scientifiques. « Une fois que leur choix est fait, il est difficile de revenir en arrière. Si elles ne choisissent pas les mathématiques en Terminale par exemple, elles ne pourront pas faire d’école d’ingénieurs », explique Aurore Friedlander. Et même lorsque les jeunes femmes choisissent des études d’ingénieurs elles se spécialisent dans des domaines bien précis. A Arts et Métiers, on compte par exemple 40 % de filles au sein de l’institut de Chambéry qui propose un programme d’ingénieur de spécialité environnement et gestion des risques et deux mastères spécialisés (Manager du changement et de l’innovation durable et Expert de la construction et de l’habitat durable). « Plus la spécialité est « femme compatible » selon de tristes clichés, plus le taux de femmes augmente. Dans l’idée collective, les femmes doivent faire le bien autour d’elles donc résoudre les problèmes de développement durable, par exemple. »

« Mieux vaut faire trop de sensibilisation que pas assez »

Olympe Tournier, 22 ans, est en 2e année à Mines Paris – PSL. « J’ai décidé vers mes 15 ou 16 ans de faire une école d’ingénieurs car je voulais un métier utile pour faire avancer les questions climatiques et de protection de l’environnement », raconte-t-elle. Durant sa prépa au lycée Fermat à Toulouse, elle choisit en première année l’option sciences de l’ingénieur dans laquelle elle se sent parfois un peu moins légitime que les garçons. « Ce sentiment a complétement disparu en deuxième année car j’avais un groupe d’amis assez mixte et un professeur de mathématiques et sciences de l’ingénieur qui avait participé à la fondation d’un collectif de filles de la prépa et qui faisait très attention à nous mettre en avant ». Arrivée aux Mines, elle s’intègre sans soucis. « Aux Mines, l’ambiance et très bienveillante, avec des sensibilisations aux violences sexistes et sexuelles (VSS) notamment, même si on ne peut pas échapper au sexisme ordinaire. »

Au sein de l’école d’ingénieurs, c’est l’association Mines Parité qui est en charge de sensibiliser aux VSS. « Cette année nous avons mis en place une charte VSS signée par tous les élèves en début d’année et nous travaillions avec la direction des études sur de vraies sanctions au niveau associatif en cas de violences, explique Hanna Benarroch, sa présidente. Les étudiants sont globalement réceptifs à nos actions, même si parfois on peut être vus comme des personnes qui en font trop, surtout en début d’année où on insiste beaucoup sur la sensibilisation. Mais je pense que sur ces questions, mieux vaut en faire trop que pas assez. »

©Jean-Charles Caslot – Fondation L’Oréal

Trois questions à Mathilde His, ingénieure d’AgroParisTech, chercheure post-doctorante au Centre Léon-Bérard de Lyon

Racontez-nous votre parcours !

Après un bac S en 2008 à l’Ile de la Réunion et deux années de prépa, j’ai intégré AgroParisTech. En deuxième année, je me suis spécialisée dans le domaine de l’ingénierie de la santé et j’ai découvert l’épidémiologie de la nutrition. J’ai alors choisi la dominante nutrition humaine pour la dernière année. J’ai effectué un stage à l’EREN à Bobigny puis j’ai continué avec une thèse en épidémiologie au sein du Centre de Recherche en Epidémiologie et Santé de Population à Villejuif (Inserm U1018) pour étudier le lien entre obésité et cancer du sein, jusqu’en 2016. J’ai ensuite obtenu une bourse post-doctoral pour venir au Centre international de Recherche contre le Cancer de Lyon où j’ai exploré cette thématique sur des études à l’échelle européenne et latino-américaine pendant cinq ans et demi. Aujourd’hui je travaille à Centre Léon-Bérard sur la question de comment éviter l’apparition du cancer chez les femmes en bonne santé et améliorer la santé de celles qui sont déjà atteintes.

Vous êtes l’une des 35 lauréates des 16e prix Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science, décerné en octobre 2022. Que représente ce prix ?

Il reconnait mon parcours et donne de la visibilité à d’autres femmes dans la recherche, qui peuvent être autant de sources d’inspirations pour des lycéennes ou des chercheuses qui se posent des questions entre conciliation de carrière et maternité ou en lien avec précarité des contrats dans la recherche. C’est important de montrer des exemples de carrière.

Femme et sciences : est-ce un sujet pour vous ?

Je ne m’étais pas vraiment posée la question jusqu’à ce que j’avance dans la recherche. En biologie ou en prépa BCPST il y avait une majorité de jeunes filles. AgroParisTech est également une école très féminisée, surtout dans les domaines de la nutrition et de l’épidémiologie. Je n’ai jamais senti personnellement qu’être une femme pouvait être un problème mais représentativité des femmes dans nos métiers est une vraie question. Beaucoup de femmes font des thèses en épidémiologie mais elles sont peu nombreuses à atteindre des postes à responsabilités. Et pourtant, il faut essayer d’aller le plus loin possible et il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas !

>>>> Envie d’en savoir plus sur les écoles de ParisTech ? Découvrez l’interview de Vincent Laflèche directeur de Mines Paris-PSL

Premier emploi : les diplômés de ParisTech ont la côte auprès des employeurs 

Crédit AdobeStock

AgroParisTech, Arts et Métiers ParisTech, Chimie ParisTech-PSL, Ecole des Ponts ParisTech, ESPCI Paris-PSL, Mines Paris-PSL et Institut d’Optique Graduate School présentent des taux d’employabilité record avec 80 à 95 % de jeunes diplômés en poste moins de trois mois après leur sortie d’école. Les qualités que leur reconnaissent les recruteurs ? Excellence scientifique, expertises techniques, agilité, engagement, méthode, ouverture d’esprit, curiosité intellectuelle et autonomie.

Sur les sept écoles de ParisTech, quatre se hissent à la tête du classement 2023 des 10 meilleures écoles d’ingénieurs post-prépa du Figaro Etudiant (Mines Paris-PSL, Ecole des Ponts ParisTech, ESCPI Paris – PSL et Chimie ParisTech – PSL) et toutes figurent dans les 15 premières. Une belle performance à mettre en lien avec les très bons taux d’insertion professionnelle à la sortie d’école.

A l’Ecole des Pont ParisTech par exemple, l’enquête premier emploi 2022 révèle que le taux d’insertion à six mois des diplômés de la promotion 2021 est de 97 % et que les diplômés mettent en moyenne moins d’un mois pour trouver leur premier emploi. Un délai équivalent à l’ESCPI. Aux Arts et Métiers, 78,5 % des diplômés 2021 étaient en activité professionnelle six mois après leur fin d’études. A l’Institut d’Optique, 87,5 % des diplômés trouvent leur premier emploi en moins de deux mois et 87 % à Mines Paris – PSL, dont 73 % en CDI (enquête premier emploi 2020). A AgroParisTech, 80 % des ingénieurs de la promotion 2021 étaient en emploi en février 2022.

Le conseil parmi les secteurs les plus prisés

En fonction de la spécialité de chaque école du groupe, les jeunes diplômés se dirigent vers divers secteurs mais de grandes tendances se dessinent. L’étude, le conseil et l’ingénierie arrivent ainsi en tête des secteurs les plus prisés par les jeunes actifs de Mines Paris – PSL (31 %), d’AgroParisTech (21 %), de Chimie ParisTech – PSL (32 %), des Arts et Métiers (30,5%) et de l’Institut d’Optique (30,8 %). Les diplômés de l’Ecole des Pont ParisTech se tournent quant à eux en premier lieu vers la construction et le BTP (30 % pour les hommes et 36 % pour les femmes).

Des relations étroites avec les entreprises

Outre une formation solide, c’est tout l’accompagnement prodigué par les différentes écoles d’ingénieurs qui fait la différence au moment de l’entrée sur le marché de l’emploi. A l’Ecole des Pont ParisTech par exemple, le service des relations entreprises a développé un dispositif conséquent pour mettre en relation les entreprises et les étudiants et compte à ce jour 26 partenaires. « Le but est que les étudiants rencontrent à l’école ou directement dans les entreprises, des ingénieurs, des opérationnels, des RH et des alumni, qui leur présentent des entreprises et des métiers » décrit Valérie Joly, responsable des relations enseignement-entreprises à l’Ecole des Pont ParisTech.

Une relation étroite avec les entreprises qui permet aussi aux écoles de comprendre les besoins et attentes de ces dernières et d’adapter ainsi les formations. « D’un point de vue scientifique et technique, les étudiants et jeunes diplômes ont tous à peu près le même background. C’est sur les soft skills qu’ils vont faire la différence, assure Valérie Joly. Les entreprises accordent de l’importance à la capacité d’analyse et de synthèse, aux capacités d’adaptation, à la curiosité et à l’esprit d’équipe pour pouvoir résoudre des problèmes complexes. »

Pour développer ces compétences, l’école mise notamment sur les activités associatives qui professionnalisent les étudiants. Elle a également fait évoluer le contenu de son programme d’accompagnement à l’orientation professionnelle géré par le Département Sciences Humaines et Sociales pour y inclure une partie sur les soft skills avec, par exemple, des ateliers de communication en entreprise. « Les étudiants participent à des jeux de rôle pour apprendre à trouver un compromis, conduire une réunion, écouter leurs interlocuteurs, gérer les relations difficiles avec leurs collègues, renforcer leur légitimité… » décrit Valérie Joly. Des dispositifs qui évoluent au fur et à mesure et qui assurent aux étudiants d’être toujours au top des attentes de leurs futurs employeurs.

Les élèves de ParisTech sont dans la place

Ils font bouillonner la vie associative des campus, ils développent des innovations qu’on ne trouve nulle part ailleurs : les élèves des écoles membres de ParisTech ont des projets plein la tête. Les leaders des plus grosses associations et des startups les plus à la pointe partagent leur engagement et vous disent pourquoi leurs projets et leurs innovations sont vos prochains must-have.

Entrepreneuriat et festivités à l’Ecole des Ponts ParisTech

Prenez vos casques de chantier, attention aux secousses ! L’école – notamment spécialisée en génie civil – bénéficie d’une vie associative variée et dynamique, entre modernité et tradition. Avec un BDE très actif qui chapeaute les événements et les associations, et une promotion active de l’entrepreneuriat, l’Ecole des Ponts a tout pour satisfaire ses élèves ingénieurs.

Un seul mot d’ordre : convivialité

Quand on est l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses grandes écoles d’ingénieurs françaises, on se doit de respecter certaines traditions… Tout en proposant des associations variées et novatrices. En témoigne Ulysse Dhaenens, actuel président du BDE de l’Ecole des Ponts ParisTech. « On se doit d’entretenir certaines coutumes qui sont appréciées. Par exemple, nous avons une tradition vestimentaire : nous portons un gilet orange fluo pour introduire les premières années, comme les Gadzarts le font avec leur blouse grise » raconte l’étudiant. Mais au-delà de l’organisation de soirées conviviales, Ulysse a un rôle capital au sein de l’école. « Je suis responsable de tous les événements organisés, des galas, mais aussi des rencontres avec les entreprises. Puis, être chef d’équipe au sein du BDE, c’est coordonner plusieurs teams, faire en sorte que personne ne soit débordé, et rebooster tout le monde quand c’est un peu plus dur ! »

Des missions qui collent à la peau d’Ulysse qui aime être au cœur de l’activité de son école. « Le côté chef d’équipe et la dimension organisationnelle m’ont vraiment motivé pour ce rôle. J’ai toujours aimé toucher à tout sans entrer en extrême profondeur. Et le fait de toucher à tout, tout en étant en contact avec les autres assos, me plaît énormément. » Ainsi, derrière ce rôle d’organisation se cache de grandes responsabilités allant du bon déroulement du week-end d’intégration jusqu’à la responsabilité légale de nombreuses associations de l’école qui ne sont pas indépendantes. « Au BDE de l’Ecole des Ponts, on a besoin de faire plus attention à l’image et au bien-être de tout le monde que dans d’autres écoles » conclut-il.

© Meriam Erraji

Bienvenue au Genius Pont

Parmi les associations phares de l’Ecole des Ponts, l’antenne de l’association Genius Global est particulièrement active. Genius Ponts encourage l’esprit d’entrepreneuriat et l’innovation. L’asso co-organise plusieurs événements tels que le Ponts Startup Day ou bien La Nuit Pour Entreprendre. Aminata Diallo est l’actuelle présidente de Genius Ponts. Cette élève en deuxième année au département Génie Civil et Construction a récemment débuté son mandat. Son ambition ? « Promouvoir l’entrepreneuriat, qui est parfois moins présent en école d’ingénieurs qu’en business school, mais aussi participer à la création de projets, l’organisation, et surtout regrouper des gens autour de valeurs communes » explique-t-elle. Des skills que la jeune femme entend bien transposer dans son futur métier, mais aussi dans l’organisation d’un TEDx au sein de l’école.

Organiser un TEDx dans votre école, c’est possible !

En plus de son rôle chez Genius Pont, Aminata travaille sur l’organisation d’un TEDx au sein de l’école, avec une dizaine d’intervenants. Le thème choisi pour cette première édition ? Echafaudage. Une thématique qui colle particulièrement bien à la peau de l’Ecole des Ponts. « Ce n’est pas uniquement en lien avec la construction du monde, mais aussi avec la construction de la société et la construction de soi. Nous souhaitons apporter des éléments de différents domaines pour aider les élèves à construire le meilleur monde possible. D’ailleurs, tout l’écosystème de l’école se réinvente pour apprendre à créer le monde de demain » précise l’étudiante organisatrice. Et pour ceux qui douteraient de leurs compétences pour organiser un tel événement, Aminata vous conseille d’être bien entouré pour pouvoir déléguer certaines tâches. Alors, prêts à vous lancer ?

Arts et Métiers : mode professionnalisation enclenché !

Au sein des Arts et Métiers, la diversité est également de mise. Parmi les associations les plus insolites : de la mécatronique, un club de création de bière, mais aussi du lancer de couteaux sont au choix de l’école d’ingés ! En parallèle, l’AMJE Paris, la Junior-Entreprise des Arts et Métiers, est également un tremplin professionnalisant pour les élèves.

Répartis sur huit campus, les Arts et Métiers bénéficient d’une diversité territoriale et d’un réseau important d’élèves et alumni. A l’AMJE (Arts et Métiers Junior Etude Paris), les membres sont par exemple répartis sur les trois campus d’Angers, Metz et Paris. Le président de la Junior-Entreprise, Clément Schuler, porte une responsabilité d’autant plus étendue. « Je gère une structure de 25 personnes réparties sur trois sites différents. Ça demande pas mal d’organisation ! La gestion du temps est l’une des plus grandes compétences qu’on apprend aux Arts et Métiers. Nous avons beaucoup d’heures de cours et une vie associative très riche. Il faut donc réussir à jongler entre les deux. J’ai fait une année de césure durant laquelle j’ai travaillé à l’étranger. Et j’ai constaté que ma formation m’avait beaucoup aidé à compartimenter et appréhender la gestion du travail » témoigne l’étudiant en troisième année.

Pourquoi as-tu choisi les Arts et Métiers ?

« Je suis né à Aix-en-Provence et c’est une école très connue ici. C’est une des meilleures écoles publiques d’ingénieurs, avec des frais de scolarité très faibles. C’était un rêve de rentrer dans cette institution, car cela représentait pour moi tout un univers. Grâce à ses cursus généralistes, l’école offre beaucoup de débouchés. J’entendais beaucoup de Gadzarts avec des parcours inspirants, donc c’était mon choix numéro un ! » indique Clément Schuler.

S’engager dans l’industrie

Parmi les nombreuses associations, les Junior-Entreprises sont celles qui permettent le plus aux étudiants de s’ouvrir au monde du travail. Un enjeu qui fait la fierté du président de l’AMJE. « Dans nos cursus, il nous manquait un peu de concret. Au sein de notre J.-E., nous aidons les étudiants à trouver leur voie, à comprendre leurs appétences, et à leur faire réaliser que ce qu’ils font a une véritable utilité, notamment lorsqu’ils sont en quête de sens durant leurs études ! » Un autre engagement importe beaucoup à l’AMJE depuis deux ans : la mise en place d’un projet à impact positif qui ne touche pas l’activité commerciale. Un projet d’éveil des consciences au niveau du monde de l’industrie que ses membres développent par pur plaisir. « L’an dernier, la thématique était l’industrie au féminin, puisque les femmes sont encore sous représentées dans ce domaine. Cette année, nous réfléchissions à la place des personnes en situation de handicap dans l’industrie » précise Clément.

Que ce soit pour se professionnaliser, pour rencontrer de nouvelles têtes ou tout simplement pour développer une passion, l’engagement associatif est toujours une bonne solution. « Nous n’avons que trois ans de formation intensive, autant les vivre à fond et profiter de tout le spectre que nous offre ParisTech ! L’engagement ouvre l’esprit et permet de s’ouvrir aux autres écoles » assure le président de l’AMJE.

Ces élèves ParisTech dont la startup cartonne

Ils étaient étudiants aux Arts et Métiers, à Chimie ParisTech, AgroParisTech ou encore à l’Institut d’Optique Graduate School et sont désormais à la tête de jeunes entreprises pépites. Leurs deux points communs : leur engagement associatif durant leur cursus et un projet béton qu’ils ont défendu coûte que coûte. Lumière sur ces profils démontrant que, même une fois l’école terminée, les élèves ParisTech sont toujours dans la place !

Les étudiants de ParisTech lancent des startups pépites !

Engagement un jour, engagement toujours

Il n’y a pas une seule bonne manière d’entreprendre. En revanche, certaines aptitudes à l’engagement et à l’innovation se remarquent dès le cursus scolaire ! « J’étais responsable du squash sur le campus de Metz, chargé de développer des projets franco-allemands au sein de l’AMJE, la Junior-Entreprise, et je faisais partie de l’équipe des relations entreprises de l’école pour organiser des workshops, des stages, des cocktails… J’avais un engagement passion et deux autres déjà tournés vers l’entrepreneuriat » se souvient Bastien Triclot, fondateur de la startup Zozio. Ancien élève des Arts et Métiers à Metz, il a créé une solution qui aide les industriels à optimiser leurs flux de production. Une entreprise qui est devenue grande, puisqu’elle compte désormais 30 collaborateurs en seulement quatre ans d’existence.

Les étudiants de ParisTech lancent des startups pépites !
© Quentin Mer

Même constat pour Anaïs Barut, CEO et co-fondatrice de DAMAE Medical. Diplômée de l’Institut d’Optique Graduate School, elle a créé une startup permettant de faciliter le diagnostic du cancer de la peau à l’aide d’une technologie d’imagerie microscopique qui se pratique directement sur le patient. Elle a eu l’occasion de développer son goût pour l’entrepreneuriat et pour la relation aux autres dans ses expériences associatives. « J’étais impliquée dans la campagne du BDE, présidente du BDA, et trésorière de la Junior-Entreprise. C’est cette vie associative variée qui fait aussi l’intérêt des écoles d’ingés ! Je me souviens de travaux collectifs qui m’ont initiée à l’intérêt et aux enjeux du travail collectif » témoigne-t-elle.

Merci l’Institut d’Optique Graduate School !

DAMAE Medical s’est fondée grâce au travail de recherche du professeur Arnaud Dubois. C’est donc de la rencontre entre deux élèves (David le co-fondateur, et elle) et un enseignant-chercheur qu’a pu naître cette startup innovante. « L’Institut d’Optique met en contact des apporteurs d’idées avec des ingénieurs entrepreneurs. Dans notre cas, cela représente plus de 20 ans de recherche en amont. En tant qu’élèves, nous n’étions pas en mesure d’être à l’origine d’une telle innovation technologique, et lui, en tant que professeur, n’avait pas le temps nécessaire pour une création d’entreprise. Cette co-fondation de la société a été rendue possible grâce au modèle d’entrepreneuriat de l’Institut d’Optique » explique Anaïs Barut.

Le déclic d’entreprendre

Les étudiants de ParisTech lancent des startups pépites !

Si pour certains l’envie d’entreprendre est présente dès la fin de leurs études, d’autres débutent une carrière en tant que salarié avant de se remettre en question. C’est par exemple le cas de Vincent Piepiora, CEO d’Energo, une entreprise de chimie verte développant une technologie qui convertit les gaz de manière plus rapide, moins chère et plus respectueuse de l’environnement. Diplômé en 2008 de Chimie ParisTech, il avait en lui la vocation entrepreneuriale dès son cursus. « J’ai participé à la Junior-Entreprise de l’école et j’avais créé avec une de mes amies le club cuisine de Chimie ParisTech, qui existe toujours » se souvient-il. Il a d’abord travaillé pendant quasiment dix ans dans un grand groupe du secteur de l’énergie avant de se rendre compte qu’il tournait en rond. « Je m’ennuyais de plus en plus donc je me renseignais sur le monde du biogaz, sur la méthanisation, les gaz renouvelables… Un beau jour, j’ai reçu un mail de l’école disant qu’on pouvait reprendre contact avec nos anciens professeurs si on avait une idée en lien avec l’entrepreneuriat. J’ai foncé et dix ans après avoir quitté les bancs de l’école, je me suis retrouvé dans mon ancien bureau de chimie ! »

Les étudiants de ParisTech lancent des startups pépites !

Pour Yacine Kabeche, CEO de Circul’Egg, le déclic s’est fait durant un week-end startup co-organisé par AgroParisTech, son école. Il invente ainsi une startup dans le domaine de l’économie circulaire qui récupère les coquilles d’œufs pour les réutiliser dans l’alimentation des poules pondeuses. Sans le savoir, il vient de bâtir les prémices de sa future entreprise ! Un an plus tard, il affine le concept pour créer Circul’Egg. « Désormais, nous récupérons les coquilles des casseries. Un process que nous avons breveté nous permet ensuite de les broyer et de séparer la coquille et la membrane. Nous vendons ensuite les deux séparément. Le carbonate de calcium de la coquille se retrouve dans tous les matériaux, dans des peintures, des compléments alimentaires… Et la membrane est un produit à haute valeur ajoutée que l’on peut retrouver dans la nutricosmétique ou encore l’alimentation des animaux » explique-t-il. Trois ans après avoir monté son entreprise, il reste très attaché à son école et à l’enseignement qu’elle lui a apporté. « ParisTech met tout en place pour nous permettre de tout déchirer dans l’entrepreneuriat ! Aussi bien le côté scientifique nécessaire, que le regard business. »

Conseils de jeunes pros

Ces différentes success story made in ParisTech montrent la pluralité de chemins qu’il est possible d’explorer pour innover. Une chose est sûre : être soutenu par une école avec un réseau fort et de grands budgets de recherche permet d’avancer plus vite. Vincent Piepiora a par exemple été accompagné par son école. « J’étais incubé de 2018 à 2021 à Chimie ParisTech. Le premier avantage, c’est d’avoir accès à du matériel scientifique qui coûte très cher et qu’on ne peut pas financer quand on est une startup qui débute. Le deuxième avantage, c’est la proximité du monde académique. Les professeurs et chercheurs ont une grosse connaissance scientifique, ils ont une facilité de transmission pour nous permettre d’avancer » témoigne-t-il.

En plus de l’accompagnement, il est nécessaire de s’armer d’une bonne dose de confiance en soi. Le seul risque, c’est de réussir, comme le raconte Bastien Triclot. « Il n’y a pas meilleur moment que pendant les études pour ce lancer, car c’est le moment de la vie où nous prenons le moins de risque personnellement. Nous ne sommes pas encore décalés avec nos amis. Financièrement et socialement parlant, c’est plus simple que plus tard, avec une famille. De plus, c’est à ce moment-là que l’on peut apporter le plus de choses à son entreprise, car on n’est pas encore biaisé par le marché du travail. En plus, nous bénéficions d’un écosystème largement développé, notamment avec Bpifrance, des business angels et de plus en plus de formations à l’entrepreneuriat et d’incubateurs au sein des écoles. Nous avons tous des choses à apporter, donc allons-y ! C’est en créant les entreprises de demain que le pays perdurera » conclut le jeune CEO.

Imprimer

Articles qui pourraient vous intéresser également

Inscrivez-vous à notre newsletter !

Vous pouvez vous inscrire à notre newsletter en cliquant sur le lien suivant :

inscription à la newsletter