Lesly Juarez pour Unsplash

Mon manager a un cœur !

Insensible, cynique, despotique, colérique… Les managers, des chefs militaires qui forment des soldats pour gagner le combat ? Mauvaise approche. Pour motiver les troupes, qui se désengagent aujourd’hui plus facilement, les leaders doivent s’émouvoir pour mieux se mouvoir. Et si le manager avait finalement un cœur ?

 

La carotte et le bâton, c’est fini ! Le leadership moderne doit se fonder sur l’humain, la bienveillance, le respect et l’altruisme. Des grands mots, mielleux certes, mais plus qu’indispensables dans des entreprises au bord du burn-out. Entre les reportings, les chiffres, les process, les réunions, les deadlines, l’individu se noie. Il est temps de le faire remonter à la surface !

« Pensez que le réservoir de productivité au travail serait de près de 30 % si l’on favorisait l’épanouissement des collaborateurs ! », affirme Yves Le Bihan dans son livre Le leader positif. Source de performance économique, humaine et sociale, le bien-être des équipes est cependant tributaire du style de management. Pour le chercheur de la chaire du Changement de l’ESSEC et cofondateur de l’Institut Français du Leader Positif (IFLP), il faut « équiper les leaders de compétences et d’outils révolutionnaires pour transformer leurs collaborateurs en agents du changements positif ».

Et les codes managériaux changent. Les relations professionnelles se réinventent. Pour consolider sa team, le manager amorce donc sa métamorphose en « leader positif ». Passage au rayon X du manager version 2019.

Oreille
Le manager doit toujours la tendre. Non pas pour entendre, mais pour écouter ! Ecouter ses équipes, ses besoins, ses craintes et ses envies, afin de mieux les comprendre et agir pour leur bien et celui de l’entreprise. Surtout, ne jamais faire la sourde oreille. Car même si un problème paraît insignifiant, il peut être la cause de maux plus profonds. Le manager d’aujourd’hui est un leader attentif.

Main
En 2019, un manager ne doit jamais hésiter à donner un coup de main, accompagner, créer un climat positif et soutenir ses équipes. Objectif : que chacun puisse trouver sa voie, développer son potentiel et se réaliser. Conditions sine qua none de l’épanouissement des salariés. Exit la compétition, bonjour l’entraide.

Bouche
Comment faire passer ces bonnes ondes sans prononcer les bons mots ? Feed-back de qualité et pitch clair, rassurant et motivant, voilà comment le manager peut faire la différence. Pour autant, l’éloquence n’est pas un prérequis. Aujourd’hui, tout le monde veut de l’information vraie, sans filtre et complète. Avis à tous les managers. Partager (la vérité), c’est la clé.

Cerveau
La prise de décision, le nerf de la guerre. Le manager doit garder la tête froide, raisonner, résoudre les problèmes et répondre aux urgences. Une intelligence à la fois situationnelle, émotionnelle et relationnelle. S’ouvrir aux autres, mais aussi avoir conscience de soi. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui un leadership de pleine conscience, ou mindfulness. Efficacité prouvée.

Yeux
Un outil de surveillance ? Surtout pas. A utiliser plutôt comme « entremetteur ». Car les yeux permettent d’établir le contact, plus direct et plus humain qu’un mail ! Transparence et sincérité, la base de toute relation et de toute collaboration aujourd’hui. En 2019, le manager tisse du lien, droit dans les yeux. Ne dit-on pas qu’ils sont les fenêtres de l’âme ?

Nez
Avoir de l’intuition, ça ne s’apprend pas. Mais osez la suivre en revanche… Le manager doit sentir les choses et se fier à son instinct. Pour innover, anticiper. Suffit de respirer un grand coup et de se lancer !

Cœur
Diriger avec le cœur, une utopie ? Longtemps rejetées en entreprise, les émotions sont aujourd’hui indispensables pour évoluer dans un monde en perpétuel changement. Le manager doit commencer par gérer ses propres émotions. Pas de quête de perfection, mais une liberté d’être soi, avec ses hauts et ses bas. Première étape avant de pouvoir comprendre et gérer celles des autres. Vers un feel good management !