« De mémoire vive » : le numérique comme vous ne l’avez jamais lu

Philippe Dewost, Directeur Général de l’EPITA, signe le livre intitulé « De mémoire vive ». Une épopée du numérique inédite qui nous embarque dans une révolution que nous avons vécue… souvent sans le savoir ! Interview de l’auteur.

Philippe Dewost est spécialiste du numérique depuis plus de 25 ans. Cofondateur de Wanadoo et auteur du rapport qui a inspiré la French Tech, il a développé plusieurs startups dont une acquise par Apple. Ce Normalien, titulaire d’un MBA du Collège des Ingénieurs et Ingénieur du Corps des Mines, est particulièrement sensible aux enjeux de souveraineté en tant qu’ancien Officier dans la Marine Nationale. En 2021, il est devenu Directeur Général de l’EPITA. En 2022, il publie son premier livre.

Défi : résumez-nous votre livre « De mémoire vive » !

C’est un livre d’histoire : l’Histoire du numérique, au singulier comme au pluriel. Pour comprendre et maîtriser un sujet, il faut comprendre son contexte historique pour ne pas se priver d’une perspective intéressante. Dans notre monde désormais façonné par la technologie et rêvé par les futurologues, seul un regard en arrière permettra d’aller de l’avant. Les enjeux actuels puisent leurs racines dans ce qui les a précédés. C’est pourquoi je retrace dans ce livre, à travers mes expériences personnelles et professionnelles, les grandes mutations technologiques. J’essaye de donner des clés de compréhension à qui veut envisager les usages numériques dans les années à venir.

A qui s’adresse-t-il ?

A tous les curieux qui veulent saisir l’impact du numérique dans leur vie quotidienne (en quoi détermine-t-il aujourd’hui l’économie, la géopolitique, la culture et nos relations sociales ? …). Tout comme aux passionnés des nouvelles technologies qui souhaitent mieux comprendre la révolution numérique. Étudiants et étudiantes, lycéens et lycéennes, dirigeants et dirigeantes, DSI et directeurs financiers… Ce livre est un projet ambitieux en ce sens qu’il souhaite susciter la réflexion de tous. Chacun peut y piocher ce qui lui parle.

« Lire ce livre, c’est tomber sur une information que nous cherchions sans le savoir. »

Pourquoi avez-vous décidé de l’écrire ?

Avant de rejoindre l’EPITA, je suis tombé dans le métier de conférencier à l’occasion d’une demande un peu trop tôt acceptée ! Je me suis entendu dire à un ami que « je pourrai faire le job » lorsqu’il me demandait, lors d’un appel, d’animer une conférence aux côtés d’un astrophysicien. Depuis, j’y ai pris goût. Et avec ce goût de la transmission est venue l’envie d’écrire pour continuer de transmettre mes connaissances au plus grand nombre. J’ai pris beaucoup de plaisir d’ailleurs dans ce travail d’écriture. Je me suis même amusé à cacher un alexandrin extrait d’un magnifique poème. Le trouverez-vous ?

Pourquoi ce titre : « De mémoire vive » ?

Ce titre reflète ce que j’ai voulu donner au numérique : une histoire, une mémoire. Et puis bien sûr, il renvoie aussi au terme technique, la mémoire vive étant l’espace de stockage informatique. Enfin c’est un livre très personnel, dans lequel j’écris, de mémoire, mon parcours pour mettre en contexte les sujets que je développe. Cela permet aussi aux lecteurs d’assister en témoins privilégiés à chacune des grandes mutations qui ont rythmé l’aventure numérique. Chaque chapitre est introduit par une anecdote que j’ai vécue. Plus on avance dans le livre, plus les anecdotes sont récentes. J’ai tout de même veillé à trouver le juste dosage pour éviter le plus possible le « Moi, ma vie, mon œuvre » !

Un exemple d’anecdote personnelle ?

Dans la conclusion du livre, que j’ai intitulé « La verticale du fou », j’expose un évènement décisif qui s’est produit en février 2018 : le lancement de SpaceX. Nous étions des dizaines de millions dans le monde devant nos écrans (sur YouTube !) à regarder ce spectacle impressionnant et historique.

Le petit truc unique de votre livre ?

Le système de rassembler les notes dites « de bas de page » à la fin de livre et les rendre consultables en ligne grâce à un QR Code. Celui-ci renvoie vers un site. Ainsi les lecteurs peuvent se renseigner plus en détails sur certains sujets abordés dans le livre par des liens directs vers du contenu exclusif : un documentaire de l’INA, des études officielles… Ce qu’ils n’auraient probablement jamais cherché dans la barre de recherche !

Quelle a été la réaction des étudiants de l’EPITA à la découverte de votre livre ?

Je discutais avec des étudiants passionnés par la cryptomonnaie, les bitcoins et les NFT. Comme moi ! Dans la conversation, je leur glisse que je viens de publier « De mémoire vive » et qu’on pourrait s’amuser à certifier les 42 exemplaires de la première édition, en tirage de tête, par un Jeton Non Fongible. Ils s’en sentaient capables et ils l’ont fait ! Vous pourrez bientôt retrouver le fruit de leur travail. Tous les fonds récoltés par la vente de ces NFT seront reversés aux associations étudiantes de l’EPITA qui œuvrent pour les plus démunis.

Envie de lire « De mémoire vive » ?

Vos premiers pas en tant que nouveau directeur de l’EPITA ?

J’ai accepté de prendre la direction de l’école en partie grâce aux nombreux échanges que j’ai eus avec des diplômés de l’école, très tôt dans ma carrière. J’ai toujours été impressionné par leur travail. Ils sont très doués. En complément : un sacré tempérament ! A chaque fois que je les contactais pour un projet, ils me répondaient dans l’ordre : « tu me déranges, je n’ai pas le temps, ton idée est stupide, je te rappelle ». 30 minutes plus tard, ils m’envoyaient ce que je leur avais demandé et c’était toujours d’une très grande qualité. Aujourd’hui, je me retrouve avec des étudiants qui n’ont pas connu le minitel mais qui sont tout aussi doués. C’est très stimulant.