Interview Anne-Laure Soilleux ExxonMobil

L’industrie se conjugue au féminin chez ExxonMobil – L’interview d’Anne-Laure Soilleux

Diplômée de Centrale Paris (1999), Anne-Laure Soilleux est aujourd’hui la directrice des risques industriels, sûreté, sécurité et environnement (SSHE) du site ExxonMobil de Gravenchon en Normandie. Dans un secteur où les femmes représentent moins de 30 % des salariés, cette ingénieure défend avec conviction la place des femmes dans une industrie en pleine transformation, où le défi climatique appelle plus que jamais à la diversité des talents.

Entre Rouen et Le Havre, le site ExxonMobil de Gravenchon a fêté ses 90 ans en 2023. C’est ici qu’Anne-Laure Soilleux pilote une équipe d’une quarantaine de personnes qui veillent à la sécurité, la sûreté et au respect des normes environnementales de cette installation stratégique. « Le pétrole brut arrive sur site, il est raffiné et différents produits sont fabriqués : essence, diesel, kérosène, huiles, paraffines, bitumes… » explique la directrice SSHE. Son rôle ? « M’assurer que toutes les équipes comprennent les attentes réglementaires et les aider à les respecter. » Une mission qui inclut aussi la sécurité des 1 300 employés et d’un nombre équivalent d’intervenants externes qui évoluent sur le site quotidiennement.

Le défi d’une industrie responsable

Cette préoccupation pour la sécurité s’accompagne d’une attention croissante portée aux enjeux environnementaux, qui ont poussé ExxonMobil Corporation à se réinventer. « Une nouvelle branche Low Carbon Solution a été lancée en 2021, alors qu’avant nos activités étaient essentiellement concentrées sur l’exploration et le raffinage du pétrole » précise Anne-Laure Soilleux. « Nous sommes dans ce que j’appelle un dual challenge : nous pensons que nous avons besoin de toutes les énergies, dont le pétrole, mais la question fondamentale est : que faire pour réduire l’impact environnemental de cette énergie ? » En réponse, ExxonMobil agit sur ses propres opérations et propose des produits moins émetteurs en CO2. « Nous cherchons à améliorer notre efficacité énergétique, à avoir une partie opérationnelle plus responsable, et aussi à développer des produits qui émettent moins de CO2 dans leur cycle de vie complet, comme les SAF, des carburants plus durables pour l’aviation, ou des biocarburants que notre site de Gravenchon propose. »

Libérer le potentiel des femmes dans l’industrie

Cette transformation écologique de l’entreprise s’accompagne d’un autre défi tout aussi important : celui de la diversité. Pour Anne-Laure Soilleux, les 18 % de femmes dans l’effectif total d’ExxonMobil s’expliquent notamment par un problème structurel. « On ne parle pas assez des métiers de l’industrie et des sciences aux jeunes filles, dès l’école primaire et le collège. Si elles ne sont pas dans un milieu où les parents parlent mathématiques, beaucoup en ont peur. » Dans l’entreprise, elle identifie deux réalités distinctes. « Dans les métiers terrain, la proportion de femmes est faible. Chez les cadres, le chiffre est supérieur, mais le défi est de s’assurer qu’on les aide à lever leurs propres barrières. » Pour y répondre, ExxonMobil a notamment créé le réseau WIN (Women’s Interest Network) il y a près de 20 ans, « avec l’objectif que toutes les femmes atteignent leur potentiel. ExxonMobil croit beaucoup à cette diversité comme créatrice de richesse, d’innovation et donc, de valeur. » Forte de son expérience, Anne-Laure Soilleux prodigue des conseils aux jeunes femmes qui débutent leur carrière : « Osez, faites-vous confiance ! Un échec n’est jamais un échec, il faut voir cela comme une expérience dont on tire toujours du positif. » Ayant toujours eu des superviseurs à l’écoute, elle n’a d’ailleurs « jamais eu l’impression d’avoir moins d’opportunités qu’un homme. À nous maintenant de créer ces conditions pour la nouvelle génération d’ingénieures. C’est en partageant nos expériences que nous inspirerons les jeunes femmes à nous rejoindre dans cette aventure passionnante » conclut-elle.

1 jeune sur 5 a déjà changé d’emploi pour des raisons écologiques : vous les comprenez ?

« Tout à fait, et c’est probablement lié au fait que dans certaines entreprises, les collaborateurs ne voient pas comment ils peuvent agir sur ces thématiques au quotidien. Notre entreprise a la volonté d’être l’opérateur le plus responsable de notre industrie, tout en obtenant des résultats financiers et opérationnels solides. Nous sommes fiers de notre engagement à respecter les normes éthiques les plus élevées et à mener des opérations sûres et respectueuses de l’environnement. »

Contact : Contactez Anne-Laure Soilleux sur LinkedIn

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