LESIEUR, PARTENAIRE D’UNE CUISINE SAINE ET GOURMANDE AU QUOTIDIEN

SPÉCIALISTE DU DÉVELOPPEMENT ET DU REDRESSEMENT DES MARQUES, SOPHIE BOGDELIN (ESSEC GRANDE ECOLE 92) A INSUFFLÉ UN VENT D’INNOVATION ET DE DIGITAL CHEZ LESIEUR DEPUIS QU’ELLE Y A PRIS SES FONCTIONS DE DIRECTEUR MARKETING EN 2013.

© Cédric HELSLY
© Cédric HELSLY

POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER LES ENJEUX ACTUELS DE LESIEUR SUR SON MARCHÉ ?

Entreprise française centenaire, Lesieur est spécialisée dans le segment des huiles végétales et des sauces condimentaires. Le positionnement de la marque Lesieur est d’être le partenaire de la cuisine saine et gourmande au quotidien avec des services et des conseils en cuisine et en nutrition. Nous mettons en valeur les apports des huiles végétales, composées de graisses non-saturées et d’acides gras essentiels indispensables au bon fonctionnement du corps, contrairement aux graisses animales (beurre, crème…). Lesieur est leader en France sur les huiles, avec peu de concurrence : c’est donc à nous de développer le marché via l’innovation et la communication. En revanche, sur les sauces et les condiments, nous sommes challengers, en 3e position. Notre approche est donc très différente, le marché est très animé et nous devons faire preuve d’originalité et de différenciation, en créant la surprise. Quand je suis arrivée chez Lesieur en 2013, seulement 5 % du chiffre d’affaires était amené par l’innovation. Aujourd’hui, c’est 15 %, grâce à des innovations comme le bouchon « Stop-Goutte » sur les huiles Isio 4 Coeur de Tournesol et Fleur de Colza qui offrent un emballage plus propre et plus facile à doser, très apprécié par les consommateurs. En parallèle, j’ai voulu donner une forte accélération digitale à l’entreprise dès mon arrivée, en créant une fonction marketing digital et en se dotant aujourd’hui d’une plateforme de data-management, afin de centraliser les données clients et d’optimiser le retour sur investissements de nos campagnes média.

 » EN VÉRITABLE CHEF D’ORCHESTRE, LE DIRECTEUR MARKETING DOIT INSUFFLER LES IDÉES ET CONVAINCRE LES ÉQUIPES  »

QUEL A ÉTÉ LE FIL ROUGE DE VOTRE CARRIÈRE ?

Duo-huile-et-beurre_HDJ’ai toujours cherché à relever des défis. Dès ma sortie de l’ESSEC, je me suis intéressée au développement et au redressement de marques grand public à forte notoriété. Après une phase nécessaire d’analyse, j’aime effectuer des préconisations et constater leurs effets. Par exemple, chez Nestlé, en tant que chef de produit, j’avais en charge la marque Mousline, qui était à l’époque vieillissante et que beaucoup considéraient comme sans avenir. Pour la faire considérer comme un produit consensuel et familial, un véritable féculent pour accompagner les repas, nous avons développé la purée « Saveur à l’ancienne » qui a eu un tel succès que c’est devenu le fer de lance de la marque. Des années plus tard, j’ai visité l’usine de Mousline à Rosières en Santerre, dans le Nord, et j’ai pu constater l’impact social et économique du redressement de la marque : cela reste une des plus grandes fiertés de ma carrière. Etre Directeur marketing, c’est aussi être chef d’orchestre : on insuffle des idées mais on doit réussir à convaincre les équipes. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes avec qui j’ai pu collaborer et échanger de façon à la fois efficace et gratifiante humainement.

QUELS ATOUTS PARTICULIERS LESIEUR PRÉSENTE-T-IL POUR LES JEUNES DIPLÔMÉS ?

Adossé au Groupe Avril, Lesieur bénéficie de l’expertise et de la puissance de ce Groupe présent sur l’ensemble de la filière huile. Fondé par des agriculteurs, le Groupe Avril réinvestit tous ses bénéfices dans la filière, avec une vision à long terme et une vraie responsabilité sociétale. C’est une chance sur le plan marketing, car cela nous laisse une grande liberté pour mettre en place des actions sur la durée et les suivre dans le temps. Au sein de la direction marketing, les 25 collaborateurs qui constituent mon équipe ont une grande autonomie, les chefs de produits ont un vrai pouvoir de préconisation et en l’absence de fonctions supports traditionnelles, nous gérons nous-mêmes tous les aspects à la fois stratégiques et opérationnels : communication, innovation, etc. L’agroalimentaire est un secteur très attrayant, car on est en contact permanent avec des chefs, des nutritionnistes, des leaders d’opinion et on peut suivre les tendances culinaires… Mon conseil aux étudiants est d’effectuer le maximum de stages possibles en marketing, mais aussi dans les fonctions connexes comme le commercial, aussi bien en France qu’à l’étranger. Il faut aimer travailler en équipe et être finalement assez généraliste, à la fois littéraire pour rédiger et communiquer, et à l’aise avec les chiffres car la dimension analytique est importante, surtout en début de carrière. Ensuite, il s’agit plus d’avoir le recul stratégique pour intégrer les tendances à 3 ou 5 ans.

AN

CONTACT : sbogdelin@lesieur.fr