crédits Unsplash

Le management around the world

Depuis de nombreuses années, les collaborateurs internationaux parlent d’un management à la française très marqué par le rapport hiérarchique. Quid du reste du monde ? Comment le top manager interagit-il avec ses collaborateurs en Allemagne, au Japon ou en Angleterre ? Décollage immédiat avec Hélène Langinier, enseignante-chercheuse à EM Strasbourg et le docteur Ricardo Azambuja, professeur à Rennes School of Business.

 

Le modèle japonais

Dans une société rythmée par le travail, où les salariés n’ont que 18 jours de congé par an et n’en posent que la moitié en moyenne, le respect dû à l’âge est un élément très prégnant du management. « Au Japon, il est difficile pour un manager d’être plus jeune que son équipe. Il y a une reconnaissance de la séniorité. J’ai déjà vu un commercial talentueux dont la promotion en tant que manager a affaibli les performances de son service. Il ne se sentait pas légitime dans le fait de gérer une équipe dont les collaborateurs étaient plus vieux que lui », observe Hélène Langinier.

Ich bein ein manager

Si le manager allemand ressemble au français, notamment dans son rapport aux responsabilités, la grande différence réside dans l’expertise que le chef germanique se doit d’avoir. « En Allemagne, la légitimité vient de la connaissance technique sur un sujet. Par conséquent, les parcours sont plus linéaires. Il est très rare pour un collaborateur germanique de changer de métier ou de secteur au cours de sa carrière », décrypte Ricard Azambuja. Malgré tout, le manager allemand fait plus appel à la coopération et au collectif que ses compatriotes anglo-saxons. 

Kit de survie à destination du manager scandinave

Dans les pays nordiques, la tendance est à la QVT. « Cette notion est très importante pour le manager. On trouvera un management plus soucieux de l’impact écologique, mais aussi de l’égalité femmes-hommes. Les congés paternité sont beaucoup plus répandus dans les pays scandinaves », explique l’enseignant-chercheur d’EM Strasbourg.

To be or not to be a manager

En Angleterre, comme aux États-Unis, le manager est plus coordinateur qu’expert. « Il délègue, budgète et motive ses équipes. Le manager est tourné vers le qualitatif et très soucieux du feed-back de ses collaborateurs ou de ses clients. C’est aussi un modèle dans lequel vous pouvez manager assez rapidement, deux ou trois ans après votre diplôme », constate le professeur de Rennes School of Business.

Le modèle chinois

L’empire du Milieu est marqué par une caractéristique : garder la face. Derrière cette expression se cachent deux réalités : le fait de ne pas vouloir humilier quelqu’un, ou se retrouver en situation d’être humilié soi-même. Un collaborateur ne vous dira jamais qu’il n’aime pas votre idée. « Lorsque je travaillais dans une entreprise du conseil, il m’arrivait d’envoyer des dossiers à un confrère chinois sans avoir de retour de sa part pendant plusieurs semaines. On m’a expliqué que c’était sa manière de me faire comprendre que le contenu ne convenait pas. Ce n’est qu’après avoir soumis une proposition qu’il me répondait et que nous commencions à échanger sur le sujet », raconte Hélène Laginier.

Une grande importance est ainsi accordée à l’apparence. Les rencontres physiques et les réunions formelles prennent une grande place, même si les décisions ont déjà été prises en amont.