Formations au leadership : il n’est jamais trop tôt !

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Les formations au leadership ne manquent pas pour les diplômés désireux de donner un coup d’accélérateur à leur carrière. Mais pourquoi attendre d’être diplômé pour se former au leadership si on sait très tôt qu’on est fait pour assumer des responsabilités ? Cours, programmes, vie étudiante : comment les écoles accompagnent-elles, dès la formation initiale, leurs étudiants ayant une âme de leaders ?

Quel meilleur endroit pour se former au leadership qu’une école de management ? Et pour cela, nul besoin d’attendre d’avoir une expérience en entreprise. Au contraire, former les leaders de demain se fait dès l’entrée en business school ! « Le but est de réveiller les capacités de leadership des étudiants dès leur arrivée à l’école, assure Sylvie Deffayet, professeure à l’EDHEC BS et titulaire de la Chaire Leadership Development de l’école. Ce qui compte pour moi, c’est de chercher chez eux l’envie de diriger. C’est un état d’esprit : si un étudiant à l’envie d’embarquer les autres, on peut l’aider à identifier ses capacités personnelles et les muscler. »

Leadership : on pratique !

Si les MBA sont les formations reines pour se former au leadership, de plus en plus d’écoles de management s’emparent de ces sujets dès la formation initiale. « En France, il y a un petit frein culturel à l’enseignement du leadership tôt dans les études car on a une vision d’un leadership inné », explique Tessa Melkonian, doyenne de la Faculté et Recherche à emlyon business school. Mais à l’emlyon, nous portons une forte attention à enseigner le leadership le plus tôt possible car cela donne des bases solides aux étudiants pour progresser plus tard. » Au sein de la business school lyonnaise, les cours de leadership sont ainsi centrés sur les soft skills afin de comprendre ce qu’il se passe humainement au sein d’un collectif. « Nous avons des cours de comportement organisationnel obligatoires pour apprendre à comprendre et analyser des comportements individuels et collectifs au travail, puis des spécialisations possibles autour des enjeux humains comme l’intelligence émotionnelle par exemple. » L’école propose aussi un séminaire  Leadership en situation d’incertitude en partenariat avec l’Ecole de l’air et de l’espace de Salon-de-Provence pour découvrir le monde militaire, haut lieu du leadership.

A l’EDHEC, la formation au leadership est basée majoritairement sur la pratique. « Au sein du PGE, on propose aux élèves dès la première année de se poser la question : C’est quoi être un leader, est-ce que j’ai envie d’en être ? On fait un énorme travail de nettoyage des croyances car subsiste souvent l’image caricaturale du leader charismatique, grande gueule, qui a confiance en lui… On leur propose de voir les choses autrement et on leur montre qu’ils peuvent devenir leader avec leurs propres caractéristiques. » Cette formation au leadership se traduit au premier semestre par un séminaire sur le développement personnel du management avec une grille de lecture psychologique pour s’approprier leur manière personnelle de diriger. Au 2e semestre, les étudiants suivent des cours de management d’équipe, animés par un manager. « On fait entrer le leader dans les salles de cours, décrit Sylvie Deffayet. Les étudiants vont s’imprégner de situations bien précises, poser leurs questions sans langue de bois. » Hackathon, innovation print, sensibilisation au management éthique sont également au programme. En 2e année, 800 étudiants suivent un cours devenu obligatoire depuis trois ans sur l’intelligence émotionnelle. Enfin en 3e année, ils peuvent suivre, s’ils le souhaitent, un programme certifiant Positive et Reflexive Leadership qui garantit à l’entreprise qui les accueillent qu’ils ont acquis des compétences pour développer le leadership de leurs équipes et de leurs pairs. « Nous proposons beaucoup de mise en situation, non pas à partir de cas extérieurs, mais de leur situation personnelle, expose Sylve Deffayet. Ensuite on va chercher la théorie si nécessaire, mais à partir d’une problématique concrète qu’ils rencontrent. »

 Plus qu’une première initiation, enseigner le leadership en PGE, est donc une vraie nécessité selon Tessa Melkonian. « Toutes les grandes écoles doivent sensibiliser leurs étudiants au leadership. On remarque en effet aujourd’hui une crise du leadership et si l’on ne donne pas les bonnes clés aux futurs leaders, plus personne n’acceptera d’exercer ce rôle. Aujourd’hui, il est fondamental de former des leaders qui vont avoir le courage de porter certaines solutions plus radicales. »

La vie associative, LE tremplin d’excellence pour les futurs leaders

Les associations étudiantes s’illustrent d’ailleurs comme l’endroit parfait pour tester son leadership en conditions réelles ! Preuve en est, Baptiste Lalanne, président d’Altigliss à Grenoble Ecole de Management qui compte 65 membres et organise des événements représentant jusqu’à 800 000 euros de budget. « Avant d’entrer à GEM, j’ai fait la prépa Saint-Cyr car je souhaitais devenir militaire, explique-t-il. J’ai postulé au poste de président d’Altigliss car j’aime diriger, c’est quelque chose qui me parle. » Depuis qu’il est président, Baptiste exerce son leadership avec en tête la devise Exigence avec toi-même et bienveillance avec les autres. « Je n’attends pas des autres des choses dont je ne suis pas capable. » Si pour le président d’Altigliss, le leadership est quelque chose d’inné, cette expérience lui permet tout de même de conforter ses soft skills. « C’est la meilleure manière de développer son leadership, de par le nombre d’étudiants impliqués et le budget consacré aux projets, assure-t-il. Il y a un devoir de résultat pour l’association. »

Morane Bilvin, présidente d’Enactus Neoma Rouen, considère, elle aussi, avoir une appétence naturelle pour le leadership. « Je pense être arrivée présidente d’Enactus avec certaines capacités de leadership car tout au long de l’année à NEOMA, nous menons des projets de groupe durant lesquels j’aime bien me distinguer, guider, explique-t-elle. Mais devenir présidente d’une association m’a responsabilisée. J’ai beaucoup appris sur moi et découvert comment, dans ma personnalité, j’avais des facilités pour mener à bien les missions du leader ». Pour Matthieu Lucas, directeur de la vie étudiante de NEMOA, être membre du bureau d’une association est d’ailleurs indéniablement un accélérateur de compétences. « Au cours de l’année, on remarque qu’ils prennent confiance en eux, qu’ils s’affirment grâce à la mise en pratique du leadership. La vie associative est un vrai tremplin, un gap de maturité, ils sont confrontés à des échecs, ils se remettent en question, ils savent rebondir, aller de l’avant, décrit-il. D’ailleurs leurs maitres de stage en entreprise nous font des retours d’expérience très positifs. Les étudiants qui ont baigné dans la vie associative ont souvent de très bons profils professionnels. »

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