Ils sont aujourd’hui des milliers. Biberonnés à l’entrepreneuriat, les étudiants hésitent de moins en moins à concrétiser leurs idées et lancer leurs projets. Startup nation ou génération startup, le phénomène ne fais que commencer.
Plus besoin d’attendre de terminer ses études pour démarrer un projet entrepreneurial. En 2019, MOOVJEE (Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs) révélait les résultats d’une enquête menée avec OpinionWay et le CIC sur les jeunes et l’entrepreneuriat. Ils sont 45 % à vouloir créer ou reprendre une entreprise un jour. Et même si 91 % jugent qu’il est difficile de se lancer, certains ont osé.
Le bon moment
Aujourd’hui ou dans 20 ans, les étudiants ont choisi. Ils profitent de leurs études pour créer l’entreprise de leurs rêves. « C’est le meilleur moment car bien souvent nous avons moins de contraintes familiales, professionnelles ou financières », soutient Gaspar Eyraud, étudiant en 4e année du PGE d’EM Normandie et incubé de l’InsIDE (Institut de l’Innovation et du Développement de l’Entrepreneuriat). « Les études sont un bon terrain de jeux pour tester et se tromper s’il le faut. Au moins, on a tenté quand on le pouvait », confirme Hugo Capelle, étudiant-entrepreneur à l’Université Paris-Dauphine. Loin d’être une simple lubie, les étudiants mettent en place leur carrière… et les acteurs du Sup’ l’ont bien compris !
Grandes écoles et universités : mères de toutes les startups ?
Au sein même de leurs campus, grandes écoles et universités ont donc ouvert des incubateurs. Ces accélérateurs de projets sont devenus incontournables dans le monde académique. Projet flou, première facture, gestion des prospects… Pas facile de débuter. Par la force de leurs réseaux, les établissements permettent aux porteurs de projets d’être accompagnés par les meilleurs. « L’incubateur de l’école m’a permis de vérifier la viabilité de mes idées et d’être conseillé par des entrepreneurs et divers professionnels. Un avocat m’a par exemple aidé à définir le cadre juridique de mon entreprise », témoigne Gaspar Eyraud. « On a de la chance que ce soit entièrement gratuit », tient à préciser Hugo Capelle.
Les entrepreneurs en force
« Je coache à mon tour les jeunes incubés et je leur transmets au maximum mon expérience », apprécie l’étudiant d’EM Normandie. Les étudiants-entrepreneurs se soutiennent aussi entre eux. En 2015, l’association étudiante Genius Global voit le jour à l’Université Paris-Dauphine. Son objectif ? Créer un réseau d’étudiants passionnés par l’entrepreneuriat et l’innovation sur plusieurs campus. « Nous accompagnons tous les étudiants désireux de fonder une startup : levée de fonds, protection d’une marque, workshop sur le SEO, rencontres avec des acteurs du milieu comme Xavier Niel ou le fondateur de Heetch… C’est surtout une grande communauté, même génération. C’est important de bien s’entourer » estime Hugo Capelle, président de Genius Global.
Aujourd’hui, il est l’heureux fondateur de Balzeo, une marque de bouteilles isothermes, tandis que Gaspar Eyraud a élaboré un traceur GPS pour géolocaliser les véhicules. « L’entrepreneuriat est la meilleure chose qui me soit arrivée ! C’est un puit de ressources inépuisables qui me servira toute ma vie sur le plan professionnel et personnel », se réjouit ce dernier.
Le statut national d’étudiant-entrepreneur
Ce statut permet à tous les étudiants de moins de 28 ans d’élaborer un projet entrepreneurial en adéquation avec leurs études : aménagement d’emploi du temps, crédits ECTS, stage dans sa propre entreprise… Au cœur du dispositif, le réseau PEPITE permet d’avoir accès à un accompagnement personnalisé, des ressources numériques et des espaces de coworking. Seule condition pour prétendre à ce statut : le baccalauréat ou équivalent. Candidature en ligne.