Interview Laurent Berger Crédit Mutuel Alliance Fédérale
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Crédit Mutuel Alliance Fédérale : la finance au service d’une transition juste – L’interview de Laurent Berger

Changer le monde sans attendre qu’il soit parfait : c’est le pari que Laurent Berger propose aux jeunes générations. À la tête de l’Institut Mutualiste pour l’Environnement et la Solidarité, il a rejoint Crédit Mutuel Alliance Fédérale pour faire bouger la finance de l’intérieur. Avec une conviction : les grandes transitions ne peuvent réussir que si elles sont inclusives, sincères… et solidement financées.

Interview Laurent Berger Crédit Mutuel Alliance Fédérale
© Communication Interne Crédit Mutuel Alliance Fédérale

« Quand je suis arrivé, j’ai demandé deux choses : si la démarche était sincère et s’il y avait les moyens de la mettre en œuvre. Et c’était le cas. » Laurent Berger pose d’emblée les conditions de son engagement au sein de Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Depuis mars 2024, l’ancien secrétaire général de la CFDT dirige l’Institut Mutualiste pour l’Environnement et la Solidarité, une structure de 43 personnes créée pour transformer la première banque française à statut de Société à mission. Face aux 143 milliards d’euros que le changement climatique pourrait coûter à l’économie française d’ici 2050, l’Institut rassemble des experts sectoriels autour d’un objectif clair : « transformer les métiers du groupe pour qu’ils soient plus en phase avec notre ambition, en nous basant sur une expertise incontestable, sur l’utilisation des données pour guider notre action et mesurer notre impact, et sur la construction d’un référentiel ESG » précise Laurent Berger.

Des outils concrets pour concilier finance et impact

L’ambition de Crédit Mutuel Alliance Fédérale ? « Transformer notre modèle d’affaires et le rendre compatible avec les enjeux environnementaux et de solidarité » ajoute-t-il. Cela passe d’abord par une transformation en interne, en déployant ces préoccupations dans tous les métiers. « Nous avons des guides, des politiques sectorielles, des points d’attention, des questionnaires ESG… 1 500 conseillers entreprises du CIC et de la BECM ont déjà été formés, et nous allons faire de même pour la banque d’investissement » explique Laurent Berger. En parallèle, l’entreprise s’est fixé comme objectif de défendre l’assurabilité des clients sur tous les territoires. Cette approche mutualiste se traduit concrètement dans les actions de l’Institut et de la filiale des Assurances du Crédit Mutuel (ACM). « La transition environnementale en cours, qu’il faut mener, se base sur un constat : le réchauffement climatique accélère les inégalités, et la transition énergétique et écologique peut accentuer ce phénomène. Les premières victimes sont les plus vulnérables » indique Laurent Berger. C’est pourquoi l’Institut porte l’ambition d’une transition juste, qui ne laisse personne de côté. Cette vision se concrétise par des actions sociales visant à accompagner les clients : aide avec le dividende sociétal, rénovation de logements, mobilités douces, prêts à taux zéro, développement d’offres spécifiques pour les familles monoparentales, les aidants… « Avec nos moyens, avec la répartition de la valeur créée, nous pouvons mener ces actions pour ces publics. C’est l’essence même du mutualisme » résume-t-il.

La finance comme levier de transformation

Pour Laurent Berger, cette reconversion s’inscrit dans une continuité d’engagement. « Je n’ai pas voulu rejoindre une banque parfaite, mais un endroit où je pouvais être utile. La finance est au cœur de la vie quotidienne et de l’économie et donc, un levier indispensable pour les transitions » assure-t-il. Ce qui l’a convaincu ? « La sincérité du groupe, sa volonté d’agir, les moyens mis à disposition… C’est assez osé d’afficher autant d’ambition, car maintenant, il va falloir prouver. » Une approche qui reflète la philosophie d’action de celui qui n’a « jamais cru au monde binaire mais plutôt aux progrès successifs pour faire que la société aille mieux. » Face au réchauffement climatique, Laurent Berger conclut en appelant à s’interroger sur nos responsabilités collectives. « Les banques ont des responsabilités, comme toutes les entreprises. Nous avons, tous, une responsabilité, et nous devons agir de là où nous sommes. »

1 jeune sur 5 a déjà changé d’emploi pour des raisons écologiques : vous les comprenez ?

« Je comprends cette exigence d’alignement entre valeurs personnelles et actions professionnelles, particulièrement sur les questions environnementales. Je pense que c’est avec cette exigence que les modèles pourront évoluer. Toutefois, plutôt que de chercher l’entreprise parfaite (qui n’existe pas !), les jeunes peuvent aussi s’engager dans des organisations qui ont des progrès à faire et devenir des véritables acteurs du changement de l’intérieur. »

Contact : polecampus@e-i.com