L’égalité femme-homme dans les grandes écoles : objectif atteignable ? La Conférence des Grandes Ecoles (CGE) a publié la 9e édition de son baromètre sur l’égalité femme-homme dans les grandes écoles le 26 mai dernier. Voici les 6 infos clés à retenir.
La mixité n’est pas encore au rendez-vous des écoles d’ingénieurs
Malgré des frémissements, les écoles d’ingénieurs manquent encore drastiquement de femmes. Tous niveaux confondus, elles ne comptent encore que 30% d’étudiantes, vs 49.2% dans les écoles de management et 60.3% dans les écoles de spécialités.
L’égalité, c’est toujours pas une spécialité
Un taux de féminisation qui diffère aussi en fonction des spécialités. Ainsi, dans les écoles d’ingénieurs, la part moyenne des femmes est la plus haute dans les spécialités Agriculture, agroalimentaire et sciences de la vie (75.2%) et Ville & environnement (49.5%). A contrario, les spécialités Aéronautique, automobile, spatial et Mathématiques, n’attirent respectivement que 19.5% et 15.5%. A voir si le Plan Filles et Maths proposé par le ministère de l’Education nationale sera à même d’infléchir la tendance.
Du côté des écoles de management, pas de surprise non plus. La part moyenne des femmes est la plus haute dans les spécialités Marketing & communication digitale (63.5%) et RH (61.2%). Elle est en revanche la plus basse dans les spécialités Finance, que ce soit la finance d’entreprise (39.6%) ou la finance de marché (22.8%).
Egalité femme-homme dans les grandes écoles : pari tenu au sein du personnel
Bonne nouvelle malgré tout : 53,8% des établissements interrogés se déclarent mixtes. Dans le détail, 62,5% des écoles d’ingénieurs, 26,7% des écoles de management et 60% des écoles de spécialités vont en ce sens. Par ailleurs, le score global moyen à l’index d’égalité professionnelle femmes-hommes 2024 des établissements privés répondant à l’enquête s’élève à 92,7% pour les écoles d’ingénieurs et de 87,8% pour les écoles de management.
Conseils d’administration et comités de direction : work in progress
Du côté des CA et des CoDir, les choses bougent… mais prennent du temps ! Selon le baromètre de la CGE, le taux de féminisation dans les conseils d’administration s’élève ainsi à 37,3% dans les écoles d’ingénieurs, 36,6% dans les écoles de management et 46,8% dans les écoles de spécialités. Au niveau des comités de direction, on atteint les 39,4% dans les écoles d’ingénieurs, 55% dans les écoles de management et 50% dans les écoles de spécialités. « Des chiffres qui progressent mais qui restent en deçà des standards et quotas des lois Copé-Zimmerman et Rixain » indique Alice Guilhon, VP de la CGE.
Egalité femme-homme dans les grandes écoles : on s’engage
Au niveau de la prévention, les grandes écoles affichent leur volonté d’exemplarité. 100% des établissements déclarent ainsi disposer d’une cellule ou d’une personne contact chargée de traiter les violences sexistes et sexuelles (vs 91,2% en 2022 et 85,7% en 2021). Un engagement essentiel alors que le baromètre constate que 90,3% des établissements ont été saisis, ne serait-ce qu’une fois, pour traiter une situation de harcèlement sexuel ou de comportement sexiste en 2024. Les associations étudiantes prennent aussi largement leur part en matière de prévention. Elles se mobilisent en effet très majoritairement en faveur de l’égalité femmes-hommes dans les grandes écoles : elles étaient 73,6% à mener des actions en ce sens en 2024 (vs 69% en 2023). A noter que 76,1% des établissements déclarent qu’il existe une charte qui engage les associations étudiantes et que dans 90% des cas, cette charte inclut les discriminations femmes-hommes et les VSS.
Egalité femme-homme dans les grandes écoles : le salaire, ça reste le nerf de la guerre !
Malgré toutes ces actions, les écarts salariaux entre hommes et femmes jeunes diplômés sont toujours d’actualité. En 2024 en effet, le salaire moyen des diplômés des écoles d’ingénieurs était en effet de 37,3 K€ pour les femmes vs 39,1 K€ pour les hommes, dans les écoles de management il était de 38,9 K€ pour les femmes vs 41,6 K€ pour les hommes, et dans les écoles de spécialités il était de 36,8 K€ pour les femmes vs 39,9 K€ pour les hommes. Soit une différence de salaire oscillant entre 1 800 et 3 100 euros / an (tout de même !) selon les établissements.
« Avec la publication de la 9e édition du baromètre Égalité femmes-hommes, la CGE offre un outil de mesure des politiques d’égalité construit par les grandes écoles et pour les grandes écoles. En formant les cadres de demain, les écoles sont conscientes de l’importance de lutter pour davantage de mixité et d’égalité dans l’accès aux études supérieures et sur toute la durée des parcours de formation, jusqu’à l’insertion sur le marché de l’emploi » conclut Laurent Champaney, président de la CGE
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