Chimie verte : un secteur en pleine ébullition
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Chimie verte : un secteur en pleine ébullition

La chimie verte est aussi appelée chimie renouvelable, chimie durable ou encore chimie écologique. Faites votre choix ! Tous ces noms désignent la même chose : une chimie plus propre qui réduit, voire élimine, l’utilisation et la production de substances dangereuses pour l’environnement et la santé. Focus.

Nouveau visage d’une industrie à fort impact écologique, la chimie verte consiste à mettre au point de nouveaux produits et de nouveaux procédés moins toxiques et polluants, plus durables et efficaces. Les matières fossiles (pétrole, charbon…) sont par exemple remplacées progressivement par des ressources naturelles et végétales grâce aux biotechnologies industrielles. Un retour aux sources !

Les 12 principes de la chimie verte

Développée à la fin des années 1990 aux Etats-Unis par les scientifiques américains Paul Anastas et John C. Warner, la chimie verte repose sur 12 principes fondateurs.

#1Prévenir les déchets au lieu de les éliminer.

#2 Réaliser des économies d’atomes en maximisant l’incorporation des matériaux utilisés au cours du procédé dans le produit final.

#3 Favoriser les méthodes de synthèse faiblement ou non dangereuses pour l’Homme et l’environnement.

#4 Minimiser la toxicité des produits chimiques.

#5 Supprimer l’utilisation de solvants toxiques et polluants et les remplacer par des substances inoffensives.

#6 Limiter les dépenses énergétiques pour diminuer l’empreinte carbone des industries.

#7 S’émanciper des ressources non renouvelables.

#8 Réduire ou éliminer totalement le nombre de dérivés pouvant générer des déchets.

#9 Préférer les catalyseurs, plus efficaces et moins risqués en termes de manipulation et de toxicité.

#10 Concevoir des produits chimiques biodégradables.

#11 Analyser en temps réel les réactions chimiques pour anticiper l’apparition de substances nocives.

#12 Développer une chimie fondamentalement plus fiable pour prévenir les accidents tels que les émanations dangereuses, les explosions et les incendies.

Un secteur qui prend de l’ampleur

Santé, cosmétique, électronique, énergie… Dans tous les secteurs, le recours à la chimie verte s’accélère depuis une quinzaine d’années au niveau mondial. Car produire plus et mieux, tout en consommant et en rejetant moins : tel est l’enjeu des industries aujourd’hui. Les professionnels estiment que le secteur représente 24 000 emplois directs en France et génère un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros, en croissance de 6 % par an. C’est le plus fort chiffre d’affaires par emploi de toute la bioéconomie : 400 000 euros. 200 usines et sites de recherche en chimie verte sont également recensés en France.

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Les métiers de la chimie verte

D’après l’étude de l’Apec pour le pôle IAR, 32 métiers stratégiques pour construire et développer la filière de la chimie verte ont été identifiés. Ceux qui se démarquent : ingénieur en biotechnologies industrielles, ingénieur matériaux biosourcés, conseiller agro-ressources, responsable logistique de matières végétales, ingénieur de méthanisation (transformation de matières végétales en biogaz) ou encore responsable environnement. Ces spécialistes travaillent pour des marchés aussi différents que la chimie de spécialité (solvants, peintures, détergents…), la cosmétique, les matériaux (plastiques, agro-matériaux…) ou encore l’énergie (biocarburants…).