DANONE, LUCIEN BARRIÈRE, L’ORÉAL ET RICHEMONT REPRÉSENTENT DES MARQUES PRESTIGIEUSES DONT LES NOMS RAYONNENT AU FIRMAMENT DES ENTREPRISES LES PLUS DOMINATRICES, LES PLUS PRODUCTRICES ET LES PLUS RÉMUNÉRATRICES DE CE XXIÈ SIÈCLE. MAIS QU’EN EST-IL DE CEUX QUI EN ASSURENT LE LEADERSHIP ?
Glamour et luxe
Jean-Paul Hagon, diplômé de HEC, a fait toute sa carrière chez L’Oréal. Chef de produit en 1978, il devient directeur général de la marque successivement en Grèce, en Allemagne, en Asie et aux USA pour finalement s’imposer comme P-DG du groupe. Ce manager efficace, redresseur de bilans en difficulté et lanceur de produits nouveaux comme les shampoings Fructis, met en oeuvre sa marque de fabrique qui consiste à universaliser L’Oréal sur une planète comptant 7 milliards d’individus. A 59 ans, il souhaite rester en place jusqu’en 2021. Energique, combatif, constructif, ce fonceur gagne 4 millions € annuels ! Sa phrase clé « Nous avons d’abord besoin de redéfinir notre mission, la beauté pour tous », le rapproche de Bernard Fornas, diplômé de l’EMLYON, qui préside aux destinées du groupe Richemont, numéro 2 mondial du luxe derrière LVMH. Ex-PDG de Cartier dont il a confirmé la place de leader dans la joaillerie devant Tiffany et Bulgari en doublant son chiffre d’affaires sur une décennie, il estime. « Si la conjoncture est bonne, notre activité sera excellente, si elle est mauvaise, nos marques tireront leur épingle du jeu peut-être mieux que les autres. ». La rémunération de 10,5 millions d’euros annuels qu’il perçoit le met à l’abri de la conjoncture !
Voie lactée et casinos
Diplômé de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Franck Riboud est le fils d’Antoine Riboud, ex-PDG de BSN devenu Danone. Tout naturellement, il intègre l’entreprise en 1980 à divers postes de responsabilité pour gérer biscottes (Heudebert), biscuits (Danone) et eau minérale (Evian) avant de prendre la tête du groupe en 1996. Dirigeant de main de maître ce mastodonte de l’agroalimentaire, leader mondial des produits laitiers frais, il favorise la recherche et l’innovation. « Nous travaillons avec les communautés académiques, des fournisseurs, des gouvernements, des associations, des comités d’experts… l’approche multidisciplinaire et multipartenaire est très importante. »
En 2014, il abandonne ses fonctions opérationnelles, conservant toutefois le poste de président du conseil d’administration du groupe Danone. L’approche très nature des produits qu’il vend, le pousse à développer le marché du golf en créant l’Evian Championship, tournoi qui lui a certainement permis de côtoyer Dominique Desseigne, propriétaire de l’Hôtel du Golf de Deauville.
Ce dernier, titulaire d’une maîtrise de droit à Paris I et d’un diplôme d’études supérieures notariales, acquiert tout d’abord une étude de notaire proche du boulevard Saint Germain. Le droit menant à tout, il change de cap pour devenir président-directeur général du groupe Lucien Barrière (37 casinos, 15 hôtels, 130 restaurants et bars, dont Le Fouquet’s) après avoir épousé Diane Barrière, la fille adoptive et héritière de Lucien Barrière qui détient 60 % des actions du Groupe. Dominique Desseigne préside également la Société fermière du casino municipal de Cannes, sa fortune étant estimée à 350 millions d’euros. A 70 ans, il n’a rien perdu de sa capacité d’entrepreneur « Nous avons commencé en juillet les travaux d’un nouvel hôtel à Courchevel. Il ouvrira en décembre 2016. Ce sera un établissement Barrière très haut de gamme de 44 chambres au prix moyen de l’ordre de 2 000 euros la nuit. » A ce tarif, il peut dormir tranquille !
Patrick Simon