Interview François Dordain Bureau Veritas

Bureau Veritas à la barre de la transition maritime – L’interview de François Dordain 

Diplômé de l’ENSTA (97), François Dordain dirige aujourd’hui le département d’évaluation de conception Marine et Offshore chez Bureau Veritas. À la tête d’une équipe de 130 personnes, il supervise l’approbation des plans de navires et accompagne l’émergence de technologies innovantes pour la décarbonation maritime.

Interview François Dordain Bureau Veritas

Peu d’entreprise peuvent se targuer d’une expertise aussi diversifiée et internationale que Bureau Veritas. Avec ses 84 000 employés répartis dans 140 pays, ce leader mondial de la certification occupe une position privilégiée pour accompagner les grandes transitions industrielles. « Bureau Veritas trouve son canal historique dans la classification des navires, avant de se diversifier considérablement vers d’autres secteurs comme l’énergie ou les infrastructures » explique François Dordain. Au sein du département d’évaluation de conception Marine et Offshore qu’il dirige, deux missions structurent l’activité : « une mission opérationnelle de validation des plans des unités flottantes comme bien sûr les navires, du petit yacht jusqu’aux porte-conteneurs et méthaniers, mais aussi les éoliennes, et une mission fonctionnelle de supervision de notre réseau mondial de bureaux d’approbation » détaille-t-il. Cette position stratégique dans le processus de certification place son équipe au premier rang des innovations qui transforment l’industrie maritime, aujourd’hui engagée dans la réduction de son empreinte environnementale.

L’innovation au service de la transition écologique

« Nous assistons à une diversification des combustibles pour tendre vers des solutions plus vertueuses, illustre François Dordain. Aujourd’hui, nous travaillons principalement avec le gaz liquéfié et le méthanol qui émettent moins de CO2, mais l’objectif est d’intégrer l’ammoniac et l’hydrogène, bien que ces derniers posent encore d’importants défis de stockage à bord. » Plus surprenant encore, le secteur renoue avec des technologies ancestrales repensées à l’aune des défis contemporains : « nous accompagnons des projets d’assistance à propulsion vélique qui visent entre 20 et 30 % d’économie de carburant. Cela va du kite, cette grosse voile tractée à l’avant du bateau, jusqu’à la turbovoile, autrefois utilisée par les équipes du commandant Cousteau. » Ces technologies émergentes nécessitent une approche spécifique, « nous délivrons entre 25 et 30 approbations de principe par an, couvrant un large spectre d’innovations, des éoliennes flottantes aux nouveaux systèmes de propulsion » détaille François Dordain. Le tout en s’appuyant sur un corpus réglementaire international dont les fondements remontent au naufrage du Titanic en 1912.

Le terrain, école permanente de l’ingénieur

Pour François Dordain, la dimension concrète du métier constitue à la fois un défi et une richesse inestimable. « Nous tenons à envoyer nos équipes sur les sites de construction navale ou chez les fabricants d’équipements. Quand on se tient debout à l’intérieur d’un moteur de propulsion, on perçoit différemment ce qu’on a vu sur plan » explique-t-il. Cette immersion sur le terrain répond à une nécessité fondamentale : mieux apprendre et appréhender les enjeux du secteur. La présence internationale de Bureau Veritas offre par ailleurs un terrain de jeu extraordinaire pour ses ingénieurs, notamment en Asie où se concentre désormais une grande partie des activités maritimes. Sans compter qu’une fois intégrés, ils bénéficient d’un environnement favorisant leur développement, avec une très grande diversité de postes, des formations continues et l’opportunité de participer activement à la transition écologique du secteur maritime tout en développant une expertise technique de pointe. Une invitation à rejoindre l’aventure d’un groupe qui, depuis plus de deux siècles, veille à la sécurité des mers tout en accompagnant aujourd’hui leur nécessaire transformation.

#ENSTA

« L’ENSTA apporte une formation généraliste avec une base scientifique très solide et des méthodes de travail qui permettent d’aborder des problèmes variés, ce qui est une véritable force pour résoudre les défis techniques que nous rencontrons. C’est d’ailleurs l’option architecture navale que j’ai suivie en troisième année qui a orienté mon choix de carrière initial et m’a fait découvrir l’existence de Bureau Veritas. »

Contact : delphine.correa@bureauveritas.com