L’INDE VUE PAR… ESSEC – « Le premier accord de double diplôme qui n’ait jamais été signé entre un IIM et un établissement étranger n’a pas été signé avec une université américaine, mais avec l’ESSEC »

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Rencontre avec Pierre Tapie, directeur de l’ESSEC depuis septembre 2001.

Quelle est la place de l’Inde dans votre stratégie à l’international ?
Importante puisque l’ESSEC a une caractéristique particulière : être très orientée vers l’Asie avec 5 pays cibles (la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée et Singapour). L’Inde est un pays où nous avons un salarié permanent (bientôt deux), des accords d’échange, et un plein accord de double diplôme avec l’Indian Institue of Management (IIM) of Ahmedabad dont on a célébré en très grande pompe en 2006 la signature (voir photo). C’était le premier accord de double diplôme qui n’ait jamais été signé entre un IIM et un établissement étranger, et cet accord n’a pas été signé avec une université américaine, mais avec l’ESSEC, en présence des chefs d’états. Nous avions mis 20 ans à nous « draguer », entre guillemets, et 5 ans à signer le contrat de mariage. Il y a donc aujourd’hui 700 personnes qui ont une double expérience Ahmedabad/ESSEC. Et en comptant tous les échanges on peut dire qu’entre 1500 et 2000 étudiants ont été concernés par les relations entre l’Inde et l’ESSEC. Et ce ne sont que les échanges : en plus de cela, il y a les étudiants indiens qui postulent directement à l’ESSEC. Au total, l’Inde est la cinquième nationalité d’étudiants présents dans notre école. L’année dernière, nous avions 79 étudiants indiens. Ils sont présents à peu près dans tous les programmes : Msc, MS, … Et l’accélération du campus à Singapour est un élément d’attractivité renforcée étant donné que l’Inde est très proche de Singapour.

 

Quels sont vos projets en Inde ?
Le point clé en Inde aujourd’hui c’est, avec le renforcement de ce que nous faisons à Singapour, une double stratégie :
1. Promouvoir la formation continue car nous sommes un gros fournisseur de formation continue en Inde. L’offre de l’ESSEC a deux rubriques : la formation interentreprises (nous accueillons des Indiens dans nos programmes diplômants, en France ou à Singapour) et, parfois, des programmes intra-entreprises en Inde (ce que nous souhaitons développer).
2. Tisser une relation encore plus forte avec les entreprises indiennes afin de pouvoir placer nos étudiants indiens d’une part, dans des multinationales européennes qui ont des filiales en Inde, mais aussi, d’autre part, dans des entreprises indiennes qui les identifieront comme les élèves d’une grande institution internationale. Or, pour l’instant, nous travaillons surtout avec des filiales de multinationales européennes.

 

Quel est le rôle de l’association étudiante ESSEC India dans vos relations avec l’Inde ?
Elle a un rôle non négligeable car le point clé pour toute institution française est d’être connue dans les pays d’origine, et donc cette association nous permet de voir comment les jeunes Indiens se représentent l’ESSEC et de connaître les aspects de l’école qui les ont séduits. Donc nous travaillons beaucoup avec cette association en analysant avec les étudiants quels sont les bons éléments de différenciation vis-à-vis d’une population indienne. Je crois que ce qui leur plait le plus, c’est l’extraordinaire flexibilité de l’ESSEC. Arriver dans une école où l’on peut quasiment entièrement choisir ses cours avec une dimension de coaching individuel, c’est un élément que nos étudiants internationaux apprécient énormément.

 

Qu’est-ce qui, pour vous, fait de l’Inde un pays attractif ?
Je pense que c’est tout d’abord l’épaisseur d’humanité des Indiens. Ils ont un sens de la vie, de la mort, une spiritualité qui date de millénaires. Ce sont des gens chez qui il y a un respect de la dignité des personnes, y compris chez les plus pauvres. Le rapport à la condition aisée versus la pauvreté est très différent. Et ce qui est frappant, c’est l’extraordinaire dynamisme. Ce sont des gens qui ont une énergie de vie incroyable. On se demande toujours quand dorment les Indiens. Ce sont des personnes qui, intellectuellement, ont été extrêmement formées dans des écoles très exigeantes. Et puis, c’est un pays qui se transforme à une telle vitesse qu’aujourd’hui il y a des opportunités pour tout faire. Et il y a une soif d’apprendre.

 

Début des relations avec l’Inde :
1981
Nombre d’établissements partenaires indiens :
7
Nombre d’étudiants indiens à l’ESSEC en 2012-2013 :
Environ 80

 

Claire Bouleau

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