Comptant parmi les plus proches collaborateurs du président, le vice-président est bien plus qu’un bras droit. Marketing, commercial, région : le VP est leader en son domaine. Il en connait les rouages, développe une vision stratégique nourrie par sa maîtrise du terrain et sa capacité à détecter les tendances à partir des signaux les plus faibles. Observateur éclairé, il est associé à toutes les grandes orientations stratégiques de l’entreprise relevant de son périmètre.
Si cette fonction gagne de plus en plus l’Hexagone, le poste de vice-Président est déjà répandu aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Gouvernement, entreprise ou association : le VP est l’un de plus proches collaborateurs du président. Pour Eric Lamarque, président d’IAE France et directeur d’IAE Paris Sorbonne Business School, « les entreprises françaises ne sont pas encore familiarisées à ce terme anglo-saxon et préfèrent d’ailleurs utiliser la dénomination de directeur adjoint ou directeur délégué. »
Vice-président : transverse ou fonctionnel ?
La fonction de vice-président peut en effet prendre plusieurs sens. « Il peut avoir un rôle fonctionnel en tant que bras droit du président, ou un rôle transverse en lien direct avec les préoccupations de l’entreprise : innovation, RSE, risques et qualité » précise Eric Lamarque. Décisionnaire et porteur de l’image de marque de l’entreprise, le VP fonctionnel est alors un véritable pilier de l’entreprise. Associé à chacune des prises de décisions, il veille à l’application des actions stratégiques définies en collaboration directe avec le président. Le VP transverse est quant à lui associé à un domaine d’expertise précis, répondant aux enjeux stratégiques de l’entreprise en communication constante avec ses homologues vice-présidents. « Cette fonction transversale envoie un signal fort en interne et en externe pour afficher l’ambition de l’entreprise » ajoute Eric Lamarque.
Vice-président : quels enjeux ?
Si le VP est donc porteur de la stratégie de l’entreprise, ce top manager est aussi un fin observateur des enjeux sociétaux, écologiques et économiques (diversité, parité hommes-femmes, intégration des nouvelles technologies, évolution du digital au sein d’une entreprise etc.), « des sujets d’actualités à prendre en compte pour transformer et faire évoluer son périmètre. » Il adopte ainsi une véritable posture de lanceur d’alerte. « En tant qu’expert de son domaine, le VP a le devoir de remonter au président des éléments importants dont il n’a pas connaissance pour proposer une stratégie opérationnelle » indique Eric Lamarque.
Vice-président : la recette du leadership
Et pour devenir ce leader convaincant, il est essentiel d’avoir une excellente culture générale de l’entreprise, de l’économie et de son environnement sociétal, mais aussi une bonne écoute, de l’empathie, la volonté de faire progresser l’entreprise et ses collaborateurs, une excellente coordination et une vraie capacité de mobiliser et de convaincre. Des compétences que les futurs VP fonctionnels peuvent travailler dans le cadre d’un MBA ou d’une double formation spécialisée. Pour ceux qui se projettent dans une dynamique plus transverse de la fonction, le parcours est en revanche un peu différent. « On attend d’eux une formation d’experts surtout sur les domaines liés à l’innovation, le risque, la qualité et l’international. Un MBA ne sera pas obligatoire mais ils devront faire preuve de soft skills différenciantes : négociation, communication et capacité à convaincre notamment » conclut Eric Lamarque.
Vice-président : titre ou symbole ? « Nommer un collaborateur vice-président peut être une forme de reconnaissance pour ses années d’anciennetés dans l’entreprise. Mais la nomination d’un VP peut aussi répondre à la volonté du président de constituer une pyramide de gouvernance plus ou moins équilibrée. Il va en effet avant tout s’entourer de VP en qui il a confiance et qui lui accorderont leur confiance en retour. C’est un critère essentiel » affirme le président d’IAE France.
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