3 questions à Frédéric Thivet, directeur adjoint et directeur de la recherche d’IMT Mines Albi
IMT Mines Albi promeut une recherche orientée, de quoi s’agit-il ?
Notre recherche est orientée au niveau scientifique vers les meilleurs standards internationaux. Mais surtout, elle vise des objectifs socio-économiques. Dès le départ nous identifions des partenaires pour nos projets de manière à ce qu’ils soient in fine utiles à la société et à l’industrie, répondent aux usages. IMT Mines Albi est attachée à aller au-delà de la production d’idées et de connaissances, en les concrétisant dans la société et dans les entreprises. Pour cela nous travaillons main dans la main avec des industriels, nos territoires, la société.
Est-ce difficile de faire entendre la contribution de la science au profit de la société ?
Il y a 30 ans c’était une évidence que la science est vectrice de progrès pour la société. Aujourd’hui, c’est moins le cas et chez certains l’évidence est même inverse ! Cela est en contradiction avec le fait que nous sommes tous utilisateurs d’objets développés grâce à la science fondamentale, aux technologies. En tant qu’établissement supérieur d’enseignement et de recherche, nous avons un rôle à jouer dans la prise de conscience de cela dans la société. Notre démarche tient aussi compte de l’interpénétration des sujets éthiques et scientifiques, par exemple cruciaux lorsque l’on parle santé et technologie, climat, agroalimentaire, etc. La dimension éthique et de diffusion de l’information scientifique et technique au plus grand nombre sont d’ailleurs des critères des candidatures aux appels d’offre européens.
Comment IMT Mines Albi diffuse-t-elle la culture scientifique ?
Au travers de manifestations qui engagent tant nos personnels que nos étudiants : Fête de la science, accueil de 1 000 lycéens par an dans nos laboratoires, Nuit européenne des chercheurs (speed dating avec des chercheurs, mini-conférences, pitch de thèses, expériences avec les enfants…, 2 000 visiteurs), Cordées de la réussite (depuis 7 ans 100 élèves engagés auprès de lycéens), conférences de grands noms de la science ouvertes au grand public, actions vis-à-vis des politiques. Ces contacts sont très riches. Les gens démystifient la science et s’avèrent bien souvent fascinés par ce que nous faisons. En montrant à quoi sert la science, nous contribuons à ouvrir les esprits de nos concitoyens, à l’évolution de la perception dans la société de ce qu’est la science. Ces échanges poussent nos chercheurs à la prise de recul, à s’ouvrir à d’autres points de vue sur leurs travaux, à garder contact avec le réel.