Sébastien Ricard (Sciences Po 2008), Directeur du développement durable et des affaires publiques du Groupe Paprec, revient sur son parcours qui l’a mené des bancs de Sciences Po au leader indépendant du recyclage et de la gestion des déchets. Avec pour fil rouge l’environnement.
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur Agronome, qu’est-ce qui vous a conduit à intégrer Sciences Po ?
Les enseignements en école d’agronomie sont essentiels pour travailler dans le secteur de l’environnement, mais j’avais besoin d’une formation plus poussée sur les enjeux de géopolitique. Après ma sélection aux concours, j’ai choisi le Master Communication pour ses cours riches de sens tels que la communication stratégique et d’influence, le lobbying, mais aussi les cours magistraux de culture générale et liés au « tronc commun » – économie, espace mondial… Sciences Po m’a appris à réfléchir, à me remettre en question et à débattre.
Pourquoi avoir choisi Paprec en 2013 ?
J’ai souhaité rejoindre une entreprise présente dans toutes les activités du recyclage et de la gestion des déchets et dont le business modèle est positif pour l’environnement. Je supervise la direction du développement durable et des affaires publiques. Ces deux pôles sont intimement liés en raison de la prise de conscience citoyenne extraordinaire sur l’environnement et des réglementations de plus en plus fortes et orientées vers ces questions. D’où l’importance d’assurer une veille permanente et un lobbying au plus haut niveau de l’État pour faire valoir nos arguments d’industriels du recyclage, créateurs d’emplois locaux, pérennes et verts.
Quels sont les grands défis d’innovation à relever ?
Techniquement, nous savons tout recycler. Mais avant de recycler, il faut que l’étape du tri des déchets ait été faite correctement. Les particuliers l’ont bien compris en adoptant majoritairement une attitude citoyenne responsable. Nous investissons énormément en R&D pour augmenter notre taux de recyclage et de valorisation matière. En 25 ans, nous avons investi 1.5 milliard d’euros dans notre outil industriel pour avoir les taux de valorisation les plus performants du secteur. Paprec a d’ailleurs été le premier Groupe français à faire appel aux « Green Bonds », ces obligations vertes qui financent un projet ou une activité contribuant à la transition énergétique, pour refinancer sa dette.
Au cœur des institutions : Passé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation en 2008, puis par le ministère des Sports en 2011, Sébastien Ricard en garde des souvenirs intenses. « Le niveau d’exigence en terme de quantité de travail et de rapidité est très élevé dans ces cabinets ministériels car le rythme est soutenu. Ma formation à Sciences Po a été un atout clé car elle m’a donné une capacité d’analyse, de réflexion et de questionnement qui m’a permis d’aller au fond des sujets, avec l’aide de l’administration car l’on n’est jamais un expert. J’y ai rencontré des gens passionnants. »
Les Castors d’ors : les césars des plus méritants ! « L’emblème de Paprec, c’est le castor, un petit animal bâtisseur qui a l’esprit d’équipe et construit sa maison avec du bois ! Depuis 2014, nous organisons la cérémonie des « Castors d’Or » qui récompense chaque année les parcours professionnels les plus exemplaires. De l’ouvrier au directeur, plus de 20 catégories sont désignées : conducteur d’engins, technicien de maintenance, agent de maîtrise, commercial… C’est un peu notre césar annuel et cela permet aux lauréats d’avoir la reconnaissance de leurs pairs. Notre credo : travail, autonomie et reconnaissance. »
Chiffres Clés Paprec 2017 : 210 sites / 8 500 collaborateurs / 11 millions de tonnes de déchets recyclés / CA : 1,5 Mds €
contact : sebastien.ricard@paprec.com