Ecoles de communication, de commerce, d’ingénieurs ou universités, sept étudiantes répondent à cette question. Et une chose est sûre : aucune d’entre elles ne laisse passer le moindre stéréotype !
Manal Rachak, étudiante en Ms2 Stratégie de communication et événementiel à Keyce Business School Montpellier
« Une femme qui veut avoir des responsabilités va forcément se servir de la séduction pour évoluer au sein d’une société. C’est le cliché qui m’agace le plus à propos des femmes en entreprise ! Si nous voulons prendre des responsabilités, voire gravir les échelons, c’est parce que nous travaillons pour les obtenir. Je pense que les femmes cherchent à se surpasser et à se prouver qu’elles sont capables d’être des mères, des femmes libres, des cheffes d’entreprise. Vous pouvez vous épanouir dans votre vie personnelle et professionnelle tout en prenant des responsabilités. Si on vous dit le contraire, c’est faux. »
Blandine Dassonville, étudiante à l’EBI
« Bien que notre société soit en constante évolution et que nous nous battions pour nos droits, des stéréotypes persistent. Le cliché qui m’agace le plus à propos des femmes qui veulent avoir des responsabilités : que nous ne sommes pas carriéristes. D’après un sondage réalisé par Qapa.fr, on compte 34 % de femmes carriéristes contre 26 % d’hommes carriéristes. Le problème, c’est qu’il est compliqué de s’imposer en tant que femme dans une société où les hommes ont toujours été considérés comme plus carriéristes. Néanmoins, nous sommes prêtes à fournir de nombreux efforts et à nous dévouer à notre carrière. J’espère que dans les années à venir, nous arriverons à changer les mentalités et à parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes. »
Albiona Meco, étudiante à l’ISCOM
« Un des clichés m’agaçant le plus en tant que femme est probablement celui disant qu’une mère de famille ne peut pas avoir de responsabilités. Ce cliché insinue qu’on ne peut pas être à la fois une bonne mère et avoir une vie professionnelle épanouie. La pression de ce cliché est tellement forte qu’elle peut nous amener à culpabiliser sur le fait de ne pas délaisser notre carrière pour élever nos enfants. Nombreuses sont les jeunes filles, moi y compris, qui se sont demandé ce qu’elles choisiraient le moment venu : une carrière qu’elles auront mis plusieurs années à bâtir ou leurs enfants ? Force est de constater que si un homme arrive à gérer les deux sans avoir à faire de choix, une femme en est tout autant capable. »
Clémence Monet, étudiante à l’ISCOM
« Une femme se voit bien plus discriminée qu’un homme lorsqu’elle cherche à exercer un rôle important, par la remise en cause de ses capacités. Le cliché qui m’agace le plus est celui lié à l’apparence physique de la femme. Si une femme gravit les échelons, on se demande généralement comment elle a pu en arriver là. Si elle est considérée jolie, alors c’est de là que vient son mérite… Elle aura forcément utilisé son physique pour atteindre son objectif ! Si elle ne l’est pas, c’est qu’elle a été considérée assez « masculine » pour exercer cette place. On considère le physique d’une femme dans sa recherche de responsabilités, tandis que l’apparence d’un homme n’a jamais de lien avec la réussite de ce dernier. »
Mathilde Sallé, étudiante en première année de Master en Marketing à l’INSEEC GE Paris
« Je trouve que les femmes sont encore trop perçues comme des mères ou mères potentielles avant tout. Elles sont souvent considérées avec ironie quand elles affirment ne pas vouloir d’enfants, comme si elles étaient naïves ou inconscientes. Je pense que des discours tels que : « Tu dis ça pour le moment », « tu vas changer d’avis », ou pire « ton horloge biologique te fera changer d’avis », ne sont plus du tout acceptables. Le phénomène est tel que le fait même de changer d’avis provoque des réactions de moqueries ou de soulagement du type : « on te l’avait bien dit… ». Comme si on rentrait enfin dans le rang. C’est encore trop souvent un frein pour nos carrières et il faut que ça cesse. »
Jamila Zakour, sportive de haut niveau et doctorante à l’Ecole Doctorale de Droit Comparé de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
« De l’hystérique incapable de diriger une équipe voire un pays, à la sportive qui doit mener une véritable croisade pour accéder à une pratique sportive au moins égale à celle de ses homologues masculins, sans oublier la salariée à qui on reproche sa ou ses grossesses pour justifier une discrimination salariale… Ils sont nombreux les clichés sur les femmes et en particulier quand elles ont le toupet d’avoir de l’ambition ! Ambition, responsabilité, direction… tous ces termes pourtant féminins ont encore du mal à être associés aux femmes, en dépit du discours ambiant de l’égalité entre les sexes de ces dernières années. En dépit aussi des nombreuses lois et autres dispositifs conventionnels et législatifs, les clichés insultants à notre égard demeurent. Avant de voir une femme, on doit voir un entraîneur, un chef d’équipe, un enseignant, un ingénieur… Sa réussite ou son échec n’est pas dû au fait qu’elle soit une femme mais à sa préparation méthodique en cas de réussite, ou à son manque de travail en cas d’échec. »
Marie Kamel, étudiante à l’EDC Paris Business School
« Lorsqu’on est petite, on nous répète de bien travailler à l’école pour faire ce que l’on veut plus tard. Mais lorsqu’on grandit, on est confronté aux inégalités de genres qui freinent nos ambitions. Lors de ma première expérience professionnelle, j’ai découvert que nous, les femmes, sommes jugées trop émotives pour être ambitieuses et que, soi-disant, nous laisserions nos émotions nous distraire. Nous ne saurions pas faire la différence entre la vie privée et la vie professionnelle. C’est le cliché qui est le plus ressorti lors de ma première expérience, celui qu’on évoque devant des femmes qui viennent tout juste d’entrer dans le monde professionnel… Et c’est bien triste. »