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Made in France : la poule aux œufs d’or des PME ?

Depuis 10 ans déjà, le Made in France connaît un retour en force dans le cœur des Français, mais aussi des étrangers. Pourquoi un tel regain d’intérêt pour ce « label » autrefois oublié ? Quelles conséquences pour les PME ? Éléments de réponse.

 

Si le Made in France faisait fureur jusqu’aux années 80, une grande partie de la population a abandonné les produits fabriqués dans l’Hexagone à la fin du 20e siècle. En cause ? Une baisse des coûts de fabrication à l’étranger, entraînant une baisse des prix en magasins. Mais une crise de confiance envers les industriels a peu à peu ramené nos produits nationaux sur le devant de la scène. « La France a posé un cadre législatif très contraignant notamment sur tout ce qui concerne les normes sociales et environnementales. Il y a un côté rassurant à acheter français », explique Olivier Trendel, professeur à Grenoble École de Management.

Un label de qualité

En France – et surtout à l’international -, le Made in France séduit, car il est perçu comme un produit à la qualité indiscutable. « À l’étranger, le fait qu’un objet soit estampillé Made in France rassure sur le suivi et la maintenance. Notre atout, c’est notre technologie, la qualité du service client et notre savoir-faire », observe Vincent Lefebvre, professeur associé à Audencia Business School. De son côté, Olivier Trendel identifie trois impacts positifs du Made in France qui font que tout le monde s’arrache nos produits ! « C’est tout d’abord un gage de qualité. Nous savons que la main d’œuvre est qualifiée et que les normes mises en place en France permettent de créer des produits durables et fiables. Il y a également un impact émotionnel. Pour les touristes, les objets Made in France sont un signe d’authenticité et leur permettent de revivre leur séjour dans notre pays. Il y a enfin un impact normatif. Les consommateurs achètent du Made in France pour sauver ou créer des emplois et parce que tout le monde autour d’eux fait pareil ! » Une sorte d’ethnocentrisme du consommateur en somme.

Un atout séduction à l’international

PME, startups… même combat ! Aujourd’hui, les produits Made in France séduisent surtout à l’étranger. Vincent Lefebvre l’a observé avec les startups hébergées par Audencia. « L’alimentation ou le textile sont des secteurs sur lesquels la France se positionne comme un acteur reconnu dans le monde entier. Nos startups comme La Belle Chaussette ou Fils de Pomme, qui fabrique du cidre bio, arrivent à se positionner sur des marchés américains aux côtés de géants de l’industrie ! » Et selon un sondage IFOP de 2018 sur les habitudes de consommation, 70 % des Français sont prêts à payer plus cher pour un produit Made in France. Si vous voulez séduire vos futurs acheteurs, plus qu’une solution : adoptez la bleu-blanc-rouge attitude !

3 questions à Edouard Dumas

Spécialiste des matelas, oreillers et couettes haut-de-gamme depuis plus de 50 ans, la PME La Compagnie Dumas fabrique 100 % de ses produits en France. Son PDG, Edouard Dumas, nous explique en quoi ce positionnement est un vrai plus dans son industrie.

Made in France : un atout ?

Le fait d’être associé à un pays où les règles (environnementales, sociales…) sont assez poussées et encadrées, c’est un gage de qualité indéniable !

Un label qui a la cote auprès des consommateurs ?

Nous sommes concurrencés par des enseignes de grande distribution qui proposent des produits à moindres frais. Malgré tout, certains consommateurs sont prêts à investir dans des oreillers et des couettes d’excellente qualité, car ils savent que ce sont des produits qui dureront sur le long terme.

Comment mieux accompagner les acteurs qui produisent du Made in France ?

En Suisse, le label Swiss Made est très encadré par l’État. En France, il suffit d’emballer un objet sur notre territoire pour pouvoir l’estampiller Made in France. En cause ? Des frais de douane qui sont plus élevés pour l’importation de matière première que pour faire venir des produits fabriqués à l’étranger. C’est un point sur lequel nous devrons travailler.