Dès lors qu’il s’agit de départager deux candidats ou de considérer le travail et les résultats d’un collaborateur, au-delà de la dimension technique, de compétences professionnelles identifiées et mesurables ; ce sont bien les qualités humaines qui font la différence. Ariane Despierres-Féry
Dans un sondage du cabinet Robert Half auprès d’un panel de 200 DRH paru en janvier 2017, 52 % des DRH disent accorder autant d’importance, voire davantage, aux soft skills qu’aux hard skills. L’étude souligne que ce sont ces compétences émotionnelles et comportementales qui vont permettre d’optimiser les compétences techniques du candidat.
Ces DRH précisent les soft skills qu’ils recherchent le plus chez un cadre :
- Communication (capacité à travailler en équipe, à s’intégrer facilement et durablement)
- Adaptation (ouverture aux changements, capacité à effectuer de nouvelles tâches)
- Collaboration (sens du collectif, envie de contribuer à la réussite du groupe)
- Créativité (capacité à défendre une vision, à proposer des idées nouvelles, proactivité, qualités de leadership)
« Posséder des qualités humaines c’est bien, savoir les valoriser c’est encore mieux ! »
Les DRH interrogés par Robert Half conseillent aussi aux candidats de :
- Soigner leur « empreinte digitale » (les publications sur les réseaux sociaux donnant des indices sur la personnalité)
- Préparer l’entretien (en identifiant les qualités à mettre en avant selon le poste)
- Durant l’entretien, enrichir la description de son parcours par des exemples éclairant les qualités humaines auxquelles il a été fait appel / présenter une attitude conforme aux qualités mises en avant – énergie, capacité d’écoute, agilité d’esprit…)
3 questions à Julien Bohdanowicz, directeur des études de MINES ParisTech
Développer les qualités humaines, une préoccupation de toujours à MINES ParisTech ? Nous sommes très attentifs à permettre à nos étudiants de développer leurs qualités propres. Nos diplômés endossent rapidement des responsabilités. Pour ce faire, ils doivent être conscients que leurs décisions ont un impact sur d’autres. L’école leur fait confiance dans leurs choix de cursus, d’activités. Cela fonde leur future capacité à faire confiance aux autres en tant que cadre.
Quelle pédagogie pour atteindre cet objectif ? Nous avons la chance d’avoir d’excellents étudiants, dotés d’une grande mémoire. Nous pouvons donc nous permettre de développer les aspects non scientifiques et techniques et d’y accorder du temps. Chaque cours est mis en perspective, nous proposons des ateliers de découverte, nos TD sont rattachés au réel. Durant des projets, nos élèves s’attèlent à des problèmes réels et non résolus. La petite taille des promotions (120 étudiants en 1eA, 200 à la sortie) nous permet de les accompagner individuellement. Mieux ils se comprennent, mieux ils développent leur empathie. Nous les accompagnons dans cette démarche durant tout leur cursus, car chacun se découvre à son rythme. Etre peu nombreux développe aussi un fort esprit de solidarité.
Cela passe aussi par l’ouverture aux autres, à d’autres situations et univers ? Nous leur faisons vivre des expériences variées pour comprendre qu’être ingénieur ce n’est pas que résoudre des équations : c’est aller à la rencontre des gens. Ils partent tous 4 à 15 mois à l’international, ils font des stages. Nous les poussons chaque fois à prendre du recul, à analyser leurs expériences. Ils sont à l’âge où on se construit par l’expérience. Nos élèves travaillent sur des projets en groupe avec des étudiants d’autres formations. Cela est très bénéfique pour développer leur capacité de communication, à comprendre les autres, à s’appuyer sur les complémentarités.
« Pour développer son empathie, il faut d’abord se comprendre soi-même »