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Les coopératives : un modèle alternatif

Plus d’un million des salariés en France sont employés par des coopératives . Un modèle de gouvernance démocratique qui place le partage et l’entraide au coeur de l’entreprise .

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« Coopérative». Un mot, qui fait appel à une autre vision du travail et met le profit au service de l’homme et non l’homme au service du profit. Société de personnes, la coopérative, à la différence d’une entreprise classique, est gouvernée de manière démocratique par ses membres. Clients, producteurs ou salariés, sont associés ; leur voix pèse le même poids, quelques soient leurs parts du capital, ce qui implique un véritable investissement dans la vie de l’entreprise. Si le service individuel et collectif de ses adhérents guide les décisions, une coopérative répond au devoir de rentabilité et de prospérité au même titre que toute entreprise. Ricardo Esteban, créateur d’un espace culturel et d’insertion par l’activité économique, explique que la transition de sa structure, de l’association à la coopérative, traduit une volonté de passer à modèle d’entreprise commerciale (restauration, salle de concert, location d’espace) afin d’avoir une activité non lucrative mais rentable. « Entrer dans une logique de marché tout en conservant l’esprit collectif et solidaire qui a fait germer ce projet, nécessite d’agir en chef d’entreprise pragmatique, porteur de projets, en étant capable faire des allers retours entre valeurs et réalités. Cela n’a rien d’évident, mais le jeu en vaut la chandelle, lorsque l’on voit le sourire du public que nous accueillons. »

 

7 principes fondateurs de la coopérative :
démocratie, solidarité,responsabilité, pérennité, transparence, proximité et service

 

Des secteurs d’activité et métiers diversifiés
Mathieu, tout récemment diplômé d’expertise comptable, souhaitait trouver du sens dans ses actes au quotidien. En mettant le pied dans l’économie sociale et solidaire lors de son parcours universitaire, il a découvert un véritable besoin dans son domaine. Accompagnant aujourd’hui une vingtaine de coopératives et d’associations, il souhaite monter un cabinet d’expert comptable dédié à l’ESS. Ce sera bien entendu une SCOP (Société Coopérative et Participative) afin de se frotter aux réalités du modèle de l’intérieur. « La coopérative, c’est simplement la démocratie appliquée à l’économie, sans les contraintes de l’associatif, et elle s’applique à tous les secteurs d’activité! » Des secteurs traditionnels : finance, agro-alimentaire, artisanat, transport, commerce, mais aussi des secteurs dynamiques comme l’énergie renouvelable, le logement, les épiceries solidaires, et bien d’autres encore.

 

Des opportunités d’emploi pour les jeunes diplômés
Si l’engouement pour les coopératives reste minoritaire, une augmentation constante le caractérise. Selon le panorama sectoriel des entreprises coopératives 2014, elles représentent 4,5% de l’emploi salarié en France, un chiffre en hausse continue depuis 2008. Le c hiffre d ’affaires en c umulé se serait élevé de 38 milliards d’euros pour arriver à 300 milliards d’euros en 2012. Il faut également remarquer l’effet positif de l’économie coopérative sur le développement territorial. On note que 76 % des sièges sociaux des 100 plus grandes entreprises coopératives se tiennent en région, contre 91 % en Ile-de- France pour les plus grandes entreprises françaises. Les jeunes diplômés qui souhaitent travailler dans l’ESS ont aujourd’hui une vraie valeur ajoutée auprès des coopératives. Une étude de l’APEC (Association pour l’Emploi des Cadres) montre qu’une offre sur deux proposées par les coopératives sont ouvertes aux débutants et qu’à offre égale, les salaires sont supérieurs à ceux du privé. A bon entendeur !

 

Chiffres clés
23 144 Entreprises coopératives
298,7 Milliards de CA cumulé
Banques coopératives : 60 % de la banque de détail
Coopératives agricoles : 40 % de l’agroalimentaire
Coopératives de commerçants : 28 % du commerce de détail

 

AM.