Acteur mondial de l’innovation en santé, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a fait de sa transformation numérique son cheval de bataille. A la clé, des opportunités uniques pour travailler en équipe dans des métiers à fort impact et sur des défis technologiques et de santé passionnants, assure Raphaël Beaufret (X 08), à la tête des services numériques. Un leadership qu’il partage avec Pierre Blondé.
38 hôpitaux, 10 millions de patients chaque année, premier CHU d’Europe, l’AP-HP n’est plus à présenter. Mais une telle structure, c’est aussi une dimension numérique extraordinaire sur laquelle il est obligatoire de s’attarder. Sur un site hospitalier exceptionnel de la capitale, à côté de Nation, les 550 collaborateurs de la DSN travaillent chaque jour à construire et maintenir des centaines de services numériques pour l’ensemble des professionnels et patients de l’AP-HP. « C’est par exemple le cas du dossier patient informatisé et ses différents modules utilisés par plus de 35 000 soignants chaque jour. Ce sont aussi les systèmes d’archivage des images, les systèmes de gestion des laboratoires ou encore le portail patient, pour gérer les démarches en ligne. Notre métier principal, c’est la conduite de projet, à l’interface entre les utilisateurs, les éditeurs de logiciels et les gestionnaires des infrastructures. Notre rôle, c’est de rendre le meilleur service pour que le numérique puisse être un atout dans le soin et dans la recherche médicale » explique Raphaël Beaufret, dont les nombreux défis sont captivants.
Des chantiers exaltants
Parmi eux : « le suivi à domicile des patients qui nous impose d’accélérer l’interopérabilité des systèmes, avec des API. Mais aussi un suivi pointu de l’évolution des technologies, avec un virage à prendre sur les infrastructures vers les technologies de conteneurs et leur orchestration, notamment. Parallèlement, nous devons investir dans le développement d’algorithmes de plus en plus performants, pour pseudonymiser automatiquement des documents de santé afin de permettre leur réutilisation pour la recherche. Plusieurs de ces travaux sont d’ailleurs réalisés en collaboration avec des chercheurs. C’est le cas de l’INRIA avec qui un laboratoire commun a été construit » poursuit l’intéressé. Dans cette équation, l’IA joue bien sûr un rôle crucial afin de permettre aux équipes métier d’identifier les cas d’usages les plus pertinents ainsi que leurs risques et leurs limites. Le but ? Gagner en qualité des soins, en temps mais aussi en efficience.
« La cybersécurité est au cœur de nos préoccupations »
Néanmoins, la DSN, c’est aussi la gestion d’infrastructures (datacenters, réseau, systèmes, stockage, couches d’infrastructure, bases de données, etc.) avec des exigences importantes sur les volumes, la performance et la résilience. Et dans cette équation, la cybersécurité pèse aussi de tout son poids, au vu de la menace, des risques sur la prise en charge, ainsi que les données des patients et professionnels. « La cybersécurité est au cœur de nos préoccupations, avec de forts investissements : renforcer nos défenses, prévenir, se préparer, sensibiliser, etc. »
Envie d’accompagner la transformation numérique de l’AP-HP ?
« Nous recherchons près de 100 professionnels par an sur un large panel de métiers (chefs de projets, ingénieurs cybersécurité/réseau/systèmes, développeurs, data scientists, data engineers, etc.), et dans une démarche de mixité. Nous accueillons des profils de toutes filières, en sortie d’école, ou avant, en stage, en alternance et parfois en thèse ou en internat. Nous ciblons des personnes engagées, qui ont à cœur d’améliorer le service rendu pour les utilisateurs, des compétences interpersonnelles fortes, une rigueur dans les projets, ainsi qu’une capacité à innover. »
Qu’est-ce qui est le plus efficace en termes de cyber ?
« La cybersécurité est l’affaire de tous. Elle est envisagée dès les études des projets. Deux armes sont particulièrement importantes : d’une part, un centre opérationnel de cybersécurité, assurant 24h/24 l’analyse et la réponse, avec nos outils d’analyse avancés (EDR, etc.) et, d’autre part, se préparer au pire avec des exercices de crise réguliers, et des plans pour que dans chaque service clinique et administratif, on se prépare à vivre en « autarcie numérique » pendant des semaines. »