Interview Marie-Isabelle Aw Elior Group
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La finance, une fabuleuse école de leadership chez Elior Group -L’interview de Marie-Isabelle Aw

Devenez un agent de la transformation d’Elior Group en rejoignant les équipes de Marie-Isabelle Aw (KEDGE BS 89, INSEAD 24), la Directrice Administrative & Financière d’Elior Restauration France. Cette passionnée au parcours international éclectique vous confie les atouts clés d’un mindset financier successful.

Pourquoi êtes revenue chez Elior près de 20 ans après une première expérience ?

Interview Marie-Isabelle Aw Elior Group

J’ai toujours eu besoin de sens et de défi. Revenir chez Elior, c’était une nouvelle aventure avec un enjeu de transformation : faire évoluer la fonction finance, la rendre plus agile et plus stratégique. Le challenge est aussi de devenir un acteur de référence en restauration collective et d’adresser tous les secteurs : l’aéronautique, l’automobile, les banques, sur l’ensemble des marchés, l’entreprise, l’enseignement, le médico-social, au plus près des territoires.

La fonction finance, copilote stratégique ou garde-fou budgétaire ?

Les deux ! En tant que DAF de la Restauration France, j’ai structuré la fonction finance autour de trois piliers : la comptabilité/consolidation/fiscalité, le contrôle de gestion (central avec le Reporting et opérationnel) et la gestion du cash et du risque Clients, que j’ai renforcée en rattachant directement le recouvrement et le crédit management à la DAF. Cela permet d’adresser aux équipes un message clair : le Cash est l’affaire de toutes et tous. Le métier ne consiste pas à être un simple gardien du budget, mais à accompagner et challenger les opérationnels, détecter les contrats à problème, piloter la performance, accompagner les équipes lors des appels d’offres et les négociations tarifaires. J’ai mis en place une culture d’interconnexion car les enjeux sont systémiques. On ne peut plus raisonner en silos fonctionnels, un financier doit collaborer principalement avec les opérations, la RH, le Commerce, la RSE.

Quels profils recherchez-vous pour accompagner cette transformation ?

Nous sommes en perpétuelle évolution, il nous faut donc des profils agiles, curieux, capables de sortir de leur zone d’expertise. Les fonctions comptables traditionnelles vont être profondément modifiées par la digitalisation. Les tâches simples seront automatisées, mais nous aurons toujours besoin de responsables comptables pour repenser les process, mettre en place les bons outils et accompagner le changement. En contrôle de gestion, nous cherchons de véritables business partners, capables de travailler avec les opérationnels et de participer à la renégociation de contrats. Il y a là un boulevard d’opportunités !

Pourquoi ce métier reste-t-il aussi passionnant ?

Quand vous êtes en finance, vous avez une vision transversale de l’entreprise, vous êtes impliqués dans tous les grands sujets : stratégie, transformation digitale, performance, conformité, impact environnemental… Nous sommes consultés en amont et nous construisons le futur. Nous avons besoin de talents qui comprennent à la fois les chiffres et le monde qui change. J’ai 36 ans de carrière et je continue à me former pour avoir plusieurs flèches à mon arc. La finance, c’est une fabuleuse école de leadership.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune talent qui souhaite y faire carrière ?

Ayez le mindset d’un financier : rigueur, chiffres, compliance. Mais soyez aussi curieux et prêts à devenir des agents de transformation. Il faut aimer comprendre comment tout s’articule. Et si vous visez un jour un poste de direction générale, il faudra savoir vendre, convaincre, raconter une histoire. Durant ma carrière, je n’ai pas suffisamment joué la carte du storytelling, du lobbying interne. Un CEO doit donner envie et faire adhérer.

Votre parcours est international. Cette dimension a-t-elle façonné votre approche du métier de financier ?

L’international a été le fil rouge de ma carrière. À 28 ans, j’étais déjà en Afrique, dans le groupe Bolloré, à restructurer des entités dans des environnements complexes. Puis, j’ai travaillé dans des groupes américains, asiatiques, scandinaves… Chaque culture m’a appris quelque chose. Cela m’a rendue beaucoup plus adaptable et ouverte. J’ai toujours cherché à construire, à apprendre. Cette diversité d’expériences m’a permis de comprendre que la finance est bien plus qu’un métier de chiffres, c’est un métier d’équilibre, de relations, de stratégie.

Contact : marie-isabelle.aw@elior.fr