GRDF : Le gaz vert en plein essor – L’interview de Xavier Passemard

Envie de relever le défi « 100 % de gaz renouvelables en 2050 » en France ? C’est ce que vous propose Xavier Passemard (AgroParisTech 85), Directeur Biométhane de GRDF, une filière dynamique qui répond aux attentes de la société, aux enjeux de la transition écologique mais aussi aux enjeux économiques et sociaux.

 

Interview Xavier Passemard GRDF« A terme, les énergies fossiles n’auront plus leur place dans le monde : le pétrole, le charbon mais aussi le gaz, sont concernés. L’équation est simple : d’ici 2050, le gaz sera renouvelable ou ne sera pas » introduit Xavier Passemard, Directeur Biométhane de GRDF. « En tant que distributeur de gaz sous délégation de service public, GRDF s’inscrit pleinement dans cette vision française et européenne d’atteindre la neutralité carbone. » Dans le mix énergétique de demain, le biométhane, un gaz renouvelable produit localement par fermentation de déchets organiques en l’absence d’oxygène, aura toute sa place.

 

Une technologie bien rôdée

« La bonne nouvelle, c’est que les technologies existent et qu’elles fonctionnent bien. » Pour ne pas concurrencer les productions alimentaires, les matières premières utilisées pour produire le biométhane sont les effluents d’élevage, le fumier, les résidus agricoles, les cultures intermédiaires à vocation énergétique (entre deux cultures principales), les boues des stations d’épuration et les biodéchets (restes de cantine ou de restaurants,…). « La matière organique à disposition est en quantité largement suffisante. Certains sont dubitatifs quant au coût de revient du biométhane, mais, dans le futur, il faudra surtout le comparer aux énergies alternatives renouvelables et sous cet angle, le biométhane est très intéressant ! » explique l’ingénieur AgroParisTech. GRDF n’a pas vocation à produire, mais bien à faciliter l’essor des gaz renouvelables. Le biométhane en tête, mais également des biogaz issus d’autres techniques comme la pyrogazéification (déchets de bois notamment) ou le « power-to-gas » (électrolyse de l’électricité renouvelable pour produire de l’hydrogène vert directement valorisé ou converti en méthane).

 

Une filière verte et circulaire

« Nous avons un rôle d’animation de la filière pour aider les potentiels producteurs de biométhane, principalement les agriculteurs et les collectivités, à se lancer. Parmi les conditions nécessaires : avoir la biomasse, un foncier et être proche du réseau de gaz pour le raccordement. » Energie produite localement, le biométhane présente un autre avantage : sa circularité. Le résidu de la méthanisation, le digestat, fournit aux agriculteurs un fertilisant naturel pour remplacer les engrais fossiles. « GRDF et ses partenaires travaillent sur l’acceptabilité de cette nouvelle énergie, mais aussi sur l’optimisation de sa production, grâce à des programmes R&D dédiés. » Et de préciser : « Nos équipes opérationnelles s’attèlent à transformer le réseau, qui était jusqu’ici conçu pour gérer des pressions descendantes, « au fil de l’eau », en un réseau d’approvisionnement « multipoints » capable d’accepter de très nombreuses sources de production. Une vraie révolution! »

 

Une filière d’avenir

Un défi passionnant pour les futurs jeunes diplômés. Mais pas uniquement pour ses aspects technologiques, car le biométhane touche également aux domaines législatifs, règlementaires, contractuels, marketing et relation client… Une activité très transversale donc. « Nous n’avons aucun mal à recruter car c’est un sujet porteur, qui fait sens. Le fil rouge de ma carrière, d’abord à Sita (groupe SUEZ) puis chez ENGIE et enfin chez GRDF, a toujours été la valorisation des déchets en tant que ressources. Dans mon équipe, nous partageons cette aspiration vers le renouvelable et, pour nombre d’entre nous, notre mode de vie personnel est en cohérence avec notre métier. Pour travailler au sein de l’équipe et sans aller jusqu’au militantisme, une conviction et un engagement pour la transition énergétique sont très appréciés, en plus des compétences techniques nécessaires » prévient Xavier Passemard. Et d’ajouter : « quand on a fait AgroParisTech, on porte en nous cette sensibilisation à tout ce qui touche aux sciences de la vie. »

 

Le saviez-vous ?

La filière biométhane connaît depuis 4 ans un taux de croissance annuel de près 70 %. Au 1er avril 2021, la capacité d’injection des 231 sites de méthanisation raccordés aux réseaux gaziers dépasse 4 TWh, soit l’équivalent de la consommation de plus de 1 million de logements neufs se chauffant au gaz vert. Avec plus de 7 300 emplois directs et indirects générés en 2020, la filière biogaz se positionne comme un levier de création d’emplois durables dans les territoires.

 

AgroParisTech & moi

« La force de cette école est de nous préparer à gérer des logiques « floues » : travailler sur le vivant, c’est être capable de gérer l’incertitude en permanence et de l’intégrer aux processus de décision. »

Chiffres clés 2020

  • 202 759 km de réseau
  • 917 millions d’euros d’investissements sur le réseau
  • 11 millions de clients en France
  • 3,3 milliards d’euros de CA
  • 11 500 collaborateurs + 700 alternants

Contact :
xavier.passemard@grdf.fr

sabine.arnaud@grdf.fr