Depuis sa fondation en 1869 La Firme a connu bien des tempêtes, mais elle a toujours tenu bon le cap et est devenue, au fil des décennies, un acteur incontournable de Wall Street. En 2021, à la faveur du Brexit, Goldman Sachs (GS) décidait de donner une nouvelle impulsion à son bureau parisien, désormais implanté dans un immeuble surplombant la Place de L’Etoile. Camille Humbert (X 04, Master Probabilités et Finance Sorbonne Université 08) y dirige le groupe de « strategists », ces ingénieurs quantitatifs qui opèrent au sein de la salle de trading. Il nous parle de son parcours, ainsi que des ambitions hexagonales et européennes de la mythique banque d’investissement américaine.
Vous êtes Managing Director au sein du bureau parisien de Goldman Sachs. Excitation, fierté, exaltation : quel sentiment domine ?
Un peu de fierté, certes, mais avant tout, de la reconnaissance ! Cette promotion est en effet le fruit d’une aventure humaine collective, menée avec mes équipes, mes mentors, mes collaborateurs et mes clients. Après quinze années passées au service de cette entreprise, c’est aussi un signe de confiance de sa part, qui m’honore.
La France est décrite par GS comme un marché stratégique en Europe et son bureau parisien comme un hub d’Europe Continentale. Pourquoi un tel intérêt pour l’Hexagone ?
Si l’élément déclencheur a été le Brexit – qui nous a contraints à rapatrier une partie de notre plateforme de trading de Londres à Paris – notre ancrage local nous offre un accès privilégié au très dynamique écosystème parisien de la finance quantitative, et une opportunité de servir encore mieux nos clients européens.
Dans ce contexte, vous n’avez cessé de muscler les effectifs de votre bureau parisien. Allez-vous continuer sur cette lancée ?
Nous sommes effectivement décidés à nous donner les moyens de nos ambitions ! Notre bureau parisien compte désormais plus de 400 collaborateurs. La croissance de mes équipes n’est pas terminée mais elle va être progressive. Nous aimons travailler avec des unités commandos très expertes, plutôt que de larges bataillons !
La finance internationale est un terrain de jeu passionnant pour les jeunes diplômés. Où allez-vous chercher vos talents ?
Les filières de formation françaises de stratégistes sont parmi les meilleures au monde ! Les diplômés de l’Ecole polytechnique, et notamment ceux titulaires du Master 2 Probabilités et Finances de Sorbonne Université représentent par exemple pour nous une mine d’or, et notre programme de stages longs (cinq à six mois) correspond au besoin de ces formations. La sélection est pointue à l’entrée, mais ces stages se soldent quasiment toujours par une embauche.
Quels sont, à votre sens, les apports les plus précieux de l’X ?
Si la scolarité est assez courte, elle est extrêmement structurante, et elle véhicule un socle de valeurs et un sentiment d’appartenance qui perdurent généralement toute la vie.
Vingt ans déjà ! Pourriez-vous confier à nos lecteurs un souvenir ou une anecdote de la Promo 2004 ?
Le vent de Polytechnique souffle pour moi au quotidien. L’enseignement et la vie sur le campus sont d’excellents souvenirs. Et si de nos jours, ni l’un ni l’autre ne ressemblent à ce que j’ai connu il y a 20 ans, les expériences intellectuelles et les valeurs sont restées identiques.
Chiffres-clés 2023 : 160 ans d’existence / 9 000 m2 dans les bureaux de Goldman Sachs à Paris / 46,25 milliards de dollars de revenus en 2023
Contact : camille.humbert@gs.com – www.goldmansachs.com/careers/
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