interview Stéphane Lomberty Altrad Endel
© Altrad Endel

Fission, passion, action : le nucléaire revient sur le devant de la scène avec Altrad Endel – L’interview de Stéphane Lomberty

Alors que la France relance sa filière nucléaire, des milliers d’emplois sont à pourvoir dans l’ombre des réacteurs. Stéphane Lomberty (UTT 07) dirige les opérations d’Altrad Endel sur plusieurs sites du Centre-Val de Loire. Entre maintenance de précision, innovations de terrain et montée en puissance de la filière, il revient sur les défis du moment et sur les raisons d’y croire, surtout quand on démarre.

interview Stéphane Lomberty Altrad Endel
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Longtemps en perte de vitesse, le nucléaire est redevenu une priorité nationale. Avec la prolongation des centrales existantes et la construction de nouveaux réacteurs, la filière se remet en marche. « Ce regain d’intérêt, on le vit très concrètement dans notre quotidien. L’efficacité du parc repose sur la fiabilité de chaque tranche. C’est notre rôle, en tant que maintenancier, de garantir cette disponibilité » résume Stéphane Lomberty, Directeur de Région Nucléaire COVAL chez Altrad Endel. En clair : faire bien et du premier coup. Pour y parvenir, ses équipes doivent jongler avec les arrêts de réacteurs, les contraintes de temps, et une exigence croissante de fiabilité. « On est dans l’anticipation permanente, il faut être capable d’intervenir rapidement, efficacement et sans aléa. Cela suppose un très bon niveau de compétence et un vrai savoir-faire terrain. »

Maintenance critique et haute technicité

Car derrière le rideau, c’est une mécanique de précision qui tourne à plein régime. Au quotidien, les équipes d’Altrad Endel assurent la maintenance corrective, préventive ou prédictive des installations. Remplacements de tuyauterie, requalification d’équipements, nouveaux systèmes de refroidissement… « Tous ces chantiers sont décisifs pour maintenir un haut niveau de disponibilité des tranches, mais aussi pour améliorer continuellement la sûreté des installations. » Un travail qui se fait dans le respect des procédures bien sûr, mais aussi dans des conditions extrêmes : chaleur, confinement, radioactivité. Pour limiter les risques et gagner en efficacité, les technologies innovantes ont fait leur entrée dans les ateliers : soudage robotisé, usinage portatif, réalité augmentée, outils connectés. « Ces outils permettent une plus grande précision et limitent l’exposition des opérateurs aux rayonnements ionisants. Mais ils ne remplacent pas l’expertise humaine. Le geste, le savoir-faire, restent au cœur de notre métier. » L’entreprise forme donc ses collaborateurs aux nouveaux outils, tout en s’appuyant sur un socle de compétences historiques. « On digitalise nos procédures, on dématérialise les livrables. Cela nécessite de nouveaux profils, mais aussi une formation continue pour les équipes. »

Une filière d’avenir pour jeunes diplômés

Si le nucléaire attire à nouveau, il faut encore recruter et se faire connaitre. Stéphane Lomberty, qui encadre aujourd’hui 300 collaborateurs dans le Centre de la France, connaît bien le sujet. « Quand je suis sorti de l’UTT, j’ai eu du mal à identifier les opportunités. Aujourd’hui, je sais ce que valent les jeunes diplômés. J’aimerais qu’ils sachent tout ce qu’on peut leur proposer. » Parmi les nouveautés à leur attention : un Graduate Program lancé pour la rentrée 2025. « C’est un parcours structuré en plusieurs phases : une première formation, une mission sur le terrain, puis une autre formation suivie d’une autre mission dans une entité d’Altrad Endel. » À la clé, trois débouchés possibles : chargé d’affaires, ingénieur d’affaires ou ingénieur méthode. « Nous recherchons des ingénieurs généralistes curieux, avec l’envie de s’impliquer dans des projets concrets et utiles. » Une porte d’entrée idéale pour qui cherche du sens, de la technique et un vrai collectif.

UTT

Diplômé de l’Université de Technologie de Troyes, Stéphane Lomberty garde un souvenir fort de ses années de formation, dont il retient la polyvalence. « L’école m’a appris à apprendre » estime-t-il. Il mentionne aussi la complémentarité et la pluridisciplinarité des enseignements : « ces bases me permettent aujourd’hui d’échanger avec mes experts, de comprendre les sujets et de garder une vraie légitimité technique. » Et un professeur ? « Celui de maths en première année. J’étais fâché avec la matière. Il m’a réconcilié avec les chiffres grâce à sa pédagogie. Je m’en souviendrai toute ma vie. »

Chiffres-clé :

4 650 collaborateurs chez Altrad Endel

649 millions d’€ de CA en 2024

Contact : bruno.dominici1@altradendel.com