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Entreprises, enseignement supérieur : des progrès par et pour le handicap

6 % de salariés en situation de handicap. C’est souvent par cette obligation légale qu’on résume la question du handicap en entreprise. Ainsi vue comme une contrainte financière pour les structures qui n’y répondent pas, elle est de facto exclue de la question de la diversité. Et pourtant, ne pas inclure le handicap dans cette source de performance reconnue insinue l’idée selon laquelle handicap ne pourrait rimer avec performance. Comment prouver qu’il s’agit là d’un facteur de progrès pour les entreprises et l’enseignement supérieur ? Eléments de réponse. – Par Clarisse Watine

 

 

Des discriminations qui persistent

Parler de l’emploi des personnes en situation de handicap, c’est aussi parler de chômage : elles représentent 8,4 % des demandeurs d’emploi (soit 1 chômeur sur 12). Un chiffre lié aux tensions du marché de l’emploi bien sûr, mais aussi à la persistance de discriminations. Le handicap constitue en effet 21 % des réclamations liées à la discrimination adressées au Défenseur des Droits en 2014. De même, une étude publiée en octobre 2015 par l’Institut Montaigne indique que le fait d’être handicapé est un facteur discriminant pour 77 % des sondés. En réaction, le Gouvernement a lancé en avril 2016 une campagne de sensibilisation pour lutter contre les stéréotypes à l’embauche et convaincre les employeurs de regarder. #LesCompétencesd’abord.

 

Ce qu’en pensent les chefs d’entreprise

Comment réagissent les chefs d’entreprises face à ce constat ? La Fondation Malakoff Médéric Handicap a édité le premier Baromètre de l’Observatoire de l’emploi en entreprise des personnes en situation de handicap pour les aider à briser ce plafond de verre. Ainsi, pour 70 % des entreprises, l’emploi des personnes handicapées est une préoccupation, 67 % des patrons considèrent la loi de 2005 comme un bon dispositif, 95 % des sondés jugent positive leur intégration, mais 68 % d’entre eux pensent que ces collaborateurs ne peuvent assumer que certaines fonctions.

 

Comment améliorer la diversité ?

Pourtant beaucoup de solutions s’offrent à eux pour faire du handicap un facteur de progrès. La promotion de l’alternance d’abord. Un bon moyen de pallier le 1e frein à l’emploi des personnes en situation de handicap : le manque de qualification. Une opportunité pour l’entreprise de former des candidats en fonction de ses besoins et d’anticiper les compétences de demain. Une politique engagée de maintien dans l’emploi et d’accompagnement des demandes de RQTH est aussi un réel booster de diversité. Sa situation de handicap reconnue, le salarié peut en effet bénéficier des éventuelles adaptations dont il a besoin et ainsi s’inscrire pleinement dans une dynamique de performance pour lui et pour son entreprise.

Des étudiants engagés
De leurs côtés, les étudiants ont pleinement conscience que le handicap et la diversité au sens large sont des facteurs de progrès pour les entreprises qu’ils rejoindront et qu’ils manageront demain. A l’image des candidats du Défi H, certains mettent le handicap au cœur de leur projet étudiant. D’autres créent des événements ludiques et inclusifs. C’est notamment le cas des étudiants du Pôle Léonard de Vinci qui ont lancé en mai dernier les 1e LéOlympiades Paralympiques avec pour but de sensibiliser le grand public aux handicaps par la pratique d’activités et de compétitions handisports et de sports adaptés. De même, la 5e édition du Free Handi’se Trophy a récemment mobilisé les futurs diplômés. Pour la 1e fois, 8 binômes étudiants handi’valid issus de 8 écoles ont été invités à participer en relais à une étape du raid aux côtés des équipes d’entreprises mobilisées pour améliorer la prise en compte du handicap au travail.

 

Emploi et handicap : une grande cause régionale pour l’Ile-de-France

Preuve que l’inclusion du handicap et de la diversité est un facteur de progrès économique et social : l’emploi des personnes en situation de handicap a été érigé en grande cause régionale 2016 par la région IDF. Ses priorités : augmenter le niveau de qualification des personnes en situation de handicap via un programme régional dédié, favoriser l’accès aux stages et aux formations en apprentissage des jeunes, renforcer le partenariat avec l’Agefiph et promouvoir la création d’entreprises par les personnes en situation de handicap dans le cadre de l’ESS.